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Lulu en camp volant

Lulu en Grèce

28 Mai 2013, 16:22pm

Publié par luluencampvolant

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Actes d'apôtres

27 Mai 2013, 21:08pm

Publié par luluencampvolant

Lamia le dimanche 28 avril 2013

 

Tellement heureux de redécouvrir que l’Evangile annoncé débouche sur des actes d’apôtres

 

Lamia.jpg

 

Nous avons beaucoup marché hier l’âne Isidore et moi en une région de plaines fertiles et montagnes boisées. Mais je trouve cette région très peu habitée. Or quand j’ai rencontré DRISSA, africain du Mali, traversant la Macédoine en sens inverse du sens que je le réalisais, il se sauvait de la GRECE où j’allais entrer : « Je quitte ce pays, me dit-il qui est pourtant celui-là où a été inventée la démocratie, parce qu’en ce moment, il y a tout un courant xénophobe  qui se répand… Un africain a été tué il y a quelques jours dans un altercation provoquée par des groupes racistes… Tout cela est dû à la crise, au chômage qui en est issu. J’avais espéré en ce pays, mon contrat de séjour en Turquie ayant expiré. J’estime ce pays : la GRECE mais avec la crise qui y règne en ce moment… je vais essayer de trouver un foyer de réfugiés à Belgrade… puis un jour gagner la France, l’Angleterre… Je voudrais finir mes études, achever mon doctorat (sciences de la terre et hydrologie) et retourner dans mon pays… C’est important ce que vous faites, de demander l’arrêt de l’armement nucléaire de la France et de le faire de manière unilatérale… C’est en faisant ainsi que l’on arrêtera le terrorisme… La France et l’Angleterre en levant l’embargo sur la vente des armes à la rébellion syrienne, font qu’il y aura de nouveaux Ben Laden… on voit bien ce qui se passe au Mali, dans mon pays…. »

 

J’ai été marqué par la rencontre avec ce jeune homme qui parlait français de manière admirable… Nous étions au moment de cette rencontre sur un sentier de montagne le long du VARDAR… DRISSA me faisait comprendre dans le vif des blessures de son être d’homme que de la place il y en a à la surface de tous les pays de la Terre. Mais cette place est accaparée  par les mains rapaces de quelques-uns. Il est produit par la terre et le travail de l’homme de quoi nourrir tous les humains de la planète. Mais à cause de la volonté de profit de quelques-uns détenant semences et produits alimentaires, ces fruits de la terre et du travail des hommes ne parviennent pas là où des gens meurent de faim.

 

Une fois arrivé à Athènes dans quelques jours, je voudrais bien par la médiation de Emmanuel et Effy pouvoir rencontrer les étudiants de philosophie et d’économie d’Athènes. Je voudrais leur dire qu’en mettant le pied sur leur terre pour la première fois le samedi 6 avril 2013, je me suis agenouillé et j’ai embrassé la terre grecque. Ne vous laissez pas envahir par le mensonge promulgué par quelques-uns, qu’il faut se référer à Alexandre le Grand et empêcher la Macédoine d’être la Macédoine. Alexandre comme tous les Césars et les Napoléons a fait se répandre le sang de populations entières par les soldats et mercenaires macédoniens et grecs, comme le font aujourd’hui les gens de la haute finance… avec votre peuple et le mien… Voulez-vous ! Référons-nous à ce que vous avez donné de plus beau à l’Humanité entière en la personne d’Antigone qui a dit ce qu’elle vivait en acte, en inhumant son frère alors qu’un décret le lui interdisait. C’est alors qu’elle a dit : «  je suis née pour aimer et non pour haïr. Je suis venue au monde pour faire la paix et non pour faire la guerre. »

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Eveil dans un champ de tournesols

22 Mai 2013, 19:35pm

Publié par luluencampvolant

Le 27 avril 2013 aux portes de LAMIA

 

Dans la plaine où je suis en train de marcher, au pas de l’âne Isidore, en direction d’Athènes, les paysans de la région ont ensemencé de graines de tournesols, les très belles terres rouges de cette région d’ACHAÏE. Jusque très tard hier soir et déjà très tôt ce matin avant le lever du soleil, je les voyais disposer tout un système d’irrigation. La pousse sera belle. Il me tarde de voir en d’autres champs, dans d’autres pays, l’éclosion des fleurs de tournesol. Il me revient le très beau poème de Gérard BESSIERES racontant comment dans la fin du mois de juin éclosent les fleurs des champs de tournesol. Il l’a raconté merveilleusement dans un de ses petits recueils que m’a offert il y a déjà beaucoup d’années, notre ami Daniel PETIT, dans le livre « La merlette et le grillon » Une fois qu’elles ont « trésis » les plantes se mettent à pousser très vite, toutes ensemble avec des feuilles d’une verdure très prononcée s’étalant largement afin de mieux danser dans le vent. Les premières résidentes de la région à qui il tarde que se réalise l’éclosion des fleurs de tournesol, ce sont les abeilles des ruchers avoisinants. Elles savent et reconnaissent les terres qui n’ont pas été infectées de pesticides et d’insecticides. Elles viennent de se délecter en virevoltant dans les fleurs des acacias des collines toute proches :

« Nous avons gorgé vos rayons d’un miel limpide et parfumé ! Nous voudrions maintenant vous offrir un autre miel plus foncé d’un goût excellent lui aussi ! »

Depuis plusieurs jours, elles ont voyagé. Elles sont allées et venues butiner sur d’autres fleurs le long des routes. Elles en profitent pour tailler une causette avec les tiges des tournesols : « Dépêchez-vous de fleurir… c’est de vos fleurs que nous voulons faire maintenant notre miel… »

C’est alors qu’un beau matin, au milieu de cet immense étendue de verdure, une tige a fait éclore sa corolle ! Une ! Il en fallait une qui commence. C’est peut-être ça la démarche unilatérale. Emerveillées par ce qui leur est offert sur ce plateau d’or, les abeilles viennent danser autour de la corolle de la tige de tournesol et vont à travers tout le champ annoncer la bonne nouvelle afin que les autres tiges se dépêchent de faire de même… Et voici que le lendemain, lorsque les abeilles sortent de leurs ruchers, elles se rendent compte que c’est 2, 3, 4, 7, 8, 12 autres tiges qui ont à leur tour imité la première tige et offrent leur disque d’or à qui voudra bien venir le visiter.

