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Lulu en camp volant

"A propos des armes nucléaires" par Mgr Legrez

28 Septembre 2012, 08:04am

Publié par luluencampvolant

Evêque de Saint-Claude de 2005 à 2011, puis actuellement évêque d'Albi, Mgr Legre a bien sûr connu Lulu. Interpelé par des membres du MAN du diocèse d'Albi, il a fait cette déclaration.

Lulu m'a téléphoné ce matin, et j'ai pu lui lire cette déclaration. Celle-ci l'a beaucoup ému. Pas de soucis de santé, ni de perte d'Isidore et de bagages contrairement à certaines rumeurs.

 A propos des armes nucléaires

Face à la délicate question des armes nucléaires, la position de l’Eglise exprimée par le Pape Benoît XVI à plusieurs occasions est claire. Un désarmement progressif doit être envisagé pour libérer la planète des armes nucléaires. Pour sortir de la spirale de la violence et de son cortège de douleurs, autant que pour protéger la création et respecter l’environnement, les sommes importantes consacrées aux dépenses militaires ainsi qu’au maintien et au développement des arsenaux nucléaires pourraient être utilisées au développement des peuples les plus pauvres.

Cette position originale de l’Eglise dans le concert des nations est peu relayée. Il faut bien reconnaître qu’« une certaine indifférence résignée de l’opinion publique » ne contribue probablement pas à aider les Etats à réagir en faveur de la paix et du bien commun de toute l’humanité.

Des chrétiens tarnais, appartenant au Mouvement pour une Alternative Non-violente, veulent sensibiliser leurs concitoyens sur ces questions qui engagent l’avenir de l’humanité en proposant de signer une pétition*.

Mgr Jean Legrez, op Archevêque d'Albi

*Possibilité de signer cette pétition en ligne sur www.francesansarmesnucleaires.fr.

 

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« Eprouvé par les paupières de Dieu » #2

25 Septembre 2012, 14:00pm

Publié par luluencampvolant

Lettre du jeudi 30 août 2012 à Turija

« Eprouvé par les paupières  de Dieu »

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En cet espace qui m’est offert en VOÏVODINE SERBE que je suis en train de traverser au pas de l’âne, durant ces jours, terre noire, autant fructueuse que ne peut l’être la terre de la BEAUCE et de la BRIE, ou celle de CHAMPDIVERS et de SAINT-AUBIN, je goûte l’hospitalité que nous donnent LAZARE et BILJANA . La paix dont l’évènement de BETHLEEM est source m’est abondamment donnée. Comme je voudrais « qu’ainsi soit-il » pour toutes celles et ceux qui ont dû prendre la route et  la condition de camps-volants. Nous croisons leurs chemins de déroutés. Que nous apprenions à nous arrêter les uns en face des autres, à nous mettre les uns à côté des autres, à nous rattraper les uns après les autres et nous interpeler par la parole donnée les uns aux autres :

-Sais-tu où tu vas dormir ce soir ?
- Non. Je cherche … !
- Viens donc partager notre repas du soir et notre maison pour la nuit.
- Mais je n’ai pas tous les papiers qu’il faut…
- On prendra le temps de tracer tout cela…pour que vous puissiez continuer votre chemin…

Notre-Pere.jpg

Dieu notre Père tu dois contempler et savourer quand tes enfants sur la terre des hommes se causent comme vous vous causez dans le ciel avec ton fils, dans la vérité et le souffle de l’Esprit. C’est comme ça que viennent de me causer en fraternité Lazare et Biljana hier soir pour qu’il y ait ce matin radieux. Une fois encore : « il y eut un soir pour qu’il y ait un matin ». Et Dieu tu contemples que c’est beau ! c’est comme ça que m’ont causé lundi passé ZOLTAN et ILONA ainsi que STAFAN et JULIA lorsque me manquaient les papiers vétérinaires de l’âne.

Assis sur le petit tas de luzerne sèche au pied de l’arbre, au moment où je vois ce temps de contemplation, voilà qu’arrive LAZARE sur son vélo, avec un sac en bandoulière. Il  est un peu plus de 7 heures. L’heure de l’angélus. Il me dit en mi serbe, mi allemand

- Avez-vous bien dormi ?
- Je souris… oh que oui.
- Lui aussi. Puis il me dit : « Voilà la soupe au vermicelle que BILJANA vous a préparée…elle l’a fait cuire avec une poule… »

Un repas de roi : une poule au pot comme le voulait le roi HENRI IV pour tous les gens de son royaume. Et nous aujourd’hui ?! Que voulons-nous, pour tous les gens de la Terre ?  Que nos  repas puissent être le fruit de notre travail durant le temps de sédentarisation que nous vivons. Et si nous avons dû  prendre  la route pour nous sauver, que les mains des travailleurs sédentaires sachent humblement remettre ce qu’il va falloir de viatique dans nos mains de nomades qui n’avons plus que nos pieds pour marcher… et nos yeux… pour qu’ils puissent se remettre à rire.

Oh comme elle est bonne cette soupe chaude ! BILJANA et LAZARE !  Elle me rappelle celle que faisait notre maman à DAMPIERRE. Au moment où je vais comme chaque matin aller chercher l’âne ISIDORE, le bâter et lui mettre sur son dos les sacs où ont « dormi » cette nuit les affaires nécessaires pour la route, un serrement vient tenailler mon cœur : celui-là, de quitter ce coin où l’on était si bien… mais je sais que ça va être pour reprendre la route et être témoin et un peu artisan…et pouvoir dire à ta manière Dieu notre Père « qu’est-ce qu’elle est belle la terre quand vous les hommes et femmes vous vous mettez à vivre « sur la terre comme au ciel !»       

