Samedi 7 avril
Yves et Catherine viennent avec leurs 2 filles Emilie et Virginie se promener au pas de l’âne Isidore dans les environs d’Etouvans. Je suis heureux de faire connaissance avec ces personnes dont le métier est d’être au service de la communication entre les gens dans le diocèse de Belfort-Montbéliard.
Virginie et Emilie ont apporté des carottes. Virginie en donne une à l’âne, en lui chantonnant :
Virginie (8 ans) : « Isidore
Adore
Les carottes
En or. »
Lucien : C’est beau ton poème, Virginie. Tu voudrais me la copier sur mon cahier.
J’aime beaucoup ramasser les mots des enfants pendant nos promenades au pas de l’âne. Pendant que tu fais cela, je prépare un petit tapis sur son dos. Comme ça vous pourrez monter chacune à votre tour ta sœur et toi.
Nous aidons Virginie à grimper sur le dos de l’âne et nous voilà partis après avoir salué Marie à la cure, en direction de Villars-sous-Ecot. L’âne Isidore part d’un bon train. Chemin faisant, Emilie (10 ans) me dit :
Emilie : Lulu, est-ce qu’en partant à BETHLEEM avec Isidore ton âne, c’est pour être « Catholique » ou si c’est pour une envie personnelle ?
Lucien : J’apprécie beaucoup ta question. J’ai l’impression en t’écoutant que le mot « Catholique » te fait bien des soucis. Pour te répondre, si tu veux bien Emilie, on va essayer de lui retrouver son sens enchanteur qui est « ouvert au monde entier ». Alors en ce sens-là, je suis parti pour être « catholique, ouvert au monde entier ». C’est pour cela que j’ai choisi comme nom à mon blog « Lulu en camp volant ». Il y a plein de trésors d’amitié, de connaissances qui habitent les gens de partout. En vivant la dimension camp volant de ma vie, je vais essayer d’y être attentif, à l’écoute.
Emilie : Si je comprends bien, tu veux changer d’étoile !
Lucien : L’étoile de chacun est tellement belle que je vais essayer de me laisser éclairer par chacune. Ça me fera grand bien de me laisser marquer par toutes ces couleurs, ces lumières, ces trésors de clarté quand je ne verrai pas bien clair.
La ballade est toute simple et superbe en même temps. L’âne Isidore est très attiré chemin faisant par les touffes des pissenlits qui commencent à offrir aux vêtements de verdure de Madame Nature de ravissants boutons d’or.
Emilie très réticente à tenir l’âne au départ s’est laissée petit à petit apprivoiser par la douceur et la régularité de marche de notre compagnon de route. C’est elle Emilie qui tient la longe de l’âne pendant que celui-ci continue de porter allégrement sa jeune sœur Virginie, qui volontiers donnerait sa place à sa grande sœur, sur le dos de l’âne. Virginie, bien qu'étant la plus jeune trouve probablement plus vite sa place qu’Emilie dans ce type de randonnée. Mais je sens qu’elle a beaucoup de respect pour sa grande sœur afin que celle-ci puisse trouver sa place. C’est beau comment Yves et Catherine, les parents respectent la manière dont la randonnée est en train de se passer. C’est alors qu’Emilie me dit :
Emilie : Qu’est-ce qu’ils sont beaux tous ces cerisiers en fleurs.
Tout en cherchant à ravir quelques touffes de luzerne et de trèfle sur le bord des fossés, Isidore écoute de ses belles grandes oreilles ce que je raconte de l’origine de cette multitude de cerisiers aux abords de la forêt, comment ce sont les mamans oiseaux qui pour nourrir leurs petits sont allés cueillir des cerises dans les vergers alentour.
Virginie : Et les papas oiseaux aussi…
Lucien : Bien sûr, et tous les oiseaux ont laissé tomber les noyaux des cerises qui l’année d’après ont voulu montrer le bout de son nez… Les petits arbres ont poussé… Regardez comme il sont beaux et merveilleux… et si les gelées ne viennent pas rompre tous les fleurissements… ce sera prometteur de fruits au mois de Juin.
Nous voici dans un autre type de forêt. Un espace immense où poussent des acacias, à profusion :
Emilie : Tu veux nous raconter encore une autre histoire d’arbres.
Lucien : bien volontiers… A propos des arbres justement j'ai remarqué que tous, chacun à leur manière, et pas tous au même moment de l'année, donc chacun à leur rythme, les arbres nous font découvrir selon leurs variétés un feuillage et une floraison étonnants. Tenez ! regardons ces acacias. Alors que les cerisiers sont en fleurs eux ne donneront leurs belles fleurs jaune crème que dans un bon mois. Et quand ils fleuriront nous dirons de ces arbres " regardez comme ils sont beaux, et comme ils sentent bon... et comme les abeilles vont se réjouir de butiner leurs fleurs... Ce serait dommage que nous nous arrêtions à aujourd'hui pour parler d'eux... alors qu'ils nous paraissent tout tristes et renfermés. En fait, ils sont prometteurs de fleurs et de fruits mais pas encore pour maintenant.
Lucien : C'est comme moi pour approcher de l'âne Isidore... Je mets plus de temps que ma soeur Virginie...
Lucien : C'est beau ce que tu dis. Et regarde comme tu arrives bien à le tenir et comme il t'écoute... Tu le guides à merveille.