J’avais raconté ce poème en présence de Geneviève, la maman des enfants PRAULT, lors d’une de nos promenades au pas des ânes, dans le Val d’Amour, avec les enfants d’une école, le long d’un champ de tournesols qui avaient tous éclos. Ils dessinaient sous nos regards comme un immense drap d’or. Geneviève qui avait l’âme de poème et de peintre en même temps, avait offert à nos yeux quelques jours plus tard, une merveilleuse peinture naïve de notre randonnée au pas des ânes le long du champ de tournesols, qui restera un bel emblème de ce que l’association Floriâne veut continuer d’offrir aux enfants de Salins et de sa région.

 

tournesols-Genevieve-001.jpg

 

Je réentends Lucien ROYER, un autre ami artiste dont les enfants et petits-enfants habitent la région de Vesoul, me raconter et me remontrer par les dessins qu’il en avait réalisés, que chaque plateau de tournesol, de même que chaque coquille d’escargot, recèle le nombre d’or. Merci Lucien et Régine et tous les vôtres d’avoir attiré mon regard sur les trésors qui se cachent à chaque détour de chemin, dans chaque réalité de la nature, en chacun des enfants des hommes.

Avec les jeunes de la JOC, combien de fois nous nous sommes laissés révéler  qu’en chaque jeune travailleur et travailleuse il est des pépites d’amour qui font que « chacun d’eux vaut plus que tout l’or du monde ! » comme le disaient les abbés CARDIJN, GUERIN, JOURDAIN, GODIN, MAIRE, COHENDET…

 

Et comme tu l’as gravé Dominique DUCRET avec ton marteau et tes gravelets de jeune apprenti marbrier dolois sur la tombe de notre amie Patricia BONNEFOY qui venait de mourir et qui était dans notre équipe de JOC : « toute jeune travailleuse vaut plus que tout l’or du monde »

C’est tout cela qui chante, danse et travaille dans mon cœur, en ce moment de mon voyage au pas de l’âne Isidore en direction de Bethléem, pour la paix et le désarmement nucléaire de manière unilatérale. J’ai envie de comparer le champ de l’assemblée des évêques et cardinaux de France au champ de tournesols. Comme les abeilles aspirent à ce qu’on arrête de répandre les insecticides et pesticides sur les champs de céréales, nous voulons instamment que les puissants de ce monde, arrêtent d’empester les relations entre les peuples en investissant un argent dément et fou dans la fabrication des armes et particulièrement dans les armes nucléaires. Pour cela, nous demandons que la France commence, qu’elle arrête la première l’armement nucléaire. C’est pourquoi dans le champ de l’assemblée des évêques, nous attendons qu’il y ait un évêque qui ouvre la bouche, comme il y a un tournesol qui ouvre sa corolle. Qu’il y ait un évêque pour l’ouvrir et dire tel un Jean Chrysostome, ces paroles d’or : « Je demande que nous revenions sur la déclaration que les évêques de France ont faites le 8 novembre 1983 justifiant la force de frappe nucléaire et que nous l’annulions... et qu’ensemble en assemblée plénière des évêques et cardinaux de France, nous demandions instamment au gouvernement de la France, d’arrêter immédiatement l’armement nucléaire de manière unilatérale. »

 

De même qu’un jour dans le champ de tournesols, les abeilles ont vu une première tige de tournesol ouvrir sa corolle, que le lendemain, il y en eu 2, 3, 4… 7 , 8, 9… 12 qui l’ouvrirent, le surlendemain, une centaine… de même dans le champ de l’assemblée des évêques de France lorsqu’il y en aura un qui aura ouvert la bouche… pour demander pardon d’avoir tant attendu de donner cette parole engagée qui barre la route aux engins de mort, et qui disent : « dépêchons-nous évêques et cardinaux de France de demander instamment aux politiques d’arrêter l’armement nucléaire, en commençant par notre pays… » il y aura 2, 3, 4… 7 , 8, 9… 12 évêques qui le lendemain s’engageront et le surlendemain, c’est toute l’assemblée plénière des évêques et cardinaux qui immédiatement ouvriront la bouche pour donner cette parole d’or de Jésus : « on vous a dit œil pour œil, dent pour dent, et bien, nous disons : arrêtons en France l’armement nucléaire, nous le demandons aujourd’hui car il est « funeste et fallacieux »comme l’a dit le 1er janvier 2006, le pape Benoit XVI. Et avec cet argent englouti depuis tant d’années à faire mourir le monde, faisons en sorte que tout enfant de notre humanité ait de quoi se nourrir, puisse boire une eau saine, et accède dans le regard d’amour de ses parents à l’instruction dont il a faim et soif et à un travail qui respecte sa dignité ».

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À propos d’une étude publiée par Documents épiscopat

21 Mai 2013, 07:53am

Publié par luluencampvolant

Quelle déception pour Lulu et tous ceux qui soutiennent la même lutte pour la paix et le désarmement nucléaire. Voici la réponse de Jean-Marie MULLER ci-dessous. Vous pouvez lire aussi ce qu'il écrivait aux évêques le 10 avril dernier sur son site en cliquant ici.

 

 

À propos d’une étude publiée par Documents épiscopat

Les chrétiens doivent-ils se soumettre à l’idéologie païenne de la dissuasion nucléaire ?

 

         Jean-Marie MULLER *

 

En avril 2013, la revue Documents Épiscopat éditée par le Secrétariat général de la Conférence des évêques de France a publié une étude de Gabriel Delort-Laval, prêtre du diocèse de Paris et auditeur de l’Institut des Hautes Études de la Défense nationale (IHEDN), intitulée « La dissuasion nucléaire à la croisée des chemins, Éléments pour un discernement ». L’éditeur présente cette étude comme un « bel outil de réflexion » : « [Cet] exposé clair et riche, aidera, nous l’espérons, les lecteurs à aborder cette question avec lucidité et sans parti pris. » Cependant, la lecture attentive de ce document fait apparaître que l’auteur a entrepris avec un parti pris délibéré de justifier la possession par la France de l‘arme nucléaire. Il estime que s’il arrive « à complexifier un peu [les choses] chez ceux qui ont les idées trop claires », alors il aura atteint son but. Probablement que parmi ceux qui ont les « idées trop claires », il faut inclure ceux qui condamnent la dissuasion nucléaire. Certes, l’auteur, pour sa part, justifie la dissuasion nucléaire, mais, ce faisant, il expose des idées on ne peut plus claires…

Gabriel Delort-Laval prend soin de préciser qu’il ne parle « qu’en [son] nom propre ». Mais alors quel statut convient-il de donner à son étude qui, manifestement, a reçu la caution de la Conférence des évêques de France alors même que ceux-ci n’ont certainement pas été consultés ? Quelle est l’intention qui a prévalu chez ceux qui ont pris la décision de publier cette étude ? N’est-il pas à craindre que le débat sur l’arme nucléaire au sein de l’instance suprême de l’Église de France soit clos avant même qu’il ait commencé ? D’autant plus que l’auteur en vient à la conclusion que l’Église en France ne saurait prendre position sur la question des armes nucléaires, car sa parole se heurterait à des obstacles insurmontables. Or, ce silence ne signifierait-il pas clairement que les évêques français s’accommodent de la préméditation d’un crime contre l’humanité qui est inhérente la dissuasion nucléaire française ? Ces questions méritent des réponses.

