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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 12:46

Comme chaque année, le CCFD organise à travers toute la France une grande journée de solidarité intitulée « Bouge ta planète »

 
 
Dans le Nord Jura, elle aura lieu le :CCFD.jpg
 
 
 
 
 SAMEDI 16 MARS,
à partir de 13h30,
à la ferme de l’abbaye d’Acey
 
 
 
 
 
  
Pour les enfants, un grand jeu est organisé à partir des documents soit du CCFD, soit des Kilomètres Soleil du Secours Catholique. Cette année, nous avons retenu le thème de la Paix.
« Dans les pas de Lulu, apprenons la paix ! »
Qui mieux que Lucien Converset et son âne Isidore pouvaient nous accompagner dans cette recherche de la paix ? 
 
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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 11:03

Alors serez-vous sur les chemins de Franche-Comté ou d'une autre région pour faire un pas, deux pas ? à 2, 3 ou plusieurs ? 

 

La Franche-Comté se mobilise...

Avec l'association Floriâne de Salins à Arc-et-Senans,

Avec ATD quart-monde, une marche de 2h autour de la maison de la Bise près d'Arbois, un regroupement en voiture à Arc-et-Senans et un concert le soir à Arbois.

Avec des marcheurs au départ d'Aiglepierre....

Avec des marcheurs et des ânes au départ de la Vieille Loye... 

Avec une groupe de Moissey, 

Avec vous.... qui avez l'intention de marcher aussi, faites nous part de votre itinéraire, d'autres marcheurs peuvent vous rejoindre, en Franche-Comté au ailleurs.

 

Une affiche pour la Franche-Comté a été réalisée, nous pouvons vous l'envoyer si vous en faites la demande en commentaire sous cet article ou en envoyant un message à lulu.converset@yahoo.fr. Elle devra être imprimée sur papier couleur si elle est affichée dans un lieu public.

 

Des infos plus détaillées suivront...

 

En avant avec Lulu !  

 

affiche marche 23 mars 

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 08:00

Kovilj 30 janvier 2013

 

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En avant vous qui m’avez  appris à marcher pour la paix ! ( Mt 5, 9)

   

Je ne peux pas toujours accéder à un peu d’eau dès le matin quand je suis en partance. C’est en cours de chemin que nous allons pouvoir en trouver, ou seulement le soir quand  nous faisons étape, cherchant un endroit pour installer la tente et mettre paître Isidore et lui donner à boire. Je suis heureux de pouvoir alors me laver parce que quelqu’un m’a indiqué un point d’eau. J’apprends le nom que porte l’eau dans la langue du pays : «  wasser,… voda…l’ma ».

 

Pihen-.jpg

 

Ça crée des liens entre nous, des relations de «  bien-être grâce à un peu d’avoir ». C’est la paix. Quand on m’offre la possibilité de prendre une douche, je suis heureux de me laver la tête et les pieds et tout le corps. C’est un sacré signe d’accueil et d’hospitalité que d’offrir à quelqu’un l’accès à sa salle de bain. Mais je n’utilise que l’eau. Je ne me sers pas de produits moussants et autres décapants soi-disant « enrichis pour peaux sensibles ». Je ne veux pas abîmer l’eau ni non plus esquinter ma peau, surtout celle de mes pieds. Il y a eu «  autour des pieds et de la peau » durant la marche, tout un travail de sécrétion et de protection, et sous prétexte d’ôter la poussière, les fabricants de ces produits là enlèveraient tout ce dont notre système glandulaire et immunitaire a délicatement entouré notre corps. Ah non, jamais ! Je ne veux pas de ces « produits enrichis » qui « appauvrissent ». notre sœur l’eau et nous-mêmes, comme dit St François d’Assise.

 

Je suis bouleversé d’avoir dû arrêter de marcher au moment d’entrer en Macédoine, en raison de la sècheresse. Il n’y avait plus d’herbe sur les talus et dans les fossés pour l’âne Isidore ni non plus pour les animaux des Balkans et il ne pleut toujours pas. J’apprends à dire en langue serbe mon espérance : «  Kisa pada trava raste : l’herbe poussera quand la pluie tombera. » mais je suis peiné de voir qu’en Serbie la montée ou la descente du niveau d’eau dans le Danube dépend de la décision d’ouverture ou de fermeture des vannes de barrages dans les pays d’amont, l’Autriche et l’Allemagne. Ça fait penser à ce qui se passe dans les pays traversés par le Jourdain et l Euphrate… Je marche en manifestant mon  refus d’une guerre de l’eau. L’eau, comme la terre, l’air et le soleil, les quatre éléments sont parties intégrantes et fondamentales du patrimoine commun de notre Humanité. Je marche dans le but de maintenir ce principe vital en solidarité avec les animateurs et les enfants d’associations comme Floriâne à Salins les Bains et Loisirs Populaires à Dole, en union avec tous ceux qui à travers le monde donnent de leur temps, de leur pensée, de leur avoir et de leur être pour tenir à ce que certains ont de gros intérêts à décréter que « c’est impossible ».  «  A cet impossible nous sommes tenus », comme nous l’a appris Marcel Blondeau en acte et en parole, en marchant et chantant : «  Lève-toi car il est temps…car le monde sera ce que tu le feras » (Michel Fugain le chiffon rouge).

 

Et quand le soir et la nuit tombent et que nous n’avons pas encore pu trouver un endroit pour nous mettre sous la protection d’une famille de paysans, de jardiniers ou de personnes avec qui on sent qu’il y a quelque chose de commun,  «  avec quelqu’un qui se rappelle que son ancêtre a été un araméen errant » (  Dt 26, 5). Mais ça y est ! Nous venons d’être rattrapés par une femme et un homme bien décidés à ne pas nous laisser envahir le cœur par la nuit noire qui vient de tomber, ni  non plus le corps par la pluie froide qui commence à entrer dans la peau. Avec seulement les quelques mots qui nous sont offerts, nous comprenons que tout ce qui habitait l’être de Job réside dans le cœur de ces gens d’Algunia : «  Dans notre village jamais étranger ne couche dehors. Au voyageur que tu es notre porte reste ouverte » (Job 31,32).