Ça y est l’âne est bâté. LAZARE m’aide à sangler les sacs. Il m’accompagne pour traverser le village de TURIJA. Et au moment de leur signifier ma reconnaissance à BILJANA et à lui, il me dit avec le sourire, en allemand, en me mettant sur la route :

« comme les vieux disaient chez nous :
ein mann muss elfen immer ein anderer mann. »
« un homme doit toujours aider un autre homme. »

 

Photo : Photo au Carmel de Jérusalem où le "Notre Père est traduit en 163 langues différentes

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« Eprouvé par les paupières de Dieu » #1

24 Septembre 2012, 14:00pm

Publié par luluencampvolant

Lettre du jeudi 30 août 2012 à Turija

« Eprouvé par les paupières  de Dieu »

 

Levé aux environs de 5 heures, je sors de la maison où j’ai bien dormi dans un lit tout blanc, dans une pièce peinte toute en blanc, comme une cellule de moine, tout cela abrité dans une maison toute blanche elle aussi, où nous ont accueillis hier en fin d’après-midi LAZARE et BILJANA , dans le village du TURIJA.

Je viens contempler le lever du jour, en m’asseyant au pied d’un arbre dans le parc où j’ai mis paître l’âne Isidore.

Les étoiles scintillent encore dans le ciel. Je suis très bouleversé intérieurement en regardant ce champ des étoiles. Je pense au Petit Prince. Et je me dis qu’est là chaque fleur me signifiant la présence de celles et ceux qui pour mes yeux sont uniques au monde. Et la pensée me travaille et me prend de contempler à la manière de Dieu les lumières du ciel qui clairent encore pendant que s’éveille la terre des  hommes.

« Celui en qui j’ai mis mon abri s’est assis dans le ciel pour contempler la terre ». De cette terre qui une fois encore fut mon berceau durant la nuit. Je laisse chanter en moi les paroles du Psalmiste que j’ai lues hier :

«  Le Seigneur, dans les cieux est son trône
ses yeux contemplent le monde
ses paupières éprouvent les hommes
Dieu est juste il aime la Justice
les cœurs droits contempleront sa face » PS 10

« Je me laisse éprouver par les paupières de Dieu »  Peut-être que ça pourrait être ça prier !

Lulu 03

Et les premiers mots qui jaillissent de ma bouche au moment où le soleil sort du ventre de la terre sont les mots qui sont sortis de ta bouche ô mon Dieu, par l’intermédiaire de ton ange à l’adresse de la vierge Marie.

« Je vous salue Marie… Ave Maria… Dobar dan… pozdraviti…. » en langue serbo-croate.

Je suis venu contempler le Monde comme tu le contemples Dieu notre Père. Tu t’émerveilles comment cette femme de notre Humanité accueille et reçoit la grâce que tu lui fais, de laisser venir en son ventre de femme celui que tu engendres, ton fils. Ainsi, en devenant le fils de Marie il est l’un de nous pour que nous devenions les uns et les autres de vous : Père, Fils et Esprit , et que nous nous mettions à vivre comme vous.

Les chiens se sont tus. Les tourterelles virevoltent dans le ciel en nous offrant leur roucoulement. Le chant du coq commencé déjà depuis un bon moment se poursuit dans les poulaillers voisins. Le bruit des petites motos et des voitures brinquebalantes déchire le silence .Leurs conducteurs nous signifient :

 « C’est grâce à nous aussi qui partons réaliser ce que l’on a bien voulu nous laisser comme emplois précaires, c’est grâce à nous aussi que se met debout le monde. » Eh bien amis, je vous salue  remplis de cette grâce, vous « les lève-tôt » pour que ça tourne bien rond dans le monde.

Suite demain

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Dans le journal DNEVIK en Serbie

23 Septembre 2012, 14:00pm

Publié par luluencampvolant

31 août 2012

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"Le voyage d'un Français pas ordinaire" jusqu'à Bethléem par VRBAS...

 

    Un septuagénaire français, Lulu Converset, parti de Besançon, en France, à destination de Bethléem... est arrivé hier avec son âne et a traversé Vrbas. Son voyage dure depuis cinq mois mais il espère atteindre Bethléem le 25 décembre prochain : date du Noël catholique.

    Il est prêtre catholique, à la retraite et a décidé de faire ce voyage dans le but d'attirer l'attention du monde sur le "danger de l'armement nucléaire". Jusqu'à présent, cet homme robuste a parcouru plus de 2000 kilomètres en passant par la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche, la Slovaquie et la Hongrie. Il est entré dans notre pays avant-hier...

    Sur la route de Vrbas, il s'est fait escorter par quelques villageois et ensemble ils se sont arrêtés dans un bistrot pour se désaltérer... "Ce voyage est mon opposition à l'armement nucléaire qui représente pour moi le plus grand danger pour l'humanité."

    "Je prends plutôt les chemins de campagne... Isidore, mon âne, est sage et obéissant. Il ne craint pas les bruits de moteurs ni de klaxons car il a compris que c'était un avertissement ou un "Bonjour" !"

    Il raconte qu'il a croisé et rencontré beaucoup de gens sympathiques sur son passage, et a pu providentiellement établir un contact et se faire traduire grâce au jeune Sinicha, vivant en France, en vacances ici.

    Ainsi on a appris que ce grand voyageur était engagé depuis une trentaine d'années dans différentes associations internationales humanitaires défendant la protection de la nature, le désarmement nucléaire, la lutte contre la pauvreté et tout particulièrement le travail et les droits des enfants.

