Extrait de mon homélie pour les Rameaux, à Thoirette en pensant à Lulu :
"... Jamais dans l’histoire des religions, il n’avait été imaginé sur un âne ! Jamais on n’imagine Dieu au niveau de nos âneries ! Or, dans l’Evangile des Rameaux, on voit combien Jésus veut un ânon. C’est son choix... Dieu n’est pas un grand Seigneur qui monte sur ses grands chevaux. Il traverse nos vies avec un âne !
Je pense évidemment aujourd’hui en ce moment à l’image que donne mon confrère prêtre, Lulu Converset, parti il y a une semaine à pied à Bethléem, avec Isidore, un âne (et ce n’est pas un poisson d’avril !). Lulu a passé sa vie à s’occuper des petits, des handicapés (il est venu souvent à « Notre Maison » à Marsonnas). Il a rencontré tellement aussi de ceux qui dans la vie avaient pu faire et parfois plus que des âneries.... Pendant 9 mois, il va en rencontrer lui aussi des Simon de Cyrène, des femmes pleurant leur situation, des « païens » reconnaissant son être d’enfant de Dieu. « Je vais expérimenter, disait-il en partant de Salins, que la lumière de nos vies vient grâce à des gens et en des temps dont on ne s’y attendait pas ». Il va certainement rencontrer aussi des quolibets, des moqueries ou des tracasseries de la part des tenants de l’ordre ou de la Loi ! N’empêche que pour nous qui le voyons partir, il est une interpellation ! Dieu est à son niveau, à sa hauteur ! Son mouchoir à carreaux sur la tête et son âne parleront de Dieu et des relations entre les hommes bien autant que toutes les mitres et les papamobiles du monde !
Oui, pour découvrir Dieu, comme le jeune homme de l’Evangile qui s’en va tout nu, il ne nous faut pas d’abord chercher des vêtements religieux ou des masques pieux, mais retrouver la nudité de notre humanité, retrouver notre coeur de chair ! Les quelques 3000 adultes qui seront baptisés en France dans la nuit de Pâques nous le rappelleront aussi en quittant leurs habits de tous les jours pour s’habiller de blanc : La Parole s’est faite chair et pas tralala…"
Armand Athias