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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 15:30

Samedi 23 mars 2013

130323 EtnoSelo Kumanovo (9)

 

Nous sommes en train de marcher d’un bon pas, l’âne Isidore et moi. Nous avons des tas de choses à nous raconter en ce premier jour de reprise de notre long périple. L’âne Isidore me dit :

-          Il parait que tu souhaitais la pluie durant tout l’hiver, afin que l’herbe repousse, pour que j’aie à manger sur les talus et dans les fossés. Quand tu m’as quitté en novembre2012 et que tu m’as laissé dans l’étable d’ETNO SELO. J’ai été merveilleusement soigné, seulement, je m’ennuyais de toi. Les ânes, c’est comme vous les humains, on est fait pour aller et venir ensemble. Ce qui pendant presqu’une année s’était passé chaque jour, ça me manquait. Ce dont nous sommes témoins, quand les gens nous accueillent et qu’ils disent : « entrez donc,… venez vous mettre à l’abri de la pluie et de la nuit… » C’est vrai que des fois, reconnaissons que c’est rare, il y a des gens qui nous remballent, qui nous envoient promener ou paître. Ils disent : « Allez plus loin ! » Ils nous parlent avec la langue du pays, en serbe ou en macédonien… Mais on comprend quand même. C’est étonnant tout ce qui peut s’exprimer et se comprendre en quelques geste qui traduisent ou l’accueil ou le rejet…

 

-          Dis donc Isidore, c’est incroyable tout ce que tu ressens !

 

-          Quand je t’ai vu revenir hier soir, t’as remarqué ! je t’ai boudé ! Je croyais que tu revenais simplement me revoir un petit coup et que tu allais repartir tout seul, en continuant de me laisser à ETNO SELO. Tu vas me dire que j’étais bien avec les 2 autres ânes, et les 2 chevaux. Mais le fait de rester toujours dans la même étable et le même pré, ça m’ennuyait. On voyait bien des groupes d’enfants de temps en temps. Mais je m’ennuyais de toi et je regrettais ce qui fait l’originalité de notre marche. C’est jamais la même chose, les mêmes gens, le même paysage. Chaque jour et nuit sont différents. Alors je songeais : « car que faire en un gîte à moins que l’on ne songe ! » Comme le dit le lièvre, cet autre animal aux grandes oreilles comme les miennes.

 

-          On ne sait pas nous les humains, ce que se passe dans la tête d’un âne !

 

-          Nous sommes plus proches de vous que vous ne le pensez. C’est pour ça qu’il faut beaucoup nous respecter les uns les autres. Je pense à toutes les maltraitances. Il y a celles qui sont faites aux enfants des humains. Mais il y a aussi tout le mal que l’on fait aux abeilles… tout ça pour plus de rendement, pour davantage récolter de céréales, afin de nourrir tout le monde ! Mais cela est faux… Je pense aussi aux chiens que l’on rencontre. Quelle vie de chiens, leurs maîtres leur font mener. Toi c’est pas pareil. T’es pas mon maître. Nous sommes compagnons !

 

-          Et tu songeais à tout cela dans l’étable d’ETNO SELO ! Ça me touche  Isidore tout ce que tu es en train de me faire comprendre !

 

-          Oui, ça faisait plus de 4 mois que tu m’avais quitté, que tu étais parti. Je ne croyais pas que tu allais revenir… et quand je t’ai revu, je me suis dit : « Il passe comme ça un petit coup… il vient me faire une caresse. » Parce qu’il parait que tu en as reçu des lettres à Kovilj où les gens te disaient de me faire une caresse !

 

-          Tu vois Isidore, à moi aussi tu me manquais. Ce n’était plus ton HI-HAN du matin qui me réveillait, juste avant que le soleil ne se lève… Comme si tu étais son réveille-matin ! Enfin en tout cas, tu es le mien.

 

-          Oui alors, je peux te dire que quand nous sommes repartis il y a quelques heures en ce 23 mars, de l’étable d’ETNO SELO sous le regard des gens qui m’ont soigné, sous les yeux de Nicole et Bracha qui durant cette si longue absence t’ont hébergé à Kovilj en Serbie, dans la lumière de l’appareil photo de Suzanna, la journaliste de VEST, alors là, j’ai compris que nous repartions ensemble pour de bon. Par des gens qui nous soignaient à ETNO SELO et qui ont accès à internet, j’avais appris qu’il y avait des gens qui se mettraient en route en même temps que nous ce samedi 23 mars en Franche-Comté, entre Salins, Dampierre, Arc-et-Senans… Je n’y croyais pas. Je te l’ai dit : Je n’arrivais pas à faire confiance que tu reviendrais. Et tu sais pourtant j’ai souvent expliqué aux gens qui me soignaient et qui me posaient des questions : certains me disaient : « Vous marchez pour la paix avec votre compagnon ?! Ça on comprend. Mais il parait que vous marchez pour demander instamment l’arrêt de l’armement nucléaire de la France. Explique nous voir ! Alors je t’ai tellement entendu de fois raconter, je leur expliquais la gravité de ce que provoque ce type d’armement pour le présent et l’avenir du monde. Mais il y avait aussi cette histoire « d’unilatéral ». Explique-toi voir ! C’est la première fois qu’on entend parler de ça. Alors je leur expliquais. Ils m’écoutaient. Je leur disais : « il y a des puissances qui disent qu’elles veulent arrêter l’armement nucléaire. Mais elles disent : on arrêtera quand vous arrêterez ! Alors j’ajoutais : de mémoire d’ânes il y a plus de 50 ans que ces puissances veulent arrêter, mais à condition que les autres arrêtent. Je leur disais ce que je t’avais entendu dire : « que pour que ça s’arrête, il faut qu’il y ait un pays qui commence effectivement d’arrêter. C’est pour ça que nous demandons que ça commence par la France, puisque nous sommes de France ». Je sentais bien que ces gens vénéraient que nous marchions pour cela… Je crois qu’il y a une prise de conscience qui s’est fait par ma médiation.

Oh ! comme c’est beau ce chemin qu’Isidore et moi refaisons ce samedi 23 mars 2013, entre ETNO SELO et KUMANOVO en MACEDOINE. En début novembre 2012, nous le faisions dans le sens inverser, heureux certes d’avoir pu trouver grâce à MAYA et ZORICA, l’étable d’ETNO SELO, mais peinés d’avoir dû arrêter une marche aussi passionnante en raison de la sécheresse ce qui provoquait un manque d’herbe non seulement pour l’âne Isidore mais pour tous les animaux des Balkans.

Et aujourd’hui 23 mars 2013, ce qui nous dynamise, c’est que l’herbe a quand même repoussé un petit peu. Et voici que nous allons vers des jours où il y en aura en abondance. Mais ce qui nous donne beaucoup de force et d’enthousiasme pour marcher, c’est qu’à plus de 2000 kms dans notre FRANCHE-COMTE natale, beaucoup de gens se mettent en marche pour la paix pour nous soutenir. Ils le font aussi au pas de leurs ânes. Comme un an auparavant, les jours où nous partions, les 23, 24 et 25 mars 2012. Et ils le réalisent en explicitant ce que veut dire « marcher pour la paix » : c’est arrêter effectivement de s’armer de manière criminelle, en menaçant les autres de les tuer, avec des armes nucléaires. Nous arrêter en commençant par la France… C’est ça unilatéral…

Nous espérons que les amis viendront en grand nombre… et puis certains ont eu une idée géniale. Puisque cette manifestation se veut protectrice de notre FUTUR du berceau de l’Humanité : la TERRE, c’est que chacun des groupes partant des 4 coins de la FRANCHE-COMTE, ils créeront une convergence sur ARC-ET-SENANS, cité du FUTUR. Et ce jour-là, il y aura pour accueillir les manifestants une salle mise à leur disposition par la municipalité d’ARC-ET-SENANS.

