Plusieurs fois Lulu a été interviewé par la presse allemande.
Voici une Interview réalisée par Stephanie Schuster le 8 mai, vous pouvez la retrouver en allemand en cliquant ICI.
Merci à Charles de nous avoir envoyé cette information.
Merci encore à lui d'avoir été l'intermédiaire avec le photographe qui a accepté que nous publiions ses photos.
Merci à Thomas pour ses photos.
Merci à Marie qui nous envoie sa traduction, et à Charles, Paul et Jean qui s'étaient proposés de nous l'envoyer.
RIEDLINGEN
A midi il a aperçu une silhouette bizarre "j'ai alors pensé, qu'est ce que c'est que celui là ?" raconte Marc MAIER du centre équestre MAIER à Riedlingen. Quelques heures plus tard l'homme au bonnet rouge, à l'écharpe rouge et aux sandales usées se trouvait chez lui devant sa porte, son âne Isidore derrière lui.
Avec quelques bribes d'allemand, il raconta qu'il s'appelait Lucien CONVERSET, mais en fait tout le monde lui disait LULU. Qu'il venait de France, de Salins les Bains dans le Jura français, qu'il était en chemin à pied vers BETHLEEM et qu'il cherchait un hébergement pour la nuit.
Il refusa par la suite le lit que la famille voulait offrir au pèlerin insolite : "il préférait dormir à côté de son âne à l'écurie" raconte Marc MAIER. Mais l'homme de 75 ans ne refusa pas l'invitation à manger une soupe et un steak bien nourrissant. Par la suite il se renseigna avec ses hôtes sur les bus. Lucien C. s'intéressait surtout à l'église du monastère.
Messe de NOEL dans l'église de la Nativité
Il est prêtre catholique, raconta-t-il ensuite. Qu'il était déjà allé une fois à BETHLEEM, mais en avion. Maintenant qu'il était en retraite, il avait pris huit mois pour parcourir la distance en étapes quotidiennes de 15 à 20 km. Il y a six semaines environ, le 25 mars, LULU s'est mis en route dans les environs de Dijon, il aimerait être à l'heure à l'église de la Nativité de JESUS pour la Sainte Messe.
En alternant le français et l'allemand qu'il a appris il y a longtemps à l'école, l'homme à la barbe blanche et au gilet tricoté raconte qu'il voudrait marcher le long du Danube jusqu'à Budapest.
Et de là descendre vers Belgrade, continuer sur Istanbul, passer par les Dardanelles en direction de la Syrie, de la Jordanie, d'Israel et enfin arriver en Cisjordanie. "Ça pourrait être difficile en Syrie" ajoute-t-il rapidement en fronçant les sourcils. A cause de la situation politique. Mais on y arrivera !
On n'oublie pas le cahier de bord.
Lucien C est à ce point de vue un optimiste."Je marche pour la paix dans le monde" dit il et il sort de son vieux sac à dos une carte postale blanche avec une colombe. Le mot PAIX y est écrit en français, en hébreu et en arabe. La paix entre Israel et la Palestine lui tient surtout à coeur.
Dans le petit sac à dos il y a les quelques effets qu'un pèlerin porte avec lui- entre autres son cahier personnel dans lequel il écrit les évènements de la journée, une carte de la véloroute le long du Danube et une carte postale de RIEDLINGEN. La vieille ville et les maisons à colombage lui ont bien plu, raconte-t- il. Par ailleurs il a en plus été reçu à la mairie lundi soir (assez tard) par le maire Hans PETERMANN qui lui a mis 20 € dans la poche.
Surtout ne pas porter de chaussettes
Mais le Français n'a pas besoin de beaucoup d'argent. En règle générale il passe la nuit dans des fermes. En cas de besoin il a une petite tente. La plupart du temps il n'a pas besoin de se faire de souci pour le ravitaillement: après le petit déjeuner, la famille MAIER lui a donné des sandwichs, du gâteau, une boîte de charcuterie pour la route.
Lucien C remercie avec empressement, serre longuement les mains de ses hôtes, balaie encore rapidement la paille que l'âne Isidore a dispersée devant l'écurie et se met à nouveau en route. Sa prochaine étape, UNTERMARCHTAL, qu'il veut atteindre pieds nus dans ses sandales. "Non, les pieds ne me font jamais mal" dit-il en faisant non de la main avant que la question soit finie d'être posée. Il est surtout important de ne jamais porter de chaussettes. "Ce n'est pas bon "
paru le 09 mai 2012 à 9h10.
photos (c) Thomas Warnack Riedlingen