    Après s'être désaltéré et avoir pris un peu de repos, Lulu et son âne Isidore ont repris la route pour leur destination finale à quelques 2500 kilomètres.

 

Traduction de Nicole chez qui Lulu a séjourné plusieurs jours

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« Si tu veux la paix, prépare la paix » #2

22 Septembre 2012, 14:00pm

Publié par luluencampvolant

Lettre du 29 Août 2012 à Vrbas

« Si tu veux la paix, prépare la paix »

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C’est alors que dans le bistrot un homme ivre et titubant, bien connu de tous les gens qui sont là, se lève, vient vers moi et nous signifie qu’il voudrait bien qu’on l’écoute. Ça ne convient pas aux journalistes que cet homme nous couvre de sa voix stridente et criarde : »Tais-toi lui disent-ils…on est en train de faire quelque chose de sérieux… arrête de nous déranger… »  Mais il crie de plus belle. Une tension est en train de monter à la vitesse grand V. J’ai souvent vécu des moments semblables en France, dans les cafés ou ailleurs… Les amis de SILOE à Mont sous Vaudrey ou à SALINS m’ont beaucoup appris à désamorcer nos violences dans des situations semblables. Et je pense particulièrement à un certain Monsieur Jésus-Christ qui avec beaucoup d’humilité nous apprend et éduque nos regards et nos attitudes dans une infinie tendresse… il sait faire en sorte que « nos mots deviennent chair » en présence de gens ainsi blessés.  Je pense alors au profond de mon cœur à l’aveugle BARTIMEE à la sortie de JERICHO  (Marc 1046). Beaucoup voulaient l’exclure des « bénéfices du passage de Jésus… : « Tais-toi… ferme-la… » Mais lui criait encore plus fort. Jésus remonte le courant d’exclusion, met les gens dans le coup en leur disant : « appelez-le ».Bartimee-Berna.jpg

Au moment où cet homme dans le café après s’être levé, avoir crié, s’être approché de moi …voilà qu’il me regarde. Je le regarde. Il sent que je voudrais qu’on l’écoute et qu’ainsi il trouve sa place… Sinicha nous traduit tout cela en silence. L’homme me tombe dans les bras et m’embrasse. Je l’embrasse.

Tous les gens, qui riaient de l’attitude de cet homme ou ceux qui l’empêchaient d’approcher et de parler, se sont tus. L’homme nous dit et à moi particulièrement : « Je voudrais donner à boire à votre âne et lui donner du maïs… » Et il dépose sur notre table là où il y a nos boissons quelques panouilles de maïs…en disant « Je vais aller en rechercher… » Je le remercie en lui exprimant ma reconnaissance de penser aux besoins de l’âne. Les paroles et attitudes empêchantes à l’égard de cet homme se sont estompées. En le remerciant je lui demande son prénom et je l’invite à l’écrire sur mon cahier à côté du prénom des journalistes et de nos interprètes : SLAVISA, au milieu de PETKO, JORDAN, SINICHA, et MELISSA et du prénom de la dame qui nous accueille dans son café : NEBOLA …

Je me lève de table. Et en mettant la main sur l’épaule de cet homme SLAVISA, je dis tout fort : «  Je vous remercie vous tous qui êtes là. Je me sens heureux de pouvoir partager avec vous pourquoi je vais  à BETHLEEM avec l’âne Isidore. Je pense tout particulièrement à vous Madame NEBOLA qui dans votre établissement rendez possible toutes ces informations et par là vous nous aidez à entrer en relation les uns avec les autres. Je remercie SINICHA pour son aisance à traduire dans les deux sens ce que nous nous disons à propos d’un sujet aussi brûlant : la construction de la paix par nous tous. Je remercie MELISSA de rendre possible que son ami SINICHA puisse faire ce beau travail de créateurs de liens. MELISSA dit : « Mais c’est que tout cela  m’intéresse beaucoup  » et Madame NEBOLA qui nous sert dans le café me dit émerveillée : « C’est la première fois qu’il se passe quelque chose comme ça dans mon établissement » - « Madame, je crois à ce que vous rendez possible par la manière dont vous nous accueillez… Est-ce que ce ne serait pas déjà ça, faire la paix »

Le journaliste PETKO prend des notes et téléphone. Et c’est alors qu’il me dit par notre interprète SINICHA : « Seriez-vous d’accord d’être interviewé maintenant par la télévision locale ? »
- oui bien sûr. Au moment où nous allons pour sortit dans la rue réaliser l’interview télévisé et prendre des photos avec l’âne Isidore, SLAVISA, l’homme aux panouilles de maïs est de retour auprès de nous avec un sac de plus de 15 kg de panouilles. PETKO me fait comprendre  par l’intermédiaire de SINICHA qu’ils veulent  faire participer SLAVISA dans l’interview télévisé : il viendra vers vous en donnant le sac de panouilles pour l’âne...ce qu’il fait  à votre égard sera filmé.

Nous réalisons cette fois l’interview télévisée dans la rue. Ca rattroupe du monde. SLAVISA est situé. Il trouve sa place. Son agressivité première est tombée. Il est doux comme un agneau.

Durant l’interview télévisée dans la rue, les mêmes questions et réponses fondamentales  sur la manière dont nous sommes appelés à faire la paix en désamorçant nos violences, en nous défaisant de « nos armes funestes et fallacieuses », en faisant que chacun trouve sa place, tout cela se partage de manière très populaire et fraternelle avec plein de gens qui passent, regardent et demandent ce qui se passe.