 

Nous avons été plusieurs fois croisés, rencontrés, rattrapés ainsi sur nos chemins. Heureux un jour d’avoir entendu quelqu’un me faire comprendre : «  J’ai un toit, c’est pour toi ». Plusieurs fois, j’ai savouré l’apparition de quelqu’un alors que je m’enfonçais dans la nuit qui commençait de m’éprouver : «  Mes parents m’envoient vous demander si vous voulez bien venir chez nous…souper avec nous…. ». Une autre fois, je l’ai appris le lendemain, trois personnes sont venues à notre rencontre parce qu’un tout petit enfant a dit : «  Maman, il y a un homme qui est sur la place du village avec son âne…On ne peut pas le laisser comme ça pour cette nuit. »

 

Et au moment où j’écris ces mots de camp-volant, je ne dois pas oublier que si je peux les vivre et les écrire, paradoxalement, c’est grâce à l’accueil fraternel de Nicole et Bracha dans leur maison à Kovilj en SERBIE, et à l’hébergement de l’âne Isidore dans l’étable d’Etno Selo en Macédoine chez Véra et ses fils Goran et Marsam, et aussi par la médiation de la coordination de Jacques et Elisabeth qui établissent le blog internet.

 

Le jour même de Noël 2012, mes sœurs et frère m’offraient un cadeau merveilleux avec la connivence de Jacques et Elisabeth. Ils mettaient sur le blog une photo émouvante : celle de mes parents Suzanne et Marius me tenant l’un et l’autre par la main, debout entre eux deux. C’est au creux de leur amour et de leur tendresse, de l’endroit où j’avais été conçu, qu’ils m’apprenaient à marcher, eux les premiers. Notre maman avait eu la délicatesse d’écrire la date : 27 décembre 1937. J’avais 9 mois. Ils m’élevaient. Ils m’apprenaient à me mettre debout, à marcher, à aller à la rencontre de mes sœurs et frère qui naîtraient et des nombreux amis qui nous seraient donnés.

 

A travers des faits et des moments comme ceux-là, nous sentons et nous continuons de reconnaître que c’est bien vrai que le fait de marcher nous relie à toute l’humanité. Mais, depuis que nous avons reconnu que le marcheur qu’est Jésus est le fils de Dieu, nous découvrons que, par lui, marcher nous relie aussi à Dieu. « Le verbe marcher s’est fait chair » (Jean 1, 14). Voici donc qu’avec lui, par lui et en lui, marcher nous relie à toute l’humanité, à la surface de toute la terre et nous conduit jusque dans le cœur même de Dieu. Nos pieds et nos consciences, nous emmènent là où marcher c’est continuer sans cesse d’aller à la rencontre les uns des autres, où marcher c’est aimer.

 

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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 08:38

Kovilj 30 janvier 2013 

 

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En avant vous qui m’avez  appris à marcher pour la paix ! ( Mt 5, 9)

 

 

Du fait que nous venons de France et cheminons en direction de Bethléem, donc vers l’orient, souvent notre chemin consiste à aller vers l’endroit où le soleil se lève. Cela éclaire bien des choses et aide à chercher, trouver et donner sens à notre marche. C’est important la symbolique.

 

En partant tôt comme ça le matin, je  vois plein de gens qui eux aussi  se sont levés tôt et partent au travail…Ils sont sûrement heureux d’avoir du travail. Nous nous faisons signes, bonjour. Mais je trouve leurs conditions de transports, très souvent, pas respectueuses du tout de leur être de travailleurs. Sûrement qu’ils préfèreraient, dans bien des cas, pouvoir se rendre à leur travail en marchant. Tout ça ne me met pas en paix, ou plutôt me fait prendre conscience qu’il y a encore du chemin à faire pour parvenir à une paix sociale. Souvent sur notre chemin, en raison de l’accoutrement qui est le nôtre, à l’âne et à moi, nous sommes interpellés : « Mais d’où venez-vous donc ? Où allez-vous ? ». C’est important de répondre, car d’autres questions vont surgir de ces morceaux de dialogue balbutiant. Donc la marche s’arrête un instant. L’âne Isidore apprécie car il peut répondre à la fringale qui ne le quitte pas : il a déjà le museau dans une touffe de luzerne. Et grâce à un petit feuillet écrit dans la langue du pays traversé, l’explicitation de l’expression : «  nous marchons pour la paix dans le monde » va pouvoir se faire : «  Nous demandons à nos décideurs politiques, particulièrement avec les membres du MANV (mouvement pour une alternative non-violente), d’arrêter l’armement nucléaire de manière unilatérale. » On nous rétorque : «  Vous ne les laissez donc pas en paix ?! ». Un tel humour demande de prolonger le débat : «  On ferait bien un bout de la marche avec vous ! ». Et nous voilà repartis ensemble ! «  Je tiendrais bien l’âne pendant quelque temps…- Mais bien volontiers ! »; Et la prise de  conscience s’intensifie. « L’armement nucléaire est funeste et fallacieux… » C’est le pape Benoit XVI qui s’engage dans cette affirmation très étayée… Nous demandons aussi à nos évêques de faire chorus et collégialité avec le pape et aussi aux membres du mouvement Pax Christi. Ah, si nous voulions savoir notre force ! Et si tous ensemble nous marchions dans ce sens ».

 

La marche permet, me semble-t-il, de quitter les zones de l’idéalisme. Nous ne nous sommes pas mis à discuter d’idées mais de faits, avec des chiffres à l’appui. Et si nous nous arrêtons durant quelques instants c’est pour étayer et appuyer par exemple cet autre fait : avec l’argent de l’armement placé en des mains sûres, dans des organismes internationaux, nous pouvons arrêter cet autre fléau,  la faim dans le monde.



Et nous voilà reprenant le chemin. C’est agréable d’avoir des interlocuteurs et des gens qui aussi savent écouter. La marche aide et permet ces dialogues fructueux. «  Il faut que nous vous disions les rêves que nous avons faits l’âne et moi ». Et nous voilà en train de raconter comment nos rêves sont devenus réalité, quand au moment de partir en campement avec des ados de Dole pour les monts du Jura, les ânes NENETTE et MONA, MARTIN et PRUNELLE, nous ont été offerts. Nous avons, ce soir-là du 29 juillet 1981, entendu au pied du grand relais de Foncine-le-Haut, ces mots créateurs de liens de la bouche de Jean au nom de toute une équipe d’amis savoyards nous donnant leurs ânes : »vous verrez que les ânes seront tout le long de votre chemin, une véritable médiation. » C’est bien ce qui s’est réalisé depuis 1981. Et qui va se poursuivre.

