Lettre du 15 août 2012 à Apostag
« Dis maman ! Il y a un Monsieur sur la place du village avec son âne… »
Suite de « D’où ça vient tout ce qui nous arrive ? »
Très touché par la délicatesse de l’accueil que ces gens sont en train de m’offrir : Attila et Edina venus à ma rencontre sur la digue, Ildico aussi, et m’accompagnant dans toute la traversée du village d’Apostag afin de parvenir à une maison qui est sa maison mais qu’elle n’habite pas pour le moment, avec un beau verger et parterre d’herbe verte pour l’âne Isidore, nous laissant les clefs de tout cela. Mais avec un mystère : comment toutes ces connexions et correspondances ont-elles bien pu s’agencer ? En raison de la barrière de la langue, (je ne sais du hongrois que Bonjour-Yö Napot et Merci-Köszonöm) de ce mystère nous n’avons spas la clef.
C’est alors que sur le coup des 21 heures, Attila et Edina reviennent dans la maison d’Ildico où je m’apprête à passer la nuit. Ils ont bien senti toutes les questions qui m’habitaient ? Ils n’ont pas voulu me laisser m’endormir sans cette situation certes heureuse mais quand même mystérieuse. Ils sont accompagnés par une jeune femme qui en souriant me dit :
«- Bonsoir ! »
«- Oh quelqu’un qui parle français ! »
«- Je m’appelle Anita ! »
«- Je m’appelle Lulu. Et je me réjouis que Attila et Edina soient venus avec vous pour m’éclairer dans toutes les questions qui se posent à moi : comment se fait-il que les personnes soient venues à ma rencontre sur la digue véloroute à l’entrée d’Apostag, en devinant que je cherchais un lieu d’accueil pour l’âne et pour moi.
Anita qu’Attila et Edina sont allés chercher, se met à m’expliquer :
Anita : « Vous étiez cet après-midi sur la place du village de Dunavesce. De très jeunes enfants vous ont vus avec votre âne. Ce sont ces petits qui ont dit à leur maman : « Dis maman ! Il y a un Monsieur sur la place du village avec son âne… » Cette maman est la belle-sœur d’Edina. La maman a prévenu Edina qui dans ces 2 villages a le souci avec Attila des gens qui voyagent et font des pèlerinages et des gens sans domicile. Ils ont le souci de les héberger pour la nuit… Edina est éducatrice, Attila paysan. Ils ont beaucoup le souci des autres… ils se connaissant avec Ildico. Et Ildico est la personne qui elle aussi… »
Lucien : « Oui ! Elle est venue vers moi. Quand j’étais assis sur la place de Dunavesce et que j’écrivais. Elle m’a donné un pain et du café. »
Anita : « … Elle aussi est une personne très généreuse. Elle a contacté Edina et c’est comme ça que sachant que vous veniez à Apostag en quête pour y passer la nuit, ils sont allés à votre rencontre pour vous accueillir et vous conduire dans sa maison là où nous sommes. Je suis la fille d’un collègue de travail d’Edina. »
Et devant les questions de ces 3 personnes : « Quel est donc votre but en allant à Bethléem », me voilà très heureux en présence et la médiation d’Anita d’exprimer en profondeur le but de ce voyage. Je sens que la solidarité vécue en marchant en union avec les gens qui font grève de la faim en France pour que nous arrêtions et désarmions l’armement nucléaire, je sens que cela touche et concerne ces personnes. Je devine même comment Anita cherche à mettre en correspondance sa foi de chrétienne avec sa vie… Et dans cette merveilleuse médiation qu’elle expérimente, elle traduit à Attila et Edina quelque chose qui est en elle mais qu’elle veut développer et qui est correspondance avec ce que je leur partage du comment je suis parti et pourquoi, en direction de Bethléem.
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