Tout cela nous donne une grande force à l’âne Isidore et à moi. En cette première journée de marche nous retrouvons très vite notre rythme : 4 bons kms par heure… Et nous savons qu’une fois arrivés à KUMANOVO, nous pouvons compter sur l’accueil de Vladimir le garagiste et sa famille, des épicières Suzanna et sa sœur Liliana, et de la professeur de français Zorica et sa famille. C’est beau comme ces gens en faisant de la place chez eux, trouvent leur place dans l’Humanité, et concourent à leur manière en nous accueillant ainsi, à ce que réussisse cette marche pour la paix, pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France… Oh ! comme je serais heureux d’apprendre la réussite de cette convergence à ARC-ET-SENANS en ce 23 mars. Peut-être que des évêques se seront mis en marche…

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 21:35

Lucien Converset à notre pape et ami François,

 

Dans la nuit de Pâques 30-31 Mars 2013 en Macédoine

entre NEGOTINO où je n’ai pas été reçu

et TREMNIK ou j’ai été fraternellement accueilli.

 

Cher François notre pape et ami,

 

Durant ce voyage que je réalise depuis déjà un an pour la PAIX, je pense beaucoup à vous, chez François. Depuis mon village natal DAMPIERRE dans le JURA en France jusqu’à BETHLEEM  le pays où est né JESUS, je rencontre, fais connaissance et lie amitié avec beaucoup de gens que je trouve très accueillants.  Si il y en a qui parfois me laissent tomber, je suis très touché de voir comment beaucoup de gens bâtissent la paix par la manière de nous accueillir les uns les autres.

Déjà avant de partir, et durant ce grand voyage, avec beaucoup de gens avec qui je demeure en liens d’amitié solidaire profonde, nous prenons conscience que, pour effectivement bâtir la paix, il nous faut entreprendre de nous défaire de nos pouvoirs, de nos armements, et notamment arrêter l’armement nucléaire. C’est pourquoi avec de plus en plus de gens en France, nous demandons en lien avec le M.A.N.V. (Mouvement pour une Alternative Non-Violente) à notre gouvernement d’arrêter l’armement nucléaire de manière unilatérale. Il faut qu’il y en ait qui commencent. Si nous attendons que ce soient les autres qui commencent, ça ne se fera jamais.

J’avais écrit à votre prédécesseur Benoit XVI pour le féliciter lorsqu’il a eu l’initiative le 11 février, étant donné sa fatigue et son âge, d’arrêter sa responsabilité de pape et de la laisser à quelqu’un d’autre choisi et élu par les cardinaux. C’est vous qui avez été choisi et élu. J’ai appris, alors que j’étais en Serbie, que le jour de votre élection le 13 mars 2013, vous choisissiez humblement le nom de FRANCOIS, le poverello d’ASSISE. Vous savez comment cela marque notre monde et toute l’Humanité.

J’avais remercié dans ma lettre à Benoit XVI de s’être engagé en disant le 1er janvier 2006 que « l’armement nucléaire est funeste et fallacieux ». Vous venez de dire dans l’homélie de la fête de St Joseph que « le pouvoir est un service » et à plusieurs reprises dans cette homélie, vous nous invitez et appelez à vivre dans la tendresse et le respect les uns par rapport aux autres et à être très attentionnés à ne plus abîmer la TERRE notre mère, l’EAU notre sœur, le VENT notre frère, et Messire SOLEIL. Ils sont ensemble le berceau de vie et d’amour de tous les petits enfants du monde qui y ont droit.

Afin d’aller encore davantage plus avant pour sauvegarder l’avenir de notre humanité, il me semble que BENOIT XVI vous a passé le relais pour que vous inventiez encore des paroles, des gestes et des actes qui fassent et nous aident à choisir de nous défaire de l’armement nucléaire et avec cet argent investi, le pulser pour arrêter ce drame injuste et terrible qu’est la faim de pain, de riz, la soif d’instruction et d’école, la faim d’être respectés et que cessent les humiliations des peuples pauvres par les nations nanties.

J’espère apprendre le plus vite possible qu’avec vous cher François, dans notre Eglise, nos évêques de France s’engagent de manière unilatérale à demander instamment l’arrêt de l’armement nucléaire de notre pays et nous aident à la faire tous là où nous sommes sur le seul chemin qui rende possible la paix : celui de l’action non violente. GANDHI, le MAHATMA a su nous dire par sa manière de vivre que le trésor de la façon de parvenir à cette paix se trouve dans le SERMON SUR LA MONTAGNE de JESUS. « Bienheureux, en avant, en marche les faiseurs de la PAIX… » Mt 5, 7

Je vous embrasse fraternellement cher François et serai heureux de vous lire, comme j’avais été heureux de recevoir une réponse de la part de Benoit XVI. Accueillez et recevez toute ma reconnaissance.

Lulu

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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 20:59

Tremnik-Negotino en Macédoine le 31 mars 2013

 

Lulu en camp volant à Monsieur le Maire

En son conseil municipal

A Arc-et-Senans en France

 

Monsieur le Maire,

 

C’est en Macédoine que je reprenais la marche pour la paix  et le désarmement nucléaire unilatéral de la France, le samedi 23 mars 2013. Je me réjouissais que les amis de Franche-Comté et d’ailleurs aient choisi les Salines de la ville d’Arc-et-Senans afin d’y réaliser par engagement et solidarité une convergence des groupes de marcheurs venant de différents coins du Jura et du Doubs et d’ailleurs.

Arc-et-Senans, cité du futur était toute indiquée pour vivre une telle rencontre du fait que notre marche veut contribuer à sauvegarder l’actuelle et la future vie de notre Humanité. C’est une reconnaissance du flambeau dont se veut porteuse la cité dont vous êtes élu Maire. Déjà, lorsque j’étais enfant, traversant Arc-et-Senans en vélo j’aimais faire halte Rue des Topes chez mes amis Dominique et Christian. Nous allions nous amuser dans la cour des Salines ouverte à tous vents. Je me souviens c’était au temps où l’usine de limes y établissait son dépôt.

L’an dernier le samedi 24 mars 2012 vous aviez offert un accueil très sympathique au départ de notre marche qui commençait. Que s’est-il donc passé pour que le 23 mars 2013, un an après, vous vous soyez laissé mettre dans l’impossibilité d’offrir une salle et un micro pour la convergence de cette rencontre ? D’autant plus qu’il avait plu et que des personnes handicapées en fauteuil tenaient à participer à cette marche.

Vous reconnaissez sans doute que nos comportements sont non-violents et le demeurent toujours dans nos manifestations. Puisque nous manifestons pour que nous nous défaisions de tout pouvoir opprimant des hommes et particulièrement de ce pouvoir là qu’est une menace permanente de faire éclater la tête et le corps de chacun de nous. Nous savons la prolifération « funeste et fallacieuse » du nombre d’ogives nucléaires prêtes à éclater. Il est vrai que nous nous laissons très peu informer des risques de destruction massive dont nous nous menaçons les uns les autres de pays à pays.

