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16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 12:25
Discours du pape François à Chypre : "pas d'alternative à la paix..."

Monsieur le Président de la République,

Membres du Gouvernement et du Corps diplomatique,

Distinguées autorités religieuses et civiles,

Éminents représentants de la société et du monde de la culture,

Mesdames et messieurs !

Je vous salue cordialement, et vous exprime ma joie d’être ici. Je vous remercie, Monsieur le Président, pour l’accueil que vous m’avez réservé au nom de toute la population. Je suis venu en pèlerin dans ce pays, petit par la géographie, mais grand par l’histoire ; une île qui, au fil des siècles, n’a pas isolé les peuples, mais les a reliés ; une terre qui a la mer pour frontière ; un lieu qui forme la porte orientale de l’Europe et la porte occidentale du Moyen-Orient. Vous êtes une porte ouverte, un port qui relie : Chypre, carrefour de civilisations, porte en elle une vocation innée à la rencontre, facilitée par le caractère accueillant des Chypriotes.

Nous venons de rendre hommage au premier Président de cette République, l’archevêque Makarios, et en faisant ce geste, j’ai voulu rendre hommage à tous les citoyens. Son nom, Makarios, évoque les paroles initiales du premier discours de Jésus : les Béatitudes (cf. Mt 5, 3-12). Qui est makarios, qui est vraiment bienheureux selon la foi chrétienne, à laquelle cette terre est inséparablement liée ? Tous peuvent être bienheureux, mais surtout les pauvres en esprit, les blessés de la vie, ceux qui vivent avec douceur et miséricorde, ceux qui, sans le montrer, pratiquent la justice et construisent la paix. Les Béatitudes, chers amis, sont la constitution pérenne du christianisme. Les vivre permet à l’Évangile d’être toujours jeune et de féconder d’espérance la société. Les Béatitudes sont la boussole qui guide, sous toutes les latitudes, les itinéraires que les chrétiens affrontent sur le chemin de la vie.

C’est ici même où l’Europe et l’Orient se rencontrent que la première grande inculturation de l’Évangile a commencé sur le continent, et il est émouvant pour moi de marcher à mon tour sur les pas des grands missionnaires des origines, en particulier les saints Paul, Barnabé et Marc. Me voici donc pèlerin parmi vous pour marcher avec vous, chers Chypriotes ; avec vous tous, dans le désir que, d’ici, la Bonne Nouvelle de l’Évangile puisse apporter à l’Europe son joyeux message sous le signe des Béatitudes. Ce que les premiers chrétiens ont donné au monde par la douce force de l’Esprit était un message de beauté sans précédent. Ce fut la nouveauté surprenante du bonheur à portée de tous, à gagner les cœurs et les libertés de tant de personnes. Ce pays a un héritage particulier à cet égard, en tant que messager de beauté entre continents. Le territoire de Chypre resplendit de beauté, une beauté qui doit être protégée et sauvegardée par des politiques environnementales appropriées et concertées avec ses voisins. La beauté transparaît également à travers l’architecture, l’art, notamment l’art sacré, l’artisanat religieux et les nombreux trésors archéologiques. En utilisant une image à partir de la mer qui nous entoure, je dirais que cette île est comme une perle de grande valeur au cœur de la Méditerranée.

Une perle, en effet, se forme au fil du temps : il faut des années pour que les différentes stratifications la rendent compacte et brillante. De la même façon, la beauté de cette terre provient des cultures qui se sont rencontrées et mélangées au fil des siècles. Aujourd’hui encore, la lumière de Chypre offre de multiples facettes : il y a tant de peuples et de personnes qui, avec des couleurs différentes, composent la gamme chromatique de cette population. Je pense aussi à la présence de nombreux immigrés, le plus grand pourcentage parmi les pays de l’Union européenne. Préserver la beauté multicolore et polyédrique de l’ensemble n’est pas chose aisée. Comme pour la formation d’une perle, cela exige du temps et de la patience, une vision large qui englobe la variété des cultures et envisage l’avenir avec clairvoyance. En ce sens, il est important de protéger et de promouvoir chaque composante de la société, en particulier celles qui sont statistiquement minoritaires. Je pense également aux différents organismes catholiques qui pourraient bénéficier d’une reconnaissance institutionnelle appropriée, afin que la contribution qu’ils apportent à la société par leurs activités, notamment éducatives et caritatives, soit définie clairement d’un point de vue juridique. Une perle fait ressortir sa beauté dans les circonstances difficiles. Elle naît dans l’obscurité, lorsque l’huître « souffre » après une visite inattendue qui menace son intégrité, comme par exemple un grain de sable qui l’irrite. Pour se protéger, elle réagit en assimilant ce qui l’a blessée : elle enveloppe ce qui lui est dangereux et étranger, et le transforme en beauté, en perle. La perle de Chypre a été obscurcie par la pandémie, qui a empêché de nombreux visiteurs d’y accéder et d’en voir la beauté, aggravant, comme en d’autres lieux, les conséquences de la crise économique et financière. En ce temps de reprise, ce ne sera pourtant pas la frénésie à rattraper le temps perdu qui garantira un développement solide et durable, mais plutôt l’engagement à promouvoir une société plus saine, notamment à travers une lutte déterminée contre la corruption et les fléaux qui portent atteinte à la dignité de la personne ; je pense en particulier aux trafics des êtres humains.

