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Lulu en camp volant

Rencontre à Passau

30 Juin 2012, 20:45pm

Publié par luluencampvolant

Daniela-Juliane-Passau.jpg

 

Nous avons eu le plaisir de rencontrer Lulu et Isidore à Passau et de passer un très bon moment ensemble. Cette rencontre avec Lulu nous a marqué profondément et nous pensons souvent à lui.
Nous lui souhaitons un voyage plein de bonnes expériences et qu’il réussisse d’arriver à Bethléem pour Noël!

 

Bien cordialement
Daniela et Juliane

 

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Aujourd'hui 30 juin, Lulu doit méditer le psaume 100, c'est le 100ème jour de son pélerinage ! et il a dépassé aujourd'hui les 1000kms (sans compter les tours et détours...) Bonne continuation Lulu !

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Les ânes, tu verras, c’est une véritable médiation !

29 Juin 2012, 15:00pm

Publié par luluencampvolant

Mardi 12 juin 2012

 

Tu sais la vieille dame de Straubing avec son petit chien qui voulait jouer avec moi, il a peut-être été une sacrée médiation vis-à-vis d’elle, la dame, si ça se trouve, il lui a fait comprendre plein de choses quand ça s’est mis à pleuvoir comme ça s’y est mis.

Tu sais c’est comme moi avec toi : il y a des choses que tu t’es mis à comprendre à cause de ma présence d’âne à tes côtés, quand on marche. Tu te rappelles quand Michou et Jean avec leurs enfants nous ont offert les deux premières ânesses : Nénette et Mona, et puis, quelque temps après, Andrée et Michel et leurs enfants nous offrant leurs ânes Martin et Prunellle. Jean t’avait dit le soir du 29 juillet 1981 : « Les ânes, tu verras, c’est une véritable médiation. »

 

 

 

Je t’ai souvent entendu le raconter durant les campements avec les amis de l’association Floriâne. Il parait que tu faisais déjà comme ça pendant les campements de l’association des loisirs Pop de Dole, et aussi pendant les campements avec la Denise, et avec Adeline, Frère Florent, Laurent et la JOC de Dole.

 

Avec-la-Bise-2007.jpg

 

Tiens ! à propos ils doivent être en pleine préparation des campements les enfants et les jeunes. Faudrait que tu leur envoies un message des camps volants que nous sommes le long du Danube, à eux camps volants autour des lacs du Jura. Et qu’ils n’oublient pas de faire une caresse de ma part à Rameaux et Lolita, en accompagnant ces gestes de carottes comme j’en ai reçues samedi dernier à la jointure des places Theresien et Ludwig à Straubing.

 

Oui, la vieille dame, grâce à la médiation de son petit chien, elle a peut-être changé quand ça s’est mis à tant pleuvoir : elle qui nous avait tricoté une maille à l’envers, peut-être que maintenant, elle nous tricoterait une maille à l’endroit.

 

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Essayer d’être solidaire des camps volants par obligation.

27 Juin 2012, 21:56pm

Publié par luluencampvolant

Lundi 11 juin 2012

 

Dès sa nidification dans le sein de Marie, femme de notre Humanité, en pleine Galilée, Jésus fils de Dieu, grâce au travail unifiant de l’Esprit Saint, va devenir camp-volant du fait que celle qui le porte à uni sa vie à un homme de la tribu de David. Et voilà justement que, décret impérialiste obligeant, il va falloir à ces gens sédentarisés en Galilée, aller se faire inscrire dans la cité de David en Judée, à Bethléem. Jésus ! Ami ! Te voilà camp-volant avant même que de naître. Cette trempe de vie, tu l’as vraiment dans le souffle. Déjà ton Père avait essayé de le faire comprendre à David par la voix prophétique de Nathan : « Je ne te demande pas de me construire un temple de pierres et de cailloux (2e Sam 7, 6) Depuis que je vous  ai fait sortir de la terre d’esclavage d’Egypte, n’ai-je pas été toujours en camp-volant avec vous ...  et tu voudrais m’enfermer dans une temple, dans une église, dans un tabernacle ! Mon lieu de résidence préférentielle, c’est le cœur des petits et des pauvres. Si tu veux vraiment que j’habite chez toi, va d’abord à l’école des pauvres, de ceux qui sont obligés d’être camp-volants, et qui ne savent pas, ce soir où ils vont loger, ni ce qu’ils vont manger. Et si cette vie bouleversante ne leur survenait qu’à eux ! Mais ils sont camps-volants avec femmes et enfants. C’est vraiment  à l’école de ces gens-là camps-volants obligés, nomades parce qu’ils ont été vidés du lieu où ils avaient planté leurs racines afin de pousser en Humanité  avec leurs gosses, qu’il nous faut essayer d’être.