L’impact visé par l’article du journal et par l’interview télévisée a déjà commencé d’être atteint. Nous nous disons au revoir avec quelque chose de la paix en chacun de nos cœurs particulièrement celle-ci : c’est que sa préparation dépend de chacun de nous, de la manière dont nous devenons  désamorceurs et démineurs de nos violences et agressivités.

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« Si tu veux la paix, prépare la paix » #1

21 Septembre 2012, 19:47pm

Publié par luluencampvolant

Lettre du 29 Août 2012 à Vrbas

« Si tu veux la paix, prépare la paix »

Levé tôt en même temps que le soleil, j’ai bien dormi sur un terrain vague de VRBAS, indiqué par NENAD et CHRISTIAN, deux jeunes sous la protection de qui je me suis mis hier soir.

La traversée de la ville de VRBAS se passe bien. Parvenant dans un quartier périphérique en direction de SROBOBRAN je suis à la recherche d’un bistrot pour y boire un café chaud. Tiens en voilà un !... Mais que se passe-t-il à côté ? Tout un attroupement de gens qui manifestent pour demander que l’endroit où nous sommes, porte le nom de « Place de l’armée rouge » du fait que 2 soldats russes y ont été tués en 1945   J’apprends tout cela grâce à la présence sur les lieux d’un jeune français venu en vacances dans cette ville de SERBIE dont il est originaire. Il est heureux de me présenter sa petite amie qui est à ses côtés. Je vais attacher l’âne Isidore à un acacia de l’autre côté de la rue   Je sens bien qu’une fois encore l’arrivée de cet âne, là au milieu de tous ces gens, intrigue. On vient caresser l’âne, mais en même temps me poser les questions que j’ai entendues de nombreuses fois ; mais auxquelles j’ai du mal de répondre au fur et à mesure que nous traversons des pays dont la langue nous est inconnue : le HONGRIE, la SERBIE… J’ai bien dans ma poche le petit dictionnaire français serbo-croate minuscule que m’ont donné Maguy et Bernard… Mais c’est réduit pour exprimer de telles réalités : « Je vais à BETHLEEM avec l’âne Isidore pour travailler à la réalisation de la Paix et y croire, faire confiance qu’en nous désarmant les premiers, en commençant de manière unilatérale à stopper et arrêter l’armement nucléaire en France, ça aura comme conséquence qu’il s’arrête de proliférer dans le monde, et qu’un jour… » Expliquer que le vieux proverbe latin brandi par les romains envahisseurs et colonisateurs : « SI VIS PACEM PARA BELLUM » « SI TU VEUX LA PAIX PREPARE LA GUERRE », ce vieux proverbe est sournois et faux. Nous pensons profondément en partant ainsi en direction de BETHLEEM au pas de l’âne que « si tu veux LA PAIX PREPARE… LA PAIX. Mais aujourd’hui pour tenter de partager tout cela je n’ai pas que le petit dico, mais la présence d’un jeune qui parle admirablement le français ainsi que le serbo-croate.

Je reviens vers ce jeune et son amie. Je leur dis ma joie de les rencontrer là dans ce quartier populaire. Nous nous présentons en disant nos  prénoms.

- Je m’appelle Lulu…

- Je m’appelle SINICHA et mon amie MELISSA.

Et je commence à leur demander de m’aider à répondre aux questions que l’on me pose. Ce qu’ils font bien volontiers…C’est  alors que se dirige vers nous un des journalistes qui était venu pour couvrir l’évènement de la manifestation de le Place de l’armée rouge… Il vient d’entendre que je marche pour la réalisation de la Paix. Il se présente : « Je suis journaliste… je suis engagé socialiste… Je travaille dans la presse politique… est-ce que vous accepteriez que je vous interviewe… que vous répondiez à mes questions… » Lui aussi PETKO, le journaliste a perçu que par la médiation de  SINICHA, nous étions en présence d’un interprète qui allait pouvoir traduire nos questionnements et nos commencements de réponse  à propos de la continuation de la construction de la Paix. SINICHA et MELISSA percevaient eux aussi la profondeur de ce qui était en train de se passer et dont ils étaient artisans, en une place unique, au milieu de tous ces gens qui se regroupaient autour de nous  et se demandaient bien ce que nous faisions avec cet âne.

Isidore-3.jpg

J’ai toujours mon sac sur le dos et mon cahier à la main, prêt à ramasser les trésors exprimés par toutes ces personnes fédérées autour de l’âne Isidore, qui apprécie d’être caressé et de pouvoir croquer les carottes qu’on lui tend ainsi que les grains de maïs. Afin d’être plus à même d’écrire cet interview, PETKO propose que nous allions boire un coup au café qui est là tout à côté. En nous voyant arriver dans son établissement, la dame qui est tenancière du café fait le lien entre nous qui entrons et l’âne attaché à l’arbre et qu’elle a aperçu par la fenêtre. Les nombreuses personnes qui « boivent un coup »  ou « mangent un morceau » dans le café font de même. Nous trouvons une table libre au beau milieu de la salle et nous nous y asseyons : il y a PETKO et un autre journaliste : JORDAN, SINICHA et MELISSA et moi Lulu. On m’offre une bière. Je demande une petite bouteille d’eau pétillante. Ce qui est très bien respecté. La dame qui nous sert en profite pour poser ses questions au sujet de ma présence dans leur quartier avec mon âne. Du coup la voilà en train de participer à l’interview et d’autres gens en train de consommer un verre ou manger ce qu’ils ont apporté sur la table, se mettent dans le coup de la même manière pour entendre ce que je réponds à leurs questions, touchés du respect que je porte à leurs demandes.  Nous vivons un moment de qualité grâce à la présence de SINICHA. Grâce à la manière dont il est fidèle à traduire ce qu’ils demandent et à leur offrir ce que je leur réponds, les voilà qui reçoivent en profondeur le fait que la paix dans notre monde se réalise par l’arrêt de toutes nos  violences quel que soit l’endroit et le moment que nous vivons… il est important qu’un pays détenteur de l’armement nucléaire comme la France se mette à dire de manière unilatérale : « Nous stoppons et arrêtons l’armement atomique… et l’argent investi depuis des années en direction de cette violence faite en permanence à notre Humanité, est orienté désormais pour lutter contre la faim dans le monde ».

