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Lulu en camp volant

La dissuasion nucléaire est-elle toujours d'actualité ?

25 Mars 2014, 10:34am

Publié par luluencampvolant

http://www.rcf.fr/embed/740270

C'est le sujet de l'émission diffusée  sur RCF ce lundi 24 mars sur RCF.  Alors que s'ouvraità LA HAYE la troisième édition du Sommet nucléaire mondial.

 

La France, acteur nucléaire de premier plan, a-t-elle encore besoin de l'arme nucléaire ?

Stéphanie GALLET  a invité

le Général Etienne COPEL, général de brigade aérienne de l'armée de l'air,
Christian MELLON, membre du CERAS".
et Sylvie BUKHARI qui a écrit "la Paix sans la bombe" (Edition de l'Atelier), mais souffrante et aphone, elle n'a pu se joindre à eux.

N'oubliez pas le RDV mensuel pour débattre sur ce sujet du désarmement nucléaire à la salle de la mairie de Dampierre entre 14 et 18h, le 7 avril.
Vous pouvez aussi soutenir cette action par le jeûne ou la pensée, sur vos lieux de vie. Vous pouvez aussi réagir en laissant un commentaire ou un message via ce blog.

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Tibhirine

10 Mars 2014, 11:04am

Publié par luluencampvolant

Mardi 4 mars, Lulu est parti avec des amis en Algérie pour une quinzaine de jours.  Nous recevons des nouvelles ce jour :

 

Lundi 10 mars,

jardin thibirine2

 

jardin-thibirine.JPG

 

Nous venons d'arriver dans le jardin de TIBHIRINE: Claude, Bernard , Nelly et moi. Nous sommes accueillis par Jean -Marie Lassausse et Patrick Morvan. Nous sommes très touchés par quelque chose qui est comme une grâce: le souffle d'action non violente qui a animé les sept moines de Notre Dame de l'Atlas, travaillle en nous au plus profond de nos êtres. Nous laissons entrer en nous cette parole de Léon Etienne DUVAL: " la seule violence qui puisse sauver le monde , c'est la violence de l'amour fraternel."Nous sommes heureux de vous offrir tout cela . " A la revoyotte

Lulu

 

Voici les mots que nous souhaitons partager aves vous tous qui êtes dans nos coeurs à cet instant exceptionnel. Merci de faire apparaitre ces mots sur le blog. Nelly et les autres

 

Photos empruntées au blog de Anne et Hubert qui ont vécu presque 2 ans à Tibhirine en 2012 et 2013

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Un livre à connaître et faire connaître !

6 Mars 2014, 09:00am

Publié par luluencampvolant

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Pourquoi Gabriel Maire est-il parti au Brésil en 1980 ?

Ce départ répond à deux motivations : la foi vivante en Jésus et son engagement politique à travers le « Mouvement populaire des citoyens du monde » dont il est le fondateur.

Ces deux lignes de force s’accompagnèrent d’une rencontre avec Dom Helder Camara, évêque de Recife au Brésil qui l’amènera à se mettre au service des plus pauvres du Brésil. Partisan infatigable de la justice sociale il devint insupportable aux yeux de ceux qui écrasaient le peuple et qui finirent par l’assassiner après neuf ans de présence dans les favelas.

Pour l’essentiel, le livre édité par les Karthala, reprend les écrits de Gabriel. D’abord, ceux qui éclairent son action en France et ses raisons de partir au Brésil (1ère  partie). Puis l’ensemble des circulaires qu’il envoya régulièrement à sa famille et à ses nombreux amis du Jura (2ème partie). Enfin, quelques documents qui retracent l’impact de sa vie et de sa mort dans le diocèse de Vitória, et la lutte de ses amis au Brésil et en France pour faire reconnaître sa mort comme un assassinat, et non un crime crapuleux comme les commanditaires et la justice locale ont voulu le présenter.

 

Pour vous le procurer, vous pouvez demander à votre libraire habituel, et s'il ne l'a pas, lui demander de le commander aux éditions Karthala et de le mettre dans ses rayons.