 

J’écoutais ce que en cette brise matinale me soufflait d’humble compréhension et prise de conscience : celui qui depuis le commencement du monde, depuis l’initiative de la genèse, essaye comme savent le faire les oiseaux de fertiliser les mers en s’étendant de toutes leurs ailes à leurs surfaces, migrateurs qu’ils sont pour toujours : l’Esprit.

 

Pensees.jpg

 

Et j’entendais un petit peu plus loin que ce que je pensais être le bout de moi-même, ce que peut-être je pourrais qualifier comme étant la voix de l’Humanité, cherchant à se laisser habiter par l’Esprit de Dieu. Elle me disait : « Ouvre bien ton cœur à ceci : ce voyage de camp-volant en direction de Bethléem, que tu as entrepris grâce à une multitude de gens, n’oublie jamais que tu le fais par choix. C’est une chance et une grâce qui continuera de t’être offertes à condition que tu les réalises en étant solidaire de celles et ceux qui sont camps-volants par obligation et qui voudraient bien pouvoir trouver une terre accueillante, le temps nécessaire pour ensemencer, enraciner, faire pousser et élever leurs enfants. »

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Comme des poules mouillées

26 Juin 2012, 18:00pm

Publié par luluencampvolant

10 juin 2012

 

En quittant Nierderachdorf, vendredi 8 juin, Joseph m’avait dit : « il va pleuvoir tous ces jours. » Nous étions cependant partis. Nous avions trouvé la pluie par intermittence. Comme ça, ça peut aller. On se sèche et on repart. Vendredi 8, nous avions trouvé l’abri dans le jardin public aux portes de Straubing. Mais une fois que nous étions repartis de cette ville, les risques  de pluie allaient s’intensifier. Et pas moyen de trouver un endroit semblable à celui que nous venions de tant apprécier. Je pensais que nous pouvions dormir aux abords du Danube, sous des peupliers, un foin des plus abondants pour Isidore avec le jeu de la corde coulissante… Mais après une bonne nuit, dès 5h30, il commença à pleuvoir. « Oh, ça ne va peut-être pas durer ! Viens voir Isidore que nous nous mettions à l’abri sans ce saule aux immenses ramures qui me fait penser à l’olivier de Kabylie avec ses feuilles argentées. Mais voilà que ça dure. Les branches du saule font ce qu’elles peuvent pendant un moment pour retenir la pluie et l’empêcher de nous dégouliner dessus. Seulement voilà qu’elles n’y peuvent plus rien. Isidore a baissé ses belles grandes oreilles en arrière. Ça veut dire qu’il flaire qu’il risque d’y en avoir pour un moment. Nous n’allons pas pouvoir rester là-dessous. Il faut sortir de là.

 

Je sais bien Isidore que tu as horreur qu’on te remette quelque chose sur le dos, lorsque tu es mouillé. Je vais déjà t’essuyer, et te frotter le dos. Ça y est le bât est remis, les sacs sanglés… Nous voilà repartis d’un endroit où cependant nous avons bien dormis.

 

Nous remontons en direction d’un petit village situé sur la véloroute : Hofweinzier. C’est tout petit. Mais tiens ! un abribus au cœur de ce hameau ! Arrêtons-nous là ! Si nous ne pourrons pas faire sécher nos affaires, au moins, nous éviterons qu’elles mouillent davantage. Oh et puis, il y a un banc. Et un beau foin en bordure de chemin.

 

Je mets Isidore à la corde coulissante. Je pends les affaires dans ce petit abri afin que l’air les sèche quelque peu. Et je me mets à relire Eloi Leclerc : « Le peuple de Dieu dans la nuit ». Ce qu’il nous fait découvrir de l’expérience vécue et réalisée par le peuple de Dieu pendant l’exil dans le canton de Nippur, lorsque les gens furent déportés en Assyrie, en Médie,… m’aide à voir un peu plus clair à travers la petite expérience que je vis, dans ce qui se provoque de déportations chaque jour pour des millions de gens à travers le monde. « Voir clair » n’est pas l’expression qui convient pour dire ce qui se passe dans cette condition perpétuelle en notre Humanité. Je préfère « comprendre », parce que le drame continue. Et puis comprendre, n’est pas juste non plus. Parce que on a tellement de mal à comprendre qu’il y a tout ce qu’il faut pour nourrir le monde des hommes à la surface de la terre mais que cela est empêché de parvenir par des lois qui en tirent profit.

