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11 juillet 2013 4 11 /07 /juillet /2013 07:00

De retour auprès du berceau qui m’a fait naître

Le 3 juillet 2013

 

 

Pendant longtemps j’ai cru et dit qu’il n’y avait pas d’enfer. Mais si l’enfer est la situation conséquente à nos attitudes et actes de violence et de guerre, il nous faut bien reconnaître qu’il y a un enfer, et même dire qu’il ressemble à l’hydre : il a de multiples faces, et il essaye de se cacher en de nombreux endroits à l’échelle planétaire. Il y en a partout.

 

Mais probablement que, quand je disais qu’il n’y avait pas d’enfer, je voulais aussi affirmer, et je continue de le faire, que Notre Père a projet et volonté de ne laisser aucun de ses enfants que nous sommes, les tortionnaires et les torturés, s’enfermer dans des impasses asphyxiantes, y être enfoncés et y croupir pour toujours. Il a hâte que nous nous en sortions. Il parait qu’il y a des changements à ces situations, même quand nous avons l’impression que rien n’avance et que tout va se briser et se casser.

 

C’est pourquoi Jésus est descendu aux enfers, comme nous l’affirmons humblement dans notre action liturgique. C’est afin de se joindre à nous, de faire point de jonction avec notre humanité abîmée, pour que nous nous en sortions les uns grâce aux autres selon son souffle de ressuscité.

 

Check-point.jpg

 

Je croyais ultime et dernière l’étape de mon voyage qui a consisté, guidé par Elisabeth ALLIMAN, une amie, à entrer dans BETHLEEM le lundi 17 juin 2013 dans la ville par le check-point. Démarche humiliante surtout pour celles et ceux qui sont obligés chaque jour de passer par là aller et retour, afin de se rendre à leur travail et d’en revenir quand ils ont la chance d’en avoir quelques parcelles.

 

Porte-de-l-humlitite-3.jpg

 

Je croyais que « j’accomplissais » mon voyage au moment où j’abaissais mon dos pour entrer par la petite porte dans l’église de la mangeoire. Je pensais à cet instant-là vous porter tous dans mon cœur. En fait, à ce moment-là, j’étais tenu par la main de Jacques LAMY et des membres de sa famille. Ils vous représentaient. Ce n’était plus moi qui vous portais. Une fois encore, c’est vous qui me portiez dans vos bras. Je comprenais un petit peu mieux la parole de l’apôtre Paul aux Philippiens (2, 3) : N’accordez rien à l’esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi. » Afin de recevoir des autres « l’essentiel qui est invisible pour les yeux », abaissez-vous en leur présence. C’est ce que j’ai un peu mieux vu et compris. C’est ce dont j’ai un peu plus pris conscience.

 

C’est alors qu’il m’est apparu qu’il n’y aurait pas d’étape ultime à mon voyage. Je n’aurais jamais fini d’entrer à BETHLEEM, dans son enfermement pour y rencontrer celui qui, seul peut nous en sortir libérés, libres et libérants. Passage obligé et choisi. Et puisque ce n’est plus mon voyage mais le nôtre, nous n’aurons jamais terminé notre recherche en humanité, de laisser entrer en nous le souffle d’amour et de solidarité de BETHLEEM.

 

Ce mouvement libérateur a été inauguré par Jésus fils de Dieu le très Haut mis bas sur la paille par Marie aidée de Joseph son homme et des femmes de berger qui avaient mis à disposition pour cette mise au monde, leur étable et sa mangeoire.

 

Pour nous en sortir les uns grâce aux autres, il faut qu’il y en ait  qui soient venus nous rejoindre. Le mystère de l’incarnation et celui de l’immersion seraient-ils de même veine, nous demandions-nous avec Rachel ?! S’alimenteraient-ils à la même source ? Celle-là de considérer les autres supérieurs à nous-mêmes ? Ne pouvant devenir nous-mêmes que si nous nous acceptons des autres. Afin de nous relever de l’horreur où nous sommes tombés, afin de nous faire sortir de nos tombeaux, de là où nous nous sommes fait tomber les uns les autres, « afin de faire pousser de la chair sur nos ossements desséchés et que nous nous mettions debout sur nos pieds » (Ez, 37, 5-10). Dieu en Jésus se serait mis plus bas que terre, « le Verbe se serait fait chair » (Jn, 1, 14) Dans la recherche non-violente, les tout-petits et les pauvres seraient nos maîtres ?!

 

C’est en ne faisant qu’un les uns avec les autres, que nous nous en sortirions. Avec les opprimés certes, mais aussi avec les oppresseurs, si nous voulons tendre à une libération plénière et totale. D’ailleurs ne nous arrive-t-il pas d’être ou d’avoir été à certains moments de nos vies dans le camp des oppresseurs, si je me considère aujourd’hui, dans notre lutte pour nous démunir de l’arme nucléaire, comme faisant partie du camp des opprimés, je n’oublie pas que j’ai fait partie du camp des oppresseurs, pendant que nous Français nous faisions la guerre aux Algériens. C’est avec nous tous que Jésus est venu ne faire qu’un : « qu’eux aussi soient un en nous » (Jn 17, 21) dit-il à son Père » devenu « notre Père » (Mt 6, 9)

 

Suite plus tard

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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 09:49

Mardi 18 juin 2013

 

 

Levé à 4h (heure française)

 

C’est l’anniversaire de ma sœur Bernadette. Je réentends les paroles merveilleuses de notre papa au moment où tu es née, Bernadette ! Christiane, Edwige, Elisabeth et moi, nous partions à l’école : « Venez vite embrasser votre maman, vous avez une petite sœur. »  Je vais chercher à voir le soleil se lever sur la part du monde dans lequel je suis enraciné, sur cette vie dans laquelle mes sœurs, mon frère et moi, nos parents nous ont fait entrer.

 

lever-de-soleil.jpg 

 

Hier en entrant dans BETHLEEM, j’apprenais par Rachel et sa famille venues m’accueillir la mort de Colette BERTHET. Sur Colette et Bernard, je vais voir se lever la lumière du soleil de la tendresse de Dieu, ainsi que sur leur famille, et sur cette grande famille qu’est le mouvement A.T.D. Quart-Monde, dans lequel ils continuent de s’engager de manière merveilleuse afin de nous aider à affronter les puissances de mort et d’injustice et à faire naître la paix pour tout le monde.

 

Je pense aussi à Ginette DROUHARD dont j’ai appris la mort il y a quelques jours. Pour elle aussi, pour toutes celles et ceux qui durant leur vie ont cherché de vivre et d’aimer. En contemplant le lever du soleil depuis la maison d’Abraham à JERUSALEM où je suis accueilli, pour vous tous aussi je vais laisser retentit l’angélus de mon cœur, afin que de notre chair blessée jaillisse une parole qui nous libère.

 

Je suis en ce jour naissant, habité de sentiments et d’émotions tout remplis de paradoxes. J’ai vécu hier en entrant dans BETHLEEM en vous portant tous dans mon cœur et en étant accueilli par Jacques et sa famille, la dernière étape de ce voyage qui justement n’est plus seulement le mien. Il est le nôtre, et d’autre part, j’ai une profonde impression, celle de n’avoir jamais fini d’entrer et d’arriver à BETHLEEM.

