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Lulu en camp volant

N'aie pas peur de demander...

28 Avril 2012, 20:12pm

Publié par luluencampvolant

21 avril 2012

 

Nous avons bien marché depuis DOGERN qui est encore sur le RHIN. Puis nous avons quitté la vallée du Rhin pour prendre celle de la WUTTACH (affluent du Rhin) après être passés à WALDSHUT. Nous voici arrivant à LAUCHRINGEN (unter) vers 16h. Nous demandons l'hospitalité à un paysan. Hélas, il élève des porcs, il n'a pas de place pour nous accueillir. Une jeune fille voisine nous dit qu'à LAUCHRINGEN (ober), il y a plusieurs paysans. Nous quittons la véloroute et nous nous dirigeons vers ce village. Au milieu, nous trouvons une ferme. J'aperçois un homme rentrant dans l'étable une fourche à la main. Probablement il est en train de soigner ses bêtes. J'entre dans l'étable et salue cet homme. Je lui explique notre situation : nous allons à BETHLEEM "zu fuss mit ein esel" Je lui demande s'il est possible d'avoir un pré ou un abri pour l'âne et que nous Gaëtan et moi nous dormirons dans la paille. Tout cela est un peu difficile à expliquer et à comprendre. C'est alors quel l'homme appelle un de ses voisins. J'explique à ce voisin notre situation et voilà qu'en un instant éclair, le voisin tranquillise le paysan, facilite le fait que l'âne va pouvoir être dans une pâture pour le reste de la journée et dans un box à chevaux pour la nuit, et que nous Gaëtan et moi, nous pourrons dormir sur le tas de foin, tout cela dans les locaux du paysan. Ce qui m'émerveille dans tout cela, c'est l'attitude médiatrice du voisin. Lui le voisin, n'a rien de tout ce dont nous aurions besoin. Mais il rend possible que le paysan déploie, déplie, ce qui est plié, qu'il ouvre ce qui est fermé, le mette à notre disposition, qu'il nous offre pour quelques instants ce dont il est possesseur. Le voisin est un véritable médiateur et catalyseur. Je demande à l'un et l'autre leur prénom, cherchant à leur signifier ma reconnaissance : le paysan s'appelle EMILE Le voisin HEIKO.

 

Avec Emile et Heiko, je viens dire à Gaëtan, resté un peu à l'écart auprès de l'âne, que l'hospitalité nous est donnée à nous et à l'âne.

C'est alors que plusieurs voisins sortent sur le pas de leur porte avec des enfants. Je mets la cordelette de l'âne dans les mains de 3 enfants, soeur et frère. Leur maman nous suit et tous les gens ensemble, nous nous dirigeons vers la stabulation et la pâture que Émile met à notre service. Le sourire se lit sur notre visage à tous.

 

Nous n'avons pas encore débâté l'âne que la maman des 2 jeunes enfants nous dit en allemand : "Je vais vous apporter le café." Ce qui ne tarde pas à se passer petits gâteaux à l'appui.

Quelque chose d'émouvant est en train de se vivre, quelque chose qui n'existait pas il y a un quart d'heure, quelque chose dont plein de gens sont devenus acteurs et bénéficiaires réciproquement dans la propriété Émile avec la médiation de Heiko et la complicité des deux enfants et de leur maman. Voici qu'il me semble important de demander comment s'appellent les enfants :

Lucien : "Comment vous appelez-vous les enfants ?

La file : Zoé !

La maman ! Ya Das Leben, la vie

le garçon : Sam

Lucien : je chercherai la signification de ton beau prénom à toi aussi Samuel.

 

C'est en reprenant par écrit tout cela que je l'ai cherchée et trouvée la signification de ton beau prénom Samuel, justement dans le 1er livre de Samuel, dans la Bible : "N'aie pas peur de demander à Yahweh." Heiko venait de dire à Gaëtan en anglais : "Si tu as besoin, de quoi que ce soit, n'aie pas peur de me demander... Tu viens sonner à la maison."

 

Sur le chemin de la vie, que tu empruntes, Zoé, n'aie pas peur d'aller demander à Dieu et aux hommes, enfants des hommes et femmes que tu rencontres quel est leur nom et à quoi ils sont appelés, Samuel !

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Dans le "Südkurier" de Blumberg...

26 Avril 2012, 13:54pm

Publié par luluencampvolant

Lulu nous a envoyé une coupure du journal allemand "Südkurier" (Le Courrier du Sud) daté du 26 avril 2012. Gaëtan était encore avec lui.

En recherchant cet article sur Internet, nous avons aussi retrouvé un autre daté du 24 avril. Merci à nos traducteurs !

Cliquez sur le titre des articles pour retrouver le lien vers l'origine de ces articles : 

 

24.04.2012 SÜDKURIER

 

 

PELERINAGE VERS BETHLEEM

 

 

 Laufenburg

 

Vendredi matin un tableau insolite s'offrit au regard des automobilistes qui traversaient Rhina. Devant la petite boutique à Rhina il y avait un âne chargé, seul sur le trottoir, attaché par une corde à la haie d'un jardin. L'arrière de la bête de somme aux longs poils bruns était recouvert d'un gilet jaune en guise d'avertissement comme un feu arrière électrique !

Dans la «petite boutique» les propriétaires français du quadrupède patient prenaient leur petit déjeuner avec du lait et du fromage. Le prêtre catholique Lucien Converset, dit Lulu (75 ans) et son neveu Gaétan de 39 ans avaient, avec leur âne de 17 ans nommé « Isidore », passé la nuit précédente au camping de Murg sur les bords du Rhin. A Rhina, alors qu'il pleuvait à verse, ils faisaient une halte et parlaient de leur projet d'atteindre Bethléem dans 9 mois. Pour leur voyage insolite ils se sont mis en route le 25 mars, donc pour l'Annonciation, depuis leur pays Salins-les-Bains près de Besançon dans le Jura français.