Afin de ne plus être menacés violemment comme nous le sommes, nous pensons dans nos mouvements d’action non-violente : il faut qu’il y ait un pays qui commence d’arrêter d’être menaçants. Notre estime de la France fait que nous pensons que c’est à nous de commencer à nous défaire de l’arme nucléaire. C’est dans ce but que je continue cette marche en direction de Bethléem.

C’est vrai qu’il faut un certain temps pour avancer dans cette conscientisation. Je respecte cela mais cependant je dis qu’il nous faut faire vite, avant qu’il ne soit trop tard. C’est dans cette espérance que je vous écris cette lettre Monsieur le Maire. Parce que vous êtes maire d’une cité où aussi  habitent des gens qui auraient bien voulu nous accueillir. Ce sont des gens d’Arc-et-Senans qui voudraient bien que nous avancions et progressions présentement afin que dans le futur il y ait encore  des gens qui habitent la cité d’Arc-et-Senans, et ailleurs à la surface de la terre. Nous demandons instamment aussi en même temps, que cet argent englouti depuis des années dans ces armements de destruction massive, soit pulsé pour arrêter cet autre fléau auquel nous pouvons quelque chose : la faim de paix, de riz, d’instruction et de respect.

Je venais  par cette lettre partager avec vous Monsieur le Maire en votre conseil municipal l’espérance que la cité d’Arc-et-Senans soit à l’avenir toujours accueillante à celles et ceux qui humblement veulent sauvegarder le futur de notre Humanité.

Lulu

 

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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 20:17

LAMIA en GRECE le 28 avril 2013

 

A Monsieur FRANÇOIS HOLLANDE, Président de la République Française

 

Monsieur le Président,

 

Je vous écris cette lettre que vous lirez… je l’espère beaucoup, parce qu’il est important que vous en preniez le temps, conscient que je sais que vous avez beaucoup de travail et que votre responsabilité est grande. Je le respecte.

 

Je vous écris depuis la Grèce, pays que je suis en train de traverser depuis une quinzaine de jours. Je suis parti de Dampierre, mon village natal dans le Jura, le 25 mars 2012, il y a un peu plus d’un an. Je marche au pas de l’âne Isidore, pour la paix, en demandant instamment l’arrêt de l’armement nucléaire de la France, de manière unilatérale. J’accomplis cette marche en direction de Bethléem en Palestine, marche en relation très étroite, par l’intermédiaire du blog internet « luluencampvolant » avec beaucoup d’hommes et de femmes de bonne volonté, membres de mouvements alternatifs non-violents et particulièrement le M.A.N.V.. Vous avez sûrement appris le jeûne accompli par certains d’entre nous aux moments des tristes anniversaires de l’éclatement de la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Vous avez certainement appris aussi la marche convergente de plus de 200 personnes en Franche-Comté le samedi 23 mars 2013, à Arc et Senans (Doubs), par solidarité en ce jour où je reprenais la marche qui me conduisait à traverser la Macédoine puis la Grèce, à prendre le bateau à Lavrio-Athènes pour Haïfa (Israël) et parvenir à Bethléem en Palestine afin que la France arrête l’armement nucléaire de manière unilatérale.

 

Je suis très bouleversé de traverser des pays comme la Serbie, la Macédoine et maintenant la Grèce, où les gens que je rencontre sur mon chemin et avec qui je parle, me font part de l’humiliation qu’ils ressentent de la part des puissances qui mènent le monde et particulièrement de celles qui détiennent l’armement nucléaire, de celles aussi qui fabriquent et font le commerce d’armements de toutes sortes, la pire cassure des économies de ces foyers venant de la prolifération hyper-dangereuse des armements nucléaires.

 

Je me trouvais en Serbie les 10-14 janvier 2013 au moment où la guerre fut déclarée au Mali. Damien BOITEUX, le fils d’amis très chers habitant Le Russey (Doubs) venait de se faire tuer. J’entendais des journalistes, cherchant à vous qualifier de véritable président de la république française parce que soi-disant, vous veniez d’en faire acte en engageant notre pays à faire la guerre au Mali. Mais vous le savez bien, monsieur HOLLANDE, parce que vous avez lu les œuvres de Jean Jaurès, ses écrits et ses actes, personne à qui vous vous référez en tant que socialiste : « un président de la république est grand lorsqu’il engage notre pays sur les chemins de la Paix et non pas sur ceux de la guerre ».

 

Vous savez aussi que nous arrêterons le terrorisme et la prise d’otages, actes odieux et inhumains certes, en arrêtant nous-mêmes de sombrer dans les filets tentateurs des fabricants et marchands d’armes et particulièrement en arrêtant de faire croire que l’arme nucléaire est la garantie de notre sécurité. C’est faux. Elle augmente le risque et la dangerosité de faire éclater la planète entière, le seul berceau de l’avenir des enfants de la Terre des Hommes.

 

Sachez aussi monsieur le Président que nous sommes de plus en plus nombreux en France à croire qu’un véritable esprit socialiste européen et mondial, c’est celui qui ose dire et faire : « Nous commençons aujourd’hui l’arrêt de l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale, président, gouvernement, et peuple de France ensemble ».

 

Dans les trois pays que je viens de traverser ces semaines passées et dans lequel je marche présentement au pas de l’âne Isidore : la Serbie, la Macédoine, la Grèce, je rencontre des gens blessés et humiliés par l’économie que nous imposons à leur pays. Certains leur font croire qu’ils s’en sortiront en édifiant des statues et en se référant au comportement :

-          En Serbie, à l’empereur CONSTANT né à NIS au troisième siècle de notre ère,

-          En Macédoine, à l’empereur ALEXANDRE et à son père PHILIPPE, né au quatrième siècle avant notre ère,

-          En Grèce, en se disputant avec la Macédoine, pour revendiquer la paternité de ces deux derniers empereurs et leur ériger des statues équestres.

 

Ma crainte, voyez-vous, monsieur le Président, c’est qu’en laissant couver ces guerres intestines dans les pays des BALKANS, nous continuions d’humilier ces peuples, et à les obliger un jour à nous demander de lever l’embargo des armes à leur égard, armes que nous fabriquons et vendons, comme nous venons de faire à l’égard des rebelles syriens. Nous savons ce qu’il est advenu des armes livrées et vendues aux rebelles libyens par le gouvernement de la France, avant que vous ne soyez élu président. Et tout cela sous un prétexte humanitaire.

 

Je ne veux pas qu’un jour les membres du peuple français croient et pensent se sortir du marasme économique dans lequel nous risquons nous aussi de sombrer en érigeant des statues équestres à NAPOLEON.

 

En attendant votre réponse, Monsieur le Président, j’espère que vous cesserez d’écouter certaines sirènes de mauvaise augure qui affament des millions d’enfants et leurs parents à travers le monde. Avec l’argent, des milliards d’euro, investis dans l’armement nucléaire, nous pouvons faire stopper la FAIM à tous les petits de la Terre des Hommes et susciter leur instruction.

 

Nous vous demandons de tout faire avec votre gouvernement, par des moyens d’action non-violente, pour que s’arrête l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale. Alors rendez vous compte monsieur le Président, vous aurez commencé de déclarer la paix au monde. En cela résidera votre honneur et le nôtre.

 

Croyez Monsieur le Président à mes sentiments respectueux et reconnaissants. Je vais bientôt arriver à Athènes au pas de l’âne Isidore. Comme je serais humblement heureux de lire en ce lieu où a été inventée la démocratie, de lire votre réponse qui fera de vous et de nous des artisans de la Paix.

