Quatre papes pour que le Verbe se fasse chair.
LOURDES le 27 avril 2014
QUATRE PAPES POUR QUE LE VERBE SE FASSE CHAIR
Quelqu'un me demandait hier: "Est ce que c'est la première fois que tu viens à Lourdes ? " J'ai répondu " Non ! J'y suis venu beaucoup de fois quand je faisais mon service militaire en 1958-1959, quand nous nous préparions, nous Français, à faire la guerre en Algérie. Je suis peiné et déçu qu'en pleine guerre coloniale, l'Eglise ne nous ait jamais signifié ici à Lourdes qu'il ne fallait pas partir faire la guerre, que nous aurions dû entrer en objection de conscience, personnellement et en masse, en nous appuyant sur la parole du Christ, dans le sermon sur la montagne: " Tu ne tueras pas ... Tu ne porteras pas d'armes ... Aimez vos ennemis ... Heureux les artisans de paix ..."
Jeunes français nous avons été laissés "seuls" à nous compromettre à faire la guerre humainement, comme si il y avait une manière humaine de faire la guerre !
De cela, comme beaucoup d'hommes de ma génération, je suis revenu "malade" que mon pays la France, m'ait appelé et envoyé faire la guerre, et qu'elle continue à faire la guerre en étant pourvoyeuse des armes qu'elle fabrique.
Et voilà qu'il y a deux mois une amie me dit : « Veux-tu venir à Lourdes avec les malades ? » J'ai dit : « Oui, parce que je suis beaucoup malade moi-même. J'ai beaucoup de choses à me faire guérir. J'ai beaucoup à changer et convertir mon comportement, je fais partie d'un pays la France, qui est beaucoup malade de violence et qui est dans le monde la 5ème puissance à fabriquer des armes de destruction massive particulièrement l'arme nucléaire. Elle fait avec ça un trafic odieux et maffieux qui affame des régions entières de la planète et qu'elle fait couler le sang partout où voudrait surgir et se relever notre belle humanité, afin de vivre et se développer dans la culture de la non violence. »
Et me voilà à Lourdes avec vous tous amis du Jura. Je suis ému de vous retrouver pour certains. Avec les autres je suis heureux de faire connaissance et lier amitié. Je me suis mis à espérer une paix véritable durant ces jours où on nous annonçait la convergence de 4 papes à Rome pour nous appeler à la sainteté. J'ai pensé qu'ils allaient " se mettre en quatre " Jean XXIII, Jean Paul Ii, Benoit XVI et François pour trouver la parole vive, celle-la de Jésus, le Verbe, parole qui nous rentre dans la peau et nous habite, parole qui intervienne dans des pourparlers vrais entre responsables politiques, qui nous engage effectivement à être dès aujourd'hui des saints en devenant des fabricateurs de la paix.
C'est en nous démunissant de nos violences et de nos armements de manière unilatérale, particulièrement de l'arme nucléaire funeste et fallacieuse, que nous adjoindront la sainteté à la paix.
Alors j'ai beaucoup prié en union avec vous tous mes amis du Jura du diocèse de Saint-Claude, pour que le sermon de Jésus sur la montagne de Galilée trouve des échos vibrants dans le rocher de la grotte de Lourdes, dans le roc de nos cœurs et que les quatre papes s'y mettent pour sortir une parole qui résonne efficacement dans le monde entier. Parce qu'ils auront su trouver ensemble des mots de sainteté tels que : « Pour que la paix se fasse dans toute l'humanité il faut qu'il y en ait qui commencent à se désarmer, à se défaire de la violence, à se démunir de leur armement sans attendre. Ne pas faire comme on a fait jusqu'à maintenant, attendre que les autres aient désarmés leurs dieux pour désarmer les nôtres. En effet, il ne suffit pas de prier, il nous faut nous engager unilatéralement, commencer à ôter la violence de mon cœur, des recoins de nos vies, tout en exigeant que le pays où nous versons nos impôts arrêté de se servir de ça pour fabriquer des engins de mort et entretenir la haine entre les peuples. Demander que ces investissements, profitant jusqu'à ce jour à une oligarchie, soient pulsées comme une juste pension de réversion dans les pays où l'on meure affamés de pain et assoiffés de justice.