Ils ont déjà parcouru 285 km. Leur but est selon le robuste prêtre au bonnet et au gilet tricotés, et pieds nus dans ses sandales, d'atteindre Bethléem dans 9 mois à Noël. On peut suivre leur voyage sur internet.

Leur marche à pied va tout d'abord les conduire le long du lac de Constance vers Munich, puis par Budapest vers Belgrade et Istanbul. Ils veulent traverser à pied toute la Turquie et ensuite atteindre la Terre Sainte par le Liban. Questionnés sur le sens de leur voyage, les deux aventuriers comptent par leur marche vers Bethléem, lieu de naissance du Christ, apporter une contribution générale à la paix.

 

 

Sudkurien-1.jpg

Le prêtre catholique Lucien Converset et son neveu Gaétan

font une halte à Rhina avec leur âne de 17 ans.

 

Photo de Claus Tröndle

 

 

26.04.2012 SÜDKURIER

 

Avec un âne jusqu'à BETHLEEM

 

Blumberg

 

Au cours de son voyage de Salins les Bains dans le Jura français jusqu'à Bethléem, le prêtre Lucien CONVERSET est arrivé hier à Blumberg avec son neveu Gaëtan et son âne bâté " Isidore" âgé de 17ans. Le groupe a provoqué de l'animation dans Blumberg.

 

Ils sont partis les trois le 25 mars de leur ville Salins les Bains proche de Besançon. Pour dormir Lucien C.(75 ans), son neveu Gaétan ( 39 ans) et leur âne cherchent un gîte dans une écurie ou une grange. Ils ont déjà parcouru environ 350 km. Leur but, dixit le prêtre au bonnet et à la veste en laine, et aux pieds nus dans des sandales, c'est d'arriver après 9 mois à NOEL à BETHLEEM. Leur marche les mènera d'abord le long du lac de Constance jusqu'à Munich. Puis via Budapest à Belgrade et Istanbul. Ils veulent traverser toute la Turquie à pied et atteindre La Terre Sainte par le Liban. Avec leur marche vers le lieu de naissance du CHRIST à BETHLEEM, les 2 hommes veulent apporter une contribution à la paix.

 

 

 Südkurien 2 

Le robuste pélerin Lucien (à droite) avec son neveu Gaétan et l'âne Isidore pendant la pause devant la rédaction du Südkurier à Blumberg.

Photo : Happle

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"Qui habitera sur ta montagne ?" Ps 23

24 Avril 2012, 08:34am

Publié par luluencampvolant

Samedi 14 avril 2012

Tout en sortant de la ville de LÖRRACH, je remarque que Gaëtan, mon neveu qui m'accompagne, a un sens aiguisé de l’orientation. Depuis déjà un moment, il est devenu le guide de notre petite expédition. Je me repose entièrement sur lui. Et l’âne fait de même. Nous ne tardons pas à nous engager sur le flanc d’une petite montagne, une forte colline. Ce matin, j’ai laissé le Psalmiste m’aider à chanter « Qui habitera sur ta montagne ? » Je ne me doute pas, alors que la pluie se met à tomber un peu plus fortement, que les paroles de ce Psaume vont avoir une teneur étonnante pour nous : Est-ce que nous allons trouver un endroit pour « habiter cette nuit ? » Mettre nos affaires au sec, notre âne dans un pré, nos sacs de couchage sous un abri ?

Voilà un bon moment que nous parcourons les côteaux de ce flanc de montagne en cherchant un lieu un tant soit peu hospitalier. Nous traversons des coins magnifiques de végétation. Incroyable ce que la nature donne à l’homme comme herbages, vignes, arbustes. Des fleurs de toutes les couleurs. Mais pourquoi l’homme donne-t-il si peu ? Toutes ces vignes, ces vergers et ces jardins, avec un abri en leur milieu sont cadenacés, fermés, verrouillés, portes enchaînées ? Endroits très beaux par leur végétation mais tristes par leur manque d’ouverture et d’accueil. Tout est bouclé, fermé, sans faille, ni fêlure. Aucun abri qui manifesterait un certain abandon. Ça bout à l’intérieur de moi, à faire bouillir la pluie qui nous tombe dessus encore plus abondante. Cet endroit est nickel mais inhospitalier. Voilà l’heure où dans les sentiers, des gens promènent leurs chiens. On va pouvoir leur demander de nous aider à trouver un abri pour ce soir. Mais les gens semblent préoccupés uniquement par la ballade de leurs chiens. Plus attachés à leurs chiens que les chiens à eux. Combien de fois Gaëtan et moi, nous faisons arrêter l’âne, pensant amorcer l’arrêt d’un des maîtres chiens. Nous disons : « Est-ce que vous connaîtriez un endroit pour mettre notre âne ? » « Was ? Was ? » Nous commençons de traduire : « Wo ist ein Hauspferder ? » Mais déjà le chien a emporté le maître. Nous ne nous entendons pas. Gaëtan et moi essayons avec un autre maître chien. Mais lui aussi est entraîné par son chien. Il n’a pas le temps de s’arrêter, ni d’écouter l’objet de notre requête. Rien ne s’arrête : Ni la pluie, ni le maître et son chien, ni la montre. L’heure tourne. La nuit n’est pas encore là. Mais désormais il ne sera plus l’heure propice à nous « envisager » avec quelqu’un qui nous accueillerait.