 

Etre comme des poules mouillées cherchant un endroit où se percher au sec, ramasser au fond du sac le fromage et le pain que je croyais un peu trop sec, et qui ma foi s’avèrent très bons, ne pas savoir si la pluie va s’arrêter de tomber, ni non plus par conséquent, si on va pouvoir rebâter et sangler les sacs afin de repartir chercher une endroit plus propice.

 

Je lisais ce qu’avait écrit Eloi Leclerc. Je repensais à celles et ceux qu'en Algérie durant les années 1959-1960 et encore à d’autres moments, mais je pense à ce dont j’ai été témoin et complice, je repensais à celles et ceux que nous avons « déportés » d’un bout de l’Algérie à l’autre, afin d’établir le plan Challes, ce que cyniquement voulait le gouvernement français afin de se positionner le moment venu à la table des négociations en face du FLN-GPRA.

 

En sentant l’humidité me rentrer dans la peau et faire de l’âne et de moi des poules mouillées, j’étais renvoyé à l’humiliation que subissent tant d’êtres humains à côté de qui on passe sans les voir.

En sentant l’humidité me rentrer dans la peau et faire de l’âne et de moi des poules mouillées, j’étais renvoyé à l’humiliation que subissent tant d’êtres humains à côté de qui on passe sans les voir. Ou si on les voit dans la situation où ils sont de dénuement et de détresse de poules mouillées, on a tendance à passer à côté en ne voulant plus les voir. J’étais en train de me dire : « si au moins la pluie s’arrêtait… que l’on puisse se sécher… et reprendre notre chemin » lorsqu’une voiture s’arrêta à la hauteur de l’abribus. Trois personnes à bord, deux femmes et un homme. Une des 2 femmes avec un léger sourire :

-          Wo gehen sie mit Esel ?

-          Nach Bethlehem !

-          Ich habe ein Pferd !

Et la voiture s’en va ! Je me remets à ma lecture.

Et voilà que peu de temps après ces gens qui s’étaient arrêtés pour me dire les quelques mots dont je me souviens reviennent avec 2 paquets de nourriture, un pour moi, de quoi faire plus d’un bon repas à midi qui approche et un 2ème paquet  pour l’âne Isidore, du grain concassé, un régal pour lui. Je remercie ces gens et leur demande leurs prénoms :Karin et Christian et l’autre femme : Tania. Nous faisons un peu plus connaissance. Je les sens très attentifs au but que j’essaye d’atteindre en allant à Bethléem. Et je reconnais et le leur dis : « Bethléem ist wo die Heute Lieben » Grammaticalement, mon expression n’est pas très correcte. Mais nous nous comprenons : « Bethléem à la recherche de laquelle je me suis mis, c’est en Palestine, c’est bien vers cette ville que je tends à parvenir avec mon âne, parce que c’est là que Jésus le fils de Dieu est né de notre Humanité… C’est lui la source de la paix entre les hommes. C’est à Bethléem que ça a été exprimé pour la première fois par les anges dans la nuit de Noël : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Luc 2,14) Mais aujourd’hui, dimanche 10 juin 2012, ces paroles porteuses de paix, moi Lucien et mon âne Isidore, nous les entendons de vous Karin, Christian, et Tania. Pour nous Bethléem, c’est déjà là à Hofweinzier »

 

Ces gens avec qui est en train de passer un sacré souffle d’amitié, n’arrêtent pas de sourire. Je m’émerveille devant ces gens qui prennent du temps pour ne pas nous laisser tremper dans notre condition de poules mouillées. Ce sont des gens qui passent, s’arrêtent, ne font pas semblants de vous voir mais avec des gestes de solidarité, voilà qui réchauffe le corps et le cœur. Ça nourrit d’un pain qui réchauffe. Ils nous tendent une perche, un peu comme un perchoir aux poules mouillées que nous sommes. C’est en train de nous mettre au sec. Mais il continue de pleuvoir au moment où ils repartent en voiture. D’après ce que j’ai pu comprendre ils n’habitent pas très loin d’ici. Mais au moment où ils repartent et nous disent « au-revoir », « auf-weidersehen » « leur verbe est en train de devenir chair », leur parole est vraie, authentique.

 

Et de fait quelques instants après, Karin et Christian sont de retour auprès de nous. Ils « font ce qu’ils viennent de nous dire. Ils viennent nous re-« voir  pour nous sortir de là où nous sommes, de là où nous en sommes. »

 

Toujours avec le sourire, Karin m’explique qu’ils ne peuvent pas nous laisser comme ils viennent de nous trouver : « Toi, Lulu, tu viens avec moi… Nous emmenons ton âne Isidore chez une amie à 3 kms d’ici… Cette amie, c’est Brigitta, elle a des chevaux… Il y aura un clos pour Isidore et une chambre pour toi… Christian va emporter vos affaires dans la voiture. » Karin me dit tout cela en Allemand lentement et toujours avec son sourire, et de même Christian.