 

Merci aussi d'aider à la diffusion de ce livre ! C'est un moyen de continuer d'aider les avocats brésiliens à faire advenir la vérité sur l'assassinat de Gaby.

 

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2 RDV à Besançon le 11 mars

4 Mars 2014, 22:19pm

Publié par luluencampvolant

MARDI 11 MARS 2014

A 18 heures 30

PLACE PASTEUR 25000 BESANCON

 

RASSEMBLEMENT ANTI-NUCLEAIRE

(Anniversaire FUKUSHIMA) 

 

Déambulation nocturne silencieuse

 

Avec

Vêtements sombres

et si possible masque blanc 

 

Avec bougie ou lampe de poche(En cas de pluie)

 

 

STOP NUCLEAIRE BESANCON

 

LE 11 03 2014306

 

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Jeûne pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France

2 Mars 2014, 21:32pm

Publié par luluencampvolant

Lundi 3 mars, n'oubliez pas ce RDV mensuel du 1er lundi du mois. Rendez-vous pour débattre du désarmement nucléaire à la salle de réunion de la mairie de Dampierre entre 14h et 18h.

 

Vous pouvez aussi soutenir cette action par le jeûne ou par la pensée, sur vos lieux de vie, en lisant la lettre de Jean-Marie MULLER : L'église face à la dissuasion nucléaire. 

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L’Église face à la dissuasion nucléaire, une erreur et une faute

2 Mars 2014, 21:21pm

Publié par luluencampvolant

L’Église face à la dissuasion nucléaire

 

UNE ERREUR ET UNE FAUTE

 

Jean-Marie MULLER*

 

Lors de leur dernière Assemblée plénière qui s’est tenue à Lourdes en  novembre, les évêques de France ont décidé de ne faire aucune déclaration publique au sujet de la dissuasion nucléaire française. Cependant, ils ont fait savoir qu’ils entendaient s’en tenir à la « doctrine officielle » de l’Église qui préconise un désarmement mondial multilatéral, progressif et simultané. Pourtant, cette doctrine, depuis qu’elle est répétée tout au long des ans, a donné la preuve qu’elle est parfaitement stérile et inopérante. Le moment est venu de la remettre fondamentalement en cause.


La rhétorique fallacieuse du désarmement mondial


Ce positionnement de l’Église constitue à la fois une erreur politique et une faute éthique. Une erreur politique, car l’analyse de la situation internationale montre que le désarmement mondial est impossible dans un avenir prévisible. La rhétorique sur le désarmement multilatéral progressif est précisément celle qui est mise en avant par chaque État doté de l’arme nucléaire pour maintenir et moderniser son propre arsenal. Le désarmement nucléaire ne sera possible que si les citoyens des États dotés se mobilisent au sein des institutions et des organisations de la société civile pour imposer à leur gouvernement un désarmement unilatéral. En se ralliant à la rhétorique multilatérale, l’Église ne fait que cautionner le désordre nucléaire établi qui menace, par la double prolifération verticale et horizontale, l’humanité jusque dans sa survie.


Le positionnement de l’Église est également une faute éthique. L’Assemblée Générale de l’ONU a déclaré en 1961 que tout emploi de l’arme nucléaire doit être considéré « un crime contre l’Humanité et la civilisation». Dans la conférence qu’il a donnée le 1er juillet 2011, l’archevêque Francis Chullikatt, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, énonce sur ce sujet des propos catégoriques : « La menace aussi bien que l'emploi des armes nucléaires est interdite par la loi. Il est illégal de menacer d'une attaque si l'attaque elle-même serait illégale. L'illégalité de la menace et de l’emploi des armes nucléaires remet sérieusement en question la légalité de posséder des armes nucléaires » Ainsi la dissuasion nucléaire se trouve délégitimée dans son principe et, de ce fait, les États dotés ont l’obligation légale de renoncer unilatéralement à la possession de l’arme nucléaire sans attendre un hypothétique désarmement mondial.