 

retrouvailles-a-Bethleem.jpg

 

Je disais hier que je vous portais nombreux, très nombreux dans mon cœur tout en marchant de JERUSALEM à BETHLEEM. J’étais guidé par Elisabeth ALLIMAN, que je n’avais pas revue depuis 35 ans et qui comme l’étoile des mages réapparaissait dans ma vie, me conduisant en cette dernière étape, « me devançant jusqu’à ce qu’elle vint s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant. » (Mt 2, 9)

 

 Une-etoile-le-precede.jpg

 

En entrant à BETHLEEM, en passant le check-point, puis en entrant dans l’église de la mangeoire, étant tenu par la main de Jacques et sa famille qui vous représentait tous, une intime et profonde conviction et impression me rentrait dans la peau durant cette ultime étape, c’est qu’il y avait quelque chose de « premier » qui se réalisait en moi et en nous tous, quelque chose « comme un commencement » sur ce chemin de paix.

 

Bethlehem 4

 

J’ai l’impression, ça s’imprime en moi aujourd’hui que ce n’est pas fini que j’arrive et entre à BETHLEEM. Je disais que je vous portais tous dans mon cœur. Et bien en même temps, j’étais porté par vous. Si j’ai pu marcher jusque-là, c’est parce que la grâce de Dieu m’a porté. Elle m’a porté par la médiation de votre présence aimante, tout le long de mon cheminement au pas des ânes Isidore et Joséphine, puis sans âne. Tu avais dit Jacques il y a un peu plus d’un an : « J’irai t’accueillir à BETHLEEM ! ». Vous m’avez porté en quelque sorte pour nous remettre dans ce berceau de notre Humanité qu’est la crèche de BETHLEEM, afin de naître et renaître à la manière non-violente qu’a Jésus de nous aimer les uns les autres. C’est ce que je suis heureux de reconnaître. 

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 11:27

Lettre écrite avant d'entrer à Bethléem

 

 

Samedi 15 juin 2013

 

Ami Jésus,

 

Lundi 17 juin, après avoir fait étape à Jérusalem, venant de NAZARETH, je pars jusqu’à BETHLEEM chercher où tes parents Marie et Joseph ont bien pu te faire « crécher » au moment où tu cherchais à venir au monde. En raison d’un édit de César Auguste, tes parents avaient dû quitter NAZARETH en GALILEE pour venir se faire inscrire  dans leur ville d’origine : BETHLEEM, la cité de DAVID.

 

recensement-par-Berna.jpg

 

Marie ta mère te portait dans ses entrailles. Joseph, son mari, celui qui devenait ton père nourricier, cherchait un endroit où ta maman puisse te mettre bas, toi le fils du Très-Haut.

 

Vous avez frappé déjà à bien des portes, quand les gens qui vous entrevoient en restent à leur regard premier. Ils ne vous ouvrent pas leurs portes. Ils ont grand mal à vous reconnaitre des leurs. Quand on est sédentaire, bien installé dans l’existence, et que l’on pense avoir les pieds sur terre, on a un mal fou à se mettre quelques instants dans la peau du nomade qui surgit quand on ne s’y attend pas. On ne se souvient pas que « notre père Abraham était un araméen errant » Tes parents ont alors entendu ces mots fatidiques : « Non, désolés, nous n’avons pas de place pour vous. » Probablement se sont-ils dit : « Où est-ce que nous allons bien pouvoir nous arrêter sur ce chemin ? et où allons-nous pouvoir crécher ? » « C’est que nous sommes porteurs d‘un trésor, mais c’est dans des vases d’argile que nous le portons. » (2, Cor 4,7) Il nous faut absolument trouver un endroit de la terre qui soit ˝en creux˝, à même de recevoir cet enfant que nous portons et que nous voulons donner à notre Humanité. La terre est en attente de ce cadeau de Dieu : son fils ! » Ils voulaient parler de toi, ami Jésus, qu’ils serraient tout contre eux pour qu’il ne t’arrive rien qui vienne faire rater ta venue.

 

Tu es pourtant chez les tiens. Par ton père Joseph, tu es de la maison et de la lignée de David. BETHLEEM est votre ville. C’est à Bethléem que tu dois naître d’après ce qu’a annoncé le prophète Michée (Mi 5, 1) « Tu es venu chez toi, et les tiens ne te reçoivent pas. » comme le dira plus tard l’apôtre Jean (Jn 1,11).

 

Et pourtant, toi le Verbe « tu veux te faire chair, venir habiter parmi nous. » (Jo, 1,4) Qui est-ce qui va bien pouvoir recevoir tes parents pour qu’ils te mettent au monde ? « Dans la contrée où vous veniez d’arriver, il y avait des bergers qui vivaient aux champs et qui la nuit veillaient tour à tour à la garde de leurs troupeaux. (Lc 2) Et voilà que c’est chez eux que vous allez loger, chez eux qui n’ont pas grand-chose, presque rien et qui donnent tout. Parce que quand nous avons beaucoup, nous nous emprisonnons dans ce que nous avons et nous sommes ligotés par nos lingots. Nous ne pouvons même plus donner un brin, un fil d’or de ce que nous avons. Les fils d’or sont aussi incassables que des fils de fer barbelés. Il n’y a que la grâce qui vient de Dieu ton Père qui va pouvoir nous en défaire et nous déligoter de nos avoirs. Et cette grâce, c’est toi. C’est grâce à toi, c’est en nous dépouillant de ce que nous avons que nous parvenons à être. Il y a comme un vide-grenier à réaliser en nous-mêmes de ce qui nous encombre, et qui est devenu empêchant. Il n’y a que grâce à toi, en te laissant loger chez nous que nous allons arriver à devenir accueillant à l’autre et le recevoir dans ce qui est l’essentiel, dans notre cœur.

 

Alors, en me disant tout cela dans ce chemin de BETHLEEM, je me dis qu’il y a quelque chose que je ne me suis pas encore laissé dire : c’est que si cette démarche d’accueil de l’autre ne peut se faire que si tu es déjà logé dans notre être, que grâce à toi, et bien tu logeais déjà chez les bergers, avant que tes parents ne viennent te mettre au monde chez eux. Qu’est-ce que c’est beau tout ça ! C’est un mystère que nous n’aurons jamais fini de décortiquer.

 

C’est au cœur de ce qui fait la vie de ces bergers que tu vas pouvoir crécher. C’est dans l’être des parias de la région qui n’ont presque rien. Et c’est dans ce « presque rien » que ta maman avec les soins de ton papa, vont te mettre dans ce bas monde, sur la paille, toi le Créateur du monde. Ils te font un berceau dans une crèche à bestiaux, à toi l’auteur du monde. Et voilà que dans presque rien, réside le tout de la Vie

 

C’est pour ça que je suis venu jusqu’à Bethléem. Il n’y a que comme ça que je peux faire Humanité, en faisant loger l’autre dans mon cœur, et en reconnaissant que tu nous as précédés en nous-mêmes afin de faire la place à l’autre, toi ami Jésus.

 

Il m’apparait que c’est dans ton sillage ami Jésus, que nous pouvons apprendre à devenir des faiseurs de paix. Après avoir découvert comment tu viens au monde à Bethléem de Judée, j’aimerais retourner en Galilée, en traversant la Samarie. J’aimerais gravir les pentes de la montagne où tu nous as dit un Sermon qui s’est fait chair en toi : « Bienheureux et en avant vous les pauvres en esprit, les doux, les artisans de paix, les affamés et assoiffés de justice, ils seront appelés fils et filles de Dieu, et ils recevront la terre en héritage… » (Mt 5, 1-11) Ce Sermon, cette Parole est appelée à se faire chair en chacun de nous et en nous tous communément.