Mais la blessure dont souffre le plus cette terre est la terrible lacération subie au cours des dernières décennies. Je pense à la souffrance intérieure de tous ceux qui ne peuvent pas retourner dans leurs maisons ni dans leurs lieux de culte. Je prie pour votre paix, pour la paix de toute l’île, et je la souhaite de toutes mes forces. Le chemin de la paix, qui guérit les conflits et régénère la beauté de la fraternité, est balisé par un mot : dialogue. Nous devons nous aider à croire à la force patiente et douce du dialogue, en puisant cette force dans les Béatitudes. Nous savons que ce chemin n’est pas facile, qu’il est long et sinueux, mais il n’y a pas d’alternative pour parvenir à la réconciliation. Nourrissons l’espérance par la force des gestes, plutôt que d’espérer des gestes de force. Parce les gestes qui préparent la paix ont une force : non pas celle des gestes de pouvoir, des menaces de représailles ou des démonstrations de force, mais celle des gestes de détente, des pas concrets de dialogue. Je pense, par exemple, à l’engagement en faveur d’une discussion franche qui mette au premier plan les besoins de la population, ou encore à une implication toujours plus active de la Communauté internationale, à la sauvegarde du patrimoine religieux et culturel, et en ce sens à la restitution de ce qui est particulièrement cher à la population, comme les lieux ou au moins le mobilier sacré. À ce propos, je voudrais exprimer mon appréciation et mon encouragement pour le Religious Track of the Cyprus Peace Project, promu par l’ambassade de Suède, afin de cultiver le dialogue entre les chefs religieux.

Ce sont précisément les périodes en apparence peu propices et durant lesquelles le dialogue piétine, qui peuvent pourtant préparer la paix. C’est encore une fois la perle qui nous le rappelle, lorsqu’elle devient elle-même en tissant, dans une obscure patience, de nouvelles substances avec l’agent qui l’a blessée. Dans ces moments-là, ne laissons pas la haine l’emporter, ne renonçons pas à panser les plaies, n’oublions pas le sort des disparus. Et lorsque vient la tentation du découragement, pensons aux générations futures qui souhaitent hériter d’un monde pacifique, coopératif et uni, qui ne soit pas habité par d’éternelles rivalités et pollué par des querelles non résolues. C’est à cela que sert le dialogue, sans lequel la suspicion et le ressentiment grandissent. Que la Méditerranée soit notre point de référence, aujourd’hui malheureusement lieu de conflits et de tragédies humanitaires. Dans sa profonde beauté, elle est la Mare nostrum, la mer de tous les peuples qui l’entourent pour être reliés et non divisés. Chypre, carrefour géographique, historique, culturel et religieux, bénéficie de cette position pour mettre en œuvre une action de paix. Qu’elle soit un chantier ouvert pour la paix en Méditerranée.

Bien souvent, la paix ne vient pas des grands personnages, mais de la détermination quotidienne des plus petits. Le continent européen a besoin de réconciliation et d’unité, il a besoin de courage et d’élan pour aller de l’avant. Parce que les murs de la peur et les vetos dictés par des intérêts nationalistes ne contribueront pas à sa progression, pas plus que la reprise économique ne garantira à elle seule sa sécurité et sa stabilité. Regardons l’histoire de Chypre et voyons comment la rencontre et l’accueil ont porté des fruits bénéfiques à long terme. Non seulement au regard de l’histoire du christianisme, dont Chypre a été le « tremplin » vers le continent, mais aussi pour la construction d’une société qui a trouvé sa richesse dans l’intégration. Cet esprit d’ouverture, cette capacité à regarder au-delà de ses propres frontières rajeunit, et permet de retrouver le lustre perdu.

À propos de Chypre, les Actes des Apôtres rapportent que Paul et Barnabé ont « traversé toute l’île » pour atteindre Paphos (cf. Actes 13, 6). C’est une joie pour moi de parcourir l’histoire et l’âme de cette terre au cours de ces journées, avec le désir que son aspiration à l’unité et son message de beauté continuent à en guider le chemin. O Theós na evloghi tin Kipro ! [Que Dieu bénisse Chypre !]