TV-serbe.JPG

 

Mettons-nous à l’écoute du  rêve exprimé devant la caméra de la TV serbe à Kovilj le mercredi 5 septembre 2012 : « La personne qui m’interviewait, juste avant que je ne reprenne la marche en union avec Baptiste, me demandait : « Et votre âne une fois que vous serez arrivés à Bethléem, qu’allez-vous en faire ? » C’est alors que j’exprimai le rêve qui me venait dans le souffle du vent qui agitait les peupliers et les saules plantés le long du Danube : «  Le mur qui a été érigé voici plusieurs années entre les peuples israélien et palestinien est une erreur et une injustice très graves. Il ne peut pas continuer à tenir. En effet, de chaque côté de ce mur, des pères et mères de famille, des éducateurs et éducatrices entreprennent de le défaire déjà mentalement parce que le désir de leurs enfants le demande. L’âne Isidore sera offert à ces enfants là qui déjà de chaque côté du mur cherchent à jouer ensemble. Dans les couffins de chaque côté du bât de l’âne, les enfants israéliens et palestiniens mettront pierres et gravats qui seront défaits du mur par les mains des parents et dans la liesse populaire, ils conduiront l’âne Isidore et tous les ânes qui ne manqueront pas d’arriver pour construire un pont entre les peuples.

 à suivre

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 08:35

Kovilj 30 janvier 2013

 

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En avant vous qui m’avez  appris à marcher pour la paix ! (Mt 5, 9)

  Vous-artisans-de-paix.jpg

 

Parmi ceux qui m’ont aussi appris à marcher pour la paix, il y a les gens, les premiers qui m’ont appelé à manifester contre l’armement atomique. C’était en 1961. Je revenais d’Algérie où la guerre continuait de creuser des chemins de terreur. Nous y avions été forcés de marcher pour faire la guerre. Et  durant l’année 1960, en plein Sahara, la France faisait éclater la bombe atomique à Reganne pendant qu’à quelques uns nous essayions d’entrer en résistance par rapport à l’exécution du plan Challes qui consistait à traquer sur les pistes au fond des oueds et sur le flanc des Djebels les membres de l’ALN. En même temps nous avions l’ordre d’expulser  de leurs mechtas de leurs jardins et de leurs oliveraies et donc de leurs cultures vivrières, femmes, enfants et vieillards et de les faire marcher en les poussant comme de vulgaires troupeaux afin de les enfermer et parquer dans des « camps dits de regroupement ». Leurs pistes de toute beauté et leurs sentiers de vie devenaient tout à coup chemins d’exil, d’enfer-mement et de mort. Et nous en étions complices. Mais déjà sur ces sentiers de Kabylie, des Aurès ou de l’Ouarsenis, grâce à des amis « résistants », je pressentais qu’il pouvait en être autrement.

 

Il y avait des choses qui dépendaient de nous, de la manière dont nous osions faire objection.  Ami Jésus ! tu nous faisais comprendre que «  dans ces trains d’enfer où tu étais descendu nous rejoindre », si « il nous avait été dit œil pour œil dent pour dent, tu haïras ton ennemi (Mat 5, 38-43) ou encore «  il faut tous les tuer parce que ces hommes sont nos ennemis », en te fréquentant, tu nous appelais à une toute autre attitude : «  Et bien moi, je vous dis : » Aimez vos ennemis » (Mt 5, 44). Votre interpellation à manifester contre l’armement atomique, Maurice, Georges, Pierre, René, Claude, Pierre, Jacques, Michel, Hubert, Claude, Marcel, Guy, Alain, Hélène et combien d’autres… convergeait avec ce qui avait commencé à naître en mon âme et conscience sur les pistes des djebels algériens. Ça correspondait avec ce que nous avaient transmis «  Mathieu, Luc et les deux autres » de ce qu’ils avaient «  vu et entendu du verbe de vie » lorsqu’avec lui «  ils gravissaient la montagne,  pour y entendre le fameux Sermon ».1° Jean, 1, 3. et Mat 5, 6, 7). Il me revient aussi, Gaby Maire, tes appels à crier sur les toits qu’il nous fallait arrêter de fabriquer et trafiquer les mirages avec le Brésil.. C’était en 1967. Les marches que tu faisais et que tu suscitais pour la paix allaient te conduire à partir au Brésil, épouser la condition des petits et des pauvres et faire «  le choix d’une mort qui conduit à la vie, plutôt qu’une vie qui conduit à la mort ». Tu y seras assassiné le 23 décembre 1989.

 

Tu es de ceux qui m’ont beaucoup appris à marcher pour la paix. C’est depuis ton village natal, Port Lesney, réalisant à cet endroit mon premier campement d’enfant avec toi et une vingtaine de nos camarades et amis du Petit séminaire de Vaux, en direction du Mont Poupet, que je commençai à découvrir que faire la paix en soi et en direction des autres exigeait un certain « déplacement », un surgissement de l’ « illusion d’avoir » en direction du « bien être commun ».

 

Quelqu’un, Jean-Marie Muller va lui aussi beaucoup nous apprendre à marcher pour la paix dans le sillage  de Gandhi, Martin Luther King, Tolstoï et de beaucoup d’autres et parmi eux Jésus.

 