 

Ce lundi je continuerai mon chemin jusqu’au bout, jusqu’à Bethléem, en vous portant justement tous dans mon cœur, comme le dit l’apôtre Paul dans sa lettre aux Philippiens (1, 7) Je pense à vous mes parents : Suzanne et Marius, à vous mes sœurs, Christiane, Edwige, Elisabeth, Bernadette, et à toi mon frère Georges. Je pense à vos conjoints et à vos enfants, et à vos petits-enfants. Je vous ai souvent nommés le soir devant ma tente, à la nuit tombante, dans la douceur du vent quand je tombais de sommeil. Je faisais comme Abraham : j’accrochais chacun de vos prénoms à une étoile. Ce sont ces étoiles qui réapparaissent (Mt 2, 9) au moment où je vais reprendre le chemin de Bethléem. J’ai accroché aussi à un étoile votre prénom, vous qui à la suite de mes parents m’avez appris à marcher, à me lever et à me relever dans la vie, à repartir, à recommencer : Vous qui avez été mes instituteurs, mes institutrices, éducateurs, éducatrices, mes copains et amis et camarades d’école, de petit et grand séminaire. Je pense à vous et je vous porte dans mon cœur. J’ai accroché à une étoile votre prénom, vous les jeunes filles et femmes que j’ai admirées, qui avez brillé de présence aimante en mon existence, en m’apprenant à emprunter le chemin de chasteté. Oh la la ! comme vous êtes nombreux, vous, dont le prénom retentit dans mon cœur, vous qui durant ces 50 années n’avez cessé de m’apprendre à devenir homme et prêtre.

Vous avez bien fait à l’angélus du 25 mars 2012, de susciter que nous nous détachions les uns des autres, le temps qu’il fallait pour nous « revoir » à la manière dont Jésus envisage chacun des êtres humains : en leur dignité et en leur avenir. « Noli me tangere ! » Ne nous accaparons pas ! J’ai accroché votre prénom à une étoile. Ces étoiles vont toutes réapparaitre au moment où je vais reprendre le chemin de Bethléem, ce lundi 17 juin 2013. Ainsi que vos étoiles à vous, qui le long du chemin durant ces 15 mois passés, m’avez accueilli avec mon âne Isidore « quand dans ma vie il faisait froid. » Malgré la pluie qui nous dégoulinait dessus la tête et dans nos manches de pull-over, j’ai accroché vos prénoms à une étoile que je ne voyais pas, mais dont je pressentais l’existence. Et vous qui n’avez pas su, ni pu m’accueillir, j’ai rafistolé votre prénom que je n’avais pas pu connaitre à une étoile qui a pour nom grâce de Dieu : GRAZIELLA. Croyez-moi ! C’est une sacrée constellation à laquelle vous êtes accrochés : la vue de ces astres me remplit d’une très grande joie. » (Mt 2, 10) C’est cette joie-là que je vous fais parvenir à tous et à chacun. Qu’elle fasse lever la paix dans toute l’étoffe de notre existence. Qu’elle abolisse tous les check-points et les frontières séparatrices.

 

Même si c’est la dernière étape de mon voyage que je vais réaliser lundi, j’ai l’impression et ça me donne une sacrée émotion, que ce voyage ne se finira jamais. Parce que je n’aurais jamais fini de faire mémoire et de me référer aux connections et convergences que vous avez contribué à réaliser avec vos mains d’amis et vos doigts de fées. Je n’aurais jamais fini de vous reconnaitre membres de ce Corps merveilleux que nous formons tous avec toi, ami Jésus. Je n’aurai jamais fini de découvrir, que nous créchons tous avec toi dans le cœur de Dieu, celui-là que tu nous as appris à appeler « Notre Père ». Je n’aurai jamais fini d’entendre celle que tu nous as appris à saluer « Notre Mère » me dire en mon âme et conscience : « Tiens ! As-tu vu ?! il y a quelqu’un d’étrange-ment affaibli qui passe devant ta maison.. T’as bien fait de ne pas cadenasser ta porte… Sors donc vite à sa rencontre… avec le langage des signes si tu ne sais pas sa langue, fais-lui comprendre comme Job et Moïse l’ont toujours fait aux gens errants qui passaient devant chez eux, que c’est dans un lit qu’il dormira ce soir, et non pas sur la paille. Indique-lui un endroit intime où il va pouvoir se laver. Et après, tu lui signifies qu’il y a une chaise et une assiette pour lui autour de la table familiale. Ne lui demande pas à voir ses papiers. Il n’en a peut-être pas. Sinon pour l’aider à en établir. Et peut-être qu’il aimerait tant entendre au téléphone la voix des siens qui lui restent, de ses proches qui sont si loin (Dt 26, 5 et Job 31, 32) Laisse retentir en toi le cri des pauvres et des affamés que tu as entendus aux « cercles de silence ». Continue d’entrer plus avant en mouvements d’action non-violente, à Amnesty International, dans ATD Quart-Monde. Ainsi en arrêtant l’armement nucléaire de manière unilatérale dans notre pays, la France, nous reverserons l’argent que nous y engloutissions, pour arrêter cet autre fléau : la faim dans le monde. »

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22 juin 2013 6 22 /06 /juin /2013 15:10

Bethléem Jérusalem le 18 juin 2013

 

 

Lucien Converset

 

39700 DAMPIERRE 

 

 

 

Chers amis, vous tous évêques de France,

 

 

 

C’était le jour de l’Annonciation, 25 mars 2012, lorsque je suis parti à pied au pas de l’âne Isidore depuis Dampierre dans le Jura, diocèse de Saint-Claude où je suis prêtre. J’avais pour but de marcher à pied depuis Dampierre, mon village natal jusqu’à Bethléem le pays où est né Jésus, fils de Dieu devenu petit enfant de notre Humanité, afin de demander et trouver la PAIX pour le monde et pour moi. Il m’est apparu qu’il est fondamental afin de parvenir à la paix de passer par le désarmement nucléaire de notre pays la France, et cela de manière unilatérale. Je viens de réaliser la dernière étape de cette marche à pied en entrant à Bethléem ce lundi 17 juin 2013.

 

 

 

Dans la nuit qui a suivi, j’ai fait un rêve, je viens  le partager sous forme de lettre ouverte que je tiens à vous adresser à vous tous amis évêques de France. Voici le rêve que j’ai fait.

 

Tous les évêques de France, vous vous étiez donné le mot de vous réunir devant l’Elysée au moment du Conseil des Ministres. Vous vouliez manifester ce qui travaille vos consciences d’homme et d’évêque. Et moi, j’accompagnais le journaliste qui avait appris cette manifestation. Il était venu couvrir l’événement. Il me demandait de tenir le micro pendant qu’il vous filmait et interviewait. Alors voilà ce que j’ai vu et entendu. Vous étiez tous là. Vous étiez plus de 120 personnes. Pas un d’entre vous ne manquait. Vous manifestiez devant l’Elysée pour demander l’arrêt de l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale.

 

 

 

 A l’un d’entre vous, le journaliste demandait :

 

- Qu’est-ce qui vous a fait sortir de votre évêché pour manifester ainsi ? Pour quelle raison ?

 

- C’est en raison de l’Evangile répondait cet évêque. Nous portons un trésor dans des vases d’argile comme le dit l’apôtre Paul dans sa 2ème lettre aux Corinthiens : ce trésor c’est le Sermon sur la Montagne : « Bienheureux les affamés, et assoiffés de justice… les artisans de paix, ils seront appelés Fils de Dieu… » Parce que nous sommes Fils de Dieu, nous devons être affamés et assoiffés de Justice et par là artisans de Paix.   Nous n’avons pas le droit de continuer à monter la garde devant les tabernacles de l’Eglise et tenir enfermée une parole qui demande à pouvoir fermenter pour élever notre Humanité, à communiquer la lumière pour nous sortir des ténèbres de la mort et de la nuit nucléaire, à donner du goût à vivre et à maintenir le droit et la joie d’aimer.