 

Oh ! comme il fait bon sortir de notre condition de poules mouillées, grâce à l’attitude de gens qui se sont arrêtés quand ils sont passés à côté de nous, qui sont revenus en nous apportant à manger à l’âne et à moi, et qui en nous disant : « au-revoir, auf-weidersehen“ reviennent nous voir, font ce qu’ils disent… C’était beau ce trajet au pas de l’âne Isidore avec Karin, de Hofweinzier à Liepolding chez Brigitta que Karin fut heureuse de me présenter : une personne qui est thérapeute et pratique son métier en union avec sa fille Bärbel, par la médiation des chevaux qu’elles élèvent dans ce coin merveilleux où nous venons d’arriver.

 

11-juin.jpg

 

Grâces à toutes ces personnes nous allons pouvoir nous sécher, sortir de notre condition de poules mouillées, situation très empêchante sur le plan relationnel. Nous nous en sortons grâces à l’amitié pétrie de solidarité qui est en train de se tisser entre nous. Nous sommes si bien accueillis, que l’âne Isidore ne voudra pas quitter les lieux le lendemain matin après la si bonne nuit que nous venons de passer et en raison de la présence dans le cœur des uns des autres qui est en train de se réaliser. « Sie bleiben im main Herz. Da auch ! »

 

Karin m’accompagne pendant 2 kms afin de me mettre sur le bon chemin en direction de Metten, puis Degendorf.

 

Photo empruntée au journal "Idowa" Clic pour voir l'article en allemand.

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Rencontre à Kelheim

25 Juin 2012, 07:00am

Publié par luluencampvolant

Hildegard & Peter viennent de parcourir 1915 km en vélo en Allemagne du Sud. Ils ont rencontré Lulu sur la place du marché à Kelheim le 30 mai :

 

"Il nous a beaucoup impressionné par son charisme et son sourire. Nous espérons de tout coeur qu’il arrivera à son but, Bethlehem, sain et sauf vers Noël 2012".

 

 

Hildegard---Peter-1.JPG

 

Hildegard---Peter-2.JPG

 

Ils laissent un message à Lulu : "Nous avons souvent pensé à toi et nous espérons que toi et ton âne Isidore trouveront toujours une place à l'abri pour passer la nuit tranquillement. Bonne route, Lulu et beaucoup de carottes pour Isidore ! Amicalement et plein d'admiration pour ce que tu fais pour la paix au monde entier !"
 

Merci Hildegard et Peter pour ce partage.

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J’ai un toit, il est aussi pour toi

24 Juin 2012, 19:00pm

Publié par luluencampvolant

Mercredi 6 juin 2012

Il est des gens qui voient le temps qu’il va faire et qui agissent en conséquence vis-à-vis des autres.

Allemagne 3466 (2)

 L’âne Isidore et moi nous venions de quitter la petite ville de WÖRTH où nous avions vécu quelque chose de merveilleux : « Quand il nous est donné d’être, grâce à un Bon pour Avoir » Nous avions réunis nos vêtements de pluie. Il nous faudrait sûrement affronter un gros temps. Nous sentions que les nuages étaient lourds de cette pluie froide qui déjà vous glace avant qu’elle ne vous soit tombée dessus la tête. Nous marchions d’un bon pas. Courageusement l’âne ne tendait pas la tête du côté de l’herbe cependant si belle et bonne des talus que nous longions. Il nous fallait avancer d’un bon pas. Nous avions déjà parcouru une bonne distance losque l’on entendit venant derrière nous une voiture ralentir puis s’arrêter à notre hauteur. L’homme qui la conduisait en descendit :

-          Wo gehen sie ?

-          Nach Bethléem

-          Mais où allez-vous par le temps qu’il va faire ? Vous allez vous abriter où cette nuit vous et votre âne ?

-          Ich Suche ein Bauer. Je cherche un paysan. Un box, une étable pour l‘âne et de la paille pour moi.

L’homme sourit et me dit :

« Vous venez chez moi. J’habite le village de NIEDERACHDORF. Nous en sommes à 5 bons kilomètres. Vous avez encore un peu plus d’une heure de marche. Je vous attends chez moi. Il y aura une étable pour l’âne et un lit pour vous. »

Tout cela en allemand bavarois. Quand il vous arrive des paroles comme ça de la part de l’homme qui s’est arrêté pour vous envisager dans la situation difficile dans laquelle  vous vous trouvez, vous avez envie de vous émerveiller et d’exprimer votre reconnaissance en faisant un brin de présentation pour commencer :

-Je m’appelle Lulu et vous monsieur quel est votre prénom s’il vous plait ? Ihre vorname ?