Jean-Marie saura, à partir d’événements qu’il vit, que nous vivons et dont nous sommes témoins et artisans, nous présenter et nous donner en nourriture « les graines de possible » qu’il aura ramassées dans un livre qui va marquer beaucoup d’entre nous : « L’Evangile de la Non-Violence ». Cela va susciter entre autres dans le Jura tout un collectif d’amis  qui tiendront et tiennent encore aujourd’hui à poursuivre ce qu’ils ont commencé en vue d’une paix effective. Combien de marches et démarches en vue d’arrêter les va-t-en- guerre que nous sommes, sont nées au lieu dit «  Le Martinet » entre Vaux et Poligny, chez Jean-Paul et Liliane Girod et leurs enfants. J’aimais, depuis Dole, venir souvent me munir de ce qui alimente et fait tenir, dans une recherche de solution de conflits de manière non-violente. Il faudrait bien que quelqu’un de ce collectif se saisisse d’un crayon et d’un cahier et ramasse, pendant qu’il est temps, ces semences d’action non-violente, ces actes et ces faits constituant notre histoire. «  Ramasser afin que rien ne se perde » (Jean 6, 12). Qu’en pensez-vous Claude et Henryelle, Gilberte, Etiennette, et Anne ? Ça sera nous aider à continuer à marcher pour la paix. C’est dans des groupes comme ceux-là qu’en 1974, notre ami JM Muller appellera des personnes comme Jean-Paul Girod, pour créer le MANV  (Mouvement pour une alternative Non-Violente). Lorsque l’Eglise de Jésus ne se laisse pas réduire à être une boutique mais se met à l’écoute de «  la visée du petit » (PS 13, 6). S’exprimant dans ce qu’on appelle les Mouvements d’action catholique tels que la JOC, l’ACO, le MRJC, le CMR, l’ACE, où l’on est jamais trop petits pour le dire aux grands, les services tels que la PPH (Pastorale des Personnes Handicapées)… alors les petits et les pauvres, ceux à la droite desquels Dieu lui-même se place (Ps 108, 31)  deviennent nos « référents pour la marche du monde, comme nous l’a fait découvrir Joseph Wrezinski dans le mouvement ATD Quart Monde. Ils ont beaucoup été mes maîtres d’apprentissage à marcher pour la paix, celles et  ceux qui, par leurs réunions et rédaction de tracts, jusque tard le soir et déjà très tôt le matin, organisaient marches et manifestations pour enrayer le chômage et le licenciement de camarades à Dole et à Lons et quand, avec Marcel Blondeau nous « allions à Lip » à Besançon…. Ou que les Lip venaient à nous à Foucherans !. C’est les marches et démarches de tous ces hommes et femmes, de tous ces jeunes en JOC et ACE, MRJC, les marcheurs pour l’égalité des droits avec Christian Delorme, le 9 novembre 1983… C’est tout ce souffle de paix sociale qui animait ces gens qui nous a formés et poussés à tricoter des liens avec les éprouvés et les réprouvés, les sans toit, ni loi, ni droit… Nous sommes ce que nous sommes les uns grâce aux autres. Il me vient aussi au coeur la démarche d’Alexis, de Jean-Marc et Marie-Louise, de Bernard, de Jacques, Elisabeth et Rachel et combien d’autres, marchant sur les chemins de Compostelle en quête du sens de la vie, la leur et celle de toute notre humanité. Je pense bien sûr aussi à tous les participants à cette démarche originale qu’est le Cercle de Silence et à tous les adhérents de l’association Siloé où la lutte de chaque jour peut bien être assimilée à une marche quotidienne. Je sens un nombre impressionnant d’amis qui effectivement, parfois avec leurs pieds et certainement avec leur tête, leur cœur et leur conscience se mettent à marcher avec nous, l’âne et moi. Tous les mots, les lettres et messages sur le blog, dessins peintures, articles de journaux, photos, interview radio ou télévisées qui me parviennent et auxquelles j’essaie de répondre, nous signifiant que cette marche pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral sont le fait de nous tous. Je me sens tout petit et heureux, relié à ce grand nombre d’hommes et femmes de bonne volonté, d’enfants avec leurs parents, leurs instituteurs et catéchistes. Et particulièrement en Juillet-Août de l’année 2012 lorsque des amis m’ont fait savoir au moment du douloureux anniversaire de l’éclatement de la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945 et sur Nagasaki le 9 août 1945 qu’ils faisaient avec Antoinette Gillet, un jeûne afin  qu’on ne refasse plus jamais ça à notre Humanité. Nos manifestations diverses allaient dans le même sens. Et il est très certain qu’au moment où  nous repartirons en direction de Bethléem, le 23 mars 2013, une fois que les cigognes seront de retour, que l’herbe aura repoussé en Macédoine, un appel à marcher, jeûner, écrire, peindre, afficher, chanter sera exprimé pour signifier que nous marchons dans le sens évolutif de l’Histoire.

 

 à suivre

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 08:23

Kovilj 30 janvier 2013

 

En avant vous qui m’avez  appris à marcher pour la paix ! ( Mt 5, 9)

 

 

Marcher pour la paix demande de faire travailler ses pieds et sa conscience. C’est pourquoi il me semble que de m’être mis à marcher pour la paix, ça prend l’homme des pieds à la tête et ça le relie à l’Humanité entière ainsi qu’à la Terre…. et avec qui donc encore ?

 

 

Chaque jour, je prends soin de mes pieds. D’ailleurs je le fais depuis longtemps, bien avant que de m’être mis en route pour Bethléem. Théodore Monnod écrit dans le livre «  Tais-toi et marche » qu’il faudrait, avant d’entreprendre une grande marche «  en réalité se préparer des mois à l’avance à marcher pieds nus et dans des sandales ».

 

pieds et sabots

 

C’est en raison d’un appel que je me suis mis en marche pour la paix. En conscience du drame que court notre Humanité nous ne pouvons pas demeurer dans la sédentarisation. Ce serait risquer la sédimentation et tomber dans l’emprisonnement des fossiles. Dieu lui-même, par la bouche du prophète Nathan, ne nous dit-il pas que pour continuer à susciter notre libération depuis notre sortie de la terre d’esclavage et donc à nous donner la paix, il a fait le choix «  de ne jamais habiter de maison mais d’être camp -volant sous une tente et un abri afin de voyager avec vous et d’être toujours avec vous » ( Ps 14 , 2ème Sam 7, 6 ,7 et Ps 14, 1). Et c’est de ce Père là que Jésus lui-même tiendra, quand il dira «  les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids ; le Fils de l’Homme, Lui, n’a pas où reposer la tête (Mt 8, 20) .

 

 

Marcher demande de bien préparer mes pieds certes, mais aussi de déboucher mes oreilles afin que résonnent au fond de ma conscience les appels des vivants. C’est ce qui se passe au profond de moi qui me donne motif et force de me lever tôt le matin, de partir à l’heure de l’Angélus quand ça sonne au clocher du village ou de la ville, que « le verbe est sorti, s’est mis en marche et frappe à la porte de l’Humanité. » (Ps 18 ; Ap 3, 20). Mais le fait de me mettre à marcher va faire activer ma conscience. Il y a une merveilleuse interférence entre les deux.

 

En partant de bonne heure, j’entends et je vois des choses que je ne verrais pas si je tardais à me lever. Je vois et je goûte le bonheur de sortir de mon sac de couchage et de ma tente, de me mettre debout et de me laver, et après avoir bâté  l’âne Isidore, de commencer à marcher.