 2 décembre 2021

 

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 10:38
"Fraternité, je ne sais pas comment" (Jeannot)

Dampierre, le 20 janvier 2021

 

« FRATERNITÉ, JE NE SAIS PAS COMMENT » (Jeannot)

 

Quel grand bien ça a fait, à beaucoup de monde, quand la neige s’est mise à tomber, dans la nuit du samedi à dimanche. Nous avons eu l’impression qu’une sorte de repos était offert à la Terre notre Mère. Des connections et communications allaient pouvoir se réaliser entre nous tous. C’était comme un cadeau que la nature nous donnait afin de ne pas nous laisser casser les uns les autres en nous recroquevillant sur nous-mêmes. Les gestes barrières auxquels nous sommes astreints en ce temps de pandémie sont appelés à être effectués pour nous protéger contre le Covid 19, mais ne doivent pas nous séparer les uns des autres.

 

UN BEL OUVRAGE DE DÉBLAIEMENT PAR UNE ÉQUIPE D’AMIS

Jeannot est venu passer une semaine de congés à Dampierre. Nous sommes heureux du travail de déblaiement réalisé à l’endroit de la maison où sa chambre sera aménagée. C’est un bel ouvrage accompli sur l’initiative d’Alphonse et de Marc, avec la coopération de Pierre, Laurent, Joël et lui Jeannot. Benjamin qui est passé nous voir est en grande estime de l’œuvre accomplie. Désormais il pourra entreprendre la toiture. Nous nous racontons aussi combien la joie est grande dans la famille du petit Eliott, qui est en train de bien se sortir des conséquences du coup de pied de cheval qu’il avait reçu il y a un mois.

 

UNE BELLE GRANDE LETTRE À TOUS LES MEMBRES DE L’HUMANITÉ

Je montre à Jeannot la belle grande lettre que le pape François vient de nous envoyer à nous tous les membres de l’Humanité. Elle est là dans le livre que je tiens dans mes mains. François nous écrit cette lettre afin que nous ayons le souci de créer des ponts entre nous tous. Il revient souvent là-dessus dans ses messages.
Lucien : Est-ce que tu avais déjà entendu parler de cette lettre du pape François, contenue dans ce livre ?
Jeannot : J’ai bien vu le livre sur la table de la cuisine... mais j’ai pas fait le rapprochement...
Lucien : Tu avais vu le livre du pape François. Tu n’avais pas pensé que cette lettre est adressée à toi comme à tout le monde. « FRATELLI TUTTI » sont les premiers mots de cette lettre. Ce sont ces mots-là que François d’Assise avait entendu, de la bouche de sa maman quand celle-ci formait le comportement de ses enfants les uns à l’égard des autres. C’était fort probablement ces deux mots-là qu’elle employait aussi quand les gamins du quartier venaient jouer dans la cour de leur maison avec ses enfants et qu’il leur arrivait de se disputer et de se battre entre eux : « ne vous chamaillez pas... ne prenez pas toute la place... laissez les autres passer avant vous...
Allons... comme le dit Jésus, vous êtes tous frères ! »

 

FRANÇOIS D’ASSISE PARLAIT AU OISEAUX ET AU LOUP DE GUBBIO

Jeannot est à l’écoute de ce que contient cette lettre du pape François. Je lui dis :
Lucien : Tu connais la vie de Saint François d’Assise ?
Jeannot : Pas tellement... je sais qu’il parlait avec les oiseaux....
Lucien : Passionné que tu es par la lecture du Petit Prince, tu as apprivoisé une fleur... et elle t’a apprivoisé ton amie Béatrice... Vous vous êtes mariés... Tu as apprivoisé aussi le renard... Il t’a apprivoisé...
Jeannot : Oui c’est vrai...
Lucien : François d’Assise à apprivoisé le loup du village de GUBBIO, pas très loin d’Assise...
Jeannot : Quand je fais comme ça devant les oiseaux « Toui.... Toui... Toui... » et que je leur mets des miettes de pain, ils viennent à ma fenêtre...
Lucien : tu ressembles à Saint François...
Le Pape François comme François d’Assise et comme Jésus, nous font découvrir que nous sommes tous reliés et dépendants les uns des autres... C’est vital... Mais nous n’avons pas toujours conscience... voilà cette lettre... elle t’est adressée comme à moi... elle est dans ce livre.
Là, dans ce livre, FRATELLI TUTTI, le Pape François parle avec toi Jeannot... avec moi... avec nous tous... avec François d’Assise et ses nombreux amis, avec Jésus et tous les membres de l’Humanité, avec toutes celles et ceux que nous portons dans nos cœurs, avec ceux qui n’y sont pas encore, déjà nous sommes tous frères... FRATELLI TUTTI...