La position du Magistère  de l’Église

Voulant présenter la position du Magistère de l’Église sur la question des armes nucléaires, Gabriel Delort-Laval rappelle que le Concile Vatican II « n’a pas condamné expressément la possession des armes nucléaires ». Il rappelle également la publication, en 1983, par la Conférence des évêques de France du document Gagner la paix, en précisant justement que ce texte peut être lu comme l’adaptation à la situation française de la position de Jean-Paul II qui avait déclaré, en juin 1982, que la dissuasion nucléaire pouvait « être jugée comme moralement acceptable ».

Concernant la position actuelle du Vatican, l’auteur s’en tient à citer la déclaration faite en 2010 par Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège près l’Organisation des Nations Unies. Il croit pouvoir conclure de cette intervention qu’« un monde sans arme nucléaire sera nécessairement très différent du nôtre ». En cela, il ne fait que revenir à la thèse qu’il a développée juste auparavant : « Une chose apparaît certaine : un monde sans armes nucléaires ne sera pas notre monde moins les armes nucléaires. Ce sera un monde différent dans lequel l’idée même de guerre devra avoir disparu. » De tels propos ne laissent pas d’étonner. S’il fallait attendre que l’idée même de guerre ait disparu pour pouvoir éliminer les armes nucléaires, autant dire que nous devons nous résigner à vivre avec les armes nucléaires jusqu’à ce que, selon toute probabilité, nous finissions par mourir par elles. Car si les États dotés d’armes nucléaires ne peuvent faire autrement – comme le prétend l’auteur - que de maintenir leur arsenal, nul doute que nombre d’autres États non encore dotés d’armes nucléaires décident de se les procurer. Il est remarquable qu’à aucun moment Gabriel Delort-Laval ne visualise l’extrême danger pour la survie même de l’humanité de cette prolifération horizontale.

Au demeurant, l’auteur s’éloigne délibérément de la pensée de l’Église en soutenant cette thèse. C’est bien dans notre monde tel qu’il est que les autorités du Vatican, à commencer par Benoît XVI, demandent l’élimination des armes nucléaires. À cet égard, il est particulièrement fâcheux que l’auteur semble ignorer le message du 1er janvier 2006, délivré pour la célébration de la journée mondiale de la paix, dans lequel Benoît XVI plaide en faveur du désarmement nucléaire : « Que dire des gouvernements qui comptent sur les armes nucléaires pour garantir la sécurité de leurs pays ? Avec d’innombrables personnes de bonne volonté, on peut affirmer que cette perspective, hormis le fait qu’elle est funeste, est tout à fait fallacieuse. » Ces deux mots employés par l’évêque de Rome à propos de la dissuasion nucléaire sont particulièrement signifiants : « funeste » évoque des idées de mort et de malheur, tandis que « fallacieux » évoque des idées de tromperie et d’illusion. Ces qualificatifs, auxquels jamais un pape n’avait eu recours jusqu’à présent, délégitiment radicalement la dissuasion nucléaire hic et nunc. Ils la délégitiment non seulement pour tous les États dotés, mais pour chacun des États dotés. Et désarmement nucléaire bien ordonné commence par soi-même.

De même, Gabriel Delort-Laval ignore délibérément les propos tenus par l’archevêque Francis Chullikatt, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU (New York), lors d’une conférence donnée le 1er juillet 2011. Ces propos ont renouvelé fondamentalement la pensée de l’Église sur la dissuasion nucléaire. Sur cette question, le prélat énonce des paroles catégoriques : « La menace aussi bien que l'emploi des armes nucléaires est interdite par la loi. Il est illégal de menacer d'une attaque si l'attaque elle-même serait illégale. L'illégalité de la menace et de l’emploi des armes nucléaires remet sérieusement en question la légalité de posséder des armes nucléaires (c’est moi qui souligne). (…) En conformité avec le principe de bonne foi, il ne peut pas être légal de continuer à posséder indéfiniment des armes dont l’emploi et la menace sont illégaux. » Ces affirmations sont décisives. C’est la première fois qu’un haut responsable du Vatican énonce aussi clairement non seulement que la menace de l’emploi est interdite par les principes et les règles du « droit humanitaire international » dès lors que l’emploi lui-même est interdit, mais surtout que la légalité - et donc la légitimité - de la possession même de ces armes doit être remise en question. C’est bien dans notre monde tel qu’il est que la dissuasion nucléaire se trouve délégitimée dans son principe. C’est s’égarer de vouloir penser que l’arme nucléaire est une arme légitime de défense : elle est une arme criminelle de terreur, de destruction, de dévastation et d’anéantissement.

Quelles options pour la France aujourd’hui ?

Analysant le concept de dissuasion nucléaire qui prévaut actuellement dans la doctrine française, Gabriel Delort-Laval se réfère au discours prononcé à Cherbourg en 2008 par Nicolas Sarkozy. Il souligne que ce dernier « évoque la possibilité d’un « avertissement nucléaire » destiné à « rétablir la dissuasion » et il fait ce commentaire : « Le chemin est étroit pour continuer à parler de l’arme nucléaire comme d’une « arme de non emploi ». À vrai dire, ce chemin n’est pas « étroit », mais il est ostensiblement barré et il l’a toujours été. Contrairement à ce que dit l’auteur, jamais la France n’a élaboré « une stratégie de « non emploi » de la bombe atomique ». La France a toujours affiché sa volonté d’employer l’arme nucléaire pour défendre ses « intérêts vitaux », alors même qu’il n’existe à l’évidence aucun scénario dans lequel le chef d’État français pourrait raisonnablement recourir à l’arme nucléaire.

Se demandant quelles options sont possibles pour la France aujourd’hui, Gabriel Delort-Laval envisage deux hypothèses : renoncer unilatéralement à l’arme nucléaire ou « rester une puissance nucléaire ». « Essayons, écrit-il, de les envisager de la façon la plus objective possible. » En réalité, il va, en dehors de toute objectivité, faire délibérément le choix du maintien du statut de puissance nucléaire de la France.