 

 

Et qu’est-ce que je vois et comprends ? Que beaucoup à travers le monde, prochains et lointains, ne peuvent pas ou ne peuvent plus ou presque plus accomplir ces gestes de se lever et de se laver et de marcher. Je pense à vous, Michel, Joseph, Mickael, Jean-Claude, Elia, Frédéric, Louis, Irène, Françoise, Nicolas, Léa, Jacques, Marie Jeanne, Bernard, Madeleine, Beatrice, Jean-Claude, Yvon, Bruno, Nicolas, Sophie, Laurent, Jean-Marc… Alors, j’accomplis ces gestes en pensant à vous. Je suis à la fois heureux de réaliser ces actes et en même temps je suis dans la peine parce que vous, et combien d’autres personnes ne pouvez plus ou pas les accomplir. Alors, je continue de marcher avec vous, pour vous et pour moi.

 

Il se crée une correspondance entre nous ; la Paix se fait entre nous et en nous. Marcher pour la Paix, ça commence par des faits comme ceux-là, me semble-t-il. Et des fois, quand je viens de vivre une démarche de pardon, de le recevoir ou de le donner, je pense à ceux qui rament pour avancer dans la direction du pardon. Tiens, en ce moment, marchant tôt le matin, j’essaie de ne pas m’éloigner de ceux et de celles qui pensent et disent que pour ramener la paix au Mali, il faut « tuer tous les terroristes et fondamentalistes ». Pendant que je marche  je m’inquiète  d’un chemin et d’une attitude non violente ni agressive pour ne pas laisser dire ça, tout en cherchant à émettre une opinion pour solutionner le conflit de manière constructive.

 

 

Je dois aussi, durant ce voyage, veiller aux sabots et aux pieds de l’âne. Je suis émerveillé devant le doigté et la dextérité des maréchaux ferrants que l’âne et moi nous avons trouvés  depuis que nous avons commencé de nous mettre en marche pour la paix : Maurice SUTY, Dany PUJOL, Guy et Antoine COQUET, François JACQUEMARD, Michel et Marc RACINE (en faisant mémoire de Pierre LIEVAUX, Clément et Berbert CHAUVIN, Damien et son jeune apprenti à Salins les Bains en France, Marion et Stéphan à  Pichelsdorf en Autriche, Zoltan, Istvan et Lasslö à Najybaracka en Hongrie. Mon estime va aussi aux vétérinaires et palefreniers « servisants », Jean Louis et Pascal à Salins et tout le long de notre chemin, Stéphane et Valérie à Montrevel,  à Etouvans chez Jean-Marie, György chez Katalin à Tata en Hongrie, puis à Kovils, à Jagodina en Serbie, et maintenant à Etno-Selo en Macédoine. Ils ont su prendre soin notamment des pattes de l’âne afin qu’il soit bien dans ses sabots. C’est que, dans la marche que nous accomplissons, non seulement l’âne est porteur des principales affaires qui vont nous aider à tisser des liens de paix avec les gens rencontrés, mais il est médiateur entre la Terre sur laquelle nous emboîtons son pas et les hommes qui l’habitent, qui vont nous accueillir dans l’immédiat ou à côté de qui nous allons passer sans avoir pu nous entrevoir.

 

C’est merveilleux de voir tout le monde qui se met en marche, qui fait une démarche de paix quand un homme se met en route. Mais si je me suis mis en chemin vers Bethléem, c’est grâce à une plénitude de gens qui se sont mis en marche bien avant moi. Je suis marqué par Anne Vercors, quittant tous les siens dans la pièce de Paul Claudel «  L’annonce faite à Marie ». Il veut aller se loger dans le trou où a été plantée la croix du rédempteur, en ressortir et en revenir afin de ne pas laisser le monde comme il l’avait quitté. Je pense à Geneviève qui a écrit à son retour de Jérusalem « Au nom de mon fils ». Il me vient bien sûr les prénoms de Patrick e t Bénédicte et de leurs enfants Jean et Violaine de Dole, et aussi de tous ceux qui peut-être n’ont pas écrit ni pris de photo mais dont le nom est écrit dans la paume des mains et dans le cœur de ce grand marcheur qu’est le Galiléen. Celui-là qui a fait la démarche de descendre du ciel où les hommes l’avaient logé « Très Haut », qui a « déchiré le ciel » (Mc 1, 10), et que ses parents vont « mettre bas », dans ce que les renards ont : un  terrier, une grotte, mais que lui n’a pas. C’est à travers tous ces faits que ça va pouvoir être sur » la terre comme au ciel » (Mt 8, 20 ; 6, 10).

Suite demain

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 13:05

" L'ARMEMENT NUCLEAIRE EST FUNESTE ET FALLACIEUX " Benoit XVI, 1er janvier 2006

 

Cher Benoit, notre Pape et ami,

Parti le 25 mars 2012 de mon Jura natal en France à destination de Bethléem... dans le but de " la paix et du désarmement nucléaire, de manière unilatérale", au pas de mon âne Isidore... je pense souvent à ce texte.

Je me réfère en union avec Jean Marie Muller et nos amis du M.A.N.V.(mouvement pour une alternative non violente) à ce que vous avez exprimé le 1er janvier 2006 : que pour bâtir et inventer la paix, il est fondamental de nous défaire et démunir de l'armement nucléaire car celui-ci est " funeste et fallacieux".

En traversant la ville de Regensbourg en Allemagne, les 4 et 5 juin 2012, je me suis arrêté et suis allé saluer votre frère Georg qui m'a fraternellement accueilli chez lui, dans sa maison. Je vous avais alors écrit une lettre (remise à votre frère afin qu'elle vous parvienne). Je tenais à vous remercier pour la force humble et non violente que vous avez donné à cette démarche...Vous nous accompagnez ainsi dans notre marche dont le but est de demander à la France de se démunir de l'arme nucléaire de manière unilatérale.

En parlant avec votre frère et avec beaucoup d'allemands ... je les ai remerciés de nous avoir donné comme Pape : un Frère qui travaille par son humble audace à nous faire avancer dans l'esprit de non-violence de l’Evangile. C'est en effet, dans le " sermon sur la montagne" de Jésus (Mt.5,6 et 7) que Tolstoï , Gandhi et Martin Luther King sont venus puiser les ressources afin d' alimenter leurs pensées et leurs engagements au service de la Paix par le désarmement. Ils nous appellent en union avec vous à faire de même.