 

JEANNOT A ÉTÉ APPRIVOISÉ PAR GABY, MADELEINE, ODILE... ET LUI AUSSI NOUS APPRIVOISE

Jeannot saisit le livre « FRATELLI TUTTI » et en commence la lecture puisque le Pape François s’adresse à lui Jeannot. Je continue à écrire ce qui va sans doute continuer à jaillir entre nous.
Jeannot lit «  FRATELLI TUTTI » écrivait Saint François d’Assise ». Oh ! Saint François d’Assise ! C’est la maison où Gaby Bourgeois est en retraite à Lons Le Saunier.
Lucien : Gaby a une grande place dans ton cœur ! Avec la Sœur Madeleine et Odile ils ont fait un beau travail d’équipe éducative auprès de tes camarades et de toi.
Jeannot : il a été mon professeur éducateur... il aimait forger le fer… Il était relié au fer...
Lucien : c’est vrai qu’il aimait nous parler du fer. Il apprivoisait le fer et le fer l’apprivoisait. Il nous apprenait à forger le fer. J’entends encore le bruit très particulier que vous faisiez avec le marteau que vous teniez dans vos mains, quand vous marteliez le fer sur l’enclume, dans la forge du sous-sol de l’école Jean Bosco.
Gaby était très fier de vous. Combien de gens ont reçu de vous une œuvre sortie du travail de vos mains, un dessous de plat, une lampe de chevet...
Jeannot: c’est pour ça que Gaby est parti en retraite dans la maison François d’Assise à Lons le Saunier !!
Lucien : ça revient souvent dans ta bouche ces mots : « créer des liens... apprivoiser... relier les uns aux autres… »
Nous sourions Jeannot et moi. 


C’EST UN SACRÉ BOULOT DE REPRENDRE TOUT CE QUE LE PAPE A ÉCRIT

Jeannot a repris la lecture de la lettre qui lui est adressée par le Pape François... Puis il me dit :
Jeannot : c’est un sacré boulot de tout reprendre ce qu’écrit le Pape. C’est vrai que je le faisais avant avec le livre du Petit Prince et aussi avec l’Agenda de la JOC. Il y avait des paroles que je reprenais... Je les envoyais à la Béatrice.
Lucien : Béatrice est devenue ta femme... le jour où vous vous êtes mariés afin de fêter votre amour vous vous êtes beaucoup référés aux paroles du Petit Prince : «  l’essentiel...
Jeannot : l’essentiel est invisible pour les yeux... on ne voit bien qu’avec le cœur...
Lucien : pour toi le livre du Petit Prince c’est un peu, beaucoup comme une lettre que l’auteur du livre, Antoine de Saint Exupéry, adresse à toi...
Jeannot : je suis à fond dedans... quand avec la Béatrice on était parti en voyage en Tunisie on t’avait appelé. Je t’avais dit : « ici on est à mille miles de toute terre habitée... »
Lucien : et il y a ton petit camion décoré avec les motifs du Petit Prince.
Jeannot : Quand je suis parti avec vous à Midelt près des frères de TIBHIRINE au Maroc, j’ai emporté les dessins que la Béatrice avait fait pour les donner au frère Jean-Pierre SHUMACHER. C’étaient les dessins que la Béatrice avait faits du Petit Prince...
Lucien : C’était en septembre 2016. Et dans cette lette FRATELLI TUTTI qui t’est adressée, le pape François cite lui aussi le Petit Prince. Il dit : « Une terre sera féconde, un peuple portera du fruit et sera en mesure de générer l’avenir... dans la mesure où il crée des liens d’intégration entre les générations... » (F.T.53)

 

COMME SI ON EXTRAIT DANS UNE CARRIÈRE
La lente et profonde avancée dans la lecture de FRATELLI TUTTI réalisée par Jeannot lui fait penser à sa lecture d’autres livres. Entrer en lecture est une véritable entrée en carrière d’extraction de cailloux, de trouvailles de pierres toutes aussi précieuses les unes que les autres.

