Dampierre le 27 mai 2015
Monsieur François Hollande, Président de la République française,
Lorsque j’ai appris, il y a quelques mois, que vous preniez l’initiative de faire entrer au Panthéon, Geneviève De Gaulle- Anthonioz, Germaine Tillion, Pierre Brossolette, et Jean Zay, je vous ai remercié au profond de mon être. Je viens vous l’exprimer par cette lettre.
Votre décision, m’a fortement interpelé, à intensifier la lecture des ouvrages écrits par ces personnes, ou par d’autres à leurs sujets. Cela m’aide ainsi, à faire entrer davantage en moi, l’esprit et le souffle de résistance, qui habitent ces quatre personnes.
Il est 13 heures 30 en ce jour ou je commence à vous écrire. Humblement et dans la fraternité qui nous relie, au sein de la République dont vous êtes le Président, je voudrais vous souffler une idée, pour le discours que vous allez prononcer tout à l’heure :
« Et si vous deveniez, dans le sillage de ces quatre personnes que vous faites entrer au Panthéon, un chef d’Etat qui déclare la paix ! »
Vous l’avez reconnu, j’ai repris cette idée chez Théodore MONOD.
Je vous ai déjà écrit à plusieurs reprises des lettres, dans ce sens là, lorsque je m’étais mis en marche pour la paix, en 2012 - 2013 avec mon âne Isidore en direction de Bethléem, afin de puiser là-bas, à la source de la paix. Mais j’apprenais, en entrant à Bethléem, qu’il y a entre Israël et la France, un trafic et un marchandage des armes que nous fabriquons, et notamment des armes nucléaires.
Nous courons et faisons courir le risque de faire éclater notre berceau qu’est la Terre, et de faire sombrer notre Humanité dans l’abime. Notre responsabilité est très grande.
Avec mes amis du M.A.N. et d’ A.D.N. (Mouvement alternatif de la non violence) et (Action pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France) nous pensons et disons que faire entrer des résistants au Panthéon, comme nous le faisons aujourd’hui, ça nous engage à faire entrer en nous, en nos attitudes et comportements, personnels et collectifs, engagements et comportements étatiques, leur esprit de résistance à la violence et particulièrement à la violence qu’ est la guerre, à la guerre nucléaire notamment, qui pourrit nos relations avec les autres états, dotés ou non de l’arme nucléaire. C’est pourquoi nous demandons que la France arrête l’armement nucléaire de manière unilatérale.
Je vous écris dans la fraternité, l’estime et le respect que j’ai pour votre personne et pour la responsabilité qu’est la vôtre, celle de Président de notre République.
Je termine ma lettre, après avoir vu le reportage télévisé, de l’entrée des quatre résistants dans le Panthéon. J’ai profondément écouté votre discours. Je l’apprécie beaucoup.
Et si vous y ajoutiez, ce qui nous vient de Théodore MONOD et qui est attendu par tant de monde :
« Aujourd’hui, moi, Président de la République française, en faisant entrer des résistants au Panthéon, je déclare la paix en résistant et renonçant à l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale. »
En ce jour je trouve ces mots dans le livre de Germaine TILLION,
« Les ennemis complémentaires », livre écrit en 1960 :
« Partout où nos troupes gagnent, la France perd. »
Ne pensez vous pas, qu’en supprimant notre arsenal nucléaire, nous contribuerions à barrer la route, aux comportements terroristes de Daesch, de Boko Haram et autres. Nous participerions à l’arrêt de la misère, de la faim, de la pauvreté dans le sillage du mouvement ATD Quart Monde et nous serions créateurs d’emplois, et enfin, nous serions fidèles à notre engagement au TNP (traité de non prolifération des armes nucléaires.)
La France en entrant dans la résistance, et dans le renoncement à l’arme nucléaire de manière unilatérale « libèrerait l’humanité de la prison des armes nucléaires. »
Croyez Monsieur Le Président de la République, à mes sentiments de respect, d’amitié reconnaissante.
Lucien CONVERSET