 

 

Très touché par la réponse de cet évêque, le journaliste demandait à un autre :

 

- Et vous pourquoi êtes-vous venus manifester devant l’Elysée ? Vous semblez impatient de me répondre ?

 

- Parce que, en tant qu’homme et évêque, je ne peux plus me taire devant les lois institutionnelles qui concernent l’armement nucléaire qui nous emmène tous au fond de l’abîme. Je suis venu avec les trois évêques de notre région qui pensent pareillement. Nous ne pouvons plus nous taire, sinon, nous devenons complices.

 

 

Un autre évêque interviewé répondait au journaliste. Et voilà que je reconnaissais l’évêque  de mon diocèse. Je l’entendais qui disait :

 

- Ceux qui m’ont bousculé et décidé à venir manifester, ce sont les membres d’une association pour une alternative non-violente active dans mon diocèse. Certains sont en même temps actifs dans des mouvements d’Action Catholique. Tous ces hommes et femmes m’ont rappelé par leurs paroles vécues qu’il est de notre devoir de conscience d’arrêter de nous enfermer et d’enfoncer tout notre pays dans cette attitude criminelle. Nous menaçons de mort en permanence toute une part importante de l’Humanité.

 

 

Un autre évêque en entendant cela disait :

 

- Parce que nous sommes habités d’une même foi en celui qui s’est fait condamner à mort, c’est tous ensemble que nous avons à prononcer une parole qui nous engage à ce que le crime ne se refasse plus dans la chair de tous les membres de son corps ; l’Evangile de Jésus a cette exigence.

 

 

Le journaliste me demanda alors de nous approcher d’un autre groupe d’évêques. Il leur dit :

 

- De quoi parliez-vous, ça a l’air de vous rendre si tristes ?!

 

 

L’un de ces évêques qui avait à peu près mon âge se mit à répondre :

 

- Nous étions en train de nous dire que nous devrions demander pardon de n’être jamais revenus collectivement et collégialement sur la déclaration que nous avions faite en tant qu’évêques le 8 novembre 1983, justifiant l’attitude de la France qui déjà intensifiait son armement nucléaire…

 

 

Un autre ajoutait :

 

- Nous ferions bien de laisser venir jusqu’à nous ce qu’a dit et fait le pape Benoit XVI qui demandait le 1er janvier 2006 d’arrêter nos armements nucléaires parce qu’ils sont funestes et fallacieux.

 

 

Un autre évêque nous fit signe de nous approcher de lui pour pouvoir dire au micro :

 

- Si nous continuons à nous taire ce sont  les pierres qui se mettront à crier comme il est dit dans l’Evangile de Luc 19, 40.

 

 

J’étais très marqué par ce fait que chacun à votre tour, vous étiez empressés de prendre le micro afin d’exprimer une parole engagée qui nous libère du carcan et de l’enfer dans lequel nous nous enfonçons. L’un d’entre vous prenait la parole et disait :

 

- A continuer de nous taire en nous laissant accabler par la peur et la crainte de nous engager, nous cautionnons le fait d’affamer une grande partie de l’Humanité ; nous contribuons à la guerre de l’eau : en détournant l’eau de sa destination première pour accumuler des profits dans les poches de quelques-uns,  nous laissons mourir de faim des populations. C’est un enfermement  dans lequel nous contribuons à précipiter un nombre important des membres de notre Humanité. Jésus est descendu dans cet enfer fabriqué de nos mains et de nos consciences chloroformées, pour que nous nous en sortions en nous approchant les uns des autres comme a fait le Bon Samaritain sur le chemin de Jérusalem à Jéricho.

 

 

Et il y avait tout un groupe d’entre vous qui, passionnés, se référaient à l’attitude et aux propos tenus par François notre nouveau pape, rapportés par la délégation des 45 parlementaires français qui revenaient de Rome. Ils avaient entendu de la bouche même de François louant leur noble mission qu’il leur revenait de proposer d’amender, et aussi d’abroger des lois, de leur insuffler un esprit qui ne reflète pas seulement les modes du moment.

 

 

Un autre d’entre vous s’approcha et dit :

 

- Nous avons pris conscience que l’espérance chrétienne perd son sens, si les chrétiens acceptent de s’accommoder de la menace nucléaire…

 

- C’est vrai ajoutait un autre : Si l’emploi des armes nucléaires est “un crime contre l’humanité” comme l’ont affirmé aussi bien les Nations Unies que le Concile Vatican II, alors la menace de leur emploi qui fonde la dissuasion nucléaire est déjà criminelle...

 

 

Un autre évêque s’impatientait de pouvoir exprimer ce qu’il avait en lui. Il prit le micro et dit :

 

- Comment pourrions-nous continuer à affirmer le caractère sacré de toute vie humaine, si nous acceptons la préméditation du crime nucléaire ?

 

 

Nous avons alors approché le micro et la caméra d’un autre évêque qui, nous le sentions bien, brûlait de s’exprimer. Il se mit à dire :

 

- Nous sommes bien sûr pour l’élimination mondiale des armes nucléaires, mais il apparait clairement qu’un désarmement mondial multilatéral n’est pas à l’ordre du jour des Etats dotés de l’arme nucléaire... C’est pourquoi nous affirmons qu’il est de notre responsabilité de citoyens français  d’exiger dès aujourd’hui le désarmement unilatéral de la France.

 

 

Oh ! Comme c’était beau ce rêve ! Parce que se dessinait sous nos yeux le seul chemin réel de notre libération, celui de toute notre Humanité. En croyant à la grâce de Dieu, en nous appuyant sur l’Evangile, nous faisions confiance à nos engagements d’hommes et femmes et vous trouviez votre place, vous évêques, d’être des initiateurs en même temps qu’à l’écoute des gens de vos diocèses engagés dans l’action non-violente.  Je pensais au poème de Mannick : « je connais des bateaux, qui savent quitter le port, larguer les amarres pour affronter le gros temps, de ne pas craindre les bosses et les cabosses. » Je ne sortais pas de ce rêve, mais je me laissais dire que les rêves acharnés passent la porte de la réalité.

 

Lucien Converset

 

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 18:42

Lulu jubile de joie en découvrant le message de Jean-Marie. Sa réponse a été rapide juste avant de découvrir que ce n'était qu'un rêve.  Il a tenu à ce que nous publiions sa réponse.

 

 

Chers Jean-Marie et  Hélène et vous tous compagnons de ce grand voyage en direction de Bethlehem.

Je viens de lire votre message, quelle joie intense et profonde de lire, voir et entendre que l’aurore de la paix pour le monde est en train de se lever humblement et  réellement pour toute notre humanité à travers les démarches et les paroles vives de toutes les femmes et hommes de bonne volonté.

Nos utopies d’hier deviennent réalités d’aujourd’hui pour demain.

Vous écrivez ce message prophétique au moment même où porté par vous et vous portant tous dans mon cœur nous entrons tous ensemble a Bethlehem, là où a été mis bas sur la paille le Fils du très Haut. En désamorçant, et en arrêtant  notre armement nucléaire en France de manière unilatérale nous devenons artisans de la paix dont nous avons tous tellement faim et soif. Nous tous en humanité,  ainsi nous désarmons les dieux et nous continuons d’assumer la réalisation de ce que Jésus nous dit dans le sermon sur la montagne. La prophétie d’Isaïe se réalise et nous bondissons de joie dans le sillage de Tolstoï, Gandhi, Martin Luther King, Mandela et une foule de gens dont le nom est écrit dans les mains de Dieu, dans le cœur de son Fils Jésus et dans celui de  la maman de toute notre humanité. 'Marie' dans ton nom le mot 'aimer' est bien blotti.