Il y a un va et vient important dans le café. Il se passe alors quelque chose d’étonnant : ceux qui arrivent demandent à ceux qui sont assis et attablés depuis un moment ce qu’il se passe. Et ce sont les gens eux-mêmes en langue serbo-croate qui se répondent les uns aux autres ce que SINICHA a eu à cœur de traduire aux oreilles et sous les yeux admiratifs de son amie MELISSA, à tout le monde voilà que c’est nous tous qui nous laissons questionner et tentons de nous répondre les uns aux autres sur ces points cruciaux de la façon dont nous allons continuer d’empêcher la destruction de la planète et susciter nos capacités de construire un monde où chacun ait sa place .

Suite demain

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Campement PPH à Bonnefontaine

12 Septembre 2012, 20:17pm

Publié par luluencampvolant

Campement PPH du 5 au 10 Août 2012 à Bonnefontaine

 

Notre campement cette année s’est déplacé sur le premier plateau du Jura vers Poligny dans l’ancienne maison des sœurs dominicaines dans le village de Bonnefontaine. Nous étions 11 personnes à participer à tout le campement (Jean Louis, Hortensia sa copine, Adeline et son fils Rémy, Julien, Laurent, Michel, Samuel, Patrick, Cédric, Raymond). Le premier jour (5 Août) départ de Dole en début de matinée. Ensuite nous nous sommes retrouvés et nous avons participé à une messe de la paroisse de l’Heute à Le Fied. La messe était célébrée par deux prêtres en retraite Yves de Chassey et Pierre Parriaux. Arrivée ensuite à Bonnefontaine Repas style auberge espagnole avec le pique-nique de chacun. Jano et Béa étaient parmi nous. L’après midi fut consacré au montage des tentes dans le jardin et en fin d’après midi un moment de détente : Baignade au domaine de Châlain. L’orage a éclaté pendant le repas du soir

Campement-Bonnefontaine.jpg

 

Le deuxième Jour (6 Aout ) en matinée visite de la coopérative fromagère de Plasne où l’animatrice expliqua étape par étape la fabrication du comté. Ensuite on a eu droit à une dégustation de comté. L’après midi visite de l’un des plus beaux villages de France : Baume les Messieurs avec sa reculée Le belvédère de Crançot avec son panorama magnifique Sa grotte avec ses nombreuses failles et ses salles avec des beaux jeux de lumière ; ses belles cascades Son abbaye de Cluny du 9ème siècle

En somme un grand site magnifique.

 

Reculee-Baume.jpg Cascade-Baume.jpg

Baume

 

 

Le troisième jour (7 Aout) l’animation proposée était la ballade à travers bois vers le lac de Châlain. Elle eut lieu en après midi avec d’autre amis dont Rachel éducatrice à Sillon Comtois et ses deux enfants. Le départ de la ballade était au belvédère dominant le domaine et nous logeons la côte côté Ouest. Plusieurs arrêts à des belvédères et nous arrivons vers les barrières d’accès au Domaine et nous reprenons le petit sentier caillouteux situé sous la route pour rejoindre le domaine.

 

Belvédère Chalain

 

Le quatrième jour (8 Août) c’était le jour de réception de nos amis pour le repas de midi. Laurent et Monique d’Ilay, Elisabeth Converset sœur de Lulu Félix Pellegrini les parents de Julien, Jano et Béa, Madame Massée et sa fille Nanou étaient nos hôtes. Après le repas l’animation était le sentier des pierres sèches à la Marre. Dans le parcours nous découvrons dans des prés les cabanes de bergers toutes très différentes et aussi deux belvédères donnant sur le village de Blois sur Seille depuis le hameau de Chaumois Boivin Ces cabanes de pierre ont beaucoup plu aux enfants et aux adultes et de nombreuses photos ont été prises.

 

 

 Cabane Bergers

 

Le cinquième jour (9 Août) en après midi : visite du sentier karstique avec notre guide Jano inventeur de celui-ci. Le karst c’est l’aboutissement de l’eau ruisselant sur des roches calcaires il y a des millions d’années. Cela donne un résultat exceptionnel de toute beauté. Nous avons donc passé à travers ces roches sur lesquelles il faut parfois grimper

Ces roches quelquefois originales ont des silhouettes d’animaux dessinées par Jano. Dans le parcours signalé par Cro-Cro nous avons vu aussi des effondrements (dolines) la fontaine à Coupot où les moines venaient récupérer la glace l’hiver. Dans celle-ci la seule petite source où vivent des crevettes aveugles, de nombreuses cavités des gouffres pédagogiques avec de nombreuses galeries. Et pour finir le parcours : la belle grotte de Bilbao avec ses nombreuses salles qui a la plus grosse stalagmite du Jura.