Depuis un moment déjà, nous sommes aux abords d’une rivière au pied de la montagne. Peut-être que nous sommes descendus trop bas. Mais voilà une petite lueur d’espérance. J’aperçois au milieu de tous ces jardins et des maisonnettes cadenaçés, un endroit où il y a plusieurs abris et la cour est ouverte. Oh et puis voilà un homme qui promène son chien et nous dit quelques mots de français. Ce bien que ça nous fait ne dure qu’un instant. En effet, cet homme a engagé la conversation en langue française mais c’est pour nous expliquer que nous nous égarons. « Mais oui, n’entrez pas en ce lieu. Tous ces abris sont loués et réservés pour les chiens d’une même race : « les boxers ». L’homme continue : « N’entrez pas. Dans quelques instants ce sera fermé. » J’explique à l’âne Isidore que même l’herbe verte est inatteignable. Elle sera happée par une machine. Ça coûtera très cher. L’âne n’en croit pas ses oreilles. Est-ce que nous ne serions pas entrés en Suisse sans nous en apercevoir ?

Nous remontons la côte entre les vignes. L’âne ne manifeste aucune lassitude. Pourtant, il a le droit d’en avoir marre. Nous demandons encore à 2 endroits après avoir envisagé un léger petit auvent, au bord de la route. Réponses négatives qui me font mal à la place des gens si peureux de nous accueillir.

Et voilà que nous apercevons de la lumière dans une maison qui nous semble être la dernière de la rue. Je vais frapper à la porte. Sort une dame qui est étonnée de voir l’âne et qui appelle ses petits-enfants pour venir le voir. Je lui dis notre requête. Elle nous répond : « Je vais aller en parler à mon mari. Il est très malade, d’une maladie dont on ne connaît pas le nom. Je ne vous dis pas que je vais vous faire entrer à l’intérieur de notre maison. » «  Mais Madame l’auvent de votre maison nous suffira. »

Quelques instants se passent et la dame ressort de la maison et nous dit : « Vous pouvez vous installer sous l’auvent de la maison. » « Nous vous sommes très reconnaissants. » « Et votre âne ? » « Est-il possible que nous l’attachions à une corde coulissante dans votre verger ? »

Et la dame nous fait entrer dans cet endroit de sa montagne pour que nous y habitions. Son attitude efface et fait disparaître toutes les tâches de laideur de ces endroits cloisonnés, bouclés et fermés. L’attitude de cette femme et de son homme rendent à la montagne toute sa beauté. Pour toute votre façon de faire, Madame, et votre mari, « que la montagne est belle !».

Pensant avoir à tranquilliser cette femme qui pouvait avoir crainte d’accueillir ces deux hommes que nous sommes, Gaëtan et moi, avec notre âne, je dis que je suis curé. Elle me dit : « Mais je n’ai pas peur… Mais moi aussi je suis fille de curé. Mon père est pasteur protestant… » Cette femme veut nous signifier qu’à part la question de la maladie de son mari, c’est en toute liberté et en toute plénitude d’accueil qu’elle nous offre l’hospitalité. Elle n’a aucun doute à traverser, ni de méfiance à dominer : quelqu’un est dans le besoin comme nous le sommes. C’est un devoir de le considérer comme devant être accueilli.

Eh bien « l’accueil », nous allons l’expérimenter ! Après avoir débâté l’âne et l’avoir mis à l’herbe grâce à notre corde coulissante, nous installons nos affaires de couchage sous l’auvent :

Madame : « Pour que vous n’ayez pas trop mal au dos, je vous ai mis un petit matelas chacun. Et puis voilà des oreillers… Pour casser la croûte, installez-vous à cette table. » Comme il fait bon sous cet auvent, entendre la pluie continuer de tomber, écouter le bruit de l’eau dégoulinant du chéneau dans le récipient récepteur… Le merveilleux tilleul qui pousse à côté ne tardera pas à faire éclore de verdure ses milliers de bourgeons.

Nous cassons une croûte reconstituante. Nous entendons cette dame nous dire que nous sommes dans la région appelée « Dwisentahl ».

La dame : « Je vais vous apporter un café ou du thé. »

En une paix profonde nous nous endormons ; après avoir ramassé quelques traces essentielles sur mon cahier. Pendant que nous tracions en ces endroits inhospitaliers, je repensais à toutes ces personnes pour qui et avec qui nous faisons « cercle de silence ». Je me sentais solidaire de tous ces gens sans papiers, frappant aux portes de nos institutions et de nos maisons, ne recevant que très peu d’accueil, des fois pas du tout, rejetés de toute part, et les éléments : pluie, froid et neige accompagnant le rejet des hommes. Je le dis à Gaëtan. Il me dit : « La France ne peut pas accueillir tout le monde. » « - Pas tout le monde… Mais une part du monde…  Tu nous vois dehors cette nuit ?» « - C’est vrai que nous étions mal barrés. »

Une fois encore, je me laisse dire par Moïse dans le Deutéronome, que tu sois bien tranquille dans ta maison ou tourmenté sur les routes, « n’oublie jamais que ton père était un araméen errant. » Et agis en conséquence… Tiens ! Comme vient de faire la dame à notre égard, « la petite part du monde que nous sommes. »

Lorsque la dame nous apporte le café et le thé bien chaud, nous causons un moment avec elle. Elle a allumé l’électricité sous l’auvent. Nous lui signifions notre joie, fruit de la manière dont elle nous a accueillis. Nous trouvons son attitude très belle. La porte de la cuisine est restée entrebâillée afin de continuer à pouvoir percevoir les appels très faibles de son mari, auprès de qui, nous comprenons, qu’elle est en permanence 24h sur 24. Aucune plainte de sa part. Mais au contraire ce que j’appellerais : le signe d’une « compassion », au sens originel du mot.