 

Chers Jean-Marie, Hélène et vous tous compagnons de route, accueillez ma reconnaissance fraternelle.

Avec beaucoup d’émotions je vous embrasse de tout mon cœur.

 

Lulu en camp volant

 

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 19:52

Quelle grande joie d’être « arrivés » aujourd’hui lundi 17 juin 2013 à BETHLEEM en PALESTINE, là où est né JESUS, source de la PAIX. J’écris « arrivés » au pluriel car je vous ai tous portés dans mon cœur, vous tous qui m’avez donné de vivre et d’aimer, vous tous qui m’avez aidés de partir de DAMPIERRE, le dimanche 25 mars 2012, vous tous qui m’avez permis de faire ce long chemin en m’accueillant chaque soir avec mon âne ISIDORE jusqu’à ATHENES, puis avec l’ânesse JOSEPHINE en ISRAEL et PALESTINE.

 

C’est grâce à vous tous que j’ai pu réaliser ce merveilleux voyage et arriver dans la cité de la PAIX, aujourd’hui 17 juin 2013, si bien que ce n’est plus mon voyage, mais le nôtre. A vous tous, et à ceux avec qui vous vivez, je vous souhaite la PAIX, et vous dis mon amitié reconnaissante et fraternelle et à la revoyotte ! 

 

Lulu à Bethléem 

Interviewé par Danela, journaliste de KTO :

 

Interview KTO

 

Etoile de la Nativité : 

 

étoile de la Nativité 

La colombe de la paix dans le restaurant "Peace Center" de Bethléem :   

 

Colombe 

PS : Lulu a appris le décès de Colette Berthet à Bethléem. Il porte Colette dans son coeur ainsi que toute sa famille. Il a eu une attention toute particulière  pour elle dans la crypte de la basilique de la Nativité.

Il souhaite aussi un bon anniversaire à sa soeur Bernadette. Il aimerait pouvoir la joindre mais les communications téléphoniques vers la France ne fonctionnent pas depuis Jérusalem.

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 21:08

Lamia le dimanche 28 avril 2013

 

Tellement heureux de redécouvrir que l’Evangile annoncé débouche sur des actes d’apôtres

 

Lamia.jpg

 

Nous avons beaucoup marché hier l’âne Isidore et moi en une région de plaines fertiles et montagnes boisées. Mais je trouve cette région très peu habitée. Or quand j’ai rencontré DRISSA, africain du Mali, traversant la Macédoine en sens inverse du sens que je le réalisais, il se sauvait de la GRECE où j’allais entrer : « Je quitte ce pays, me dit-il qui est pourtant celui-là où a été inventée la démocratie, parce qu’en ce moment, il y a tout un courant xénophobe  qui se répand… Un africain a été tué il y a quelques jours dans un altercation provoquée par des groupes racistes… Tout cela est dû à la crise, au chômage qui en est issu. J’avais espéré en ce pays, mon contrat de séjour en Turquie ayant expiré. J’estime ce pays : la GRECE mais avec la crise qui y règne en ce moment… je vais essayer de trouver un foyer de réfugiés à Belgrade… puis un jour gagner la France, l’Angleterre… Je voudrais finir mes études, achever mon doctorat (sciences de la terre et hydrologie) et retourner dans mon pays… C’est important ce que vous faites, de demander l’arrêt de l’armement nucléaire de la France et de le faire de manière unilatérale… C’est en faisant ainsi que l’on arrêtera le terrorisme… La France et l’Angleterre en levant l’embargo sur la vente des armes à la rébellion syrienne, font qu’il y aura de nouveaux Ben Laden… on voit bien ce qui se passe au Mali, dans mon pays…. »

 

J’ai été marqué par la rencontre avec ce jeune homme qui parlait français de manière admirable… Nous étions au moment de cette rencontre sur un sentier de montagne le long du VARDAR… DRISSA me faisait comprendre dans le vif des blessures de son être d’homme que de la place il y en a à la surface de tous les pays de la Terre. Mais cette place est accaparée  par les mains rapaces de quelques-uns. Il est produit par la terre et le travail de l’homme de quoi nourrir tous les humains de la planète. Mais à cause de la volonté de profit de quelques-uns détenant semences et produits alimentaires, ces fruits de la terre et du travail des hommes ne parviennent pas là où des gens meurent de faim.

 

Une fois arrivé à Athènes dans quelques jours, je voudrais bien par la médiation de Emmanuel et Effy pouvoir rencontrer les étudiants de philosophie et d’économie d’Athènes. Je voudrais leur dire qu’en mettant le pied sur leur terre pour la première fois le samedi 6 avril 2013, je me suis agenouillé et j’ai embrassé la terre grecque. Ne vous laissez pas envahir par le mensonge promulgué par quelques-uns, qu’il faut se référer à Alexandre le Grand et empêcher la Macédoine d’être la Macédoine. Alexandre comme tous les Césars et les Napoléons a fait se répandre le sang de populations entières par les soldats et mercenaires macédoniens et grecs, comme le font aujourd’hui les gens de la haute finance… avec votre peuple et le mien… Voulez-vous ! Référons-nous à ce que vous avez donné de plus beau à l’Humanité entière en la personne d’Antigone qui a dit ce qu’elle vivait en acte, en inhumant son frère alors qu’un décret le lui interdisait. C’est alors qu’elle a dit : «  je suis née pour aimer et non pour haïr. Je suis venue au monde pour faire la paix et non pour faire la guerre. »

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 19:35

Le 27 avril 2013 aux portes de LAMIA

 

Dans la plaine où je suis en train de marcher, au pas de l’âne Isidore, en direction d’Athènes, les paysans de la région ont ensemencé de graines de tournesols, les très belles terres rouges de cette région d’ACHAÏE. Jusque très tard hier soir et déjà très tôt ce matin avant le lever du soleil, je les voyais disposer tout un système d’irrigation. La pousse sera belle. Il me tarde de voir en d’autres champs, dans d’autres pays, l’éclosion des fleurs de tournesol. Il me revient le très beau poème de Gérard BESSIERES racontant comment dans la fin du mois de juin éclosent les fleurs des champs de tournesol. Il l’a raconté merveilleusement dans un de ses petits recueils que m’a offert il y a déjà beaucoup d’années, notre ami Daniel PETIT, dans le livre « La merlette et le grillon » Une fois qu’elles ont « trésis » les plantes se mettent à pousser très vite, toutes ensemble avec des feuilles d’une verdure très prononcée s’étalant largement afin de mieux danser dans le vent. Les premières résidentes de la région à qui il tarde que se réalise l’éclosion des fleurs de tournesol, ce sont les abeilles des ruchers avoisinants. Elles savent et reconnaissent les terres qui n’ont pas été infectées de pesticides et d’insecticides. Elles viennent de se délecter en virevoltant dans les fleurs des acacias des collines toute proches :

« Nous avons gorgé vos rayons d’un miel limpide et parfumé ! Nous voudrions maintenant vous offrir un autre miel plus foncé d’un goût excellent lui aussi ! »

Depuis plusieurs jours, elles ont voyagé. Elles sont allées et venues butiner sur d’autres fleurs le long des routes. Elles en profitent pour tailler une causette avec les tiges des tournesols : « Dépêchez-vous de fleurir… c’est de vos fleurs que nous voulons faire maintenant notre miel… »

C’est alors qu’un beau matin, au milieu de cet immense étendue de verdure, une tige a fait éclore sa corolle ! Une ! Il en fallait une qui commence. C’est peut-être ça la démarche unilatérale. Emerveillées par ce qui leur est offert sur ce plateau d’or, les abeilles viennent danser autour de la corolle de la tige de tournesol et vont à travers tout le champ annoncer la bonne nouvelle afin que les autres tiges se dépêchent de faire de même… Et voici que le lendemain, lorsque les abeilles sortent de leurs ruchers, elles se rendent compte que c’est 2, 3, 4, 7, 8, 12 autres tiges qui ont à leur tour imité la première tige et offrent leur disque d’or à qui voudra bien venir le visiter.