Concernant la renonciation unilatérale de la France à l’arme nucléaire, l’auteur fait valoir qu’elle aurait pour « conséquence probable (…) l’affaiblissement de la parole et de la liberté d’action de la France sur la scène internationale ». De manière parfaitement arbitraire, il estime qu’« il est probable aussi que le siège permanent au Conseil de sécurité serait rapidement contesté ». Dès lors, « il n’est pas certain que le monde ait quelque chose à gagner à une France certes dénucléarisée, mais devenue aphone ». Il conclut : « Concrètement, et si l’on est raisonnablement réaliste, la renonciation unilatérale par la France à la possession de l’arme nucléaire signifierait aux yeux du monde sa renonciation à être désormais un acteur de la scène internationale. « Le cher et vieux pays » prendrait sa retraite et laisserait à d’autres le soin des affaires du monde ». De tels propos, qui voudraient être péremptoires, n’ont d’autre fondement que l’illusion idéologique de croire que c’est l’arme nucléaire qui permet à la France de faire entendre sa voix dans les affaires du monde. Point n’est besoin alors d‘argumenter pour faire prévaloir la seconde hypothèse : que la France doive rester une puissance nucléaire est une évidence pour ceux qui sont « raisonnablement réalistes »…

 Cependant, c’est certainement se tromper que de laisser croire que le renoncement à l’arme nucléaire porterait atteinte à la « grandeur de la France ». C’est probablement tout le contraire qui se produirait. Comment ne pas penser en effet qu’il en résulterait un surcroît de prestige pour notre pays ? « Le prestige, déclarait M. Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies, lors de l’allocution qu’il prononça à Hiroshima le 6 août 2010, appartient non pas à ceux qui possèdent des armes nucléaires, mais à ceux qui y renoncent. » Sans nul doute, la capacité de notre pays de faire entendre sa voix dans les grands débats de la politique internationale ne serait pas affaiblie mais fortifiée. On peut gager que, partout dans le monde, des femmes et des hommes salueraient la décision de la France comme un acte de courage qui leur redonne un peu d’espérance.

Quelle parole pour l’Église catholique en France ?

Je l’ai déjà noté, Gabriel Delort-Laval pense qu’il n’est nullement souhaitable que l’Église en France prenne position sur la dissuasion nucléaire française. Là encore, l’auteur formule deux hypothèses. La première serait un document « nuancé et équilibré pour prendre en compte la complexité de la question et pour reconnaître la bonne foi des uns et des autres ». À travers ces propos sibyllins, il faut comprendre que ce document exposerait la position qui est précisément celle de Gabriel Delort-Laval, c’est-à-dire qu’il cautionnerait le maintien de la dissuasion française. Cela est explicite lorsqu’il est dit de ce document qu’il « s’attirerait le reproche de ne pas condamner en bloc la détention de l‘arme nucléaire ».

La seconde hypothèse serait « un document se voulant « prophétique », c’est-à-dire en clair qui préconiserait la renonciation de la France à l’arme nucléaire. De manière tout à fait inattendue, l’auteur estime qu’un tel document « serait reçu sans grande attention comme la simple confirmation de ce que l’on imagine être la position de l’Église ; de laquelle on attend toujours qu’évangélique rime avec « irénique », si ce n’est « angélique » ». Que faut-il comprendre ? C’est la seule fois où Gabriel Delort-Laval se réfère à l’Évangile et c’est pour laisser croire que « l’on » comprend ce terme en mauvaise part. Et lui-même semble démuni pour récuser ce jugement négatif. Il est tout de même étonnant qu’un chrétien juge dommageable que l’Église tienne une parole évangélique. Il se peut que d’aucuns accusent d’angélisme une Église qui condamnerait la dissuasion nucléaire, mais il n’en demeure pas moins que la préméditation du crime nucléaire est diablement contraire à l’Évangile. Pour ma part, je gage, au contraire, que nombre de nos concitoyens, qu’ils croient au ciel ou qu’ils n’y croient pas, seraient heureux d’accueillir comme un formidable signe d’espérance une parole évangélique des évêques qui dénoncerait l’arme nucléaire.

À aucun moment, Gabriel Delort-Laval ne visualise la contradiction intrinsèque entre l’Évangile et la préméditation du crime nucléaire qui fonde la dissuasion. Présenté comme prêtre du diocèse de Paris, nul doute qu’il ait lu l’Évangile, mais présenté également comme auditeur de l’Institut des Hautes Études de la Défense nationale, nul doute non plus qu’il ait lu les règlements militaires. Dans son avant-propos à son livre La trahison des clercs, Julien Benda affirme que la plupart des clercs écoutés en France « invitent les hommes à se moquer de l’Évangile et à lire les règlements militaires ». Il semble bien que sur la question de l’arme nucléaire – c’est, bien sûr, le seul point que je veux prendre en considération -, Gabriel Delort-Laval privilégie les règlements militaires et se trouve en flagrant déni d’Évangile. Justifier l’arme nucléaire, c’est parler contre l’Esprit

Ainsi, Gabriel Delort-Laval ne sait conseiller aux évêques rien d’autre que de se taire face à la préméditation du crime nucléaire. De se taire, c’est-à-dire de se résigner. De se soumettre. D’abdiquer. De  démissionner. De s’accommoder. De consentir.

Contre toute espérance, je  veux encore espérer que les évêques auront l’audace par fidélité à l’Évangile de désobéir aux règlements militaire qui justifient l’arme nucléaire.

 

* Philosophe et écrivain (www.jean-marie-muller.fr).

Porte-parole national du Mouvement pour un Alternative Non-violente. Le MAN a pris l’initiative d’une campagne en faveur du désarmement nucléaire unilatéral de la France : www.francesansarmesnucleaires.fr.  

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L’arbre de Poroï

15 Mai 2013, 14:00pm

Publié par luluencampvolant

Jeudi 18 avril 2013

L’arbre de Poroï

 

Nous avons quitté Platamonas repris la direction de Larissa et Athènes il y a un peu plus d’une heure. De splendides photos de l’âne regardant et sentant les fleurs sont à prendre le long d’une petite voie ferrée désaffectée. Elle dut être belle se faufilant entre le mont Olympe encore tout blanc avec son manteau de neige, et la mer Egée dans sa robe bleue étincelante au soleil ; nous n’avons pas su garder cette petite voie ferrée : ni son utilité, ni son charme, ni le respect qu’elle inspirait à son égard et à celui de notre avenir.

