Anne réagit à l'article de Lulu daté du 7 mai : Nous sommes de la même veine.
Lulu, ton billet du 7 mai m’a touchée. Et m’a rappelé la première fois que Stéphane t’avais vu à Dampierre. Il est revenu de la messe en me disant (je gardais les enfants à la maison) « tu aurais vu ça, il y avait un gars au fond de l’église, une vieille écharpe rouge autour du cou, un bonnet dans la main .. une drôle d’allure.. et puis il est parti dans la sacristie ... et il a célébré la messe avec notre curé : c’est un prêtre du diocèse ! » Depuis, pour notre plus grande joie, nous et nos enfants avons appris à te connaitre, et à découvrir au delà de l’allure première des gens leur vrai visage et toutes leurs richesses.
Tu dis aussi : « Je pense à celles et ceux qui sont sans toit ni loi qui les protègent, sans toi ni moi, toi curé sédentaire, et moi camp volant, pour nous solidariser avec eux, qui par leur aspect premier, se font jeter parce qu’ils ne sont pas dans les normes. »
Cette phrase me renvoie à la chanson de deux de nos amis, Marc Perrone et Marie Odile Chatran. Marie Odile l’a écrite en mémoire d’une femme, Catherine, qui dormait dans l’entrée de leur immeuble à Paris, et Marc a écrit la musique, qu’il accompagne à l’accordéon. Elle s’appelle « la valse de Catherine » (ou « Sans toit, ni moi » )
En voici les paroles
Tous les jours je les croise dans ma rue, fatigués salis.
Dev’nus si seuls, si démunis, chez nous, dans Paris
On les voit et pourtant, on ne sait pas la nuit,
les envies, les frissons, les effrois
De la longue errance des gens sans toit, ni toi ni moi.
Elle dort la nuit dans notre entrée, pas trop bien gardée.
Après minuit, prends ses quartiers quand on est rentré.
Prostré sur l’côté d’la crêp’rie, pour manger, merci !
Par tous les temps tient un enfant serré contre lui.
En tailleur sur la bouche du métro, à chercher le chaud,
Bien gentiment, il me sourit, en me saluant.
Tous les jours je les croise dans ma rue, fatigués salis.
Dev’nus si seuls, si démunis, chez nous, dans Paris.
On les voit et pourtant, on y fait quoi à la nuit,
aux envies, aux frissons, aux effrois
De la longue errance des gens sans toit, sans toi ni moi.
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Pour en savoir plus :
Musique Marc Perrone / Paroles Marie Odile Chantran
recueil de partitions « treize à la douzaine » 2005
CD « les p’tites chansons de Marc Perrone » 2007
http://www.marcperrone.net/marc-perrone.html
Pour l’écouter :
ou http://www.deezer.com/fr/music/marc-perrone/les-p-tites-chansons-de-marc-perrone-40461