J’avais raconté ce poème en présence de Geneviève, la maman des enfants PRAULT, lors d’une de nos promenades au pas des ânes, dans le Val d’Amour, avec les enfants d’une école, le long d’un champ de tournesols qui avaient tous éclos. Ils dessinaient sous nos regards comme un immense drap d’or. Geneviève qui avait l’âme de poème et de peintre en même temps, avait offert à nos yeux quelques jours plus tard, une merveilleuse peinture naïve de notre randonnée au pas des ânes le long du champ de tournesols, qui restera un bel emblème de ce que l’association Floriâne veut continuer d’offrir aux enfants de Salins et de sa région.

 

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Je réentends Lucien ROYER, un autre ami artiste dont les enfants et petits-enfants habitent la région de Vesoul, me raconter et me remontrer par les dessins qu’il en avait réalisés, que chaque plateau de tournesol, de même que chaque coquille d’escargot, recèle le nombre d’or. Merci Lucien et Régine et tous les vôtres d’avoir attiré mon regard sur les trésors qui se cachent à chaque détour de chemin, dans chaque réalité de la nature, en chacun des enfants des hommes.

Avec les jeunes de la JOC, combien de fois nous nous sommes laissés révéler  qu’en chaque jeune travailleur et travailleuse il est des pépites d’amour qui font que « chacun d’eux vaut plus que tout l’or du monde ! » comme le disaient les abbés CARDIJN, GUERIN, JOURDAIN, GODIN, MAIRE, COHENDET…

 

Et comme tu l’as gravé Dominique DUCRET avec ton marteau et tes gravelets de jeune apprenti marbrier dolois sur la tombe de notre amie Patricia BONNEFOY qui venait de mourir et qui était dans notre équipe de JOC : « toute jeune travailleuse vaut plus que tout l’or du monde »

C’est tout cela qui chante, danse et travaille dans mon cœur, en ce moment de mon voyage au pas de l’âne Isidore en direction de Bethléem, pour la paix et le désarmement nucléaire de manière unilatérale. J’ai envie de comparer le champ de l’assemblée des évêques et cardinaux de France au champ de tournesols. Comme les abeilles aspirent à ce qu’on arrête de répandre les insecticides et pesticides sur les champs de céréales, nous voulons instamment que les puissants de ce monde, arrêtent d’empester les relations entre les peuples en investissant un argent dément et fou dans la fabrication des armes et particulièrement dans les armes nucléaires. Pour cela, nous demandons que la France commence, qu’elle arrête la première l’armement nucléaire. C’est pourquoi dans le champ de l’assemblée des évêques, nous attendons qu’il y ait un évêque qui ouvre la bouche, comme il y a un tournesol qui ouvre sa corolle. Qu’il y ait un évêque pour l’ouvrir et dire tel un Jean Chrysostome, ces paroles d’or : « Je demande que nous revenions sur la déclaration que les évêques de France ont faites le 8 novembre 1983 justifiant la force de frappe nucléaire et que nous l’annulions... et qu’ensemble en assemblée plénière des évêques et cardinaux de France, nous demandions instamment au gouvernement de la France, d’arrêter immédiatement l’armement nucléaire de manière unilatérale. »

 

De même qu’un jour dans le champ de tournesols, les abeilles ont vu une première tige de tournesol ouvrir sa corolle, que le lendemain, il y en eu 2, 3, 4… 7 , 8, 9… 12 qui l’ouvrirent, le surlendemain, une centaine… de même dans le champ de l’assemblée des évêques de France lorsqu’il y en aura un qui aura ouvert la bouche… pour demander pardon d’avoir tant attendu de donner cette parole engagée qui barre la route aux engins de mort, et qui disent : « dépêchons-nous évêques et cardinaux de France de demander instamment aux politiques d’arrêter l’armement nucléaire, en commençant par notre pays… » il y aura 2, 3, 4… 7 , 8, 9… 12 évêques qui le lendemain s’engageront et le surlendemain, c’est toute l’assemblée plénière des évêques et cardinaux qui immédiatement ouvriront la bouche pour donner cette parole d’or de Jésus : « on vous a dit œil pour œil, dent pour dent, et bien, nous disons : arrêtons en France l’armement nucléaire, nous le demandons aujourd’hui car il est « funeste et fallacieux »comme l’a dit le 1er janvier 2006, le pape Benoit XVI. Et avec cet argent englouti depuis tant d’années à faire mourir le monde, faisons en sorte que tout enfant de notre humanité ait de quoi se nourrir, puisse boire une eau saine, et accède dans le regard d’amour de ses parents à l’instruction dont il a faim et soif et à un travail qui respecte sa dignité ».

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 14:00

Jeudi 18 avril 2013

L’arbre de Poroï

 

Nous avons quitté Platamonas repris la direction de Larissa et Athènes il y a un peu plus d’une heure. De splendides photos de l’âne regardant et sentant les fleurs sont à prendre le long d’une petite voie ferrée désaffectée. Elle dut être belle se faufilant entre le mont Olympe encore tout blanc avec son manteau de neige, et la mer Egée dans sa robe bleue étincelante au soleil ; nous n’avons pas su garder cette petite voie ferrée : ni son utilité, ni son charme, ni le respect qu’elle inspirait à son égard et à celui de notre avenir.

 

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Un panneau indique le village de Poroï en bord de mer. Je suis attiré par un grand arbre. J’attache l’âne Isidore exprès au panneau indiquant que le passage est interdit. Puis je viens m’asseoir un grand instant au pied du grand arbre et nous causons ensemble :

-          Bonjour grand arbre planté dans la terre toute proche de la mer ! Merveilleuse est ta frondaison s’élançant dans un ciel bleu magnifique.

-          Je suis touché me dit-il, que tu t’arrêtes comme tu es en train de le faire et que tu viennes t’asseoir au pied de mon enracinement et appuyer ton dos contre l’écorce du tronc que m’a donné la nature. Tu as remarqué que les gens des ponts et chaussées ont tracé en routes goudronnées tout autour de moi un immense cercle. Les gens tournent autour de moi en voiture. Ils n’ont plus le temps de s’arrêter à mes pieds comme l’ont fait leurs ancêtres. Toi qui sembles venir de loin avec ton âne… voilà que tu prends le temps de t’arrêter auprès de moi et de vouloir que nous parlions ensemble…

-          Oui Grand arbre ! je sens que nous avons une plénitude de choses à entendre et à apprendre l’un de l’autre. Nous n’avons pas la barrière de la langue qui empêcherait que nous communiquions l’un avec l’autre. Mon papa Marius m’a appris depuis tout petit à causer avec les arbres, à apprendre beaucoup de choses de la vie par leur médiation. Les enfants de l’école de Dampierre mon pays natal en France, avec leur instituteur Jacques TOURNOUX qui vient de mourir, les enfants des écoles disaient de lui qu’il était certes l’ami des enfants, mais aussi l’ami des arbres. Il ressemblait beaucoup à un autre ami des arbres qui lui avait sauvé la vie à Montferrand le Château en 1940 : Léon COLIN qui savait admirablement greffer. De même ses amis d’Orchamps, Louis et Madeleine MERCIER avec qui il a tant aimé cueillir les cerises, ramassé les pommes et en faire du jus de pommes avec les enfants des écoles, avec mes frères et sœurs et leurs enfants… eux aussi Louis et Madeleine nous ont appris le langage des arbres. Grâce à toutes ces personnes, nous avons appris à parler avec les arbres… Alors je suis heureux de t’écouter grand arbre !

