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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 13:03

Lettre du 30 juillet à Tata en Hongrie. 

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Ce que vient de faire cette femme, Elona sous les yeux de sa petite Hana, va se poursuivre dans la ville de Tata où nous arrivons l’âne Isidore et moi, harassés. Il tarde à l’âne que je lui enlève les sacs et le bât, sinon, comme il a fit l’autre soir, il se couche avec tout le barda. Et voilà notre peu d’affaires qui risque d’être esquintées.

Très vite, je sens que (à la différence d’hier soir, aux abords du jardin d’enfants de Szöny) cet après-midi sur cette place de la ville de Tata, je n’ai pas emprunté la façon de faire qu’il aurait fallu. D’ailleurs je sens que je ne l’ai pas. Je n’ai aucun mot de Hongrois à ma disposition. Je voudrais faire quelques achats, et je perçois que j’aurais dû changer de l’argent. Les euros ne conviennent pas. Un jeune me propose de l’argent hongrois contre un billet de 50 euros. Et je peux acheter du pain et des fruits. Je ne trouve pas d’endroit où manger une soupe. Et il ne tarde pas à la police municipale de se manifester pour me signifier qu’il n’est pas question que je continue à faire paître l’âne en ce centre-ville. Je dois partir ailleurs. Mais où ? J’obtiens l’indication d’un ‘Horse School’ de la bouche d’un des agents, probablement un lieu où on apprend à faire du cheval.

En m’approchant d’Isidore, je sens de sa part, un refus de partir mêlé de lassitude et de fatigue. Je suis obligé de le tirer par le licol. Et je sens bien que s’il pouvait envoyer balader les sacs, que je lui remets sur le bât, il le ferait. Un dialogue s’engage entre nous deux :

« Je sens que tu en as marre Isidore après les 18 kms que nous venons de faire sans beaucoup nous arrêter… mais nous ne pouvons pas rester à cet endroit de la ville… il nous faut trouver un autre lieu… »

« Si au moins je pouvais manger une belle herbe verte, un peu de luzerne, puis me coucher quand je voudrais sans que tu me mettes la corde coulissante que je trouve bien empêchante parce que, tu le sais ! ma patte avant gauche continue à me faire mal. Je ne te l’ai pas trop fait remarquer une fois partis et en train sur le route. Il nous faut y trouver remède, un peu dans le genre des huiles essentielles que tu m’appliques depuis plusieurs jours. Ça me fait du bien. Et aussi ce que Marion t’a donné pour me soulager et me soigner. Et puis, est-ce que tu penses aux graines indiennes « Chia » que l’on t’a données avant Rovinka ? »

C’est en nous racontant tout cela que nous allons faire un long détour… allez savoir pourquoi… pour enfin emprunter la Fazekas Utca qui semble nous conduire au Horse Scholl. Isidore traine la patte. Ça se comprend… mais ce ne devrait pas être une raison pour que je traine les pieds. Mais je l’ai déjà dit et écrit dans « Huiles essentielles… paroles existentielles » : quand l’âne a mal à la patte, ça me fait mal à mes pieds.

Nous sommes donc en train de marcher d’un pas peu décidé, quand tout à coup sur notre droite, une fenêtre s’entrouvre. Une femme y parait avec un large sourire et nous fait comprendre qu’elle veut apporter quelque chose à l’âne. Je maintiens l’âne au licol pour qu’il s‘arrête. Lui ne demande que ça, quand il nous entend ainsi causer. Il sent qu’il y a quelque chose pour lui. La femme arrive avec une carotte. Plusieurs personnes sont là dans l’immédiat, de ses voisins ou de sa famille. Ça fait comme un rassemblement où je suis interpelé à dire d’où je viens et où je vais. Et au mot de Bethléem, d’expliquer pourquoi. Mais nous sommes en Hongrie depuis hier. Heureusement, parmi tous ces gens, un jeune hongrois manie assez bien l’allemand. Il prend le relais de ce que j’exprime en allemand et le donne en hongrois à ceux qui sont là. Une jeune fille m’offre des petits gâteaux pendant ce temps-là. Je découvre que le jeune hongrois est le fils de la femme qui a ouvert la fenêtre de sa maison tout à l’heure ; et la jeune fille, sa belle fille !

Puis les voisins et gens de passage s’étant dispersés, mon âne et moi, nous nous retrouvons avec la femme et les gens de sa famille, ses grands jeunes enfants. Ils me signifient que j’attache l’âne à un arbre qui est devant leur maison et que j’entre manger quelque chose à leur table. Je suis étonné de la teneur dont sont pétris les regards, les paroles et les sourires de ces gens. Je leur demande de m’expliquer où est Horse Scholl. Puis, m’apercevant qu’à l’arrière-cour de leur maison est adjoint un jardin, je demande s’ils voient possible que pour cette nuit on y mette l’âne, et moi, ma tente. La réponse positive se fait tout de suite et unanime. Voilà qui fait dans l’immédiat du bien à mon dos : nous allons pouvoir enlever les sacs du dos de l’âne : nous ne poursuivrons pas jusqu’à Hors School, dont je ne saurai jamais si en fait, ils pouvaient nous accueillir.

jardin Tata

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Merci à Mark pour ses photos

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commentaires

M
courrage lulu tu y arrivera ici ont pensent à toi toutes nos amitiées de toute la famille philippe- boisson
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G
Quel courage, quel émerveillement. Lulu nous donne à réfléchir devant ces actes de Foi qu'il pratique au quotidien. Bonne chance à lui et à son âne Isidore, ô combien sympathique. Que les portes et<br /> les fenêtres s'ouvrent devant lui et lui permettent d'atteindre son but.
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Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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