Nous lui demandons si elle veut bien nous donner son adresse afin que nous lui envoyons un message de reconnaissance pour ce que nous sommes en train de vivre.

Elle nous raconte qu’elle vient de lire l’histoire de MARIE DES BREBIS : une petite fille qui vient de naître et que sa maman ne pourra pas élever et nourrir. La maman la dépose sous une brebis mère. La petite est recueillie par un berger… « Je fais des bouquins pour mes petits-enfants. »

Nous partons changer l’âne de coin pour qu’il continue à manger de l’herbe durant la nuit. Nous souhaitons une bonne nuit à cette dame et pour son mari aussi.

Le lendemain matin, après avoir bien dormi à l’abri sous l’auvent, réveillés à l’heure de l’angélus, 7H, nous allons procurer une nouvelle parcelle d’herbe à l’âne Isidore. Lorsque nous revenons sous l’auvent pour ranger nos affaires, la dame nous dit en nous saluant :

« Mon mari se repose encore à cette heure. Vous allez pouvoir venir déjeuner… Entrez dans la cuisine… Nous allons déjeuner ensemble. »

Elle nous fait comprendre qu’elle prend beaucoup de choses sur elle. Elle ne veut pas faire reposer des choses trop lourdes sur son mari. Elle dit : « Asseyez-vous ! » (En nous souriant.) Le matin ça va très bien. Le soir souvent, je suis triste. Je n’ai plus d’actes de communication. Mon mari est tellement fatigué.

Lucien : « Je crois à ce que vous rendez possible, Madame. »

La dame : « J’étais jardinière d’enfants et institutrice de jeunes enfants. J’ai beaucoup joué avec les enfants. » (Je pense en mon cœur à Madeleine à l’école Jean Bosco, à mes sœurs Christiane, Edwige, Elisabeth, Bernadette à Dampierre, et là où elles sont parties habiter, je pense à Rosine à l’école de Rochefort, à Bathilde, Amélie, Rachel, Armelle et toutes les jeunes animatrices de FLORIANE, et tous les gars qui savent jouer avec les enfants. Comme ça en jouant, on peut planter. Et les choses ça pousse les idées.

« Le dimanche là où j’étais éducatrice, c’était très triste quand il y avait des transferts. Les enfants me disaient : « Viens jouer ! Viens jouer ! Viens jouer ! » Une petite fille turque atteinte d’un cancer m’a fait comprendre de manière rayonnante avec le jeu de ses mains : « Viens jouer avec moi. »… On a beaucoup d’histoires dans la tête avec ce qu’on a vécu. Et pas seulement de mauvaises histoires.

La dame nous reparle aussi de sa « montagne » où nous nous sentons si merveilleusement accueillis : « La rivière Wiesel vient de la forêt noire. Elle va se jeter dans le Rhin après Bâle.

Lucien : Je crois à votre lutte Madame

Elle : Je n’aime pas ce mot, « lutter », à cause de sa résonnance de violence.

Lucien : Je dis « lutte », mais en disant que « lutter », c’est « aimer ». C’est s’engager à ce que les choses que nous découvrons injustes, nous les changions, nous ne les laissions pas comme nous les trouvons. Madame, nous croyons à ce que vous permettez et rendez possible, chaque jour, chaque nuit pour votre mari, pour son chemin, et hier et aujourd’hui pour notre chemin à Gaëtan et à moi.

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Saveur de fraternité

21 Avril 2012, 22:27pm

Publié par luluencampvolant

Samedi 14 avril 2012

                Nous entrons dans la ville d’HUNINGUE. Gaëtan reçoit un appel de Marie et ses enfants « Nous sommes à Village Neuf et cherchons à vous joindre ! » « - Nous sommes sur le square de la rue ABBATUCI. Nous vous attendons là. Vous tombez bien ! Vous allez nous aider à passer le RHIN avec notre âne. »

                Joie de se retrouver en savourant un chocolat chaud, de rappeler les ballades au pas des ânes avec les amis du mouvement  ATD Quart Monde, à la BISE, à MESNAY…

                C’est bien rigolo de traverser la ville d’HUNINGUE. Mais un peu moins, d’essayer d’enjamber le RHIN par la Passerelle. Comme elle est en métal et que ça résonne, les oreilles de l’âne Isidore l’avertissent de ne pas s’embarquer pour une telle galère. Nous essayons de pallier au bruit par ce qui a du goût : carottes, fruits secs sont donnés par les enfants et nous-mêmes. L’âne croque mais ne rompt pas sa détermination. Refus absolu de passer la frontière par de tels engencements. Toute la petite troupe se replie en direction du pont PALMAÏNBRÜCKE. Passage impeccable de France en Allemagne, d’HUNINGUE pour WEIL AM RHEIN, puis LÖRRACH.

 

Allemagne 3466 (2)

                Il est un peu plus de 13H lorsque le passage est réalisé. Nous casserions bien la croûte, l’âne une belle herbe verte et nous, le repas apporté par les soins de Marie.

                Nous faisons un petit kilomètre et nous avisons un parterre d’HLM où manifestement habitent plusieurs familles turques. Nous leur demandons si nous pouvons nous installer sur leur parterre près du banc, à côté du bac à sable. Plusieurs mamans avec leurs enfants, des papas aussi nous signifient que « oui », qu’ils nous accueillent avec notre âne. Les paroles en français et en allemand s’échangent avec le sourire. Manifestement ils nous accueillent chez eux sur leur terrain : les enfants les adultes. La présence de l’âne fait sourire tout le monde. Il pallie beaucoup à nos difficultés de langage. Il est une fois encore beaucoup « médiateur ». Nous mettons la bâche qui recouvrait le dos de l’âne à même le sol et déposons nos sacs dessus. Nous les ouvrons. Une maman s’évertue à nous parler en turc. Nous répondons en français, en anglais, mais surtout en allemand. Un papa a eu soucis de donner à boire à l’âne dans un seau d’eau : un beau seau rouge. Mais l’âne n’a pas soif… Marie dit : « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif. » D’autres enfants arrivent qui veulent caresser l’âne.

