Voici la lettre qui a été rédigée à Dampierre lors de la commémoration du bombardement de Hiroshima et Nagasaki. Elle a été envoyée personnellement le 17 août, à tous les évêques des diocèses de France et d’outre-mer, ainsi qu’à l’évêque de Rome.
DAMPIERRE, le 9 août 2015
Monsieur l’évêque,
Pour la commémoration des 70 ans du bombardement atomique de Hiroshima et de Nagasaki, une centaine de militants on jeûné trois jours, et réfléchi ensemble à partir d’ouvrages et d’articles de presse soulignant l’acuité du problème.
Notre pape François, évêque de Rome, nous interpelle dans l’article 57 de son encyclique « Laudato si » :
57. « Il est prévisible que, face à l’épuisement de certaines ressources, se crée progressivement un scénario favorable à de nouvelles guerres, déguisées en revendications nobles. La guerre produit toujours de graves dommages à l’environnement comme à la richesse culturelle des populations, et les risques deviennent gigantesques quand on pense aux armes nucléaires ainsi qu’aux armes biologiques. En effet, « malgré l’interdiction par des accords internationaux de la guerre chimique, bactériologique et biologique, en réalité la recherche continue dans les laboratoires pour développer de nouvelles armes offensives capables d’altérer les équilibres naturels ». Une plus grande attention est requise de la part de la politique pour prévenir et pour s’attaquer aux causes qui peuvent provoquer de nouveaux conflits. Mais c’est le pouvoir lié aux secteurs financiers qui résiste le plus à cet effort, et les projets politiques n’ont pas habituellement de largeur de vue. Pourquoi veut-on préserver aujourd'hui un pouvoir qui laissera dans l’histoire le souvenir de son incapacité à intervenir quand il était urgent et nécessaire de le faire ? »
C’est la question que nous nous permettons de vous poser et pour laquelle nous serions honorés de connaître votre réponse.
Dans son livre « De Hiroshima à Fukushima, le combat du Docteur Hida face aux ravages dissimulés du nucléaire », l’auteur Marc PETITJEAN écrit :
«….On parle assez peu de la deuxième bombe, comme si la première avait été le catalyseur de toute l’expérience et de la souffrance des hibakusha. Le 9 août 1945 au matin, l’équipage du bombardier B29 avait été béni par le chapelain de la base de Tinian dans Les Mariannes avant de s’envoler pour larguer « Fat Man », la seconde bombe atomique sur Nagasaki à 10h30…..
….A Nagasaki, le docteur Takashi NAGAÏ était devenu célèbre après la publication de son livre « les cloches de Nagasaki » dans lequel il avançait que la bombe était un effet de la Divine Providence et les pertes humaines des sacrifices offerts à Dieu afin de laver les péchés de l’humanité…. »
N’est-il pas temps de retirer à l’arme nucléaire la caution que la conférence des évêques lui a accordée le 8 novembre 1983, et de porter cette réflexion lors de votre rencontre prochaine en novembre 2015 à Lourdes ?
Et quels moyens avez-vous l’intention de mettre en œuvre pour que les chrétiens entrent dans cette réflexion ?
Comment tenir compte du chemin tracé par le chef élu de l’Eglise catholique ?
Recevez, Monsieur l’évêque, l’expression de notre attente, de notre espoir et de nos sentiments reconnaissants.
Copie à tous les évêques de France et à l’évêque de Rome.
Le groupe A.D.N.
Association Franc-Comtoise pour le Désarmement Nucléaire unilatéral de la France.
Le Président : Lucien CONVERSET - Rue de la Source – 39700 DAMPIERRE
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