 

  Peints par Jano

 

Le sixième jour (10 Août) c’était la saint Laurent et la fin du campement. En matinée une habitante du village nous a fait visiter l’église de Bonnefontaine (11ème siècle) dont la protectrice est la Vierge Marie. Zabeth nous a rejoints pour le repas de midi. Démontage des tentes, nettoyage de la maison et départ en fin d’après midi.

 

Eglise Bonnefontaine

 

Conclusion :

 

Notre premier campement sans Lulu fut une réussite. Grâce au dynamisme d’Adeline responsable PPH pour le Jura, au concours des autres animateurs (Laurent, Patrick, Richard) et de chacun, les six jours sont passés d’une flèche. Tous les jours une animation était proposée et nous avons pu travailler ensemble pour la préparation des repas au rangement et à la vaisselle. Tout le monde a trouvé sa place au sein du groupe. Tout ce que Lulu a institué, nous essayons de le reproduire aujourd’hui lors du campement et Elisabeth la sœur de Lulu était émue de nous dire qu’aujourd’hui « Ça continue ! » Lulu nous a tellement apporté qu’aujourd’hui c’est à nous de faire nos preuves et c’est bien parti. Le prochain campement aura lieu les 14, 15 et 16 Septembre à Dampierre dans la maison de Lulu avec l’équipe JOC de Dole. Et si vous ne savez pas quoi faire ce week-end là nous serons heureux de vous accueillir pour discuter, échanger.

Laurent Livet

 

Et pour lire le Compte-Rendu complet est sur le blog de Laurent : Clic ICI !

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Une vidéo de Giom

11 Septembre 2012, 15:56pm

Publié par luluencampvolant

Rappelez-vous ! Ce blog vous a fait part de la rencontre de Lulu et Giom parti de Nantes en vélo couché en direction de HanoÏ. C'était ICI (clic) !

C'était mi-juin, juste avant de quitter l'Allemagne et d'entrer en Autriche !

 

Aujourd'hui, Giom nous envoie cette vidéo montée par Loïc.

 

 

Aujourd'hui, Félix l'a rejoint, et ils sont en Turquie.

 

Pour voir les autres vidéos de ce périple : c'est ICI ! Et pour lire le blog de Giom : Volun'tour

Merci Giom et bravo pour ce beau défi ! Bonne route !

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"Comment nous est-il donné que tu viennes jusqu'à nous ?"

11 Septembre 2012, 07:54am

Publié par luluencampvolant

Nouvelle lettre reçue par mail grâce à Baptiste, et à la connexion internet chez Bracha et Nicole.

Ce matin, Lulu et Isidore reprennent la route, Baptiste les accompagnent jusqu'à jeudi.

Lettre du 10 septembre à Kovilj

 "Comment nous est-il donné que tu viennes jusqu'à nous ?" Luc 1, 43

 

Souvent avec les amis travailleurs en C.A.T., ou résidants en foyers de vie, de DOLE, FOUCHERANS, ORCHAMPS, ARBOIS, CRAMANS, MONT-SOUS-VAUDREY, PONTARLIER, SALINS-LES-BAINS... lorsque nous étions en campement ou randonnées et qu'arrivait quelqu'un venant nous voir, nous lui disions : "Comment ça se fait que tu viens nous voir ? Mais d'où ça vient que tu viennes jusqu'à nous ? On a l'impression que t'arrives au bon moment, à la bonne heure. C'est du bonheur !"

Nous cherchions alors grâce à qui nous étions un jour entrés dans ce groupe, dans ce collectif, dans cette communauté où rigolait tant de joie. Nous retrouvions alors les personnes grâce à qui nous étions là. Nous étions remontés en amont, comme quand nous allions à la recherche de la source, de la rivière ou du ruisseau au bord desquels nous avions établi notre campement : la Doulonne, le Ruisseau de la Ferme des Gorges dans la Serre, la Glantine à Vaux-sur-Poligny, le Ruisseau de la Ferme de Norvaux en dessous du Plateau d'Amancey, la Cuisance, la Loue, le Doubs, le Glanon... Il se passait en nous et entre nous comme un mouvement d'action de grâce.

 Il y eut même un jour où pour exprimer un tel moment de reconnaissance, pour dire : "C'est grâce à toi", Jeannot employa le mot : "C'est de ta faute". "C'est de ta faute, si je suis si heureux de venir à Dampierre avec Béatrice et tous les amis".

Je gardais en mon coeur ce moment où ces mots étaient sortis de la bouche de Jeannot. Et voici qu'ils me revinrent durant cette marche en direction de Bethléem, le jour où l'âne Isidore n'avait pas voulu franchir le petit pont de bois qui enjambait un tout petit ruisseau. Alors que nous avions fait trois ou quatre kilomètres pour en arriver là, on dut refaire les trois ou quatre kilomètres à rebours. J'étais en colère que l'âne ne veuille pas passer le petit pont de bois et qu'il nous faille refaire des kilomètres en plus. J'avais même frappé l'âne Isidore. Et quelque temps après, un jour que nous étions bien tranquilles tous les deux, il m'avait dit : "Tu ne recommenceras pas de me frapper. Continuons notre recherche de non-violence. Tu te souviens, avait-il ajouté, qu'au bout de notre retour, nous avions trouvé des gens qui nous avaient merveilleusement accueillis. Ils m'avaient donné un picotin d'avoine et tu avais été invité à leur table pour le repas de midi. Tu vois, mon refus de passer le petit pont de bois, que j'ai du mal de t'expliquer, mon refus et les kilomètres que l'on a dû refaire en plus, c'est tout ça qui nous a mis à la bonne heure pour rencontrer ces gens alors que tu me disputais parce que mon refus allait nous mettre en retard... qu'il nous fallait marcher pour rien. Il y avait comme une faute de ma part."