 

Déjà, dans son encyclique Pacem in Terris, Jean XXIII avait affirmé que « la justice, la sagesse, le sens de l’humanité requièrent que les armes nucléaires soient interdites ». Cette interdiction formelle vaut une condamnation de principe. En toute rigueur, ce qui est interdit n’est pas permis. Affirmer que les armes nucléaires doivent être interdites, n’est-ce pas interdire, pour tous les États et pour chacun, non seulement leur emploi, non seulement leur menace, mais aussi leur possession ? On peut s’étonner que cette interdiction formelle des armes nucléaires soit restée lettre morte, qu’elle n’ait pas été reprise à la lettre dans l’enseignement de l’Église de Rome et qu’elle n’ait pas été appliquée par les Églises locales des pays nucléaires.

 

Le « désarmement de la part de tous »

 

Dans son message pour la célébration de la journée mondiale de la paix du 1er janvier 2014, le pape François lance cette exhortation : « Renoncez à la voie des armes et allez à la rencontre de l’autre par le dialogue, le pardon, et la réconciliation, pour reconstruire la justice, la confiance et l’espérance autour de vous. » Certes, mais comment inscrire de pareilles exigences dans la réalité de l’histoire ? Puis il ajoute : « Tant qu’il y aura une si grande quantité d’armement en circulation, comme actuellement, on pourra toujours trouver de nouveaux prétextes pour engager les hostilités. Pour cette raison, je fais mien l’appel de mes prédécesseurs en faveur de la non-prolifération des armes et du désarmement de la part de tous, en commençant par le désarmement nucléaire (c’est moi qui souligne) et chimique. »

 

La formulation laconique et lapidaire employée dans ce texte – le « désarmement de la part de tous » - fait apparaître toute la pauvreté intellectuelle et spirituelle et toute l’inconsistance politique de la « doctrine officielle de l’Église ». Celle-ci s’apparente à un pur idéalisme dépourvu de toute prise sur la réalité. Comment l’évêque de Rome peut-il penser que, face aux dangers de la prolifération nucléaire, son appel en faveur du « désarmement de la part de tous » ait quelque chance d’être entendu par tous ? On reste confondu devant la faiblesse d’une telle proposition. Jésus n’a pas attendu que les Romains soient eux-mêmes prêts à désarmer pour demander à ses amis palestiniens de remettre leur épée au fourreau. L’évêque de Rome, qui porte l’héritage de Pierre, devrait être le premier à s’en souvenir.

 

L’obligation morale est unilatérale

 

Tout particulièrement pour ce qui concerne le désarmement nucléaire, le principe de « multilatéralité » est funeste et fallacieux. Au demeurant, dans les autres domaines où elle estime que le respect de la vie humaine est en  jeu, jamais l’Église ne recourt à ce principe. Seul le principe de l’« unilatéralité » permet d’avoir prise sur la réalité. L’essence même de l’obligation morale est d’être unilatérale

 

Nous avons l’obligation morale impérative de vouloir renoncer à l’arme nucléaire sans attendre la réciproque. La réciproque, ce n’est pas notre affaire. La réciproque, c’est l’affaire des autres. Notre affaire, c’est de prendre aujourd’hui la décision qui engage notre responsabilité.

 

Tout le monde est pour le désarmement mondial, mais le choix n’est pas entre le désarmement mondial et le désarmement unilatéral. Pour nous, citoyens français, il est entre le désarmement français et le maintien de l’armement français. Qui n’exige pas l’élimination de l’armement français participe, qu’il le veuille ou non, à son maintien… Il existe une logique implacable : qui n’est pas contre la dissuasion nucléaire est pour…

 

Il serait prétentieux de croire en la toute puissance de l’exemplarité, mais il n’en reste pas moins que la meilleure contribution que les citoyens français peuvent apporter au désarmement mondial est d’exiger le désarmement français. Non pas pour prétendre donner l’exemple, mais pour simplement assumer leur responsabilité.