 

Un air marin tonifiant venait nous caresser : mon visage et mon corps étaient tout revivifiés, l’écorce du tronc et chacune de la multitude des brindilles et feuilles du grand arbre étaient frissonnantes et bruissantes et la crinière de l’âne Isidore ondulait… Il me revenait le refrain d’une des chansons de nos campements avec les enfants et jeunes des Loisirs Populaires de DOLE ou des amis de Floriâne à Salins : « Pour faire un arbre… un âne… un homme… un monde… Mon Dieu que c’est long ! » Je sentais que « le bon Dieu s’énervait dans son atelier » parce que l’homme tout rempli de « graines de possible » tardait à les ensemencer et à les faire pousser au profit de toute l’Humanité. Combien de ressources demeurent stockées dans nos ports d’embarcation et certains, très nombreux, en meurent de faim et d’instruction. Il me revenait aussi une autre chanson de catéchèse que notre ami François NAEGELEN avait eu à cœur de nous apprendre en invitant à venir animer notre session de formation à Sancey-le-long une année : Jo AKEPSIMAS et l’année d’après Jean-Claude MENOUD et l’année encore d’après Claude DUCHESNEAU. Tous, ils nous avaient avec joie et espérance appris à chanter : « Tous les arbres ne sont pas plantés, tous les blés ne sont pas semés »

 

-          Oh c’est beau ce que tu me racontes !

-          Tu entends grand arbre !... Tout ce qui est en train de me revenir dans la tête et aussi dans mon cœur et dans tout mon corps… Tout cela grâce à ta médiation.

-          Mais d’où viens-tu avec ton âne pour que tu me parles comme tu le fais avec tant d’admiration et d’estime pour mes compagnons les arbres ?!

-          Je viens de France et me dirige sur Bethléem.

-          Et pour aller en direction de Bethléem, tu empruntes les routes de Macédoine et de Grèce ?!

-          Et oui ! C’est le chemin d’une parole qui peut continuer à sauver l’Humanité, les arbres, et les ânes, les abeilles aussi : C’est le chemin des apôtres qui ont acté cette parole. Ils l’ont actualisée, mise dans le tissu dans ce qu’ils tricotent entre eux. Il nous est demandé de l’activer. Ça presse ! C’est urgent ! Paul, Timothée, Silas, Sylvain, Luc, Marc ont tracé sur ces chemins que nous empruntons entre GEVGELIJA, PALJURCI, THESSALONIQUE, ATHENES… Avec beaucoup d’amis en France, et de plus en plus de gens, nous voulons activer cette parole en demandant que notre pays, la France, arrête de se salir et de nous abîmer tous, de nous projeter dans l’abîme de la désolation. Nous demandons et exigeons fortement de faire stopper immédiatement l’armement nucléaire. Nous demandons que cet argent devenu sale et fou parce qu’il fait semblant de réaliser notre défense. Il est devenu en fait agent d’une offense permanente à l’univers entier. Il est devenu un leurre : « il est funeste et fallacieux » dit le pape Benoît XVI.

-          Qu’est-ce que je suis heureux de t’entendre, me dit alors le grand arbre. Je te voyais prendre des photos tout à l’heure : le lumineux bleu du ciel dans ma frondaison, le bleu un peu plus foncé de « Mare nostrum » la mer Egée, à peine plus loin que mes branchages du côté Est et le blanc du mont Olympe en direction du Nord. Je vais te confier ma grande crainte. Je sens que tu sauras l’accueillir. Tu vois ce grand panneau… Il est écrit dessus la multitude de constructions décrétées dans le terrain de verdure en bord de mer où tu me vois enraciné, où mes racines vont-elles pouvoir désormais aller s’alimenter ?! Je crains que de toutes ces couleurs qui étoffent le berceau de l’humanité bientôt il ne soit plus parlé.

-          Nous parlions de cela tout à l’heure, l’âne Isidore et moi, avec les roseaux de ce qui reste de la roselière d’à côté. Nous partageons tes soucis grand arbre ainsi que tes inquiétudes. Nous unissons notre lutte en notre marche à ton enracinement pour que toujours la chouette continue de venir se loger en ta frondaison comme elle continue de veiller au-dessus du mât du seul vaisseau en lequel réside la totalité de l’HUMANITE : la TERRE…

-          Ça me marque beaucoup d’entendre un Français parler ainsi du symbole de la sagesse qu’est la chouette… D’où te vient tout cela… ?

-          Déjà quand j’étais enfant nos instituteurs et institutrices nous avaient appris à respecter les chouettes qui venaient résider et nicher dans le toit de l’église de mon village natal. Et tout dernièrement, j’ai lu le vibrant appel de Jean-Marie MULLER du M.A.N.V., fondateur de ce mouvement pour une Alternative Non-Violente, faire le commentaire d’une visite à l’exposition de Jean Lurçat de ses tapisseries prophétiques. Je caressai longuement l’écorce rugueuse et révélatrice de la lutte que continue de mener ce grand arbre avec lequel je venais de vivre un si profond moment. Je lui redis que j’unissais notre marche en direction de Bethléem à son enracinement en Grèce. Je lui fis signe au-revoir autant que je le vis. J’ai su par les vents marins qui nous rattrapèrent que pendant il nous regarda avec l’espérance que nos luttes arrivent à leur but : la sauvegarde de notre berceau à tous qu’est l’UNIVERS.

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 14:37

Leptokaria le 17 avril 2013

 

Descendre de l’Olympe et du Sinaï pour écouter ce qui fermente au flan de la montagne de Galilée

Hébergé par Apostolos et Bettina dans leur maison, je me suis levé tôt : à 5h, afin d’aller contempler le lever du soleil, sortant des entrailles des flots de la mer Egée, toute proche. C’est splendide ! Je marche pendant un moment sur le rivage. Je pense aux allées et venues de Paul et Timothée, entre Thessalonique et Athènes, par terre et par mer. Ils sont passés par là dans les années 48 au tout début de notre ère. Cette mer Egée toute calme aujourd’hui est là toute entière pour l’émerveillement de mes yeux. Elle emporte ma prière, une partie seulement. Car je tiens à diriger du côté ouest, l’autre partie de ma prière, du côté du mont Olympe, encore tout enneigé cette saison ! Je prie pour que parviennent dans les plis et les fractures de ce mont, la douceur et la non-violence de ce que nous a dit et fait Jésus le Galiléen, dans son Sermon sur une autre Montagne.