Lucien Converset

Texte transcrit par Adeline avec l’aide de Rémi – Merci à lui

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 19:00
J1-39
 
C'est une joie intense profonde, et humble en même temps que nous sommes en train de nous donner les uns aux autres en nous annonçant : "c'est décidé ! je pars marcher avec vous pour la paix, ce samedi 23 mars..."
 
Il est logique que nous nous disions les uns aux autres, ce que nous mettons dans ces mots : "marcher pour la paix", alors que nous sommes en train de nous préparer et de nous décider à la faire. Nous le réaliserons aussi lorsque nous marcherons aux côtés de personnes qui auront donné à leur démarche un sens que je n'avais pas encore perçu, ou auquel je ne peux pas encore adhérer pour le moment.
 
C'est avec beaucoup de respect pour nos consciences à chacun que nous nous parlerons les uns aux autres. Mais aussi avec l'ardente conviction qu'il y a encore en chacun de nous beaucoup de graines de "possible" qui n'ont pas encore germé et poussé, afin de concourir à la réalisation de la paix. En effet, c'est ce qui a poussé dans le jardin et le coeur des autres qui peut m'aider à avancer dans ma détermination à marcher pour la paix, et à dire pourquoi je le fais.
 
Parmi les personnes qui se sont mises au service de l'organisation de cette marche, plusieurs pensent et disent que : "marcher pour la paix : ça implique que nous demandions au gouvernement de notre pays la France, de faire cesser dans l'immédiat l'armement nucléaire et cela de manière unilatérale (Unilatéral : commencer nous-mêmes, sans attendre que d'autres le fassent, en espérant qu'ils suivront cet exemple). C'est le sens de la pétition du MANV (Mouvement pour une Alternative Non-Violente). (Clic pour signer ou télécharger la version papier de cette pétition) Il y a aussi les membres de l'association des Amis de Gabriel MAIRE qui ont voté en assemblée générale une motion dans ce sens. Ils nous proposeront d'envoyer une lettre aux parlementaires de Franche-Comté.
 
Il y a d'autres gens aussi, parfois ce sont les mêmes, chrétiens ou pas, qui pensent et sont convaincus, qu'il y a en France, une centaine de personnes entre autres, qu'on le veuille ou non, qui détiennent un pouvoir ou une influence dans ce domaine, pour faire arrêter l'armement nucléaire dans notre pays : ce sont les évêques de France.
 
Il ne faudrait pas que l'assemblée des cardinaux et évêques de France ne parlent de l'arme nucléaire que quand il s'agit de l'approuver et de la justifier. N'oublions pas que la dernière position de leur conférence à ce sujet est encore et toujours celle du 8 novembre 1983 : celle-là qui justifie que la France se soit dotée pour se défense de l'arme nucléaire. Or Benoit XVI a dit le 1er novembre 2006, que cet armement est "funeste et fallacieux" pour notre humanité, et Jean-Paul II, le 30 novembre 2003 à l'heure de l'angélus : "je renouvelle mon appel aux responsables des grandes religions, unissons nos forces pour prêcher la non-violence, le pardon et la réconciliation".
 
Durant cette marche du 23 mars 2013, nous serons plusieurs à demander que les évêques de France "se mouillent", qu'ils arrêtent de tergiverser jusqu'à ce que ce soit trop tard, mais qu'ils s'engagent personnellement et collégialement en demandant au gouvernement français d'arrêter l'armement nucléaire de manière unilatérale, comme nous y invitent les membres de la Communauté de la Mission de France.
 
Quand le sel de la terre nous a été donné et que nous le détenons, nous ne devons pas le garder dans des pots en grès sur l'étagère de notre cuisine, sans l'utiliser. De même nous ne devons pas garder la lumière dont nous sommes porteurs enfermée derrière des barreaux et des cloisons emprisonnantes.
 
En avant, nous tous pour nous donner goût et saveur les uns aux autres à marcher pour la paix.
 
PS : des liens sont insérés dans ce texte, cliquez sur les textes en brun pour accéder à d'autres articles   
 
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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 08:00

Kovilj 30 janvier 2013

 

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En avant vous qui m’avez  appris à marcher pour la paix ! ( Mt 5, 9)

   

Je ne peux pas toujours accéder à un peu d’eau dès le matin quand je suis en partance. C’est en cours de chemin que nous allons pouvoir en trouver, ou seulement le soir quand  nous faisons étape, cherchant un endroit pour installer la tente et mettre paître Isidore et lui donner à boire. Je suis heureux de pouvoir alors me laver parce que quelqu’un m’a indiqué un point d’eau. J’apprends le nom que porte l’eau dans la langue du pays : «  wasser,… voda…l’ma ».

 

Pihen-.jpg

 

Ça crée des liens entre nous, des relations de «  bien-être grâce à un peu d’avoir ». C’est la paix. Quand on m’offre la possibilité de prendre une douche, je suis heureux de me laver la tête et les pieds et tout le corps. C’est un sacré signe d’accueil et d’hospitalité que d’offrir à quelqu’un l’accès à sa salle de bain. Mais je n’utilise que l’eau. Je ne me sers pas de produits moussants et autres décapants soi-disant « enrichis pour peaux sensibles ». Je ne veux pas abîmer l’eau ni non plus esquinter ma peau, surtout celle de mes pieds. Il y a eu «  autour des pieds et de la peau » durant la marche, tout un travail de sécrétion et de protection, et sous prétexte d’ôter la poussière, les fabricants de ces produits là enlèveraient tout ce dont notre système glandulaire et immunitaire a délicatement entouré notre corps. Ah non, jamais ! Je ne veux pas de ces « produits enrichis » qui « appauvrissent ». notre sœur l’eau et nous-mêmes, comme dit St François d’Assise.

 

Je suis bouleversé d’avoir dû arrêter de marcher au moment d’entrer en Macédoine, en raison de la sècheresse. Il n’y avait plus d’herbe sur les talus et dans les fossés pour l’âne Isidore ni non plus pour les animaux des Balkans et il ne pleut toujours pas. J’apprends à dire en langue serbe mon espérance : «  Kisa pada trava raste : l’herbe poussera quand la pluie tombera. » mais je suis peiné de voir qu’en Serbie la montée ou la descente du niveau d’eau dans le Danube dépend de la décision d’ouverture ou de fermeture des vannes de barrages dans les pays d’amont, l’Autriche et l’Allemagne. Ça fait penser à ce qui se passe dans les pays traversés par le Jourdain et l Euphrate… Je marche en manifestant mon  refus d’une guerre de l’eau. L’eau, comme la terre, l’air et le soleil, les quatre éléments sont parties intégrantes et fondamentales du patrimoine commun de notre Humanité. Je marche dans le but de maintenir ce principe vital en solidarité avec les animateurs et les enfants d’associations comme Floriâne à Salins les Bains et Loisirs Populaires à Dole, en union avec tous ceux qui à travers le monde donnent de leur temps, de leur pensée, de leur avoir et de leur être pour tenir à ce que certains ont de gros intérêts à décréter que « c’est impossible ».  «  A cet impossible nous sommes tenus », comme nous l’a appris Marcel Blondeau en acte et en parole, en marchant et chantant : «  Lève-toi car il est temps…car le monde sera ce que tu le feras » (Michel Fugain le chiffon rouge).