 

arbre.jpg

 

Un panneau indique le village de Poroï en bord de mer. Je suis attiré par un grand arbre. J’attache l’âne Isidore exprès au panneau indiquant que le passage est interdit. Puis je viens m’asseoir un grand instant au pied du grand arbre et nous causons ensemble :

-          Bonjour grand arbre planté dans la terre toute proche de la mer ! Merveilleuse est ta frondaison s’élançant dans un ciel bleu magnifique.

-          Je suis touché me dit-il, que tu t’arrêtes comme tu es en train de le faire et que tu viennes t’asseoir au pied de mon enracinement et appuyer ton dos contre l’écorce du tronc que m’a donné la nature. Tu as remarqué que les gens des ponts et chaussées ont tracé en routes goudronnées tout autour de moi un immense cercle. Les gens tournent autour de moi en voiture. Ils n’ont plus le temps de s’arrêter à mes pieds comme l’ont fait leurs ancêtres. Toi qui sembles venir de loin avec ton âne… voilà que tu prends le temps de t’arrêter auprès de moi et de vouloir que nous parlions ensemble…

-          Oui Grand arbre ! je sens que nous avons une plénitude de choses à entendre et à apprendre l’un de l’autre. Nous n’avons pas la barrière de la langue qui empêcherait que nous communiquions l’un avec l’autre. Mon papa Marius m’a appris depuis tout petit à causer avec les arbres, à apprendre beaucoup de choses de la vie par leur médiation. Les enfants de l’école de Dampierre mon pays natal en France, avec leur instituteur Jacques TOURNOUX qui vient de mourir, les enfants des écoles disaient de lui qu’il était certes l’ami des enfants, mais aussi l’ami des arbres. Il ressemblait beaucoup à un autre ami des arbres qui lui avait sauvé la vie à Montferrand le Château en 1940 : Léon COLIN qui savait admirablement greffer. De même ses amis d’Orchamps, Louis et Madeleine MERCIER avec qui il a tant aimé cueillir les cerises, ramassé les pommes et en faire du jus de pommes avec les enfants des écoles, avec mes frères et sœurs et leurs enfants… eux aussi Louis et Madeleine nous ont appris le langage des arbres. Grâce à toutes ces personnes, nous avons appris à parler avec les arbres… Alors je suis heureux de t’écouter grand arbre !

 

Un air marin tonifiant venait nous caresser : mon visage et mon corps étaient tout revivifiés, l’écorce du tronc et chacune de la multitude des brindilles et feuilles du grand arbre étaient frissonnantes et bruissantes et la crinière de l’âne Isidore ondulait… Il me revenait le refrain d’une des chansons de nos campements avec les enfants et jeunes des Loisirs Populaires de DOLE ou des amis de Floriâne à Salins : « Pour faire un arbre… un âne… un homme… un monde… Mon Dieu que c’est long ! » Je sentais que « le bon Dieu s’énervait dans son atelier » parce que l’homme tout rempli de « graines de possible » tardait à les ensemencer et à les faire pousser au profit de toute l’Humanité. Combien de ressources demeurent stockées dans nos ports d’embarcation et certains, très nombreux, en meurent de faim et d’instruction. Il me revenait aussi une autre chanson de catéchèse que notre ami François NAEGELEN avait eu à cœur de nous apprendre en invitant à venir animer notre session de formation à Sancey-le-long une année : Jo AKEPSIMAS et l’année d’après Jean-Claude MENOUD et l’année encore d’après Claude DUCHESNEAU. Tous, ils nous avaient avec joie et espérance appris à chanter : « Tous les arbres ne sont pas plantés, tous les blés ne sont pas semés »

 

-          Oh c’est beau ce que tu me racontes !

-          Tu entends grand arbre !... Tout ce qui est en train de me revenir dans la tête et aussi dans mon cœur et dans tout mon corps… Tout cela grâce à ta médiation.

-          Mais d’où viens-tu avec ton âne pour que tu me parles comme tu le fais avec tant d’admiration et d’estime pour mes compagnons les arbres ?!

-          Je viens de France et me dirige sur Bethléem.

-          Et pour aller en direction de Bethléem, tu empruntes les routes de Macédoine et de Grèce ?!

-          Et oui ! C’est le chemin d’une parole qui peut continuer à sauver l’Humanité, les arbres, et les ânes, les abeilles aussi : C’est le chemin des apôtres qui ont acté cette parole. Ils l’ont actualisée, mise dans le tissu dans ce qu’ils tricotent entre eux. Il nous est demandé de l’activer. Ça presse ! C’est urgent ! Paul, Timothée, Silas, Sylvain, Luc, Marc ont tracé sur ces chemins que nous empruntons entre GEVGELIJA, PALJURCI, THESSALONIQUE, ATHENES… Avec beaucoup d’amis en France, et de plus en plus de gens, nous voulons activer cette parole en demandant que notre pays, la France, arrête de se salir et de nous abîmer tous, de nous projeter dans l’abîme de la désolation. Nous demandons et exigeons fortement de faire stopper immédiatement l’armement nucléaire. Nous demandons que cet argent devenu sale et fou parce qu’il fait semblant de réaliser notre défense. Il est devenu en fait agent d’une offense permanente à l’univers entier. Il est devenu un leurre : « il est funeste et fallacieux » dit le pape Benoît XVI.

-          Qu’est-ce que je suis heureux de t’entendre, me dit alors le grand arbre. Je te voyais prendre des photos tout à l’heure : le lumineux bleu du ciel dans ma frondaison, le bleu un peu plus foncé de « Mare nostrum » la mer Egée, à peine plus loin que mes branchages du côté Est et le blanc du mont Olympe en direction du Nord. Je vais te confier ma grande crainte. Je sens que tu sauras l’accueillir. Tu vois ce grand panneau… Il est écrit dessus la multitude de constructions décrétées dans le terrain de verdure en bord de mer où tu me vois enraciné, où mes racines vont-elles pouvoir désormais aller s’alimenter ?! Je crains que de toutes ces couleurs qui étoffent le berceau de l’humanité bientôt il ne soit plus parlé.

-          Nous parlions de cela tout à l’heure, l’âne Isidore et moi, avec les roseaux de ce qui reste de la roselière d’à côté. Nous partageons tes soucis grand arbre ainsi que tes inquiétudes. Nous unissons notre lutte en notre marche à ton enracinement pour que toujours la chouette continue de venir se loger en ta frondaison comme elle continue de veiller au-dessus du mât du seul vaisseau en lequel réside la totalité de l’HUMANITE : la TERRE…

-          Ça me marque beaucoup d’entendre un Français parler ainsi du symbole de la sagesse qu’est la chouette… D’où te vient tout cela… ?