 J'ai essayé d'écrire en ramassant ce qui m'arrive très souvent et que je qualifie d'étonnant et merveilleux, élevant notre humanité dans ce petit morceau du blog : "une maille à l'endroit, une maille à l'envers".

Et tout le long de mon chemin (et je ne vais pas pouvoir vous nommer tous), vous êtes très nombreux à fabriquer le chemin de Bethléem avec l'âne Isidore et moi, en mêlant une maille à l'envers avec une maille à l'endroit. PaulineArnaud2.jpg

Et je me dis en étant accueilli par Bracha et Nicole, à Kovilj, comme nous le sommes, en voyant arriver chez eux Pauline et Arnaud qui font le tour du monde en tandem, et aussi leurs voisins : Milena et Paya, Gara,, Mile, les enfants Alexandra et Bojana, et depuis hier, l'ami Baptiste, qui est cinéaste, je me dis : "Mais d'où ça vient tout cela ? Comment m'est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?"

 Vous l'avez reconnu, ces dernières paroles sont tirées de l'Evangile de Luc. Ce sont les paroles d'Elisabeth adressées on ne sait pas trop à qui. Mais si ! que l'on sait vers qui ces mots jaillissent, à qui ils sont rendus. En même temps qu'à Dieu, c'est à cette jeune femme, Marie, qui porte dans son ventre un trésor qui touche et concerne tout le monde dont on essaye de faire le tour, le parcours de toute la planète, l'ensemble de l'univers.

A travers les mailles à l'envers et les mailles à l'endroit, dans l'assemblage de petits morceaux du puzzle dont pas un n'est pareil, à travers les chutes et les relèvements, dans les passages des soirs aux matins, en entendant le ruissellement des joies et des pleurs, en me laissant toucher par les caresses et les déchirements, découvrant les lignes droites et les détours... plein de questionnements surgissent... j'essaye d'en exprimer quelques-uns :

- Comment ça se passe pour que...?

- D'où ça vient que...?

- Par quel détour ça nous est donné...?

- Comment ça a fait pour arriver jusqu'à nous...?

- Comment se fait-il que le soleil ne s'est pas levé qu'à l'Est ce matin...?

- Pourquoi la lumière qui vient de m'être offerte pour avancer dans ma vie est venue par où je ne m'y attendais pas, de la part de gens que je ne devinais pas qu'ils soient à même de...?

 

    Il y a un peu comme ça :

- une huile essentielle...

- un dégrippant...

- un produit qui décoince ce qui semblait soudé à tout jamais...

- une sève qui se met à ruisseler hors saison...

 

Comment ça se fait que des hommes et des femmes...? Souvent ça commence par des femmes, parce que ce sont elles qui portent l'enfant dans la chair de leur être, et à cause de cela en un deuxième temps c'est elles qui vont nous apprendre, à nous hommes, à porter l'enfant sur nos épaules, sur notre dos, une fois sorti d'elles... Oui comment se fait-il qu'aujourd'hui des gens disent et font en sorte que ce qui nous paraissait impossible, voilà que nous nous mettons à nous y tenir ?! Par exemple désamorcer ce qui risque gros de casser la terre en mille morceaux, commencer dans un pays à arrêter l'armement nucléaire...

Comment ça peut se faire que ce soit en Serbie profonde, où l'on fait étape avec l'âne Isidore, à Kovilj, que nous parvienne une telle nouvelle : Jean-Marie Müller interpelle Marc Stenger, évêque de Troyes, secrétaire de Pax Christi, de "ne pas oublier notre responsabilité...", d'oser humblement commencer à arrêter l'armement nucléaire en notre pays, la France.

C'est une sacrée bonne nouvelle. Tenons-nous à donner écho à ce que dit Jean-Marie à Marc. Merci Elisabeth. C'est à nous tous que cette lettre est adressée. C'est par la France qu'il nous faut commencer d'arrêter l'armement atomique. C'est une urgence humanitaire. Il n'y a que comme ça que nous pourrons faire que ça s'arrête totalement dans l'ensemble de la Terre.

Evêques de France qui avez l'art, la mission et la possibilité de fabriquer les saintes huiles, vous pouvez être ceux qui mettez le dégrippant du Sermon sur la Montagne dans les rouages de la machine et arrêtez son blocage en une course folle et infernale. Pour faire le tour du monde, il faut qu'il y en ait qui commencent par un endroit et en un lieu précis, que ce soit par des personnes en chair et en os, à un moment fixé. Dites ! Si c'était nous avec vous, aujourd'hui.

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Des facilitateurs...

10 Septembre 2012, 14:30pm

Publié par luluencampvolant

Une chance d'avoir des nouvelles presque en instantané. Cette lettre de Lulu a été recopiée par Baptiste et envoyée par mail...

 

Lettre du 9 septembre à Kovilj

 

« D'où qu'c'est qu'ça vient ? - Des facilitateurs. »

 

Nous sommes en train de déjeuner Baptiste et moi chez Bracha et Nicole, dans ce havre de paix qu'est la maison qu'ils ont fabriquée de leurs pensées, de leurs coeurs et de leurs mains. Ils la mettent à notre disposition, à Baptiste et moi, comme elle l'est pour Milena et Paya, Mile, Alexandra et Boyana, Mira et tant d'autres que nous ne connaissons pas encore beaucoup... Tiens justement, au moment où nous sommes en train de tremper nos tartines de confiture dans notre bol de café au lait, voilà qu'arrive Gara... un gars qui a une sacrée carrure... Autant il nous semble fort, autant il nous paraît doux. Son sourire est intense.