Aujourd'hui, je vous écris cette autre lettre (que vous lirez, j'en suis confiant) au milieu de milliers d'autres... je vous félicite de vous démunir de votre charge et pouvoir de Pape afin de faire de cette fonction un Service. En agissant ainsi, vous faites confiance à votre successeur et au collège qui agira avec lui pour débloquer les verrous qui empêchent d'aller de l'avant ... ainsi, vous suscitez des espaces libérants et reliants pour toute notre humanité. L'un de vos prédécesseurs a dit que" le Pape est le serviteur des serviteurs de Dieu "servus servorum Dei".

Félicitations à vous, cher Benoit, de quitter le pouvoir afin qu'il devienne un service ...

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Mais, ne quittez pas le souffle prophétique qui vous habite ! Gardez-le ! Continuez à nous aider à demander au pays fabricateurs d'armement qu'ils arrêtent ce commerce criminel et tout particulièrement l'armement nucléaire ! Nous le demandons à la France de manière unilatérale dans les mouvements et actions non violentes dans lesquelles nous nous engageons.

Nous pensons très judicieusement que c'est ainsi que, remontant en amont ... nous pouvons désamorcer les terrorismes. Il y a là une stratégie de la défense d'action non violente. Il est urgent que chaque Etat se dote d'une telle recherche

Je voudrais encore partager avec vous, dans cette lettre, une espérance. Je me préparais à devenir prêtre dans les années 1962-1965 à Lons le Saunier, dans le Jura, lorsque le concile Vatican II se réalisait. Déjà les Papes Jean XXIII et Paul VI , "à l'écoute des joies et des espérances des peuples de la terre entière" avaient suscité, reconnu et promu le fait de l'exercice du pouvoir dans un souffle collégial de service entre tous les évêques, les cardinaux et le Pape.

Alors voici mon souhait et mon espérance : Que chaque évêque de France se laisse interpeller par l'humble audace de s'engager avec tous ses confrères et demande collégialement : l'arrêt de l'armement nucléaire en France de manière unilatérale ; ainsi : ils rendront caduque la déclaration des évêques et cardinaux de France du 8 novembre 1983, hélas ! toujours en vigueur et justifiant l'existence de la force de frappe nucléaire française.

Nous sommes bien conscients que ce que vous demandez, cher Benoit... est le désarmement mondial ; mais nous avons la conviction que la contribution des citoyens et des églises locales que nous sommes nous demande de nous désarmer nous-même.

Je vous souhaite une bonne santé afin qu'en laissant à un autre le soin d'être Pape, vous puissiez cependant continuer votre engagement de prophète. Croyez à mes sentiments de respect, de fraternité et de reconnaissance... tout pétri de prières confiantes en Celui qui est prince de la paix : Jésus, notre ami et notre Dieu.

 

(Lettre transcrite par Nicole et envoyée par mail) 

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 22:04

Nous vous avons parlé ICI de ce projet de marcher pour la paix, une façon de faire un pas avec Lulu, de donner des ailes à ses sandales...

 

Un rassemblement pourrait avoir lieu à Arc-et-Senans la samedi 23 mars à 15h. Chacun choisit son point de départ et son parcours en fonction de ses possibilités. On peut marcher seul ou en groupe, en motivant son réseau de connaissances. Merci de prendre quelques minutes pour répondre à ces petits sondages... 

 

La participation 

 

 

L'organisation, l'animation...
Si vous avez des idées d'animation ou des compétences pour l'organisation, merci d'envoyer un mail à lulu.converset@yahoo.fr ou  de laisser un commentaire sous cet article. 
 

 

 
    Vous êtes prêts à marcher aussi mais vers un autre lieu qu'Arc-et-Senans...
Précisez en commentaire le lieu !
Dans un prochain article nous donnerons ces informations pour fédérer toutes ces manifestations. 
 

 

Merci ! Lulu compte sur nous tous ! 
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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 19:28
KOVILJ en SERBIE le 1er Janvier 2013
 
« Dieu habiterait-il vraiment avec les hommes sur la terre ?  » (2 Chron 6,18)
 
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Nous serions bien restés encore de longs moments ensemble, le vent et moi à causer ainsi. Il me raconte : « Tu sais que j’ai appris avec émotion qu’au mois d’août des français avaient fait une grève de la faim et qu’ils avaient jeûné pour demander au gouvernement de notre pays d’arrêter l’armement nucléaire de manière unilatérale. Dis-toi bien que ce genre d’initiatives de membres très engagés du Mouvement pour l’Alternative Non Violente est à semer ‘’ à tous vents ‘’… ». Je me mis à sourire. Le vent me demanda pourquoi je souriais ainsi. Je lui appris que dans les environs de SALINS LES BAINS, dans le JURA, il est une ferme qui porte ce merveilleux nom de ‘’TOUSVENTS ‘’. C’est EMILE BARBIER et son fils LAURENT qui l’habitent. Le vent se mit à sourire à son tour lorsque je lui racontai qu’avec les enfants et les jeunes de l’association FLORIÂNE avec AMELIE et CHRISTOPHE, GENEVIEVE et NICOLAS, FRANÇOIS, ARMELLE et JEAN-FRANÇOIS, BATILDE, RACHEL, HADRIEN, NICOLAS, JULIEN et combien d’autres ou encore avec ceux  du centre de loisirs avec HELENE ou encore les ados de l’Institut Régional de CROTENAY avec VINCENT et ANTHONY, nous passions par ‘’TOUSVENTS ‘’ afin de grimper au MONT POUPET, aux pas des ânes RAMEAUX, LOLITA et ISIDORE. Un jour qu’EMILE nous avait vus et entendus arriver de loin il dit, pendant que son fils nous servait à boire une bonne eau fraîche : « Mais de quoi discutiez-vous donc en chemin ? Le vent portait vos voix jusque vers moi !... » Nous avions un petit peu baissé la tête puis fini par raconter à EMILE que si nos voix s’étaient emportées c’est parce que nous avions beaucoup de mal à nous laisser la place les uns aux autres pour tenir les ânes ou nous jucher sur leur dos. C’était difficile de nous défaire de nos agressivités et des risques qu’elles déferlent en violences et en coups de poing. C’est alors que du visage d’EMILE, qui ressemblait fort à celui de FRANÇOIS d’ASSISE dans la chapelle de DOURNON, il se mit à ruisseler des paroles pacifiantes. Les enfants, les jeunes animatrices et animateurs et moi, nous buvions ses paroles comme l’eau que tout à l’heure son fils LAURENT nous servait : « Vous savez les enfants, le monde sera ce que vous le ferez… Plus vous ferez de la place aux autres, plus vous trouverez la vôtre… ». Lorsque nous avions continué notre chemin en direction de SAIZENAY, j’avais raconté aux enfants et aux jeunes que ce que nous venions de vivre avec EMILE et son fils ressemblait beaucoup à ce qui un jour s’était passé entre Jésus et ses disciples alors qu’ils traversaient un coin de  GALILEE aussi beau que ‘’TOUSVENTS ‘’. Comme EMILE nous avait demandé tout à l’heure « de quoi nous discutions en chemin », Jésus avait posé la même question à ses disciples. Et eux s’étaient laissés interpeller par le Christ à se faire tout petits, à se démunir de leurs prérogatives afin de susciter un monde où « l’amour sera roi », où les pauvres seront les premiers servis. (Mc 9,33 ; Mt 18,1-4)
 