                Tout en cassant la croûte nous partageons mes gâteaux avec nos hôtes. Mélanie et Yohan font des châteaux de sable et des sous terrains dans le bac à sable. Plusieurs mamans tenant leurs tout petits enfants veillent à ce qu’il ne nous manque rien. Il se passe quelque chose d’étonnant entre nous tous. Quelque chose que l’on peut nommer « animation », quelque chose de même veine que ce qui se passe au sein d’une action ATD Quart Monde, un certain 19 septembre ou un 17 octobre, ou bien au cours d’un campement de FLORIANE ou de LOISIRS POP’ de Dole. Le moment que nous sommes en train de pétrir entre gens si différents est comme un gâteau, un grand gâteau que nous sommes en train de nous offrir en Humanité. Et chacun y trouve sa place pour en offrir une part à l’autre et recevoir sa part de quelqu’un d’autre. Et « cerise sur le gâteau », ou « levain dans la pâte », une maman avec ses 2 enfants, l’un dans une poussette, l’autre à côté, nous fait comprendre que voilà la pause café ou l’heure du thé. Elle nous explique qu’elle va aller à l’autre bout de l’HLM nous préparer le café et le thé. Elle nous fait comprendre : « Ne partez pas tout de suite ! Zurück komme ! Je reviens dans quelques instants en vous apportant le thé et le café.»

                Gaëtan, Marie, les enfants et moi, nous nous regardons émerveillés. Une fois encore l’essentiel de la vie va nous être révélé par les petits et les pauvres.

                Oh le goût  et la saveur de ce café et de ce thé ! Saveur de fraternité.

                Nous nous souviendrons longtemps de ce moment de lumière en ce coin de la terre : Nous étions dans le quartier de KRIEDLINGEN. Nous venions d’entrer en Allemagne. Nous nous sentions y pousser et croître en Humanité.

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Quelque chose de la rencontre du Petit Prince dans le désert de nos vies.

19 Avril 2012, 15:53pm

Publié par luluencampvolant

Mercredi 11 avril 2012

 

En traversant un village, je demande mon chemin à un jeune garçon et à son grand père. Les deux sont en train de déguster des crêpes à la confiture de mûres. De manière très sympathique, non seulement ils m'indiquent le chemin, mais le grand-père dit à son petit-fils : "Va donc lui montrer où faut qu'il passe."

Chemin faisant, je dis à ce jeune garçon : "Je cherche une ferme pour mettre mon âne dans une pâture et que je puisse dormir dans la paille." Ce jeune garçon me dit : "Vous pourrez aller chez un paysan qui s'appelle Mr M.... je le connais. je vais des fois dans la ferme." -"Je te remercie beaucoup... comment est ton beau prénom ?" -"G. !" -"Moi, c'est Lulu".

Afin de me sortir des dédales de la ville et de pouvoir trouver le chemin de champ qui nous convient à l'âne et à moi pour parvenir à notre destination, G. continue de m'accompagner. Nous passons devant le cimetière de la ville. G. me confie que sa maman est morte alors qu'il avait 4 ans. Son corps repose dans ce cimetière voilà 6 ans ! Je devine et vois des larmes perler aux yeux de G.. "Je pense beaucoup à ta maman G., à toi... en allant à BETHLEEM, je vous emporte dans mon cœur..." Nous pleurons tous les deux en continuant de l'écouter me raconter combien son cœur est déchiré et bouleversé.

 

Nous sommes presque sortis du bourg. G. m'indique : "Voilà le chemin de terre pour aller à la ferme... Vous allez longer la voie ferrée, passer sous le viaduc, et vous allez apercevoir le village où habite la famille M.. C'est à l'autre bout de la rue que vous trouverez la ferme. Je suis chez mes autres grands-parents dans le même coin, pas très loin."

En nous saluant, je me souviens que je pensais que probablement nous ne nous reverrons jamais. Je lui redis combien j'emporte dans mon cœur sa maman et lui à BETHLEEM. Il me fait comprendre qu'il sait que là-bas beaucoup d'enfants sont comme lui, blessés parce les adultes se font la guerre... Je ne me souviens pas si nous nous sommes dits "au-revoir" comme on se le dit communément.

 

Quelques centaines de mètres plus loin, lorsque je suis seul avec mon âne, tout mon être part en sanglots et certainement que l'être de G. aussi... et qui sait peut-être se recueille-t-il sur la tombe où repose le corps de sa maman ?

 

Je parviens assez vite au village, et je vais directement dans la famille M.  qui m'accueille dans l'immédiat peut-être parce que j'arrive avec un âne mais certainement parce je me recommande de G..

Nous mettons l'âne à la pâture. Je vais causer avec les gens en train d'alimenter les animaux et de traire 80 vaches. Une ferme assez importante : 80 vaches laitières, montbéliardes, dans une stabulation où il fait bon travailler et respirer.

Puis je vais préparer mon casse-croûte pour le soir, et faire un lit de paille où j'installe mon sac de couchage et je viens m'asseoir sur des pierres afin d'écrire sur mon cahier ce dont je viens d'être témoin-artisan.