- Joseph !

Je voudrais pouvoir Joseph exprimer ma reconnaissance en allemand bavarois : « celui dont vous portez le nom a bien façonné votre être. Vous êtes habités Joseph par une sacrée intuition. Celle de vous rappeler l’épreuve que c’est de ne pas savoir où va loger cette nuit qui vient alors que la pluie froide s’apprête à vous tomber dessus. Et vus rappelant cela d’offrir à celui que vous venez de rattraper, de ne le dépasser qu’après lui avoir dit : « J’ai un toit à NIEDERACHDORF. Il est aussi pour toi et ton âne, sous mon toit, il y a de la place pour toi. »

Photo prise le 14 avril par Marie K.

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Quand il nous est donné d’Etre grâce à un Bon pour Avoir

24 Juin 2012, 07:00am

Publié par luluencampvolant

6 juin 2012

 

 

Ayant bien dormi cette nuit à la belle étoile sous un érable de la place municipale de Demling et l’âne Isidore s’étant régalé de l’herbe qui avait bien repoussé récemment sur le terrain de foot tout proche, nous partons allégrement ce matin mercredi en longeant le Danube par le chemin de halage en direction de Wörth-am-Danau. Beaucoup de gens se promènent sur la véloroute particulièrement des parents avec leurs  enfants. C’est encore les vacances de Pentecôte. Plusieurs s’arrêtent en cours de route afin de caresser l’âne qui broute l’herbe du talus et me demandent où je vais et pourquoi à Bethléem. Les dialogues suscités par ces échanges avec les mots allemands et français que nous pouvons, nous font je crois avancer da s l’expression de l’essentiel de l’existence : chercher et trouver un rythme de vie qui mette en communication les uns avec les autres sans laisser qui que ce soit tomber dans le fossé où nous le trouvons. Tous nous avons à nous démettre de la vitesse, de l’illusion que nous avançons lorsque nous allons plus vite les uns que les autres, et que nous sommes arrivés parce que les autres et que nous sommes arrivés parce que nous sommes devant les autres.

 

Qu’est-ce que le vélo et l’âne sont merveilleux. Ça permet de marcher et de rouler à une allure où nous allons pouvoir admirer, écouter, nous arrêter pour mieux nous envisager les uns les autres.

Worth-1.jpg  

Et voilà qu’en entrant dans la petite ville de Wörth-am-Danau, venant d’un grand magasin genre LIDL, 2 femmes et un enfant s’approchent de nous. Manifestement c’est l’âne qui attire et une fois encore je me laisse émerveiller de ce qui va naître. Probablement que ça va me faire renaître. Comme je suis heureux de le reconnaître :

-          Schön Esel ! Qu’il est beau votre âne ! On peut le caresser ?

-          Bien sûr !

-          Où allez-vous ?

-          A Bethléem avec comme but de chercher la paix, de la trouver en la faisant, de la donner… Freiden.

Les visages s’illuminent.

-          Respect !

-          Danke Schön !

Midi est bien sonné ! Je demande à ces 2 femmes s’il est possible de manger une soupe dans ce grand magasin ? Elles me disent que non. Mais qu’il y a un Gasthof dans le centre-ville et que là, « vous pourrez demander à manger une soupe. Vous entrez dans le centre-ville et tenez ! Avec ce ‘carton’, vous allez pouvoir demander à manger la soupe que vous voudrez.

 

La jeune femme a pris dans son sac à provisions un ‘carton’, qu’elle me tend. Sur ce ‘carton’, l’adresse du Gasthof auquel est adjoint un autre magasin et des chiffres. J’ai comme l’impression que ce ‘carton’ est un bon pour avoir.

 

Je suis très touché de recevoir ce ‘carton’ de leur part. Je me présente un peu plus et leur demande leurs prénoms : Tanja jeune maman de Simon, et fille de Evi. Je leur ai dit le mien Lulu et bien sûr celui de l’âne Isidore ? Je les remercie beaucoup. Elles m’indiquent le lieu du Gasthof. Et nous nous disons « au-revoir » avec comme impression que l’au-revoir pourrait se situer sous peu.