Tout en me promettant qu’un jour il viendrait faire un tour aux abords de la ferme D’EMILE tellement cette histoire de ‘’TOUSVENTS ‘’ le charmait et finalement l’attirait, le vent me confiait qu’il avait pressenti que c’était en solidarité avec le M.A.N.V. que nous réalisions notre marche en direction de BETHLEEM, l’âne Isidore et moi, et que ces initiatives avaient germé et poussé dans des lieux et moments comme ceux de ‘’TOUSVENTS ‘’. « Vous faites acte de ‘’justice redistributive ‘’, ajouta-t-il encore, en exigeant que cet argent que l’on investit dans l’armement nucléaire soit pulsé pour arrêter cet autre fléau : le fait que des enfants meurent de faim. Je trouve très beau que grâce à l’accueil des gens de ces villes et villages que vous traversez, vous ayez pu échafauder le rêve de KOVILJ et celui d’ISIDORE dans le zoo de JAGODINA. »
 
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Nous avons grand mal de nous quitter. Il me dit : « il faut quand même que je m’en aille, je vais te laisser pour aller colporter en ce premier jour de l’année tout le long du DANUBE cet appel à faire germer et pousser les graines de possible ensemencées ‘’aux jointures ‘’, là où des gens travaillés par une humble audace se disent « qu’à l’impossible nous sommes tenus ». Et de plus, ajouta-t-il en me soufflant au revoir, vous arrêtez d’être pris pour les rois des imbéciles, quand vous vous engagez de la sorte ! ». Je n’en revenais pas de ce que cet élément de la nature nous soufflait, si nous prenions le temps de l’écouter.
 
Le vent venait de se faufiler dans un univers de saules, de peupliers et de roseaux en direction du havre de paix de MILE et PAÏA. Je me dépêchai de venir continuer la lecture du livre des Chroniques comme il me l’avait recommandé. Quelle ne fut pas ma surprise d’y trouver ces mots : « tu leur indiqueras la voie qu’ils doivent suivre », les mêmes mots que le livre d’Edgar MORIN : La VOIE. Et après tout cela, ces autres mots : « alors la terre sera arrosée de pluie » (2 Chron 6,27)
 
Je comprenais un petit peu mieux que nos comportements et notre action ne conditionnent pas Dieu pour qu’il habite la terre ou la déserte, mais en même temps je saisissais un petit peu plus que nous ne sommes rien de trop, ni de lui ni de nous, pour que la terre puisse continuer à être habitée par les hommes, à condition toutefois que nous emmêlions nos projets, nos ‘’voies ‘’ et nos manières de les réaliser, lui et nous, et que « comme lui nous commencions par faire place d’abord à ceux qui n’ont pas encore trouvé la leur », parole fondatrice du Père JOSEPH et Geneviève ANTONIOZ DE GAULLE au sein du mouvement ATD Quart Monde.
 
P.S. Il est à noter aussi que « les premiers chrétiens » vivant à ANTIOCHE, JERUSALEM, DAMAS… avaient donné ce nom de « LA VOIE » à leur manière de vivre leurs relations de JUSTICE et d’AMOUR en se référant à Jésus-Christ. Sûrement qu’en y revenant, ça nous ferait aller de l’avant ! (Ac 9,2 ; Ac 11,26)
 
P.S. de l’administrateur : Rappel d’un projet de marche pour la paix ICI….
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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 22:08

KOVILJ en SERBIE le 1er Janvier 2013

 

 

« Dieu habiterait-il vraiment avec les hommes sur la terre ?  » (2 Chron 6,18)

 

 

Une fois encore la joie m’habite de pouvoir me lever en ce matin du jour de l’an 2013. Et voici qu’en sortant de la maison où BRACHA et NICOLE m’accueillent si fraternellement, un souffle fragile vient me caresser le visage. C’est celui du vent, de « Frère Vent », comme aime le nommer FRANÇOIS D’ASSISE. Je sens que le vent a quelque chose à me dire en ce tout début d’année. Il voudrait lui aussi me souhaiter la bonne année, et que je la lui souhaite, comme nous venons de le faire avec NICOLE et BRACHA. Je l’entends qui me dit : « Surtout ne fais pas de bruit… écoute… écoute, viens marcher dans mon souffle que je te parle ».

 

promenade-copie-1.jpg 

 

Alors je tends mes oreilles et mes yeux et mon être tout contre lui, le vent. Je l’entends qui me dit : « Vous êtes plusieurs parmi les hommes à sembler demander à Dieu de vous apporter la pluie par mon intermédiaire, afin que toute la région des BALKANS sorte de la sécheresse. Je le voudrais bien. Mais il faut que vous les humains vous arrêtiez de m’affubler de tous les morceaux de plastique que vous jetez et laissez tomber sur le ventre de la terre. Je t’ai entendu tout à l’heure, à l’aurore de cette nouvelle année lorsque retentissait l’Angélus, dire à Dieu avec le Psalmiste : « Fais monter du bout de la Terre, Produis avec les éclairs : la pluie ; Tire le vent de tes trésors ». (Ps 134,7)

 

 