-          Déjà quand j’étais enfant nos instituteurs et institutrices nous avaient appris à respecter les chouettes qui venaient résider et nicher dans le toit de l’église de mon village natal. Et tout dernièrement, j’ai lu le vibrant appel de Jean-Marie MULLER du M.A.N.V., fondateur de ce mouvement pour une Alternative Non-Violente, faire le commentaire d’une visite à l’exposition de Jean Lurçat de ses tapisseries prophétiques. Je caressai longuement l’écorce rugueuse et révélatrice de la lutte que continue de mener ce grand arbre avec lequel je venais de vivre un si profond moment. Je lui redis que j’unissais notre marche en direction de Bethléem à son enracinement en Grèce. Je lui fis signe au-revoir autant que je le vis. J’ai su par les vents marins qui nous rattrapèrent que pendant il nous regarda avec l’espérance que nos luttes arrivent à leur but : la sauvegarde de notre berceau à tous qu’est l’UNIVERS.

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Descendre de l’Olympe et du Sinaï...

14 Mai 2013, 14:37pm

Publié par luluencampvolant

Leptokaria le 17 avril 2013

 

Descendre de l’Olympe et du Sinaï pour écouter ce qui fermente au flan de la montagne de Galilée

Hébergé par Apostolos et Bettina dans leur maison, je me suis levé tôt : à 5h, afin d’aller contempler le lever du soleil, sortant des entrailles des flots de la mer Egée, toute proche. C’est splendide ! Je marche pendant un moment sur le rivage. Je pense aux allées et venues de Paul et Timothée, entre Thessalonique et Athènes, par terre et par mer. Ils sont passés par là dans les années 48 au tout début de notre ère. Cette mer Egée toute calme aujourd’hui est là toute entière pour l’émerveillement de mes yeux. Elle emporte ma prière, une partie seulement. Car je tiens à diriger du côté ouest, l’autre partie de ma prière, du côté du mont Olympe, encore tout enneigé cette saison ! Je prie pour que parviennent dans les plis et les fractures de ce mont, la douceur et la non-violence de ce que nous a dit et fait Jésus le Galiléen, dans son Sermon sur une autre Montagne.

 

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J’ai été heureux durant mon séjour cet hiver chez Nicole et Bracha à KOVILJ en Serbie, pendant que l’âne Isidore était hébergé dans l’étable d’ETNO SELO, de pouvoir relire l’Iliade de ce grand poète qu’est Homère. Je suis aujourd’hui dans les lieux où ces poèmes ont été pensés écrits et chantés. Mais j’ai tenu aussi à lire durant mon séjour chez les amis de KOVILJ, le livre sur GANDHI de Jacques ATTALI. Ils m’ont fait voir aussi le film sur GANDHI. C’est lui GANDHI, de même que Léon TOLSTOÏ et Martin LUTHER KING, par la médiation des travaux de Jean-Marie MULLER en relation avec le M.A.N.V. (Mouvement pour une Alternative Non-Violente) et d’autres mouvements prophétiques qui nous disent à nous qui essayons d’être chrétiens : quelqu’un est venu apporter sur une toute petite montagne de Galilée un trésor, un souffle, un ferment qui est à même de « DESARMER LES DIEUX » que nous cantonnons encore sur ces monts que sont l’OLYMPE et le SINAÏ. Jésus le Galiléen nous dit en effet, et nous savons que ses paroles perlent de sa manière de vivre : « Vous avez appris qu’il a été dit aux ancêtres : œil pour œil, dent pour dent… Eh bien moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant. Au contraire ! quelqu’un te donne-t-il une gifle sur la joue droite, tends lui encore l’autre. Te requiert-il pour une marche d’un mile, fais-en deux avec lui. A qui te demande, donne. A qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos. » (Mt 5, 38-42). « Il vous a été dit : « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi je vous dis, aimez vos ennemis, priez pour vos persécuteurs… » (Mat 5, 43-44). Tu as entendu chanter par les aèdes et les poètes qu’HECTOR et ANDROMAQUE dans L’ILIADE, aux portes des remparts de la ville de TROIE, constatent les ravages de la guerre. Leurs cœurs sont déchirés à la pensée du futur que connaitront leur fils et tous les enfants des Troyens, si ils y parviennent ! Ces parents et d’autres font tout ce qu’ils peuvent pour entrer en pourparlers avec AGAMEMNON et son armée assiégeante, afin d’arrêter de faire couler le sang des uns comme celui des autres. Nous entendons et comprenons que les pourparlers entre les deux peuples sont en train de réussir. Notre espérance est que la guerre de TROIE n’ait plus lieu. Les 2 armées ont eu leur conseil des hommes capables de réaliser la paix en déposant leurs armes, cette paix à laquelle leurs femmes et leurs enfants au sein de leurs peuples aspirent de toutes leurs forces. Ça y est les hommes des 2 armées vont cesser de s’entredéchiqueter… Eh bien non ! Catastrophe ! Un décret de ZEUS le dieu de l’Olympe ordonne et contraint APOLLON et ATHENA de faire en sorte que la guerre de TROIE reprenne. Ce sont les dieux qui décident qu’il en soit autrement que ce qui est en train de fermenter et faire s’élever le cœur des humains afin de réussir leur vie : en travaillant à la défense de la VIE, en arrêtant les engins de mort, ils sauvent la vie des autres et la leur.

 

Comment faire pour désamorcer ce qui se trame sur l’OLYMPE là où résident les dieux et embrouille la réalisation des projets de l’HUMANITE ? Comment faire pour que les détenteurs des pouvoirs qui habitent sur le SINAÏ se laissent humblement interpeler par le ferment qui désinfecte les relations entre les humains, et appliquent sur la béance de leurs plaies le sel qui peut seul revigorer leurs chairs blessés, que leurs paupières s’ouvrent à la lumière qui fait voir où est appelé à se diriger notre Humanité. SAUVE QUI VEUT ! A L’IMPOSSIBLE NOUS VOICI TENUS !

