Lettre du jeudi 30 août 2012 à Turija
« Eprouvé par les paupières de Dieu »
Levé aux environs de 5 heures, je sors de la maison où j’ai bien dormi dans un lit tout blanc, dans une pièce peinte toute en blanc, comme une cellule de moine, tout cela abrité dans une maison toute blanche elle aussi, où nous ont accueillis hier en fin d’après-midi LAZARE et BILJANA , dans le village du TURIJA.
Je viens contempler le lever du jour, en m’asseyant au pied d’un arbre dans le parc où j’ai mis paître l’âne Isidore.
Les étoiles scintillent encore dans le ciel. Je suis très bouleversé intérieurement en regardant ce champ des étoiles. Je pense au Petit Prince. Et je me dis qu’est là chaque fleur me signifiant la présence de celles et ceux qui pour mes yeux sont uniques au monde. Et la pensée me travaille et me prend de contempler à la manière de Dieu les lumières du ciel qui clairent encore pendant que s’éveille la terre des hommes.
« Celui en qui j’ai mis mon abri s’est assis dans le ciel pour contempler la terre ». De cette terre qui une fois encore fut mon berceau durant la nuit. Je laisse chanter en moi les paroles du Psalmiste que j’ai lues hier :
« Le Seigneur, dans les cieux est son trône
ses yeux contemplent le monde
ses paupières éprouvent les hommes
Dieu est juste il aime la Justice
les cœurs droits contempleront sa face » PS 10
« Je me laisse éprouver par les paupières de Dieu » Peut-être que ça pourrait être ça prier !
Et les premiers mots qui jaillissent de ma bouche au moment où le soleil sort du ventre de la terre sont les mots qui sont sortis de ta bouche ô mon Dieu, par l’intermédiaire de ton ange à l’adresse de la vierge Marie.
« Je vous salue Marie… Ave Maria… Dobar dan… pozdraviti…. » en langue serbo-croate.
Je suis venu contempler le Monde comme tu le contemples Dieu notre Père. Tu t’émerveilles comment cette femme de notre Humanité accueille et reçoit la grâce que tu lui fais, de laisser venir en son ventre de femme celui que tu engendres, ton fils. Ainsi, en devenant le fils de Marie il est l’un de nous pour que nous devenions les uns et les autres de vous : Père, Fils et Esprit , et que nous nous mettions à vivre comme vous.
Les chiens se sont tus. Les tourterelles virevoltent dans le ciel en nous offrant leur roucoulement. Le chant du coq commencé déjà depuis un bon moment se poursuit dans les poulaillers voisins. Le bruit des petites motos et des voitures brinquebalantes déchire le silence .Leurs conducteurs nous signifient :
« C’est grâce à nous aussi qui partons réaliser ce que l’on a bien voulu nous laisser comme emplois précaires, c’est grâce à nous aussi que se met debout le monde. » Eh bien amis, je vous salue remplis de cette grâce, vous « les lève-tôt » pour que ça tourne bien rond dans le monde.
Suite demain