L'émotion revient avec force au profond de moi. J'ai déjà écrit quelques lignes lorsque je vois arriver dans ma direction un jeune garçon... "Mais c'est toi ! G. qui es venu !" -"Je suis venu voir si vous étiez bien arrivé..."

Je suis très touché que G. soit venu me revoir. Je l'invite à s'asseoir. Nous reparlons de sa maman. Il me dit : "Je suis allé au cimetière tout à l'heure après vous avoir dit au-revoir. Je vais de temps en temps au cimetière. J'ai dit à ma maman tout à l'heure : "Je viens de rencontrer quelqu'un maman, avec qui j'ai pu parler."

 

Je sens au fur et à mesure que G. s'exprime, qu'il est extrêmement important pour lui d'avoir rencontré quelqu'un en qui il peut déposer la déchirure de sa vie, quelqu'un qui reconnaisse l'immensité et la profondeur de ce qu'il vit et dit. Je lui dis : "G., en t’écoutant parler de ta chère maman, comme tu es en train de le faire, je ressens que ta maman a traversé la mort, elle est vivante." -"Je le pense !"

C'est alors que G. me demande- "Vous connaissez la chanson du groupe SEXION D'ASSAUT ?" -"Dis-moi, G. !"

Et G. reprend ce refrain ou couplet, je ne sais. Mais ce que je sais c'est que cela chante et évoque la présence aimante et lumineuse de sa maman au travers et plus loin que la mort :

"Et même quand tout le monde est contre toi

Elle reste ta meilleure amie

T'aimerais lui dire ce qu'elle représente pour toi

Avant qu'elle ne perde la vie

Mais tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire."

 

Nous sommes en train de vivre ce partage, G. et moi, lorsque S. et J. arrivent auprès de G. et de moi en train de causer. Ils ne peuvent pas deviner bien sûr toute la profondeur de ce que nous sommes en train d'échanger, G. et moi. Ils le pressentent cependant en voyant nos visages tout travaillés par l'émotion. Nous sommes chez eux. C'est un peu grâce à eux si G. et moi vivons ce que nous vivons. J'ai un petit peu comme un devoir de restitution à leur égard. Et puis peut-être que, comme moi dans bien d'autres situations, où je suis passé à côté de la personne sans voir ce qu'elle vivait, peut-être qu'eux aussi n'ont pas encore perçu qui est G. et ce qu'il vit. Alors je dis des mots comme ceux-ci à J. et  S. : "Nous sommes en train de vivre G. et moi un profond moment de partage qui me touche au profond du cœur. Ça a commencé quand G. m'a montré le chemin pour venir chez vous..." je sens qu'au fond de l'être de ces gens qui nous regardent et nous écoutent avec fraternité, il y a tout un travail de connexion et convergence qui est en train de se faire, entre ce qu'ils savent de l'histoire de G., de l'épreuve de la mort de sa maman et ce qu'il serait important de recevoir de la bouche de ce garçon. Où; quand, et comment, avec qui va t-il pouvoir poursuivre ce que nous venons de commencer ? Je dis aussi à G. : "C'est grâce à toi G., si je suis si bien accueilli chez Mr et Mme M.." Tous nous sourions. Une paix se répand entre nous tous. mais voilà qu'arrive une dame en voiture dans la cour de la ferme jusque près de nous. G. nous dit :"C'est ma grand-mère qui vient me chercher !" je m'approche de la voiture et en saluant la grand-mère je dis : "Madame ! C'est grâce à votre petit-fils G. que je suis si bien accueilli chez la famille M.. Je suis très touché par l'attitude de votre petit-fils. " – « Il a dit qu'il partait 5 minutes. Ça fait déjà un sacré moment qu'il est parti ! » - « Je comprends votre inquiétude ! »

 

Je salue la grand-mère, et puis G. Je lui dis au revoir avec une émotion aussi intense qu'à notre premier au revoir. Un ruisseau de larmes coule des yeux de G. et probablement des miens. Nous nous embrassons. Je l'embrasse comme le fait un grand-père à l’égard de son petit-fils. Nous nous faisons signe encore après que la voiture ait démarré… Et me voilà en train de pleurer au milieu de ces gens de la famille M., qui me disent : « Vous allez venir souper avec nous ! » J’en suis très touché. Ce pourra être un moment relais par rapport à G.

En me faisant entrer chez eux, J. et S. me présentent leurs deux jeunes filles. Il y a aussi à table avec nous, un cousin de la famille. Nous nous redisons l’émerveillement qui nous habite devant ce dont G. a été artisan. J’écoute les projets professionnels de ces jeunes, leurs loisirs… La maison dans laquelle la famille M. m’a fait entrer est construite depuis peu d’années. De belles grandes baies vitrées nous font apprécier que le jour tarde à baisser et la nuit n’est pas pressée de venir. C’est alors que quelqu’un dit : « Tiens ! Voilà des gens ! »

Nous nous rendons compte que c’est G. et son grand-père paternel. Mr et Mme M. et leurs filles les font entrer. Avec quelle émotion, à nouveau je dis cette fois, devant toute la famille M. et devant le grand-père de G., la beauté et la profondeur de notre rencontre, G. et moi, comment il a pris le temps de venir me montrer le chemin. Et à G. je dis : « Regarde G. ! C’est grâce à toi si je suis chez la famille M. Tu vois quel accueil m’est offert ! »

 

G. a apporté un sac qu’il me remet. Il y a des gâteaux, un crayon à billes, sûrement pour que je puisse continuer à écrire comme il m’a vu le faire. Et il a apporté aussi une petite carte avec son adresse mail. Je demande alors à tous ces gens s’ils sont d’accord que nous mettions sur le blog « Lulu en camp volant » une part de ce que nous avons été témoins-artisans. Ils sont d’accord.