 

Et quand le soir et la nuit tombent et que nous n’avons pas encore pu trouver un endroit pour nous mettre sous la protection d’une famille de paysans, de jardiniers ou de personnes avec qui on sent qu’il y a quelque chose de commun,  «  avec quelqu’un qui se rappelle que son ancêtre a été un araméen errant » (  Dt 26, 5). Mais ça y est ! Nous venons d’être rattrapés par une femme et un homme bien décidés à ne pas nous laisser envahir le cœur par la nuit noire qui vient de tomber, ni  non plus le corps par la pluie froide qui commence à entrer dans la peau. Avec seulement les quelques mots qui nous sont offerts, nous comprenons que tout ce qui habitait l’être de Job réside dans le cœur de ces gens d’Algunia : «  Dans notre village jamais étranger ne couche dehors. Au voyageur que tu es notre porte reste ouverte » (Job 31,32).

 

Nous avons été plusieurs fois croisés, rencontrés, rattrapés ainsi sur nos chemins. Heureux un jour d’avoir entendu quelqu’un me faire comprendre : «  J’ai un toit, c’est pour toi ». Plusieurs fois, j’ai savouré l’apparition de quelqu’un alors que je m’enfonçais dans la nuit qui commençait de m’éprouver : «  Mes parents m’envoient vous demander si vous voulez bien venir chez nous…souper avec nous…. ». Une autre fois, je l’ai appris le lendemain, trois personnes sont venues à notre rencontre parce qu’un tout petit enfant a dit : «  Maman, il y a un homme qui est sur la place du village avec son âne…On ne peut pas le laisser comme ça pour cette nuit. »

 

Et au moment où j’écris ces mots de camp-volant, je ne dois pas oublier que si je peux les vivre et les écrire, paradoxalement, c’est grâce à l’accueil fraternel de Nicole et Bracha dans leur maison à Kovilj en SERBIE, et à l’hébergement de l’âne Isidore dans l’étable d’Etno Selo en Macédoine chez Véra et ses fils Goran et Marsam, et aussi par la médiation de la coordination de Jacques et Elisabeth qui établissent le blog internet.

 

Le jour même de Noël 2012, mes sœurs et frère m’offraient un cadeau merveilleux avec la connivence de Jacques et Elisabeth. Ils mettaient sur le blog une photo émouvante : celle de mes parents Suzanne et Marius me tenant l’un et l’autre par la main, debout entre eux deux. C’est au creux de leur amour et de leur tendresse, de l’endroit où j’avais été conçu, qu’ils m’apprenaient à marcher, eux les premiers. Notre maman avait eu la délicatesse d’écrire la date : 27 décembre 1937. J’avais 9 mois. Ils m’élevaient. Ils m’apprenaient à me mettre debout, à marcher, à aller à la rencontre de mes sœurs et frère qui naîtraient et des nombreux amis qui nous seraient donnés.

 

A travers des faits et des moments comme ceux-là, nous sentons et nous continuons de reconnaître que c’est bien vrai que le fait de marcher nous relie à toute l’humanité. Mais, depuis que nous avons reconnu que le marcheur qu’est Jésus est le fils de Dieu, nous découvrons que, par lui, marcher nous relie aussi à Dieu. « Le verbe marcher s’est fait chair » (Jean 1, 14). Voici donc qu’avec lui, par lui et en lui, marcher nous relie à toute l’humanité, à la surface de toute la terre et nous conduit jusque dans le cœur même de Dieu. Nos pieds et nos consciences, nous emmènent là où marcher c’est continuer sans cesse d’aller à la rencontre les uns des autres, où marcher c’est aimer.

 

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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 08:38

Kovilj 30 janvier 2013 

 

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En avant vous qui m’avez  appris à marcher pour la paix ! ( Mt 5, 9)

 

 

Du fait que nous venons de France et cheminons en direction de Bethléem, donc vers l’orient, souvent notre chemin consiste à aller vers l’endroit où le soleil se lève. Cela éclaire bien des choses et aide à chercher, trouver et donner sens à notre marche. C’est important la symbolique.

 

En partant tôt comme ça le matin, je  vois plein de gens qui eux aussi  se sont levés tôt et partent au travail…Ils sont sûrement heureux d’avoir du travail. Nous nous faisons signes, bonjour. Mais je trouve leurs conditions de transports, très souvent, pas respectueuses du tout de leur être de travailleurs. Sûrement qu’ils préfèreraient, dans bien des cas, pouvoir se rendre à leur travail en marchant. Tout ça ne me met pas en paix, ou plutôt me fait prendre conscience qu’il y a encore du chemin à faire pour parvenir à une paix sociale. Souvent sur notre chemin, en raison de l’accoutrement qui est le nôtre, à l’âne et à moi, nous sommes interpellés : « Mais d’où venez-vous donc ? Où allez-vous ? ». C’est important de répondre, car d’autres questions vont surgir de ces morceaux de dialogue balbutiant. Donc la marche s’arrête un instant. L’âne Isidore apprécie car il peut répondre à la fringale qui ne le quitte pas : il a déjà le museau dans une touffe de luzerne. Et grâce à un petit feuillet écrit dans la langue du pays traversé, l’explicitation de l’expression : «  nous marchons pour la paix dans le monde » va pouvoir se faire : «  Nous demandons à nos décideurs politiques, particulièrement avec les membres du MANV (mouvement pour une alternative non-violente), d’arrêter l’armement nucléaire de manière unilatérale. » On nous rétorque : «  Vous ne les laissez donc pas en paix ?! ». Un tel humour demande de prolonger le débat : «  On ferait bien un bout de la marche avec vous ! ». Et nous voilà repartis ensemble ! «  Je tiendrais bien l’âne pendant quelque temps…- Mais bien volontiers ! »; Et la prise de  conscience s’intensifie. « L’armement nucléaire est funeste et fallacieux… » C’est le pape Benoit XVI qui s’engage dans cette affirmation très étayée… Nous demandons aussi à nos évêques de faire chorus et collégialité avec le pape et aussi aux membres du mouvement Pax Christi. Ah, si nous voulions savoir notre force ! Et si tous ensemble nous marchions dans ce sens ».

 

La marche permet, me semble-t-il, de quitter les zones de l’idéalisme. Nous ne nous sommes pas mis à discuter d’idées mais de faits, avec des chiffres à l’appui. Et si nous nous arrêtons durant quelques instants c’est pour étayer et appuyer par exemple cet autre fait : avec l’argent de l’armement placé en des mains sûres, dans des organismes internationaux, nous pouvons arrêter cet autre fléau,  la faim dans le monde.



Et nous voilà reprenant le chemin. C’est agréable d’avoir des interlocuteurs et des gens qui aussi savent écouter. La marche aide et permet ces dialogues fructueux. «  Il faut que nous vous disions les rêves que nous avons faits l’âne et moi ». Et nous voilà en train de raconter comment nos rêves sont devenus réalité, quand au moment de partir en campement avec des ados de Dole pour les monts du Jura, les ânes NENETTE et MONA, MARTIN et PRUNELLE, nous ont été offerts. Nous avons, ce soir-là du 29 juillet 1981, entendu au pied du grand relais de Foncine-le-Haut, ces mots créateurs de liens de la bouche de Jean au nom de toute une équipe d’amis savoyards nous donnant leurs ânes : »vous verrez que les ânes seront tout le long de votre chemin, une véritable médiation. » C’est bien ce qui s’est réalisé depuis 1981. Et qui va se poursuivre.