 

Je prends l’âne par la cordelette de son licol et nous grimpons une petite colline pour entrer dans Wörth. Très vite, nous trouvons le Gasthof attenant à une pâtisserie : Metzgerei. C’est vraiment là que je comprends davantage que Gasthof et la pâtisserie sont la même entreprise. J’attache l’âne à un arbuste du jardin attenant au restaurant. Je reviendrai le débâter après que j’aurai expliqué avec mon ‘carton’, s’il est possible de manger une soupe… En fait, je n’ai rien à expliquer. Tania est là avec sa maman et son fils. Elles m’ont rattrapé. Non seulement, elles demandent qu’une soupe me soit servie avec ce ‘carton’ qui manifestement est bien un ‘bon pour avoir’ dont elles étaient détentrices et qu’elles viennent de m’offrir, mais elles se mettent elles-mêmes à expliquer que je pars à Bethléem avec mon âne à pied et dans quel but. Tout ça dans la pâtisserie puis dans le restaurant où nous venons de passer. Je suis très touché par la manière dont elles viennent de me donner de leur avoir, et comment ça nous fait tous avancés dans l’être. Par cet avoir offert et donné se créent des liens à teneur d’être.

 

En entrant dans la salle de restaurant avec mon sac à dos, je salue tous les gens attablés et leur souhaite bon appétit. Tanja, Evi et Simon, continuent de parler du but de mon voyage avec l’âne à Bethléem. Tout le monde sait par ce que viennent de dire les femmes. Elles me commandent une soupe. Je leur dis que je garde le ‘carton’ en souvenir. Je dis à la dame du restaurant que je sors pour débâter l’âne et que je ne tarderai pas à venir manger la soupe. Tanja, Evi et Simon ressortent avec moi. Je débâte l’âne. Je remercie ces gens qui par leur ‘bon pour avoir’ nous font avancer au profond de nos êtres, là où nous découvrons comment se noue l’essentiel que l’on n’avait pas repéré au premier abord, parce qu’il est invisible pour les yeux.

 

Et les événements vont continuer de rigoler de relations, alors qu’il se met à tomber une pluie fine.

 

Un couple attablé à côté de l’endroit où je mange ma soupe dit à la dame du restaurant de m’apporter un plat de viande et de légumes après que j’aurai mangé ma soupe. C’est eux qui me l’offrent. Je les remercie. Je leur demande aussi leur adresse afin de leur envoyer une carte depuis Bethléem. La dame me dit : « Je viens d’être opérée à la tête. J’espère que je serai encore en vie lorsque vous arriverez à Bethléem. Emportez-moi dans votre prière. J’ai le même âge que vous : 75 ans ! »

 

Lorsque je quitte la table, la dame du restaurant met dans mon sac à dos un petit sac contenant un repas pour le soir. Je remercie tous ces gens et au moment où je rebâte l’âne, c’est alors qu’arrive un journaliste : Joseph Raitw. Il veut faire un article au Donau-Post.

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Sur les routes d'Autriche

23 Juin 2012, 21:15pm

Publié par luluencampvolant

Mise à Jour 18 Juillet 2012

 

Du 19 au 23 juin : Engelhartszell à Ottensheim (41 kms)

 

120623-Ottensheim.jpg

 

 

Du 24 au 30 juin : Ottensheim  à Grein (66 kms)

 

120630 Grein

 

Du 1er au 7 Juillet : Grein à Theiß (88 kms)

 

120707 Theiß 

Du 8 au 14 Juillet : Theiß à Wien (85 kms)

 

  120714-Wien.jpg

 

Du 15 au 21 Juillet : Wien à la frontière slovaque (62 kms)

 

120720-Vienne-frontiere.png

 

Au 123ème jour de son pélérinage, Lulu franchit la frontière austro-slovaque après avoir parcouru 1245 kms environ sans compter les détours pour éviter des ponts phobies de Isidore !

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Si tu veux préparer la paix dans le monde...

23 Juin 2012, 19:00pm

Publié par luluencampvolant

31 mai 2012

 

Il vient de m’être dit :

« Si tu veux préparer la paix dans le monde,

commence par la faire en toi et autour de toi »

 

Qu’est-ce que nous étions bien durant la nuit que nous venons de passer en bordure de l’écluse du canal du Main au Danube, dans la ville de Kelheim. Qu’est-ce que nous avons apprécié l’abri du service de la navigation quand ça s’est mis à pleuvoir sur le matin.

 

Après une petite balade dans la ville, une interview par une journaliste du Mittelbayerisch : Heike Haala, et un coup de téléphone à Elisabeth, grâce à un petit Prince, Stephan qui me montre comment me servir du téléphone de la cabine, l’âne Isidore et moi nous nous remettons en chemin, car la « pluie du matin n’arrête pas le pèlerin. »

 

Nous venons de quitter le ville de Kelheim en direction de Regensburg. Quand arriverons-nous ? Nous ne savons pas du tout. Nous marchons sur un merveilleux chemin de halage qui me rappelle celui qui va de Dampierre, mon village natal d’où je suis parti le 25 mars, à Ranchot ou à Châteauneuf, avant qu’il ne soit goudronné.