Je suis touché que dans vos prières vous reconnaissiez dans les mains de qui je suis blotti. Mais il faut que vous entendiez aussi que je n’en peux plus. Vous me cassez les ailes. Je ne sais plus dans quel sens aller. Ce ne sont plus seulement vos routes, mais aussi vos chemins  et vos sentiers qui se dégradent. A tel point que si j’arrive, je l’espère, à traverser les obstacles que vous placez en travers de mon parcours, lorsque je recommencerai à vous apporter la pluie, je crois que celle-ci aura du mal à faire ‘’ trésir ‘’ et pousser l’herbe verte tant recherchée par ton âne et par tous les animaux de la VOÏVODINE et de la MACEDOINE. En effet, y aurait-il sur les talus et dans les fossés une place pour la pousse de l’herbe au milieu de tous ces détritus ? »

 

 

Je marchais en bordure d’un bras du DANUBE, tout doucement, afin de ne rien perdre de ce que me disait le vent. Il continuait en me demandant : « Je ne sais pas comment tu as fait dans ta prière pour aller dans le livre des CHRONIQUES de la BIBLE chercher et trouver cette question : « Dieu habiterait-il vraiment avec les hommes sur la Terre ? » (2 Chron 6,18). Tu as trouvé dans ce livre là une sacrée question. Tu constates qu’elle ne date pas d’aujourd’hui. Mais j’ai bien remarqué comment ça te secouait. Tu t’es dépêché d’aller chercher un appui pour la traversée de tes incertitudes et inquiétudes. Et je t’ai entendu exprimer le troisième couplet de la chanson de l’Angélus très distinctement… Tu l’as mis en musique : « Le verbe s’est fait chair. Il a habité parmi nous… Et Dieu s’est fait petit enfant. La vierge lui donna son corps. Il connut toute notre vie, nos simples joies et notre mort… ». J’ai beaucoup aimé te voir recourir aussi à ce que tu avais écrit dans ton cahier le matin de Noël, 25 décembre, lorsque tu entendis BRACHA te dire en langue serbe pour te saluer : « CHRISTOS SE RODI… » « Le Fils de Dieu, le Christ est né… ». Et BRACHA t’avait invité à apprendre à répondre en serbe : « VA ISTINA SE RODI. » « C’est vrai ! Il est né. »

 

 

La proximité du vent me touchait. Au fur et à mesure que je continuais de marcher le long du DANUBE, le vent sentait qu’il pouvait tarauder ma vision du monde en ma foi. C’est alors que je l’entendis me dire : « Non seulement les fruits et légumes que vous produisez de manière industrielle n’ont plus leur goût natif et d’origine, mais vous transmettez à vos enfants des saveurs et des couleurs falsifiées. Comment voulez-vous qu’ils s’y reconnaissent avec tous vos coca-colas et vos boissons soi-disant aromatisées pour faire oublier en fait la connaissance qu’elles sont alcoolisées ?! Vous contribuez à faire perdre le bonheur du goût. Même à moi le vent ça me dégoûte. Même que le corps de vos enfants en devient déformé. »

 

 

Je comprenais que nous ne serions peut-être pas près de revoir la pluie… parce que justement nous n’étions pas prêts à la recevoir… Je continuais à marcher sur le bord de la digue du fleuve. Et le vent, doucement, afin non pas de nous mettre en situation ‘’ d’accusés ‘’, mais en nous interpellant afin que nous nous laissions transformer dans nos attitudes et nos habitudes au seuil de cette nouvelle année, continuait à me causer. Il disait avec le chroniqueur : « Quand le ciel sera fermé et qu’il n’y aura pas de pluie, s’ils prient en se repentant… » (2 Chron 6,26). Je comprenais un petit peu mieux « qu’il ne suffisait pas de prier ». Ça me rappelait un film que j’avais vu à la M.J.C. de Dole il y a plus de 20 ans, retraçant l’histoire d’une communauté d’hommes et de femmes très engagés en Amérique Latine avec des jésuites, des gens qui prenaient conscience que pour transformer la condition humaine, certes Dieu est à l’œuvre avec nous les humains… Prier en reconnaissant sa présence mystérieuse est fondamental… Mais il n’en est pas moins essentiel que nous descendions jusqu’au fond des structures de nos sociétés en faisant en sorte que chacun de nous y trouve sa place et que nous remontions en amont des faits, pour en connaître les causes, et non seulement y remédier, mais en transformer la donne.

 

 

Je venais de trouver confirmation dans le livre d’Edgar MORIN que m’avait offert Christophe, de ce qui m’avait éclaboussé au visage et sous la plante des pieds tout au long de cette première partie de mon voyage dès que l’âne Isidore et moi nous traversions une plaine ou abordions un rivage du Danube aux terres noires, faciles et fructueuses à ensemencer. Mais qui les accaparait ? A qui en revenait le fruit ? Aux risques de quel ‘’ abîmement ‘’ ?

 

 

Ce que le vent s’évertuait à me faire comprendre pour que nous devenions les auteurs de cette bonne année que nous étions en train de nous souhaiter, voilà que j’en trouvais traces dans le livre d’Edgar MORIN: « La crise des campagnes est une crise de désertification provoquée non seulement par l’importante concentration urbaine, mais aussi par l’extension des monocultures industrialisées, livrées aux pesticides, privées de vie animale ainsi que par la dimension concentrationnaire de l’élevage industrialisé, producteur de nourritures dégradées par les hormones et les antibiotiques. » (La VOIE p. 32)

 

E

t voilà que malicieusement le vent qui paradoxalement retient tout ce qu’il sème, me dit : « Lorsque tu seras rentré de notre promenade le long du Danube à l’aurore de cette première moitié de l’année, tu vas sans doute ramasser sur ton cahier ce que j’ai cherché à insuffler et ensemencer en toi… Tu regarderas bien la suite de ce qui est écrit dans le deuxième livre des Chroniques… Je te laisse découvrir toute la correspondance qui continue de chercher à s’étoffer entre les aspirations qui sont ‘’ cachées depuis le commencement du monde ‘’ au cœur de chaque être et qui le pousse à prendre des initiatives pour amarrer sa destinée à celle des autres, à oser commencer une résistance à la violence institutionnalisée, à se réjouir de la réussite de quelque chose qui a commencé grâce à d’autres que nous, et y adhérer… à chercher à maintenir ou à susciter un état de droit… Je te suggérerais bien quelque chose : sans t’arrêter de prier Dieu, si tu te mettais aussi à prier l’Homme... ! »

Suite demain

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Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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