TV-serbe.JPG

 

Mettons-nous à l’écoute du  rêve exprimé devant la caméra de la TV serbe à Kovilj le mercredi 5 septembre 2012 : « La personne qui m’interviewait, juste avant que je ne reprenne la marche en union avec Baptiste, me demandait : « Et votre âne une fois que vous serez arrivés à Bethléem, qu’allez-vous en faire ? » C’est alors que j’exprimai le rêve qui me venait dans le souffle du vent qui agitait les peupliers et les saules plantés le long du Danube : «  Le mur qui a été érigé voici plusieurs années entre les peuples israélien et palestinien est une erreur et une injustice très graves. Il ne peut pas continuer à tenir. En effet, de chaque côté de ce mur, des pères et mères de famille, des éducateurs et éducatrices entreprennent de le défaire déjà mentalement parce que le désir de leurs enfants le demande. L’âne Isidore sera offert à ces enfants là qui déjà de chaque côté du mur cherchent à jouer ensemble. Dans les couffins de chaque côté du bât de l’âne, les enfants israéliens et palestiniens mettront pierres et gravats qui seront défaits du mur par les mains des parents et dans la liesse populaire, ils conduiront l’âne Isidore et tous les ânes qui ne manqueront pas d’arriver pour construire un pont entre les peuples.

 à suivre

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 08:35

Kovilj 30 janvier 2013

 

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En avant vous qui m’avez  appris à marcher pour la paix ! (Mt 5, 9)

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Parmi ceux qui m’ont aussi appris à marcher pour la paix, il y a les gens, les premiers qui m’ont appelé à manifester contre l’armement atomique. C’était en 1961. Je revenais d’Algérie où la guerre continuait de creuser des chemins de terreur. Nous y avions été forcés de marcher pour faire la guerre. Et  durant l’année 1960, en plein Sahara, la France faisait éclater la bombe atomique à Reganne pendant qu’à quelques uns nous essayions d’entrer en résistance par rapport à l’exécution du plan Challes qui consistait à traquer sur les pistes au fond des oueds et sur le flanc des Djebels les membres de l’ALN. En même temps nous avions l’ordre d’expulser  de leurs mechtas de leurs jardins et de leurs oliveraies et donc de leurs cultures vivrières, femmes, enfants et vieillards et de les faire marcher en les poussant comme de vulgaires troupeaux afin de les enfermer et parquer dans des « camps dits de regroupement ». Leurs pistes de toute beauté et leurs sentiers de vie devenaient tout à coup chemins d’exil, d’enfer-mement et de mort. Et nous en étions complices. Mais déjà sur ces sentiers de Kabylie, des Aurès ou de l’Ouarsenis, grâce à des amis « résistants », je pressentais qu’il pouvait en être autrement.

 

Il y avait des choses qui dépendaient de nous, de la manière dont nous osions faire objection.  Ami Jésus ! tu nous faisais comprendre que «  dans ces trains d’enfer où tu étais descendu nous rejoindre », si « il nous avait été dit œil pour œil dent pour dent, tu haïras ton ennemi (Mat 5, 38-43) ou encore «  il faut tous les tuer parce que ces hommes sont nos ennemis », en te fréquentant, tu nous appelais à une toute autre attitude : «  Et bien moi, je vous dis : » Aimez vos ennemis » (Mt 5, 44). Votre interpellation à manifester contre l’armement atomique, Maurice, Georges, Pierre, René, Claude, Pierre, Jacques, Michel, Hubert, Claude, Marcel, Guy, Alain, Hélène et combien d’autres… convergeait avec ce qui avait commencé à naître en mon âme et conscience sur les pistes des djebels algériens. Ça correspondait avec ce que nous avaient transmis «  Mathieu, Luc et les deux autres » de ce qu’ils avaient «  vu et entendu du verbe de vie » lorsqu’avec lui «  ils gravissaient la montagne,  pour y entendre le fameux Sermon ».1° Jean, 1, 3. et Mat 5, 6, 7). Il me revient aussi, Gaby Maire, tes appels à crier sur les toits qu’il nous fallait arrêter de fabriquer et trafiquer les mirages avec le Brésil.. C’était en 1967. Les marches que tu faisais et que tu suscitais pour la paix allaient te conduire à partir au Brésil, épouser la condition des petits et des pauvres et faire «  le choix d’une mort qui conduit à la vie, plutôt qu’une vie qui conduit à la mort ». Tu y seras assassiné le 23 décembre 1989.

 

Tu es de ceux qui m’ont beaucoup appris à marcher pour la paix. C’est depuis ton village natal, Port Lesney, réalisant à cet endroit mon premier campement d’enfant avec toi et une vingtaine de nos camarades et amis du Petit séminaire de Vaux, en direction du Mont Poupet, que je commençai à découvrir que faire la paix en soi et en direction des autres exigeait un certain « déplacement », un surgissement de l’ « illusion d’avoir » en direction du « bien être commun ».

 

Quelqu’un, Jean-Marie Muller va lui aussi beaucoup nous apprendre à marcher pour la paix dans le sillage  de Gandhi, Martin Luther King, Tolstoï et de beaucoup d’autres et parmi eux Jésus.

 