 

Sur ce chemin de halage, en raison de la pluie du matin, des flaques d’eau assez fréquentes égayent notre marche, qui de ce fait la rendent tortueuse, parce que l’âne évite les flaques d’eau, et moi aussi. Quel est l’un qui conduit l’autre de nous deux ? L’âne Isidore ou l’ânier Lulu ? Je ne saurais trop dire. Qu’il est beau ce chemin non goudronné !

 

Je n’ai plus l’âge où comme mes petits neveux et nièces : Thomas, Simon et Julien, Tatiana, Charles et Matis, Axel, Manon et Laure, Rose et Gaby, tels de jeunes canetons, j’aimais « piaffer » dans les flaques d’eau qui se dessinaient sur nos chemins avant qu’ils ne soient goudronnés.

 

Les chemins, avec des flaques d’eau, c’est comme les coquelicots. Ce sont des espèces en risque de disparition. Nous venons de passer dans une région de la Bavière où les champs sont moins grands et vastes qu’ils ne l’étaient dans la région d’Ulm ou Ingolstadt. Là-bas, la culture intensive du maïs, des pommes de terre, de l’orge, des asperges, faisait que toutes autres plantes que celles qui sont semées, n’avaient pas le droit de montrer le bout de leur nez. L’âne Isidore est content de s’arrêter de temps en temps pour savourer des touffes de luzerne et de sainfoin (que notre papa appelait l’escarpette…) J’en profite pour admirer les coquelicots en bordure de certains champs. Quand il y a un banc, sur le bord du chemin je m’assieds pour écrire quelques mots sur mon cahier. L’âne me demande :

-          Qu’est-ce que tu as donc écrit ?

-          Je vais te lire ce que j’ai écrit.

Je parle à haute voix pour mêler mes paroles au bruit du Danube que nous accompagnons dans sa descente vers Regensburg, Passau, Vienne, Budapest. Que de chemins encore à parcourir !

 

L’âne Isidore me dit :

-          Tu as remarqué où vont mes préférences quand je m’arrête pour manger l’herbe des fossés et du talus. Toi tu ne vois pas tout ! Moi, je les sens les plantes qui conviennent à ma santé. De mon bien-être dépend la qualité et la régularité de notre marche à tous deux. J’apprécie quand tu me laisses manger à ma guise. Il ne faudrait pas qu’il prenne l’idée à quelques-uns de faire de l’agriculture intensive dans les fossés, sur les talus des zones humides qui bordent la véloroute que nous empruntons. C’en serait fini de mes régals et de mes délices comme avec le sainfoin que ton papa, appelait l’escarpette. Oh ! je retiens bien ce que tu dis tout fort !

 

-          Tu as raison Isidore. Mais je crois qu’en Allemagne plus que chez nous, les verts veillent au grain. C’est le cas de le dire. Avec notre nouveau gouvernement en France, il y a des ministres verts, les choses peuvent changer aussi en France.

 

-          C’est vrai, ce serait bien. Parce que durant la nuit, alors que tu dormais si bien sous l’auvent dans ton sac de couchage, moi je m’étais pris la patte arrière droite dans la cordelette de mon licol. Tu m’avais accrochée trop bas. J’ai voulu enlever les bestioles qui me piquaient mon sang derrière les oreilles. J’ai entendu un de ces concerts de crapauds, de grenouilles et de tritons… Eh bien oui. Dans tous les coins que nous traversons il n’y a aucun insecticide. Les bestioles se multiplient, font les délices des crapauds et des grenouilles. C’est ce qui fait que les oiseaux s’arrêtent dans ces régions lors des migrations de printemps ou d’automne. D’autre part, tu as remarqué ce matin, quand on partait de ce petit endroit portuaire, des ouvriers arrivaient là où on a passé la nuit au bord du canal. T’as vu les machines avec lesquelles ils arrivaient pour hâcher et broyer toute l’herbe si bonne, avec laquelle je me suis régalé, hier soir et cette nuit. A un jour près, tout était gâché pour nous. Dis, si les humains que vous êtes se mettaient à élever les ânes que nous sommes de manière intensive, il y aurait plein de gens qui se mettraient à marcher, comme on est en train de le faire tous les deux. On a un sacré but dans cette démarche : susciter le paix en nous et entre nous. J’ai remarqué que ta démarche s’adapte de mieux en mieux à la mienne, qui, tu l’as constaté est très régulière. Je trouve que tu es plus en forme que quand nous sommes partis, il y a un peu plus de 2 mois ! Ça vient du fait de « marcher ». Tu es mieux dans ton corps. Tu es moins dur avec moi. Tu prends bien le temps d’écouter les gens et de leur causer en allemand. Je te trouve plus en paix avec toi-même. Si tu veux susciter la paix comme tu en as parlé avec la journaliste Heike Haala, il faut que la paix demeure en toi. Ce que tu lisais dans le journal « Mittelbayerische » ce matin, dans le Bar-Café à côté de la fontaine devant laquelle je buvais un seau d’eau pendant que tu prenais ton café, j’ai bien vu que ça t’inquiétait quand tu lisais le titre : « Hollande spritch von Militärintervention in Syrien » Il ne faut surtout pas que nous repartions en guerre. Tu as raison de dire que plus nous ferons la paix en nous et entre nous, là où nous vivons, là où nous nous déplaçons, plus nous contribuons à ce que la paix se réalise dans les points brûlants de notre monde. J’espère que c’est ce que reprendra Heike Haala, qui vient de t’interviewer, dans son article qui paraitra demain 1er juin 2012 sous la rubrique Kelheim. Oh ! dis donc ! Ce serait beau que ce qui habite en nous et entre nous puisse se mêler à ce qui habite le cœur et la pensée de nos amis qui vont se réunir à Siloé ce vendredi 1er juin à Mont-sous-Vaudrey, en cercle de silence ce samedi 2 juin à Dole, dans la réunion des amis de Gaby Maire à Port-Lesney, et puis aussi les amis du M.A.N. à Orléans avec Jean-Marie Muller, et celles et ceux qui préparent les élections législatives prochaines.