G. et son grand-père nous disent bonsoir. Pourquoi cette 3ème fois ? N’y a-t-il pas quelque chose comme le signe de la plénitude de la rencontre que nous venons de réaliser et l’on sent poindre la petite lueur de l’espérance d’un réel au-revoir, quelque chose d’original et originel en même temps.

 

Toute la famille M. et moi et le grand-père, nous découvrons la profondeur du cœur de ce jeune garçon : G., particulièrement au moment où pour la 3ème fois, nous nous disons au revoir avec une telle émotion que nous pleurons tous les deux. J’embrasse G. et son grand-père et leur dis : « Je vous emporte dans mon cœur à BETHLEEM ainsi que toute la famille M. »

Il y a quelque chose qui continue de se passer entre nous tous après le départ de G. et son grand-père, quelque chose de ce que Jésus dit dans l'Evangile quand il s’exclame : « Je te bénis Père du ciel et de la terre. Ce que tu as caché aux sages et aux habiles, tu l’as révélé aux tout-petits, qui nous le transmettent, devenant messagers à nos yeux de la Bonne Nouvelle. » Quelque chose de la rencontre du Petit Prince dans le désert de nos vies. 

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Sur les routes d'Allemagne

19 Avril 2012, 13:40pm

Publié par luluencampvolant

Mise à jour le 19 juin 2012

 

Le 14 avril au 20 avril : Village-Neuf à Laufenburg en passant par la Suisse  (58 kms)

 

Itineraire-14-au-20-avril.jpg

 

  Du 20 au 22 avril : Laufenburg à Wutöschingen (31 kms)

 

Laufenburg-Wutoschingen.jpg

 

Du 23 au 29 avril : Wutöschingen à l'Abbaye de Beuron (118 kms) 

 

itineraire-120429.png

 

Après quelques jours de repos à l'abbaye de Beuron, Lulu a repris la route le 4 mai.

 

Du 4 au 12 mai : 112 kms (sans compter les détours obligés quand Isidore ne veut pas franchir un pont...)

 

 

Beuron 4 au 12 mai

 

Du 12 au 19 mai : de Ersingen à Bindheim, 75 kms environ

 

190505 Erhingen Blindheim 

Du 20 au 26 mai : de Bindheim à Irsching, 100 kms environ

 

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Du 26 mai au 2 juin : de Irsching à Poikam, 50 kms environ

 

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Du 3 au 9 juin : de Poikam à Bogen, 75 kms environ

 

120609 Bogen

 

Du 9 au 16 juin : de Bogen à Passau, 82 kms environ

 

120616 Passau

 

Du 16 au 19 juin : de Passau à Wesenufer (Autriche) : passage de la frontière, 35 kms environ

 

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Environ 650 kms parcourus sur les routes de l'Allemagne

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Réunion Siloé

19 Avril 2012, 10:47am

Publié par luluencampvolant

 Vendredi 13 avril 2012

 

 

Première réunion SILOE à Salins sans Lulu.
Tous les habitués sont là, selon le désir profond et confiant de LULU que « ce que nous avons commencé va se continuer. »

Son absence est un peu douloureuse, c'est un tel rassembleur!

Mais chacun exprime sa volonté de continuer sur le chemin de l'abstinence et du rétablissement, et de rester unis pour « se tenir les coudes »

Nous avons un but commun, la lutte contre cette maladie qu'est la dépendance de l'alcool. Rester ensemble nous donne une force et une motivation supplémentaires. A plusieurs, on est toujours plus forts.

Chacun des membres présents est à ce jour abstinent. Une pensée pour Claude qui a perdu son chien, notre mascotte, et se retrouve seul. Il tient le coup.

 

Chien-Siloe.jpg

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Vous devez vous laver les pieds les uns aux autres

18 Avril 2012, 21:25pm

Publié par luluencampvolant

Une nouvelle rubrique : "Ça continue !"

Oui ! ça continue ! comme le disait Lulu dans une de ses premières lettres.

 

Cette rubrique vous est destinée à vous qui permettez que "Ça continue !"

 

Le premier article de cette rubrique voudrait vous rendre compte de la célébration du Jeudi Saint qui a eu lieu avec les amis du foyer de vie :"Le Val Cuisance" à l'église de Mont sous Vaudrey, avec Adeline, nouvelle permanente de la PPH (Pastorale des Personnes Handicapées), Laurent, Jacques, Elisabeth de la commission PPH, et des paroissiens.

Jeudi St 1

Un diaporama du chemin de croix du sculpteur Claude Gruer, a permis de revivre le chemin de Jésus de l'entrée de Jésus à Jérusalem, à sa résurrection.  

Gruer-copie-1

 

« Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur', et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous."

 

 Plusieurs amis ont été heureux de revivre ce beau geste de Jésus qui s'est fait serviteur.

 

Jeudi St 2

Jeudi St 3

Jeudi St 4

Jeudi St 5

 

Jeudi St 6

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"Tu n'oublieras jamais que ton père était un Araméen errant..."

15 Avril 2012, 22:26pm

Publié par luluencampvolant

Le 9 avril 2012

 

Dans l'au-revoir fraternel de Jean-Marie et de Marie, sur les marches des escaliers de la cure d'ETOUVANS, voici quelques mots entendus au départ, alors que sonne l'Angélus :

- "Nous sommes venus t'accompagner un moment sur la route."

- "Je serai là durant les passages diffciles pour la traversée d'Exincourt. Je suis factrice aux P.et T.

- "Quelqu'un m'a dit que vous partiez pour Bethléem. Je viens en faire un petit bout avec vous."