Jean-Marie saura, à partir d’événements qu’il vit, que nous vivons et dont nous sommes témoins et artisans, nous présenter et nous donner en nourriture « les graines de possible » qu’il aura ramassées dans un livre qui va marquer beaucoup d’entre nous : « L’Evangile de la Non-Violence ». Cela va susciter entre autres dans le Jura tout un collectif d’amis  qui tiendront et tiennent encore aujourd’hui à poursuivre ce qu’ils ont commencé en vue d’une paix effective. Combien de marches et démarches en vue d’arrêter les va-t-en- guerre que nous sommes, sont nées au lieu dit «  Le Martinet » entre Vaux et Poligny, chez Jean-Paul et Liliane Girod et leurs enfants. J’aimais, depuis Dole, venir souvent me munir de ce qui alimente et fait tenir, dans une recherche de solution de conflits de manière non-violente. Il faudrait bien que quelqu’un de ce collectif se saisisse d’un crayon et d’un cahier et ramasse, pendant qu’il est temps, ces semences d’action non-violente, ces actes et ces faits constituant notre histoire. «  Ramasser afin que rien ne se perde » (Jean 6, 12). Qu’en pensez-vous Claude et Henryelle, Gilberte, Etiennette, et Anne ? Ça sera nous aider à continuer à marcher pour la paix. C’est dans des groupes comme ceux-là qu’en 1974, notre ami JM Muller appellera des personnes comme Jean-Paul Girod, pour créer le MANV  (Mouvement pour une alternative Non-Violente). Lorsque l’Eglise de Jésus ne se laisse pas réduire à être une boutique mais se met à l’écoute de «  la visée du petit » (PS 13, 6). S’exprimant dans ce qu’on appelle les Mouvements d’action catholique tels que la JOC, l’ACO, le MRJC, le CMR, l’ACE, où l’on est jamais trop petits pour le dire aux grands, les services tels que la PPH (Pastorale des Personnes Handicapées)… alors les petits et les pauvres, ceux à la droite desquels Dieu lui-même se place (Ps 108, 31)  deviennent nos « référents pour la marche du monde, comme nous l’a fait découvrir Joseph Wrezinski dans le mouvement ATD Quart Monde. Ils ont beaucoup été mes maîtres d’apprentissage à marcher pour la paix, celles et  ceux qui, par leurs réunions et rédaction de tracts, jusque tard le soir et déjà très tôt le matin, organisaient marches et manifestations pour enrayer le chômage et le licenciement de camarades à Dole et à Lons et quand, avec Marcel Blondeau nous « allions à Lip » à Besançon…. Ou que les Lip venaient à nous à Foucherans !. C’est les marches et démarches de tous ces hommes et femmes, de tous ces jeunes en JOC et ACE, MRJC, les marcheurs pour l’égalité des droits avec Christian Delorme, le 9 novembre 1983… C’est tout ce souffle de paix sociale qui animait ces gens qui nous a formés et poussés à tricoter des liens avec les éprouvés et les réprouvés, les sans toit, ni loi, ni droit… Nous sommes ce que nous sommes les uns grâce aux autres. Il me vient aussi au coeur la démarche d’Alexis, de Jean-Marc et Marie-Louise, de Bernard, de Jacques, Elisabeth et Rachel et combien d’autres, marchant sur les chemins de Compostelle en quête du sens de la vie, la leur et celle de toute notre humanité. Je pense bien sûr aussi à tous les participants à cette démarche originale qu’est le Cercle de Silence et à tous les adhérents de l’association Siloé où la lutte de chaque jour peut bien être assimilée à une marche quotidienne. Je sens un nombre impressionnant d’amis qui effectivement, parfois avec leurs pieds et certainement avec leur tête, leur cœur et leur conscience se mettent à marcher avec nous, l’âne et moi. Tous les mots, les lettres et messages sur le blog, dessins peintures, articles de journaux, photos, interview radio ou télévisées qui me parviennent et auxquelles j’essaie de répondre, nous signifiant que cette marche pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral sont le fait de nous tous. Je me sens tout petit et heureux, relié à ce grand nombre d’hommes et femmes de bonne volonté, d’enfants avec leurs parents, leurs instituteurs et catéchistes. Et particulièrement en Juillet-Août de l’année 2012 lorsque des amis m’ont fait savoir au moment du douloureux anniversaire de l’éclatement de la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945 et sur Nagasaki le 9 août 1945 qu’ils faisaient avec Antoinette Gillet, un jeûne afin  qu’on ne refasse plus jamais ça à notre Humanité. Nos manifestations diverses allaient dans le même sens. Et il est très certain qu’au moment où  nous repartirons en direction de Bethléem, le 23 mars 2013, une fois que les cigognes seront de retour, que l’herbe aura repoussé en Macédoine, un appel à marcher, jeûner, écrire, peindre, afficher, chanter sera exprimé pour signifier que nous marchons dans le sens évolutif de l’Histoire.

 

 à suivre

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 08:23

Kovilj 30 janvier 2013

 

En avant vous qui m’avez  appris à marcher pour la paix ! ( Mt 5, 9)

 

 

Marcher pour la paix demande de faire travailler ses pieds et sa conscience. C’est pourquoi il me semble que de m’être mis à marcher pour la paix, ça prend l’homme des pieds à la tête et ça le relie à l’Humanité entière ainsi qu’à la Terre…. et avec qui donc encore ?

 

 

Chaque jour, je prends soin de mes pieds. D’ailleurs je le fais depuis longtemps, bien avant que de m’être mis en route pour Bethléem. Théodore Monnod écrit dans le livre «  Tais-toi et marche » qu’il faudrait, avant d’entreprendre une grande marche «  en réalité se préparer des mois à l’avance à marcher pieds nus et dans des sandales ».

 

pieds et sabots

 

C’est en raison d’un appel que je me suis mis en marche pour la paix. En conscience du drame que court notre Humanité nous ne pouvons pas demeurer dans la sédentarisation. Ce serait risquer la sédimentation et tomber dans l’emprisonnement des fossiles. Dieu lui-même, par la bouche du prophète Nathan, ne nous dit-il pas que pour continuer à susciter notre libération depuis notre sortie de la terre d’esclavage et donc à nous donner la paix, il a fait le choix «  de ne jamais habiter de maison mais d’être camp -volant sous une tente et un abri afin de voyager avec vous et d’être toujours avec vous » ( Ps 14 , 2ème Sam 7, 6 ,7 et Ps 14, 1). Et c’est de ce Père là que Jésus lui-même tiendra, quand il dira «  les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids ; le Fils de l’Homme, Lui, n’a pas où reposer la tête (Mt 8, 20) .

 

 

Marcher demande de bien préparer mes pieds certes, mais aussi de déboucher mes oreilles afin que résonnent au fond de ma conscience les appels des vivants. C’est ce qui se passe au profond de moi qui me donne motif et force de me lever tôt le matin, de partir à l’heure de l’Angélus quand ça sonne au clocher du village ou de la ville, que « le verbe est sorti, s’est mis en marche et frappe à la porte de l’Humanité. » (Ps 18 ; Ap 3, 20). Mais le fait de me mettre à marcher va faire activer ma conscience. Il y a une merveilleuse interférence entre les deux.

 

En partant de bonne heure, j’entends et je vois des choses que je ne verrais pas si je tardais à me lever. Je vois et je goûte le bonheur de sortir de mon sac de couchage et de ma tente, de me mettre debout et de me laver, et après avoir bâté  l’âne Isidore, de commencer à marcher.

 

 

Et qu’est-ce que je vois et comprends ? Que beaucoup à travers le monde, prochains et lointains, ne peuvent pas ou ne peuvent plus ou presque plus accomplir ces gestes de se lever et de se laver et de marcher. Je pense à vous, Michel, Joseph, Mickael, Jean-Claude, Elia, Frédéric, Louis, Irène, Françoise, Nicolas, Léa, Jacques, Marie Jeanne, Bernard, Madeleine, Beatrice, Jean-Claude, Yvon, Bruno, Nicolas, Sophie, Laurent, Jean-Marc… Alors, j’accomplis ces gestes en pensant à vous. Je suis à la fois heureux de réaliser ces actes et en même temps je suis dans la peine parce que vous, et combien d’autres personnes ne pouvez plus ou pas les accomplir. Alors, je continue de marcher avec vous, pour vous et pour moi.

 

Il se crée une correspondance entre nous ; la Paix se fait entre nous et en nous. Marcher pour la Paix, ça commence par des faits comme ceux-là, me semble-t-il. Et des fois, quand je viens de vivre une démarche de pardon, de le recevoir ou de le donner, je pense à ceux qui rament pour avancer dans la direction du pardon. Tiens, en ce moment, marchant tôt le matin, j’essaie de ne pas m’éloigner de ceux et de celles qui pensent et disent que pour ramener la paix au Mali, il faut « tuer tous les terroristes et fondamentalistes ». Pendant que je marche  je m’inquiète  d’un chemin et d’une attitude non violente ni agressive pour ne pas laisser dire ça, tout en cherchant à émettre une opinion pour solutionner le conflit de manière constructive.