Juste avant de monter dans le car pour venir à Lourdes, des amis qui savent bien se servir d'Internet m'ont fait lire la lettre que Jean-Marie Muller a envoyée le jour de Pâques 20 avril 2014, comme : « Supplique à notre pape François afin de renoncer unilatéralement à l'arme nucléaire. »
Durant tout ce pèlerinage diocésain, j'ai espéré qu'en ce jour de la canonisation des papes Jean XXIII, Jean Paul II, les papes François et Benoit allaient se servir de cette lettre si urgente de Jean-Marie Muller, qu'en ce jour de fête ils allaient la reprendre à eux quatre, se mettre en quatre, pour donner une dimension mondiale à l'appel à la sainteté.
Que ce soit une Toussaint où chacun de nous renonce unilatéralement à la violence qui nous assaille et nous talonne, que chaque pays et état détenteur de l'arme nucléaire, se démunisse de ce qui l'asphyxie et suicide le monde, en commençant à l'exiger de notre propre pays, celui dont nous faisons partie.
Je suis peiné et déçu une fois de plus à Lourdes que l'Eglise de Rome, de Lourdes et du Jura nous laisse sur ce point fondamental et crucial, sombrer dans l'indifférence, la détresse et le marasme. Et cela à dimension humanitaire, comme ça s'est passé durant nos pèlerinages militaires à Lourdes dans les années 1959-1960, comme le 8 novembre 1983 quand les évêques de France réunis à Lourdes en assemblée plénière ont essayé de nous faire croire que nous « gagnerions la paix » en déclarant qu'il fallait : « cautionner la politique nucléaire de notre propre pays ».
Tout cela me concerne tellement, que j'avais écrit le 20 avril à Luigi Ventura, le nonce apostolique pour qu'il diligente cette lettre de Jean-Marie Muller au pape François.
Je lui demandais de nous aider à ce que l'Eglise de France et de Rome, une fois encore, ne passe pas à côté de ce qu’a dit et fait Jésus le galiléen dans son sermon sur la montagne (Matthieu, 5-6-7) afin que le Verbe continue de se faire chair (Jean, 1-14) dans la peau de notre humanité.
N'ayant aucune nouvelle du Vatican touchant à ce drame mondial, qu'il nous faut renoncer unilatéralement à l'arme nucléaire je suis retourné à la grotte de Massabielle. Je suis allé saluer la Vierge Marie avec vous tous. J'ai déposé à ses pieds ce fardeau, comme Bernadette déposait son fagot de misère. J'ai écouté le bruit du vent et je me suis laissé dire qu'il y a peut-être des choses à ce sujet dans la presse et les médias et que je n'ai pas su les lire.
Avec mes amis de l'Hospitalité Jurassienne de Notre-Dame de Lourdes, malademoi-même comme je viens de vous le dire, nous sommes encore là jusqu'à la fin avril.
Je vous en supplie, quand vous entendrez une parole vive et appelante sur cette urgence, faites-nous le vite savoir, que nous puissions l'emporter dans nos sacs, nos valises et nos cœurs, avec nos chapelets, médailles et statues.
Cette parole dite par l'Eglise de Jésus : « Nous renonçons unilatéralement à l'arme nucléaire », faites nous voir comment elle est donnée par le pape François, mettant ses 3 prédécesseurs dans le coup.
Nous l'écrirons alors avec Amour et Justice dans nos cœurs et sur la paume de nos mains. Nous l'emmêlerons avec tous les objets de piété que nous allons offrir à nos familles et à nos amis. Faites nous vite voir la teneur de cette parole, nous voudrions tellement entendre que : « Pour devenir des saints, soyons des faiseurs de Paix. Arrêtons la haine à nous-mêmes. N'attendons pas que les autres s'y soient mis. Commençons nous-mêmes à nous mettre en chantier. Balayons les armes qui sont devant la porte de notre maison, du palais de nos présidents et devant notre Assemblée Nationale. Exigeons que notre pays « renonce unilatéralement à fabriquer, à se doter, et à vendre des armes, et surtout les armes nucléaires. »
Et qu'avec cette pension de juste réversion, plus aucun être humain ne meure affamé de pain, assoiffé d'eau potable, asphyxié et en manque de respect de sa propre dignité d'enfant de l'humanité de fils et fille de Dieu.