 

Ça ressemble merveilleusement aux mots que le Christ Jésus nous dit dans la prière à travers les psaumes et la rencontre avec les pélerins d'Emmaüs, ou encore à ce que le prophète Isaïe entend de la part de Yahweh et nous transmet.

Et nous voici arrivant à ALLENJOIE.

J17-Allenjoie.jpg

 

Nous découvrons la maison où des gens nous attendent. Ils vont devenir des amis car nous entendons :

- "Vous n'allez pas rester dehors, venez boire le café avec les gens qui vous accompagnent."

- "J'accroche la longe de ton âne là où il y a de la belle herbe, qu'il puisse la manger."

- "Tout à l'heure, on conduira l'âne Isidore chez Paul et Ginette dans l'écurie près des chevaux. Il aura son box pour y passer la nuit. Il y a mis du foin et de l'eau... Et toi, tu dors chez nous. Tu auras un bon grand lit... La soupe est toute prête...."

A travers tous ces mots d'acceuil, d'accompagnement, de fraternité, je découvre comment cette si splendide vallée du Doubs, puis de l'Alla, et bientôt du Rhin, est berceau de l'Humanité, de mon Humanité.  Mais moi, j'ai fait le choix de prendre la route.  Je pense à celles et ceux qui bousculés, trimballés dans leur existence, ont été obligés, provoqués, agressés à s'exiler, se sauver, prendre une route remplie d'obstacles. j'ai pensé à vous amis exilés, rejetés, sans papiers. Dans le sillage du cercle de silence de samedi 7 avril sur la place du 8 mai à Dole et dans beaucoup d'autres endroits, je me solidarise avec vous. Quand j'entends le chant des oiseaux et vois leur envol libre, sur le chemin de hallage et la véloroute, je vous envoie ce souffle libérant et accueillant... je crois à ce qu'il y a de neuf en notre Humanité. Et le soir, chez les gens chez qui je suis hébergé et accueilli, nous découvrons dans nos partages quel chemin il y a encore à réaliser pour que ces si beaux coins de la terre dans lesquels nous goûtons ce que c'est que d'être acceuills, deviennent le berceau de votre Humanité, à vous qui avez été obligés de quitter et vous sauver de votre pays, de prendre le chemin de l'exil.

 

Et j'entends Moïse me rappeler dans le livre du Deutéronome 26, 4 : "Tu n'oublieras jamais que ton père était un Araméen errant..."

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Passage de la frontière France-Allemagne

15 Avril 2012, 21:45pm

Publié par luluencampvolant

Message de Marie, Jurassienne habitant l'Alsace :

 

Nous avons retrouvé Lulu, Gaétan et Isidore à Huningue vers 11h le 14 avril, ils étaient tout proches de la Passerelle des Trois Pays qui se traverse uniquement à pied où à vélo. Vous imaginez combien nous étions contents : nous allions passer le Rhin et donc la frontière ensemble, quel beau symbole !

 

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Retrouvaille en ville, nous n'avons pas l'habitude des ballades au pas de l'âne en ville puisque c'est plutôt entre Arêsches et Thésy ou dans les environs que nous avons marché avec les vacanciers de la Bise.

 

Le premier obstacle ne tarda pas à se présenter : la fameuse passerelle, un bel ouvrage moderne tout de métal construit pour relier la France à l'Allemagne à deux coup de rame de la frontière Suisse.

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Mais voilà l'ouvrage ne plait pas à Isidore, il atteindra seulement le premier palier du plan incliné qui permet l'accès au tablier en métal trop sonore à son goût.

 

Demi-tour et nous voilà parti pour rejoindre le pont Palm Rain, que les voitures traversent à vive allure entre deux zones portuaires industrielles et commerciales... Nous resterons tranquillement sur le trottoir, Gaétan est soulagé, tout c'est bien passé. Il nous a confié avoir eu chaud pendant cette traversée ! Je ne me suis rendue compte de rien, je prenais innocemment les photos entre deux voitures... 

  

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Mélanie et Johan sont, je crois, très fiers de faire ce passage avec Lulu.

 

A notre arrivée en Allemagne nous cherchons donc un petit coin de verdure pour faire une pause et pique niquer mais ce n'est pas si facile en pleine ville. Nous nous arrêterons sur une pelouse aux pieds d'immeubles d'un quartier peri-urbain. Les habitants nous ont laissé occuper le banc et le bac à sable pour quelques temps.

 

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L'âne a fait le reste... Une maman avec ses deux petites filles a échangé avec nous quelques mots, Lulu retrouve quelques mots d'Allemand, je tente un peu d'anglais avec un jeune garçon... Cette maman, reviendra ensuite nous offrir café et thé pendant la sieste de sa fille. Elle est vraiment bienveillante pour nous. Lulu me dit "elle ferait une merveilleuse responsable de club" (ACE bien entendu !).

Entre temps des enfants viennent saluer Isidore et même faire la course avec lui en vélo !

 

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Johan et Mélanie ont investi le bac à sable.

Les belles rencontres sont toujours là avec Lulu et son âne. On se souvient ensemble de l'après-midi jus de pomme aux pieds des immeubles à Salins pour le passage des caravanes d'ATD en septembre 2007.

 

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Et puis nous repartons pour traverser la grande ville de Weil am Rhein. Nous laisserons, Lulu, Gaétan et Isidore avec regret juste après le passage sur les voix de chemin de fer d'une grande gare de triage. Avec Mélanie et Johan on se retourne une dernière fois pour dire aurevoir à nos amis... bon voyage !

Guilhem à suivi tout cela sur mon dos, il a aussi fait un petit tour sur le dos d'Isidore.

Et voilà, notre petit bout de chemin à travers la ville se termine sous une fine pluie.

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