Mercredi 5 septembre 2012 à Kovilj
Tu as intitulé ce que tu es en train de nous raconter : « LA REVE DE KOVILJ »… il faudrait peut-être que tu te mettes à en parler de KOVILJ !
KOVILJ est un village serbe, très ressemblant à tous ces villages que nous traversons en VOÏVODINE, en SERBIE profonde. Voilà plusieurs jours que nous y sommes, accueillis dans la maison de BRACHA et NICOLE. La T.V. locale est venue nous interviewer chez Bracha et Nicole par la médiation de MILE, PAYA, et MILENA, GARA… dans le village de KOVILJ, frôlé par le Danube…
Nous sommes avec l’âne Isidore sur la berge-digue d’un des multiples bras morts du Danube. Nos regards se dirigent en amont, vers le pays de FRANCE, d’où nous venons. Et voilà que nous regardons sur invitation de BORA et DRAGAN, nos interviewers en aval, vers le pays où nous nous dirigeons afin de finir de traverser la SERBIE, parvenir en MACEDOINE, en GRECE et par bateau débarquer à HAIFA… et enfin arriver à BETHLEEM… l’âne ISIDORE et moi. Pourquoi BETHLEEM ? Je réponds aux journalistes, grâce à la médiation de BRACHA qui traduit dans les deux sens, que c’est pour que la Paix se réalise en notre monde en arrêtant notamment l’armement nucléaire… et que l’argent investi dans l’armement soit versé dans une caisse mondiale pour empêcher que des enfants meurent de faim ». C’est alors que le journaliste BORA me dit :
- « Et votre âne Isidore que va-t-il devenir une fois que vous serez arrivés à BETHLEEM ?
- « Votre question me travaille depuis le départ. Les enfants des écoles et du caté de SALINS, AIGLEPIERRE, THESY en FRANCE m’avaient demandé non pas « qu’est-ce que tu vas faire de ton âne à BETHLEEM ? « car cet âne est aussi bien le leur, que le mien, tellement eux aussi ont marché avec lui et grâce à lui. Mais ils me demandaient déjà : « Qu’est-ce que va devenir notre âne une fois que vous serez parvenus à BETHLEEM ? » Avec eux nous avions alors rêvé que l’âne soit offert aux enfants de PALESTINE pour les emmener en des balades pacifiques. Et voici que le vent du Danube vient de souffler à KOVILJ un rêve plus merveilleux encore. Une fois parvenus à BETHLEEM, ayant tracé sur cette terre où toi ami Jésus tu as tant marché à la rencontre des uns et des autres, emporté toi-même par le rêve que tous les humains découvrent que ton Père est notre Père, et qu’au lieu de fabriquer des murs d’empêchements et de séparation, qu’avec les mêmes pierres et le même ciment, ils se mettent à construire des ponts d’assemblages et de rencontre, voici que nous-mêmes nous nous mettons aussi à rêver à propos de ce mur de séparation entre PALESTINE ET ISRAËL. Il est à l’envers du sens de l’HISTOIRE. Il ne peut pas tenir et durer, parce que tous les enfants de Palestine et d’Israël comme ceux du monde entier aspirent à la paix. Nous rêvons avec eux qu’un jour, le plus proche possible, certains parents de ces enfants correspondant aux rêves de leurs enfants, commenceront de chaque côté de défaire ce mur. Que les matériaux, pierres et ciments seront récupérés pour la réalisation et la construction d’un pont, un grand pont entre les peuples, et se mettant à braire : « Hi-han, Hi-han, Hi-han », l’âne Isidore dit : « Et pour emmener et porter les matériaux, depuis le mur en train d’être défait jusqu’au pont en train d’être bâti, il faudra des moyens de transports… je dirai aux enfants palestiniens comme aux enfants israéliens : mettez pierres, cailloux et ciments dans l’un et l’autre couffins, qui sont de chaque côté du bât sur mon dos et emmenez-moi ensemble inventer, bâtir, et construire ce pont entre vous, entre vos collines, vos villes et vos villages, vos peuples et vos aspirations. C’est pour cela que je suis venu à BETHLEEM et que j’y reste, pour que vos rêves qui sont aussi les miens, deviennent réalité. »
Il souffla ce jour-là à KOVILJ sur les bords du DANUBE ce qui avait soufflé aux abords de la montagne de Yahvé lorsque le prophète Isaïe avait rêvé : « les nations ne lèveront plus l’épée l’une contre l’autre et l’on ne s’exercera plus à la guerre. De leurs épées, ils forgeront des socs et de leurs lances, des faucilles. « (Is 2, 4) Ce que le prophète avait dit du fer des armées devenant outil pour travailler à nourrir les enfants des hommes, voici que nous le comprenions du ciment et de la pierre du mur d’enfermement devenant matériau de construction pour la réalisation de ponts entre les peuples.