 

 

Je dois aussi, durant ce voyage, veiller aux sabots et aux pieds de l’âne. Je suis émerveillé devant le doigté et la dextérité des maréchaux ferrants que l’âne et moi nous avons trouvés  depuis que nous avons commencé de nous mettre en marche pour la paix : Maurice SUTY, Dany PUJOL, Guy et Antoine COQUET, François JACQUEMARD, Michel et Marc RACINE (en faisant mémoire de Pierre LIEVAUX, Clément et Berbert CHAUVIN, Damien et son jeune apprenti à Salins les Bains en France, Marion et Stéphan à  Pichelsdorf en Autriche, Zoltan, Istvan et Lasslö à Najybaracka en Hongrie. Mon estime va aussi aux vétérinaires et palefreniers « servisants », Jean Louis et Pascal à Salins et tout le long de notre chemin, Stéphane et Valérie à Montrevel,  à Etouvans chez Jean-Marie, György chez Katalin à Tata en Hongrie, puis à Kovils, à Jagodina en Serbie, et maintenant à Etno-Selo en Macédoine. Ils ont su prendre soin notamment des pattes de l’âne afin qu’il soit bien dans ses sabots. C’est que, dans la marche que nous accomplissons, non seulement l’âne est porteur des principales affaires qui vont nous aider à tisser des liens de paix avec les gens rencontrés, mais il est médiateur entre la Terre sur laquelle nous emboîtons son pas et les hommes qui l’habitent, qui vont nous accueillir dans l’immédiat ou à côté de qui nous allons passer sans avoir pu nous entrevoir.

 

C’est merveilleux de voir tout le monde qui se met en marche, qui fait une démarche de paix quand un homme se met en route. Mais si je me suis mis en chemin vers Bethléem, c’est grâce à une plénitude de gens qui se sont mis en marche bien avant moi. Je suis marqué par Anne Vercors, quittant tous les siens dans la pièce de Paul Claudel «  L’annonce faite à Marie ». Il veut aller se loger dans le trou où a été plantée la croix du rédempteur, en ressortir et en revenir afin de ne pas laisser le monde comme il l’avait quitté. Je pense à Geneviève qui a écrit à son retour de Jérusalem « Au nom de mon fils ». Il me vient bien sûr les prénoms de Patrick e t Bénédicte et de leurs enfants Jean et Violaine de Dole, et aussi de tous ceux qui peut-être n’ont pas écrit ni pris de photo mais dont le nom est écrit dans la paume des mains et dans le cœur de ce grand marcheur qu’est le Galiléen. Celui-là qui a fait la démarche de descendre du ciel où les hommes l’avaient logé « Très Haut », qui a « déchiré le ciel » (Mc 1, 10), et que ses parents vont « mettre bas », dans ce que les renards ont : un  terrier, une grotte, mais que lui n’a pas. C’est à travers tous ces faits que ça va pouvoir être sur » la terre comme au ciel » (Mt 8, 20 ; 6, 10).

Suite demain

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 13:05

" L'ARMEMENT NUCLEAIRE EST FUNESTE ET FALLACIEUX " Benoit XVI, 1er janvier 2006

 

Cher Benoit, notre Pape et ami,

Parti le 25 mars 2012 de mon Jura natal en France à destination de Bethléem... dans le but de " la paix et du désarmement nucléaire, de manière unilatérale", au pas de mon âne Isidore... je pense souvent à ce texte.

Je me réfère en union avec Jean Marie Muller et nos amis du M.A.N.V.(mouvement pour une alternative non violente) à ce que vous avez exprimé le 1er janvier 2006 : que pour bâtir et inventer la paix, il est fondamental de nous défaire et démunir de l'armement nucléaire car celui-ci est " funeste et fallacieux".

En traversant la ville de Regensbourg en Allemagne, les 4 et 5 juin 2012, je me suis arrêté et suis allé saluer votre frère Georg qui m'a fraternellement accueilli chez lui, dans sa maison. Je vous avais alors écrit une lettre (remise à votre frère afin qu'elle vous parvienne). Je tenais à vous remercier pour la force humble et non violente que vous avez donné à cette démarche...Vous nous accompagnez ainsi dans notre marche dont le but est de demander à la France de se démunir de l'arme nucléaire de manière unilatérale.

En parlant avec votre frère et avec beaucoup d'allemands ... je les ai remerciés de nous avoir donné comme Pape : un Frère qui travaille par son humble audace à nous faire avancer dans l'esprit de non-violence de l’Evangile. C'est en effet, dans le " sermon sur la montagne" de Jésus (Mt.5,6 et 7) que Tolstoï , Gandhi et Martin Luther King sont venus puiser les ressources afin d' alimenter leurs pensées et leurs engagements au service de la Paix par le désarmement. Ils nous appellent en union avec vous à faire de même.

Aujourd'hui, je vous écris cette autre lettre (que vous lirez, j'en suis confiant) au milieu de milliers d'autres... je vous félicite de vous démunir de votre charge et pouvoir de Pape afin de faire de cette fonction un Service. En agissant ainsi, vous faites confiance à votre successeur et au collège qui agira avec lui pour débloquer les verrous qui empêchent d'aller de l'avant ... ainsi, vous suscitez des espaces libérants et reliants pour toute notre humanité. L'un de vos prédécesseurs a dit que" le Pape est le serviteur des serviteurs de Dieu "servus servorum Dei".

Félicitations à vous, cher Benoit, de quitter le pouvoir afin qu'il devienne un service ...

 Benoit-XVI.jpg

Mais, ne quittez pas le souffle prophétique qui vous habite ! Gardez-le ! Continuez à nous aider à demander au pays fabricateurs d'armement qu'ils arrêtent ce commerce criminel et tout particulièrement l'armement nucléaire ! Nous le demandons à la France de manière unilatérale dans les mouvements et actions non violentes dans lesquelles nous nous engageons.

Nous pensons très judicieusement que c'est ainsi que, remontant en amont ... nous pouvons désamorcer les terrorismes. Il y a là une stratégie de la défense d'action non violente. Il est urgent que chaque Etat se dote d'une telle recherche

Je voudrais encore partager avec vous, dans cette lettre, une espérance. Je me préparais à devenir prêtre dans les années 1962-1965 à Lons le Saunier, dans le Jura, lorsque le concile Vatican II se réalisait. Déjà les Papes Jean XXIII et Paul VI , "à l'écoute des joies et des espérances des peuples de la terre entière" avaient suscité, reconnu et promu le fait de l'exercice du pouvoir dans un souffle collégial de service entre tous les évêques, les cardinaux et le Pape.

Alors voici mon souhait et mon espérance : Que chaque évêque de France se laisse interpeller par l'humble audace de s'engager avec tous ses confrères et demande collégialement : l'arrêt de l'armement nucléaire en France de manière unilatérale ; ainsi : ils rendront caduque la déclaration des évêques et cardinaux de France du 8 novembre 1983, hélas ! toujours en vigueur et justifiant l'existence de la force de frappe nucléaire française.

Nous sommes bien conscients que ce que vous demandez, cher Benoit... est le désarmement mondial ; mais nous avons la conviction que la contribution des citoyens et des églises locales que nous sommes nous demande de nous désarmer nous-même.

Je vous souhaite une bonne santé afin qu'en laissant à un autre le soin d'être Pape, vous puissiez cependant continuer votre engagement de prophète. Croyez à mes sentiments de respect, de fraternité et de reconnaissance... tout pétri de prières confiantes en Celui qui est prince de la paix : Jésus, notre ami et notre Dieu.

 

(Lettre transcrite par Nicole et envoyée par mail) 

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Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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Désarmement nucléaire

Journée de jeûne pour demander le désarmement nucléaire unilatéral de la France,

tous les 1ers lundis du mois de 14h à 17h en hiver, de 16h à 18h en été, à Dampierre (39) avec un temps de partage et de réflexion animé par Lulu.

Et commémoration des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki entre les 6 et 9 août, chaque année.

L'anti-pub

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