 

LES CAILLOUX DE LA DOULONNE

Je repense bien sûr à notre découverte des cailloux de la Doulonne en forêt de Chaux avec les ados de la petite équipe de JOC de la rue des Commards, lorsque Claude âgé de 13 ans avait dit « les cailloux de la Doulonne, c’est comme les hommes... »

 

L’ÉDIFICATION AU BOUQUILLON

Cette lecture de la lettre de FRATELLI TUTTI avec Jean-Luc me renvoie au moment féerique où nous remettions debout la ferme du BOUQUILLON avec les enfants et jeunes de la cité de Saint Germain. Nous apportions les belles pierres que nous trouvions à Joseph le maçon. Tout allait bien. Mais à un moment il n’y eut plus de belles pierres plates dans la carrière. Nous disions alors à Joseph : « il n’y a plus que des pierres biscornues. » Le merveilleux  maçon qu’il était nous dit : « apportez les pierres biscornues. Elles ont leur place dans la construction du mur au même titre que les autres. » Joseph redisait la parole du psaume 117 : « la pierre rejetée des bâtisseurs est devenue pierre d’angle... »
Joseph nous avait beaucoup impressionné par ses paroles d’artisan maçon de la maison du BOUQUILLON. Toutes les pierres avaient leur place et leur importance. Dans la construction de l’Humanité, le maçon de la maison-église nous interpelle à reconnaître, chercher et trouver une place à chaque être humain, à trouver un sens à la vie de FRATELLI TUTTI, que nous sommes tous.

 

LA SOLIDARITÉ DE GABY MAIRE A LA VEILLE DE L’ENTRÉE EN VIGUEUR DU TIAN
Grâce à ta venue Jeannot, grâce au travail que nous avons fait dans l’aménagement de la maison de Dampierre avec Alphonse, Marc, Pierre, Laurent, Joël et toi, j’ai retrouvé entre autres trésors qui étaient enfouis sous les décombres, la lettre que Gaby Maire m’envoyait le 29 juin 1972 afin d’exprimer sa solidarité et celle des M.P.C.D.M. dans le fait que Toto Bonjour et moi nous avions renvoyé nos livrets militaires afin de protester contre les essais nucléaires de la France dans l’océan Pacifique. Et dans deux jours Jeannot nous allons avec les gens qui ont reçu le prix Nobel de la Paix en 2017 d’ I.C.A.N. et d’ A.D.N. manifester à Dijon pour populariser que le T.I.A.N. entre en vigueur ce 22 janvier 2021 à travers le monde entier.

Lucien Converset

 

I.C.A.N. : Campagne Internationale pour l’Abolition des armes Nucléaires
A.D.N. : Actions pour le Désarmement Nucléaire
T.I.A.N. : Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires


 

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 06:25
Festival de la paix et Commémoration du 6 août 2018

6 août 2018


L’association ADN commémore la bombe nucléaire d’Hiroshima


Du 2 au 5 août un événement de dimension internationale s’est tenu à Besançon : Le festival pour la paix, organisé par le Mouvement rural de la jeunesse chrétienne et son équivalent allemand, le KLJB. Près de 5000 jeunes sont venus dire leur volonté de promouvoir la paix, dans leur vie quotidienne comme dans la vie publique.


Notre ami Lulu s’est investi fortement dans cette aventure, organisant une marche au pas des ânes vers Besançon avec des groupes de jeunes du MRJC et de Pax Christi.( Il ne pouvait être avec nous ce lundi suite à un deuil dans sa famille). Marie-Françoise s’est également engagée dans cette aventure comme bénévole, mettant à la disposition du festival sa maîtrise de l’allemand et sa pratique familiale d’une agriculture au service du développement des personnes et du respect de la terre.


Notre rendez-vous annuel de jeûne et d’échange, en lien avec la mobilisation internationale de commémoration d’Hiroshima était donc modeste, beaucoup d’entre nous ayant d’autres contraintes, de famille ou de santé.


Néanmoins, nous nous sommes retrouvés à Dampierre à 10 heures, et nous avons échangé avec les enfants présents sur le sens de cette journée. Louis Pinsard a présenté les actions de mobilisation pour le désarmement nucléaire de la France proposées par le réseau Sortir du Nucléaire, et l’offre de soutien à des actions militantes proposées par Non-Violence 21. 


A 14h30, nous nous sommes retrouvée à la chapelle de Ranchot, où François avait mis en place les panneaux réalisés par Elisabeth sur les fondamentaux de l’ADN (les grands penseurs-acteurs de la Non-Violence, l’action militante via les plantations de Ginkgo-Biloba).


Jean-Marie Muller nous a rejoints avec sa compagne Hélène et leurs enfants. Il a commenté pour nous l’apport de ces précurseurs de la non-violence, insistant sur la richesse et la complexité de la pensée de Gandhi, pour qui la non-violence n’a rien de la passivité, mais au contraire est un outil actif de lutte. Il a rappelé trois événements récents qui auront un impact certain sur le désarmement nucléaire unilatéral :La conférence pour la Paix qui s’est tenue au Vatican – à laquelle JMM a participé – et qui a permis que disparaisse du message de l’Eglise la notion de « guerre juste ».