 

Une arme criminelle de terreur et d’anéantissement

 

Quand tout est dit, l’arme nucléaire n’est pas une arme légitime de défense, mais une arme criminelle de terreur et de destruction. Comment alors ne pas penser que ceux qui se réclament de l’Évangile ont la stricte obligation d’affirmer de manière unilatérale que la dissuasion nucléaire, qui est fondée sur la préméditation d’un crime contre l’humanité, n’est ni moralement, ni politiquement, ni stratégiquement, ni économiquement acceptable ? Dans un monde malade de désespérance, il deviendrait alors possible d’espérer briser l’idole nucléaire.

 

Pour dénoncer le trafic nucléaire qui a lieu aux portes du Temple, je n’ai pas la force de jeter à la terre les sous-marins ni de jeter à la mer les avions. J’ai seulement le pouvoir de dénoncer le caractère sacrilège de ce trafic en renversant la table de la doctrine qui s’en accommode. Je pense en avoir le devoir car, face à l’intolérable, je crois à la vertu d’intolérance. Cependant, j’ai conscience que, ce faisant, je risque de me discréditer auprès des gardiens de la doctrine qui sont décidés à la sauvegarder et qui  m’accuseront d’outrance. Il me semble pourtant que sur une question où le sens même du christianisme est en jeu – l’Évangile se trouve atomisé à l’ombre de l’arme nucléaire -, la dissidence est légitime. À chacun de prendre ses risques. Quant à mon insistance qui me sera probablement également reprochée, je ne fais que suivre le bon exemple de l’ami importun de l’Évangile.

 

L’exigence évangélique de désarmement

 

Dans la nuit du 24 au 25 décembre 1993, les moines de Tibhirine reçoivent dans leur monastère la visite de leurs « frères de la montagne ». Ceux-ci sont armés et les moines ont le sen¬timent de frôler la mort. Le chef du commando présente trois exigences au prieur, Christian de Chergé. « Il venait demander des choses précises, racontera Christian, et il était armé, poignard et pistolet-mitrailleur. Il a accepté de commencer par sortir de la maison, car je ne voulais pas parler avec quelqu'un en armes dans une maison qui a vocation de paix. Le fait qu'il soit sorti a fait que nous nous sommes retrou¬vés dehors et, à mes yeux, il était désarmé. Nous avons été visage en face de visage. À partir de ce moment-là, il a présenté ses trois exigences, mais j'ai été capable de dire trois fois "non", ou pas comme ça. Il a bien dit : « Vous n'avez pas le choix ».  « Si, j'ai le choix. » (...) Je lui ai dit : « Nous sommes en train de nous préparer à célébrer Noël et Noël, pour nous, c'est la nais¬sance du Prince de la Paix et vous venez comme ça, en armes ». Il m'a répondu : « Excusez-moi, je ne savais pas. » » Sayah Attia accepte alors de partir tout en annonçant qu'il reviendra.

 

Christian se souvient alors du commandement de Jésus : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » et il se demande quelle prière il peut faire pour le responsable du groupe armé dont la menace continue à peser sur lui et ses frères. « Alors ma prière est venue : « Désarme-le, désarme-les. ». Et puis après, je me suis dit : "Est-ce que j'ai le droit de demander : « Désarme-le. », si je ne commence pas par dire : « Désarme-moi et désarme-nous en communauté. » Et, en fait, oui, c'est ma prière quo¬tidienne, je vous la confie tout simplement ; tous les soirs, je dis : « Désarme-moi, désarme-nous, désarme-les. » »

 

Par sa prière, Christian définit l'exigence évangélique de désarmement qui se trouve au coeur même de la spiritualité chré¬tienne. En formulant cette exigence, Christian ne radicalise pas l'Évangile, mais il exprime le radicalisme même de l'Évangile. À tra¬vers cette spiritualité du désarmement, qui n'est autre que la spiri¬tualité de la non-violence, Christian donne de Dieu ce témoignage es¬sentiel : Le Dieu de l'Évangile est un Dieu désarmé qui invite l'homme à se désarmer pour pouvoir désarmer l'autre homme.

 

                                                   Le 24 décembre 2013

* Philosophe et écrivain. www.jean-marie-muller.fr

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