 

Je reviens boire le café auprès de ces 2 hommes qui deviennent des amis : Apostolos et Constantinos. Ils veulent m’emmener dans ce qui semble être le paradis qu’ils tiennent à sauvegarder pour leur cité de LEPTOKARIA : le musée en plein air, configuration de la lyre d’Orphée, dans les entrailles du mont OLYMPE. C’est magnifique ! Ils m’offrent un merveilleux cadeau. Ils me conduisent dans le creux de ces vallées pour y découvrir certains arbres qui sont parmi les plus beaux que j’aie jamais vus.

L’amitié authentique essaie toujours de tendre à la réciproque. J’essaie d’offrir à Apostolos et Constantinos moi aussi un cadeau. Je sens bien depuis le tout début de notre rencontre, que ce cadeau que je voudrais leur faire me vient en fait d’eux, du peuple grec dont ils sont. Et moi qui met les pieds sur la terre de la Grèce pour la première fois de ma vie, voilà que c’est moi qui aurait la prétention de leur faire découvrir ce qui a été dit et vécu de plus beau en Grèce il y a 25 siècles ! Je laisse mon cœur s’imbiber de cette humble audace car je sens bien que ce qui est essentiel de leur pays est demeuré caché à leurs yeux. Et je tente de leur dire en paroles, en gestes, et en attitude : « arrêtez de vouloir annexer la Macédoine vous les Grecs. Faites tout votre possible pour que la Macédoine accède à son autonomie. Arrêtez de vous référer à ALEXANDRE le fils de PHILIPPE que vous cherchez à qualifier l’un et l’autre de « Grand », comme le font présentement une multitude de Grecs. PHILIPPE et ALEXANDRE, comme le feront après eux, les CESAR, et les NAPOLEON, ont entraîné des armées de Macédoniens et des mercenaires environnants à mettre les pays dont ils entreprenaient la conquête, à feu et à sang. Ils ont agi envers ces peuples, comme certains financiers et gouvernants d’Europe et d’ailleurs sont en train d’agir aujourd’hui envers vous Grecs, Macédoniens, Serbes, Kosovars… Par contre, grâce à la médiation de personnes comme SOPHOCLE, PLATON, ARISTOTE, SOCRATE voilà 25 siècles que ruissellent des perles de douceur et d’amour, de justice et de respect du cœur de ces gens et D’ANTIGONE. Cette jeune femme parvient à inhumer le corps de son frère ETEOCLE qui vient d’être tué par leur frère à tous deux POLYNICE. Elle s’affronte au décret du pouvoir en place détenu par son oncle CREON. Elle défie ce pouvoir en essayant de manière non-violente de faire comprendre à CREON que « tout être humain donc moi, je suis née pour aimer, et non pas pour haïr… En conséquence toi aussi CREON en transformant ton pouvoir en service, en réussissant d’aimer tu vivras… »

Ne serait-ce pas en cela que réside la véritable et authentique démocratie dont vous êtes Grecs, les inventeurs !? En résistant comme j’ai pu avec quelques poignées d’hommes au déferlement de la violence et de la haine de peuple à peuple pendant la guerre D’ALGERIE, à laquelle j’ai malheureusement participé en 1959-60, c’est à ANTIGONE que je me suis référé, ainsi qu’à JESUS, à Marie-MADELEINE et à ma sœur CHRISTIANE, lorsque j’ai dû défier le pouvoir de l’armée en place, du Régiment parachutiste dans lequel je me trouvais. Le pouvoir de certains colonels avait décrété que tout rebelle et fellagha ou personne vue comme telle, qui était tué en embuscade ne devait pas être enterré. Il devenait la proie des chacals, des corbeaux et de la pourriture. C’est en me référant à ANTIGONE et aux 3 autres personnes que je viens de rappeler que je trouvai la force et l’audace d’obtenir l’autorisation d’enterrer l’homme que nous venions de tuer dans l’embuscade de la nuit.

Je commençais à devenir objecteur de conscience. Je ne le savais pas encore. C’est dur de continuer sans cesse à le devenir.

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De Etno Selo à Kumanovo

11 Mai 2013, 15:36pm

Publié par luluencampvolant

Le 22 mars 2013, Lulu retrouve Isidore à ETNO SELO :

 

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Lulu prépare son itinéraire.:

 

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Lever du soleil le 23 mars à Etno Selo :

 

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Isidore sous le feu des appareils photos de Nicole et Bracha :

 

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Prêts ? Partez ! 

 

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L'herbe repousse !

 

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Attendus à Kumanovo :

 

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Photos de Lulu

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Vous donnez des ailes aux sandales les uns des autres ainsi qu’aux sabots de vos ânes.

11 Mai 2013, 15:30pm

Publié par luluencampvolant

Samedi 23 mars 2013

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Nous sommes en train de marcher d’un bon pas, l’âne Isidore et moi. Nous avons des tas de choses à nous raconter en ce premier jour de reprise de notre long périple. L’âne Isidore me dit :

-          Il parait que tu souhaitais la pluie durant tout l’hiver, afin que l’herbe repousse, pour que j’aie à manger sur les talus et dans les fossés. Quand tu m’as quitté en novembre2012 et que tu m’as laissé dans l’étable d’ETNO SELO. J’ai été merveilleusement soigné, seulement, je m’ennuyais de toi. Les ânes, c’est comme vous les humains, on est fait pour aller et venir ensemble. Ce qui pendant presqu’une année s’était passé chaque jour, ça me manquait. Ce dont nous sommes témoins, quand les gens nous accueillent et qu’ils disent : « entrez donc,… venez vous mettre à l’abri de la pluie et de la nuit… » C’est vrai que des fois, reconnaissons que c’est rare, il y a des gens qui nous remballent, qui nous envoient promener ou paître. Ils disent : « Allez plus loin ! » Ils nous parlent avec la langue du pays, en serbe ou en macédonien… Mais on comprend quand même. C’est étonnant tout ce qui peut s’exprimer et se comprendre en quelques geste qui traduisent ou l’accueil ou le rejet…

 

-          Dis donc Isidore, c’est incroyable tout ce que tu ressens !

 

-          Quand je t’ai vu revenir hier soir, t’as remarqué ! je t’ai boudé ! Je croyais que tu revenais simplement me revoir un petit coup et que tu allais repartir tout seul, en continuant de me laisser à ETNO SELO. Tu vas me dire que j’étais bien avec les 2 autres ânes, et les 2 chevaux. Mais le fait de rester toujours dans la même étable et le même pré, ça m’ennuyait. On voyait bien des groupes d’enfants de temps en temps. Mais je m’ennuyais de toi et je regrettais ce qui fait l’originalité de notre marche. C’est jamais la même chose, les mêmes gens, le même paysage. Chaque jour et nuit sont différents. Alors je songeais : « car que faire en un gîte à moins que l’on ne songe ! » Comme le dit le lièvre, cet autre animal aux grandes oreilles comme les miennes.