•    L’intervention le 10 novembre 2017 du pape François  qui a  exprimé un vif sentiment d’inquiétude en considérant les conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques qui découleraient de tout usage des armes nucléaires. C’est pourquoi, a-t-il précisé, « il faut condamner fermement la menace de leur usage, ainsi que leur possession» Cette condamnation de la « possession » des armes nucléaires est décisive, car elle invite chaque Etat à renoncer unilatéralement à la dissuasion nucléaire.


•    Le traité d’interdiction des armes nucléaires proposé par l’ONU en 2017
Cette contribution de Jean-Marie, son éclairage sur les enjeux déterminants  - l’impact qu’aurait l’engagement de la conférence des évêques de France sur l’engagement du pays dans le désarmement nucléaire- nous ont été précieux pour notre mobilisation. Merci à lui.


 

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1 janvier 2017 7 01 /01 /janvier /2017 09:24
Le Pape François, place Saint Pierre, lâche une colombe symbole de paix - RV

Le Pape François, place Saint Pierre, lâche une colombe symbole de paix - RV

Au début de cette nouvelle année, je présente mes vœux sincères de paix aux peuples et aux nations du monde, aux Chefs d’État et de Gouvernement, ainsi qu’aux responsables des communautés religieuses et des diverses expressions de la société civile. Je souhaite la paix à chaque homme, à chaque femme ainsi qu’à chaque enfant et je prie pour que l’image et la ressemblance de Dieu dans chaque personne nous permettent de nous reconnaître mutuellement comme des dons sacrés dotés d’une immense dignité. Surtout dans les situations de conflit, respectons cette « dignité la plus profonde » et faisons de la non-violence active notre style de vie.

 

Voilà le Message pour la 50ème Journée Mondiale de la Paix. Dans le premier, le bienheureux Pape Paul VI s’est adressé à tous les peuples, non seulement aux catholiques, par des paroles sans équivoque : « Finalement [a] émergé d'une manière très claire le fait que la paix était l'unique et vraie ligne du progrès humain (et non les tensions des nationalismes ambitieux, non les conquêtes violentes, non les répressions créatrices d'un faux ordre civil) ». Il mettait en garde contre le « péril de croire que les controverses internationales ne peuvent se résoudre par les voies de la raison, à savoir par des pourparlers fondés sur le droit, la justice et l'équité, mais seulement au moyen des forces qui sèment la terreur et le meurtre ». Au contraire, en citant Pacem in terris de son prédécesseur saint Jean XXIII, il exaltait « le sens et l'amour de la paix, fondée sur la vérité, sur la justice, sur la liberté, sur l'amour ». L’actualité de ces paroles, qui aujourd’hui ne sont pas moins importantes et pressantes qu’il y a cinquante ans, est frappante.

 

À cette occasion, je souhaite m’arrêter sur la non-violence comme style d’une politique de paix et je demande à Dieu de nous aider tous à puiser à la non-violence dans les profondeurs de nos sentiments et de nos valeurs personnelles. Que ce soient la charité et la non-violence qui guident la manière dont nous nous traitons les uns les autres dans les relations interpersonnelles, dans les relations sociales et dans les relations internationales. Lorsqu’elles savent résister à la tentation de la vengeance, les victimes de la violence peuvent être les protagonistes les plus crédibles de processus non-violents de construction de la paix. Depuis le niveau local et quotidien jusqu’à celui de l’ordre mondial, puisse la non-violence devenir le style caractéristique de nos décisions, de nos relations, de nos actions, de la politique sous toutes ses formes !

 

Pour lire la suite du message : un clic vers Radio Vatican

Pour lire le message de Jean-Marie Muller au sujet de ce message : Promouvoir la non-violence, un clic vers son site.

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23 avril 2016 6 23 /04 /avril /2016 15:29

Abbaye d’Acey le 23 avril 2016

 

Cher Jean-Marie

 

C’est à l’abbaye cistercienne d’Acey que me parvient, grâce à des amis du mouvement A.D.N.-M.A.N., le message que tu nous adresses à ton retour de Rome, de la conférence internationale intitulée : « Non-violence et Paix juste, une contribution à la compréhension de la non-violence et à l’engagement envers celle-ci de la part des catholiques ».

 

J’étais venu à Acey où en me reposant je fais ramasser en moi dans la prière le témoignage de la non violence des moines de TIBHIRINE, en lisant le livre qui vient de paraître « Tibhirine : l’Héritage ». Comment ramasser les graines de cet héritage de non violence et l’ensemencer dans la terre de nos jardins intérieurs et communaux ? Et c’est au moment de la prière des complies, hier soir :

« Maintenant tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix »

que le frère Benoît me communique ton message où tu nous donnes quelque chose, comme tu le dis, « qui s’apparente à une véritable révolution copernicienne », où vous dites, et c’est un acte : «  Nous croyons qu’il n’existe pas de guerre juste. »

 

J’ai tout de suite chanté en mon cœur le Magnificat. Ce chant est révolutionnaire où il est dit de Dieu « qu’il renverse les puissants de leur trône et qu’il élève les humbles, qu’il comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides », et que c’est à cela que nous devons nous atteler pour que chaque homme et femme puisse trouver sa place de manière non violente, car plus rien ne justifie quelque guerre que ce soit.