 

Je dis alors à Isidore : qu’est-ce que j’aimerais être à Mont-sous-Vaudrey, Salins, Arbois, Poligny, Dole, pour participer à toutes ces rencontres !

-          Non ! me dit Isidore. Nous avons, nous à continuer notre chemin, au même pas et à découvrir chaque jour, que Bethléem c’est aussi là où nous rencontrons des gens qui luttent pour ne pas laisser le monde auquel ils appartiennent dans l’injustice.

 

Photo-Heike-Haala.jpg

 

 Photo de l'article dont parle LULU : Clic !

 

 

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Quand des routes se croisent...

23 Juin 2012, 07:00am

Publié par luluencampvolant

Brest/Hanoï et Salins/Bethléem

 

Guillaume dit Giom a croisé Lucien dit Lulu.

 

Giom 6

 

Giom a quitté Brest le 29 avril 2012, 18000 kms à parcourir en vélo couché, avec une moyenne de 70 kms par jour. Il compte récolter des fonds pour la mucoviscidose.

 

Giom 0

Il alimente son blog Volun Tour, et ça vaut le coup de découvrir son projet et celui de son camarade Félix qui le rejoindra en Turquie.

 

Cette rencontre a eu lieu le 18 juin à Passau, ville frontière entre l'Allemagne et l'Autriche.

 

 

Extrait de son article : Le Danube et Isidore.

Giom 1

   

"Puis voilà qu’un drôle de bonhomme apparait sur le bord de la route !
Un homme pas tout jeune, mais en pleine forme pour ses 75 ans ! Lulu est parti de Dampierre dans le Jura il y a 3 mois avec son âne Isidore !
En direction de Bethléem, pour la paix dans le monde et le désarmement nucléaire ! Vaste programme !

Ce personnage m’a tout de suite plu, on a discuté, parlé de nos projets respectifs, partagé un casse croute alors qu’Isidore se régalait avec l’herbe verte. Puis sont passés plein de gens tout simplement héberlués de voir un âne là, et encore plus quand Lulu apparait avec ses 75 ans et son Allemand bien teinté de Français.

2 Minutes avant que j’arrive, une dame lui a parlé d’une ferme où loger et mettre l’âne en sécurité avec du foin !
Nous y allons, au pas lent et sonore de Isidore, cloc, cloc, cloc, cloc, etc.

Nous sommes accueillis par la famille qui nous laisse nous installer dans l’écurie avec les chevaux. Isidore quant à lui dormira dehors dans un vaste garde-manger rempli d’herbe verte !

 

Giom 3

 

 

Giom 4

 

 

Giom 7 

Nous parlons beaucoup non-mécontent de pouvoir échanger en Français ! Mangeons ensemble, puis dormons à l’abri dans l’écurie.

 

Giom 5

 

 La famille Huber qui nous a accueilli ne se rend pas compte à quel point elle nous rend service: le matin à 6h, pluie battante jusqu’à 10h ! Nous restons à l’abri avant de nous séparer et nous souhaiter mutuellement un beau voyage !

De belle rencontres comme celle là j’en voudrais plus !"

 

Giom 2

 

Giom 8

 

Merci Giom pour ce beau partage, pour tes photos, et bonne route ! Nous sommes solidaires de ton combat !

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