Gara est entré sans frapper, parce qu'il se sent chez lui chez Bracha et Nicole, de la même manière que nous. Désormais parce que Nicole et Bracha ont dit aux voyageurs que nous sommes, à Baptiste et à moi : « Vous êtes chez vous chez nous », notre entrée en leur maison se fait aisément. Nous sommes chez eux comme chez nous. L'entrée de Gara pour venir nous saluer dans la maison de Bracha et Nicole ressemble à ce qui s'est passé un beau matin de printemps à Nazareth, le souffle de l'Esprit est entré dans la maison de la Vierge Marie, dans son train de vie, dans sa chair translucide, pour que ça commence à faire le tour du monde : « Je viens saluer en toi que Dieu a un commencement sur la terre comme au ciel. »

PaulineArnaud

Gara raconte en langue serbe à Bracha qui nous le transmet en français :

GARA : « Depuis qu'il y a eu le reportage télévisé de vendredi soir, mes copains de boulot, dans l'atelier d'électricité où je travaille, disent : "T'as de la chance, toi Gara, tu le connais le Français qui va à Bethléem avec son âne. Il s'est arrêté à Kovilj." Je leur dis que j'ai causé avec lui, qu'il va à Bethléem pour faire avancer la paix, en arrêtant l'armement nucléaire... qu'il loge chez les amis de ma tante Milena, que je vais où il est comme chez moi... Mes copains me disent : "On voudrait bien causer avec lui nous aussi." Ils sont contents aussi d'avoir vu que les deux jeunes Français qui font le tour du monde en tandem se sont aussi arrêtés chez Bracha et Nicole pour faire étape. »

Tout en ne connaissant pas la langue serbe, à peine avant que Bracha ne nous traduise en français ce que Gara venait de dire en serbe, Nicole, Baptiste et moi, nous saisissions ce qu'il rayonnait de joie de nous annoncer.

Il me vient alors le désir de dire à Gara et bien sûr à Bracha et à Nicole, mais aussi à Paya et Milena, ainsi qu'à Mile et aussi à Mira, à Alexandra et Boyana, et à Baptiste :

LUCIEN : « Gara, tu es fabricateur et réalisateur de cette marche que je fais pour la paix en direction de Bethléem, de ce tour du monde que Pauline et Arnaud établissent pour que ça tourne bien rond pour tout le monde. »

Avant même que Bracha ait fini de traduire ce que je cherche à dire, Gara sourit pour nous faire comprendre :

SARA : « Qu'est-ce que ça me fait du bien, dans ma vie, que vous reconnaissiez ce que je veux faire avec vous et pour vous. »

LUCIEN : « Voilà que, comme à beaucoup de gens avant mon départ, particulièrement à ceux qui ne peuvent plus ou ne peuvent pas marcher, ceux qui sont cloués sur un lit, enfermés ou emprisonnés, dépendants, attachés, je veux dire : "Je vous porte dans mon coeur." (Saint Paul aux Philippiens, 1, verset 7) Je le dis aussi à toutes celles et ceux qui comme toi Gara rendez possible cette marche, vous tous qui par votre accueil et votre accompagnement la fabriquez et la réalisez avec nous : Sans vous, nous ne pourrions pas la faire depuis belle lurette. »

BAPTISTE : « J'ai envie de dire que vous en êtes les facilitateurs. Depuis quelque temps, ce mot me trotte dans la tête. Je suis allé le chercher dans un livre, LA TOUR SOMBRE, de Stephen King. »

GARA : « Justement, on a vu avec Paya, mon oncle, que quand vous repartirez de Kovilj, ce mardi, en direction de Titel, il vaut mieux que vous empruntiez le chemin qui est sur la digue du Danube. N'empruntez pas la route nationale... D'abord ça sera plus court, et comme ça vous ne serez pas gênés par les voitures. Et quand vous arriverez à Titel, c'est un de nos amis qui va vous accueillir, Bosco. Il est gardien du puits. Vous allez arriver près de ce puits où les gens de la région viennent chercher l'eau pour eux et pour leurs bêtes. »

BAPTISTE : « C'est merveilleux comme tu es, Gara. Tu es habité d'une énergie de facilitateur. C'est pas toi qui fais mais tu rends possible que ça se fasse. Sans toi, sans vous, les facilitateurs, nous ne pourrions rien faire. »

Gara vient de nous dire au revoir avec un large sourire. Nous poursuivons notre petit-déjeuner.

NICOLE : « Ces personnes comme Gara, nous les découvrons depuis ton passage. Bracha n'a jamais parlé comme ça, comme il fait depuis qu'il sent qu'il est important de traduire au plus vrai votre action et votre pensée. »

BRACHA : « J'ai toujours eu un instinct qui me poussait contre ce qui n’était pas juste. A 8-9 ans, on s'était organisés avec des copains du même âge que moi, des gosses qui avaient faim, pour chercher et trouver à manger. Je n’avais aucun intérêt personnel mais je ne supportais pas que mes copains n'aient rien à manger. »

LUCIEN : « Tout cela me touche, particulièrement la manière dont nous nous reconnaissons les uns les autres. Nous sommes réellement en train de faire oeuvre commune. Nous travaillons à élever notre humanité en commençant par éviter qu'elle ne sombre. »

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