 

Place première doit être faite aux migrants, aux affamés. Ce n’est pas dans l’utilisation de l’argent avec un profit effréné et non humain que nous ferons le monde. Il nous faut nous organiser de manière non violente. Aux pauvres et aux  blessés de la vie nous devons dire, comme je te l’ai souvent entendu dire : « Après vous ».

 

A Hélène et à toi Jean-Marie,  à vos enfants et petits-enfants je vous dis toute mon amitié fraternelle et reconnaissante pour le don que vous nous offrez. Comme je suis bien heureux que tu sois allé « acteur » à Rome à cette conférence. Tu te souviens quand nous en parlions il y a deux ans ? Nous espérions humblement …C’est inouï ce qui en sort. C’est merveilleux comme tous ces membres de la conférence, et toi, vous nous permettez de ressourcer et renforcer notre espérance, la présence de la petite fille espérance dans non luttes non-violentes. S’ouvre devant nos yeux le seul chemin qui puisse libérer notre humanité : celui-là de la non violence

 

Je vous embrasse chers Jean-Marie et tous les tiens, de tout mon cœur d’ami profondément reconnaissant

Lulu      

 

conférence de Rome : photo du web

conférence de Rome : photo du web

Faire prévaloir l’Évangile de la non-violence

 

dans la pensée et l’action de l’Église

 

Jean-Marie Muller*

 

À l’initiative du Conseil Pontifical Justice et Paix et de Pax Christi International s’est tenu à Rome du 11 au 13 avril 2016 une conférence internationale intitulée « Non-violence et paix juste : une contribution à la compréhension de la non-violence et à l’engagement envers celle-ci de la part des catholiques. » Nous nous sommes retrouvés quelque quatre-vingts participants venant d’Afrique, des Amériques, d’Asie, d’Europe, du Moyen-Orient et d’Océanie. Notons la présence de plusieurs évêques et de nombreux théologiens. Dès avant le début  de cette rencontre, nous avions reçu une note qui précisait clairement qu’il était urgent de repenser la compréhension catholique de la non-violence.

 

Pendant ces trois jours, dans une ambiance particulièrement chaleureuse, nous avons pu partager nos réflexions et nos expériences. Nous avons été unanimes pour affirmer que tout au long de sa vie Jésus a témoigné de la non-violence et que les Chrétiens avaient l’obligation morale de devenir eux-mêmes des témoins de la non-violence. 

 

Le pape François a adressé aux participants un message qui a été lu par le Cardinal Peter Turkson, Président du Conseil Pontifical Justice et Paix. « L’humanité, affirme François, a besoin de rénover tous les meilleurs outils à sa disposition pour aider les hommes et les femmes d’aujourd’hui à réaliser leurs aspirations pour la justice et la paix. En ce sens, vos idées sur la revitalisation des outils de non-violence, et de non-violence active en particulier, seront une contribution nécessaire et positive. C’est ce que vous vous proposez de faire en tant que participants à la Conférence de Rome. » Il précise : « Dans notre monde complexe et violent, c’est une entreprise véritablement formidable de travailler pour la paix en vivant la pratique de la non-violence ! (…) Nous pouvons nous réjouir à l’avance de l’abondance des différences culturelles et de la variété des expériences de vie parmi les participants à la Conférence de Rome et celle-ci ne fera qu’augmenter le niveau des échanges et contribuer au renouveau du témoignage actif de la non-violence comme une « arme » pour réaliser la paix. »

 

La Conférence a adopté un document qui appelle l’Église catholique à s’engager à faire prévaloir l’importance centrale de « l’Évangile de la non-violence ». Ce qui est remarquable, et probablement décisif, c’est que les participants ne se contentent pas d’ajouter un paragraphe sur la non-violence dans la doctrine de la légitime violence et de la guerre juste, mais qu’ils remettent en cause cette doctrine au nom de l’exigence de non-violence. « Ceux d’entre nous, est-il affirmé, qui se situent dans la tradition chrétienne sont appelés à reconnaître le caractère central de la non-violence active dans la vision et le message de Jésus. (…) Ni passive, ni faible, la non-violence de Jésus était le pouvoir de l’amour en action. De manière claire, la Parole de Dieu, le témoignage de Jésus, ne devraient jamais être utilisés pour justifier la violence, l’injustice et la guerre. Nous confessons qu’à maintes reprises le peuple de Dieu a trahi ce message essentiel de l’Évangile en participant à des guerres, à la persécution, l’oppression, l’exploitation et la discrimination. »

