Discussion surprise entre l’âne Isidore et une ânesse #2

Lettre du 9 août à Szigetszentmiklós (au Sud de Budapest)

Discussion surprise entre l’âne Isidore et une ânesse rencontrée en chemin

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C’est alors qu’Isidore très touché par cet accueil d’Irana se mit à dire :

- Je suis parti avec mon compagnon d’une région de France, la Franche-Comté où tout un groupe de gens manifestent de multiples manières, certains en faisant une grève de la faim, d’autres en écrivant des textes qui appellent à arrêter l’armement nucléaire. Nous, mon compagnon et moi nous le faisons en marchant chaque jour en direction de Bethléem…

C’était émouvant de voir l’ânesse Irana écouter l’âne Isidore lui raconter ce que nous faisions en chemin :

C’est beau tout ce que tu sais Isidore ! Et comment tu aides à ce que ça se réalise… en portant sur ton dos les cahiers et livre de ton compagnon… en prenant le temps de t’arrêter…

Tu sais Irana, dans tous les pays que l’on a traversés : Le France, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, et maintenant la Hongrie, souvent nous nous sommes arrêtés pour signifier en solidarité avec qui nous marchons pour la paix… c’est pour ça qu’on donne l’impression de ne pas aller vite… ça fait 4 mois et demi que nous sommes partis…

C’est beau ce que tu es en train de me donner par ton souffle : « La paix est réalisable par les hommes et les ânes » je comprends que pour qu’il y ait plus d’armement ni de guerre et particulièrement d’armement nucléaire il faut qu’il y ait un pays qui commence d’arrêter. Il faut qu’il y ait quelqu’un qui commente à désarmer, à désamorcer ce qui risque de casser la planète, ta terre des hommes et des ânes en mille morceaux. Tu sais, on entend peu parler de ça ici.

Il n’y a pas qu’en Hongrie ! Quand mon compagnon est allé remettre à Regensburg remettre une lettre à Georg Ratzinger pour remercier le pare, son frère, de s’être engagé pour abolir l’armement nucléaire parce qu’il est « funeste et fallacieux » c’est ce que disent et rappellent dans leurs écrits et manifestations les gens du M.A.N.V. avec Jean-Marie Muller, Antoinette Gillet chez les verts-Ecologie, Claude et Henryelle Chevassu dans le cercle de silence. Et combien d’autres… Et bien nous avons remarqué que même en Allemagne on ignorait l’engagement du pape. Et on voudrait bien que les évêques de France se « mouillent » comme le pape l’a fait.

Comment tu sais tout ça Isidore ?

Tu connais notre mémoire chez les ânes ! Et il n’y a pas de jours que mon compagnon ne parle de tout cela. Alors je me souviens… bien que nous ne soyons pas des ruminants… je rumine… je me rappelle…

Et voilà que pendant que les ânes se racontent tout cela, moi admirant le belle botte de luzerne sèche comme l’a fait tout à l’heure Isidore, je demande à Mr Miklos si je peux lui acheter une petite botte de luzerne. J’ai l’impression que ce que les ânes se racontent est plus qu’un brin perçu par Mr Miklos et sa femme. Ils me signifient que je fasse une botte aussi grosse que nous avons besoin. Et quand je mets ma main à la poche pour payer, ils refusent absolument. Ils nous la donnent. La dame me fait comprendre : « C’est pour vous dire notre solidarité avec votre démarche… »

Et au moment où je demande à ces gens d’écrire leur adresse sur mon cahier afin que je leur envoie une carte depuis Bethléem, j’entends l’ânesse Irana dire à Isidore :

Irana : Redis voir avant que tu ne partes ce que tu viens de me révéler à propos de Dieu ?

Isiddore : Jésus n’est pas un Dieu des armées mais un Dieu désarmé » non pas le « Très haut », mais le « très bas » « mis bas » dans la grotte de Bethléem par sa maman : Marie. Nos ancêtres les ânes les ont réchauffés de leur souffle à ce moment fondamental : la Nativité. C’est aussi parce qu’« il est comme ça » que c’est sur le dos d’un de nos ancêtres que Jésus est monté et non sur le dos d’un cheval… animal de l’occupant… oui sur le dos d’un âne… animal des petits et des marcheurs…

Irana : Qu’est-ce que tu as bien fait de passer par là Isidore ! Je ne savais pas ce que tu viens de me raconter que quand les gens d’Israël et ceux de Palestine se saluent, ils emploient le même mot « Salam alekum, slalom alerem… Jérusalem… je suis contente de m’appeler Irana… Bonne route pour Bethléem… Que ton compagnon prenne soin de ta patte avant gauche et de ta petite blessure au garot… Attention à ce que le bât ne te blesse pas. Et n’oubliez pas la petite botte de luzerne. Qu’est-ce que je suis contente d’être une ânesse de Jérusalem ! Pendant que vous allez continuer votre marche pour la paix. Moi sédentaire, je continuerai à ruminer comment agir dans la ferme où je suis avec les autres animaux pour que la grande porte de fer d’ouvre aux passants et aux passeurs comme elle vient s’ouvrir pour vous aujourd’hui. Et qui sait ?! Ça va peut-être donner des initiatives et des idées pour arrêter de monter le mur en béton entre Israël et Palestine dont tu viens de me parler… et puis un jour, le plus vite possible, le démolir.

Isidore : Tu sais quand je te disais tout à l’heure comment le « Verbe s’est fait chair », comment il a été mis bas par sa mère dans la crèche de Bethléem là où nous allions, il faut que je te dise encore avant de te dire au revoir : « Jésus a même été mis plus bas que terre, il est descendu dans nos enfer-mements, là où les gens s’enferment les uns les autres, tiens par exemple dans l’armement nucléaire. Ça c’est l’enfer-mement : menacer de casser la terre, berceau de l’Humanité. Et ça coûte des milliards ? Et ça enfe-me aussi une grande part des Humains et des ânes dans la faim.

Irana : Je comprends mieux maintenant l’importance de votre voyage à ton compagnon et à toi Isidore. Je saisis mieux pourquoi en Franche-Comté : à Saligney, Dole, Poligny et ailleurs à Orléans, à Paris, des gens manifestent descendent dans l’enfer, qu’est l’armement pour le désamorcer, l’annihiler. Oui, je comprends que si Jésus est descendu où se sont enfer-més les hommes et les ânes, c’est pour que nous nous en sortions les uns grâce aux autres. Merci à toi Isidore et à ton compagnon d’avoir franchi la grande porte en fer où je suis enfermée. Pour moi le ciel s’est ouvert.