 

-          On ne sait pas nous les humains, ce que se passe dans la tête d’un âne !

 

-          Nous sommes plus proches de vous que vous ne le pensez. C’est pour ça qu’il faut beaucoup nous respecter les uns les autres. Je pense à toutes les maltraitances. Il y a celles qui sont faites aux enfants des humains. Mais il y a aussi tout le mal que l’on fait aux abeilles… tout ça pour plus de rendement, pour davantage récolter de céréales, afin de nourrir tout le monde ! Mais cela est faux… Je pense aussi aux chiens que l’on rencontre. Quelle vie de chiens, leurs maîtres leur font mener. Toi c’est pas pareil. T’es pas mon maître. Nous sommes compagnons !

 

-          Et tu songeais à tout cela dans l’étable d’ETNO SELO ! Ça me touche  Isidore tout ce que tu es en train de me faire comprendre !

 

-          Oui, ça faisait plus de 4 mois que tu m’avais quitté, que tu étais parti. Je ne croyais pas que tu allais revenir… et quand je t’ai revu, je me suis dit : « Il passe comme ça un petit coup… il vient me faire une caresse. » Parce qu’il parait que tu en as reçu des lettres à Kovilj où les gens te disaient de me faire une caresse !

 

-          Tu vois Isidore, à moi aussi tu me manquais. Ce n’était plus ton HI-HAN du matin qui me réveillait, juste avant que le soleil ne se lève… Comme si tu étais son réveille-matin ! Enfin en tout cas, tu es le mien.

 

-          Oui alors, je peux te dire que quand nous sommes repartis il y a quelques heures en ce 23 mars, de l’étable d’ETNO SELO sous le regard des gens qui m’ont soigné, sous les yeux de Nicole et Bracha qui durant cette si longue absence t’ont hébergé à Kovilj en Serbie, dans la lumière de l’appareil photo de Suzanna, la journaliste de VEST, alors là, j’ai compris que nous repartions ensemble pour de bon. Par des gens qui nous soignaient à ETNO SELO et qui ont accès à internet, j’avais appris qu’il y avait des gens qui se mettraient en route en même temps que nous ce samedi 23 mars en Franche-Comté, entre Salins, Dampierre, Arc-et-Senans… Je n’y croyais pas. Je te l’ai dit : Je n’arrivais pas à faire confiance que tu reviendrais. Et tu sais pourtant j’ai souvent expliqué aux gens qui me soignaient et qui me posaient des questions : certains me disaient : « Vous marchez pour la paix avec votre compagnon ?! Ça on comprend. Mais il parait que vous marchez pour demander instamment l’arrêt de l’armement nucléaire de la France. Explique nous voir ! Alors je t’ai tellement entendu de fois raconter, je leur expliquais la gravité de ce que provoque ce type d’armement pour le présent et l’avenir du monde. Mais il y avait aussi cette histoire « d’unilatéral ». Explique-toi voir ! C’est la première fois qu’on entend parler de ça. Alors je leur expliquais. Ils m’écoutaient. Je leur disais : « il y a des puissances qui disent qu’elles veulent arrêter l’armement nucléaire. Mais elles disent : on arrêtera quand vous arrêterez ! Alors j’ajoutais : de mémoire d’ânes il y a plus de 50 ans que ces puissances veulent arrêter, mais à condition que les autres arrêtent. Je leur disais ce que je t’avais entendu dire : « que pour que ça s’arrête, il faut qu’il y ait un pays qui commence effectivement d’arrêter. C’est pour ça que nous demandons que ça commence par la France, puisque nous sommes de France ». Je sentais bien que ces gens vénéraient que nous marchions pour cela… Je crois qu’il y a une prise de conscience qui s’est fait par ma médiation.

Oh ! comme c’est beau ce chemin qu’Isidore et moi refaisons ce samedi 23 mars 2013, entre ETNO SELO et KUMANOVO en MACEDOINE. En début novembre 2012, nous le faisions dans le sens inverser, heureux certes d’avoir pu trouver grâce à MAYA et ZORICA, l’étable d’ETNO SELO, mais peinés d’avoir dû arrêter une marche aussi passionnante en raison de la sécheresse ce qui provoquait un manque d’herbe non seulement pour l’âne Isidore mais pour tous les animaux des Balkans.

Et aujourd’hui 23 mars 2013, ce qui nous dynamise, c’est que l’herbe a quand même repoussé un petit peu. Et voici que nous allons vers des jours où il y en aura en abondance. Mais ce qui nous donne beaucoup de force et d’enthousiasme pour marcher, c’est qu’à plus de 2000 kms dans notre FRANCHE-COMTE natale, beaucoup de gens se mettent en marche pour la paix pour nous soutenir. Ils le font aussi au pas de leurs ânes. Comme un an auparavant, les jours où nous partions, les 23, 24 et 25 mars 2012. Et ils le réalisent en explicitant ce que veut dire « marcher pour la paix » : c’est arrêter effectivement de s’armer de manière criminelle, en menaçant les autres de les tuer, avec des armes nucléaires. Nous arrêter en commençant par la France… C’est ça unilatéral…

Nous espérons que les amis viendront en grand nombre… et puis certains ont eu une idée géniale. Puisque cette manifestation se veut protectrice de notre FUTUR du berceau de l’Humanité : la TERRE, c’est que chacun des groupes partant des 4 coins de la FRANCHE-COMTE, ils créeront une convergence sur ARC-ET-SENANS, cité du FUTUR. Et ce jour-là, il y aura pour accueillir les manifestants une salle mise à leur disposition par la municipalité d’ARC-ET-SENANS.

Tout cela nous donne une grande force à l’âne Isidore et à moi. En cette première journée de marche nous retrouvons très vite notre rythme : 4 bons kms par heure… Et nous savons qu’une fois arrivés à KUMANOVO, nous pouvons compter sur l’accueil de Vladimir le garagiste et sa famille, des épicières Suzanna et sa sœur Liliana, et de la professeur de français Zorica et sa famille. C’est beau comme ces gens en faisant de la place chez eux, trouvent leur place dans l’Humanité, et concourent à leur manière en nous accueillant ainsi, à ce que réussisse cette marche pour la paix, pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France… Oh ! comme je serais heureux d’apprendre la réussite de cette convergence à ARC-ET-SENANS en ce 23 mars. Peut-être que des évêques se seront mis en marche…

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