 

mont-olympe.jpg

 

J’ai été heureux durant mon séjour cet hiver chez Nicole et Bracha à KOVILJ en Serbie, pendant que l’âne Isidore était hébergé dans l’étable d’ETNO SELO, de pouvoir relire l’Iliade de ce grand poète qu’est Homère. Je suis aujourd’hui dans les lieux où ces poèmes ont été pensés écrits et chantés. Mais j’ai tenu aussi à lire durant mon séjour chez les amis de KOVILJ, le livre sur GANDHI de Jacques ATTALI. Ils m’ont fait voir aussi le film sur GANDHI. C’est lui GANDHI, de même que Léon TOLSTOÏ et Martin LUTHER KING, par la médiation des travaux de Jean-Marie MULLER en relation avec le M.A.N.V. (Mouvement pour une Alternative Non-Violente) et d’autres mouvements prophétiques qui nous disent à nous qui essayons d’être chrétiens : quelqu’un est venu apporter sur une toute petite montagne de Galilée un trésor, un souffle, un ferment qui est à même de « DESARMER LES DIEUX » que nous cantonnons encore sur ces monts que sont l’OLYMPE et le SINAÏ. Jésus le Galiléen nous dit en effet, et nous savons que ses paroles perlent de sa manière de vivre : « Vous avez appris qu’il a été dit aux ancêtres : œil pour œil, dent pour dent… Eh bien moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant. Au contraire ! quelqu’un te donne-t-il une gifle sur la joue droite, tends lui encore l’autre. Te requiert-il pour une marche d’un mile, fais-en deux avec lui. A qui te demande, donne. A qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos. » (Mt 5, 38-42). « Il vous a été dit : « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi je vous dis, aimez vos ennemis, priez pour vos persécuteurs… » (Mat 5, 43-44). Tu as entendu chanter par les aèdes et les poètes qu’HECTOR et ANDROMAQUE dans L’ILIADE, aux portes des remparts de la ville de TROIE, constatent les ravages de la guerre. Leurs cœurs sont déchirés à la pensée du futur que connaitront leur fils et tous les enfants des Troyens, si ils y parviennent ! Ces parents et d’autres font tout ce qu’ils peuvent pour entrer en pourparlers avec AGAMEMNON et son armée assiégeante, afin d’arrêter de faire couler le sang des uns comme celui des autres. Nous entendons et comprenons que les pourparlers entre les deux peuples sont en train de réussir. Notre espérance est que la guerre de TROIE n’ait plus lieu. Les 2 armées ont eu leur conseil des hommes capables de réaliser la paix en déposant leurs armes, cette paix à laquelle leurs femmes et leurs enfants au sein de leurs peuples aspirent de toutes leurs forces. Ça y est les hommes des 2 armées vont cesser de s’entredéchiqueter… Eh bien non ! Catastrophe ! Un décret de ZEUS le dieu de l’Olympe ordonne et contraint APOLLON et ATHENA de faire en sorte que la guerre de TROIE reprenne. Ce sont les dieux qui décident qu’il en soit autrement que ce qui est en train de fermenter et faire s’élever le cœur des humains afin de réussir leur vie : en travaillant à la défense de la VIE, en arrêtant les engins de mort, ils sauvent la vie des autres et la leur.

 

Comment faire pour désamorcer ce qui se trame sur l’OLYMPE là où résident les dieux et embrouille la réalisation des projets de l’HUMANITE ? Comment faire pour que les détenteurs des pouvoirs qui habitent sur le SINAÏ se laissent humblement interpeler par le ferment qui désinfecte les relations entre les humains, et appliquent sur la béance de leurs plaies le sel qui peut seul revigorer leurs chairs blessés, que leurs paupières s’ouvrent à la lumière qui fait voir où est appelé à se diriger notre Humanité. SAUVE QUI VEUT ! A L’IMPOSSIBLE NOUS VOICI TENUS !

 

Je reviens boire le café auprès de ces 2 hommes qui deviennent des amis : Apostolos et Constantinos. Ils veulent m’emmener dans ce qui semble être le paradis qu’ils tiennent à sauvegarder pour leur cité de LEPTOKARIA : le musée en plein air, configuration de la lyre d’Orphée, dans les entrailles du mont OLYMPE. C’est magnifique ! Ils m’offrent un merveilleux cadeau. Ils me conduisent dans le creux de ces vallées pour y découvrir certains arbres qui sont parmi les plus beaux que j’aie jamais vus.

L’amitié authentique essaie toujours de tendre à la réciproque. J’essaie d’offrir à Apostolos et Constantinos moi aussi un cadeau. Je sens bien depuis le tout début de notre rencontre, que ce cadeau que je voudrais leur faire me vient en fait d’eux, du peuple grec dont ils sont. Et moi qui met les pieds sur la terre de la Grèce pour la première fois de ma vie, voilà que c’est moi qui aurait la prétention de leur faire découvrir ce qui a été dit et vécu de plus beau en Grèce il y a 25 siècles ! Je laisse mon cœur s’imbiber de cette humble audace car je sens bien que ce qui est essentiel de leur pays est demeuré caché à leurs yeux. Et je tente de leur dire en paroles, en gestes, et en attitude : « arrêtez de vouloir annexer la Macédoine vous les Grecs. Faites tout votre possible pour que la Macédoine accède à son autonomie. Arrêtez de vous référer à ALEXANDRE le fils de PHILIPPE que vous cherchez à qualifier l’un et l’autre de « Grand », comme le font présentement une multitude de Grecs. PHILIPPE et ALEXANDRE, comme le feront après eux, les CESAR, et les NAPOLEON, ont entraîné des armées de Macédoniens et des mercenaires environnants à mettre les pays dont ils entreprenaient la conquête, à feu et à sang. Ils ont agi envers ces peuples, comme certains financiers et gouvernants d’Europe et d’ailleurs sont en train d’agir aujourd’hui envers vous Grecs, Macédoniens, Serbes, Kosovars… Par contre, grâce à la médiation de personnes comme SOPHOCLE, PLATON, ARISTOTE, SOCRATE voilà 25 siècles que ruissellent des perles de douceur et d’amour, de justice et de respect du cœur de ces gens et D’ANTIGONE. Cette jeune femme parvient à inhumer le corps de son frère ETEOCLE qui vient d’être tué par leur frère à tous deux POLYNICE. Elle s’affronte au décret du pouvoir en place détenu par son oncle CREON. Elle défie ce pouvoir en essayant de manière non-violente de faire comprendre à CREON que « tout être humain donc moi, je suis née pour aimer, et non pas pour haïr… En conséquence toi aussi CREON en transformant ton pouvoir en service, en réussissant d’aimer tu vivras… »

Ne serait-ce pas en cela que réside la véritable et authentique démocratie dont vous êtes Grecs, les inventeurs !? En résistant comme j’ai pu avec quelques poignées d’hommes au déferlement de la violence et de la haine de peuple à peuple pendant la guerre D’ALGERIE, à laquelle j’ai malheureusement participé en 1959-60, c’est à ANTIGONE que je me suis référé, ainsi qu’à JESUS, à Marie-MADELEINE et à ma sœur CHRISTIANE, lorsque j’ai dû défier le pouvoir de l’armée en place, du Régiment parachutiste dans lequel je me trouvais. Le pouvoir de certains colonels avait décrété que tout rebelle et fellagha ou personne vue comme telle, qui était tué en embuscade ne devait pas être enterré. Il devenait la proie des chacals, des corbeaux et de la pourriture. C’est en me référant à ANTIGONE et aux 3 autres personnes que je viens de rappeler que je trouvai la force et l’audace d’obtenir l’autorisation d’enterrer l’homme que nous venions de tuer dans l’embuscade de la nuit.

Je commençais à devenir objecteur de conscience. Je ne le savais pas encore. C’est dur de continuer sans cesse à le devenir.

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Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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