 

Et puis vient ce passage décisif : « Nous croyons qu’il n’existe pas de « guerre juste ». Trop souvent la « doctrine de la guerre juste » a été utilisée pour approuver la guerre plutôt que pour l’empêcher ou la limiter . Le fait même de suggérer qu’une « guerre juste » est possible mine l’impératif moral de développer les moyens et les capacités nécessaires pour une transformation non-violente du conflit. Nous avons besoin d’un nouveau cadre éthique qui soit cohérent avec l’Évangile de la non-violence. »

 

Dans leurs conclusions, les participants appellent à ne « plus utiliser ni enseigner la « théorie  de la guerre juste », mais à « promouvoir les pratiques et les stratégies non-violentes (la résistance non-violente, la justice restaurative, la protection civile non armée, la transformation des conflits et les stratégies de construction de la paix) ». Soulignons également qu’il est demandé de plaider pour « l’abolition des armes nucléaires » Enfin, les participants « appellent le Pape François à partager avec le monde une encyclique sur la non-violence et la paix juste ».

 

Le malheur, jusqu’à présent, était que l’Église, d’une part, prêchait l’amour et, d’autre part, justifiait la violence. Entre ces deux discours, il y avait un vide immense, la partie manquante étant précisément la non-violence. La Conférence de Rome propose de remplir ce vide.

 

Cette rencontre propose donc un renouvellement en profondeur de la pensée de l’Église sur la question de la violence qui veut rompre avec la doctrine séculaire de la guerre juste pour proposer aux Chrétiens de devenir des acteurs de la non-violence. Cette rupture qui est un ressourcement évangélique s’apparente à une véritable révolution copernicienne. Elle pourrait être décisive pour l’avenir même de l’Église.

 

 

* Philosophe et écrivain. Auteur notamment de L’évangile de la non-violence (Fayard, 1969) et de Désarmer les dieux, Le christianisme et l’islam au regard de l’exigence de non-violence ( Le Relié Poche, 2009)

Site personnel : www.jean-marie-muller.fr

 

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 10:51

Samedi 27 février 2016

 

Philippe et Patrick m'avaient accompagné par la rue des Gardes et la rue Jules Machard jusqu'à la gare de Dole. Nous avions vécu une belle journée ensemble, au foyer des Paters où ils m'avaient invité à dîner. A plusieurs reprises, Philippe m'avait partagé son estime pour l'attitude du pape François vis à vis des gens dans l'épreuve, des pauvres, des blessés de la vie, des migrants : « Il ne nous laisse pas tomber », m'avait il dit en souriant humblement.

Nous voici tous les trois entrant dans la salle d'attente de la gare de Dole.

Il est aux environs de 16h15. Mon train pour Ranchot est à 16h49. Nous avons donc un bon moment devant nous.

Notre regard est attiré par un panneau publicitaire représentant le pape François.

Philippe en voyant cet affichage dit : « Qu'est ce que nous dit le pote à Guy Gilbert ? »

Nous lisons sur le panneau une parole sortie de la bouche de François, probablement quand il a ouvert dernièrement le jubilé : » Notre humanité blessée a besoin de miséricorde … Le nom de Dieu est miséricorde »

 

Il a du coeur pour ceux qui sont dans la misère

Je suis très touché par plusieurs choses en cet instant où nous venons d'entrer en gare avec Philippe et Patrick : C'est la disposition donnée en ce lieu public, au visage de François le pape, et la mise en valeur de son affirmation:  « Notre humanité blessée a besoin de miséricorde. » Mais il y a quelque chose qui me chagrine. C'est que je sens que le mot  «  miséricorde » a du mal d'accrocher notre attention. Nous ne tardons pas à nous en rendre compte. J'aperçois sur le quai Jean-Pierre. Nous nous connaissons bien et nous sommes heureux de nous saluer de temps en temps dans la ville de Dole. Je vais pour ouvrir la porte afin d'aller lui dire Bonjour. En même temps il entre dans la salle d'attente, et nous nous présentons les uns aux autres.

Jean-Pierre : ( à Philippe et Patrick ) Je le connais bien Lulu. C'est lui qui m'a fait la communion … Il a perdu son grand ami Marcel Blondeau …

Lucien : «  On était en train de lire Jean-Pierre les paroles du pape avec Philippe et Patrick. Ce sont des amis avec qui je viens de passer une bonne journée.

Philippe : « Ça ! tu peux le dire … on a passé une sacrée belle journée … »

Lucien : « On était en train de nous laisser dire par le pape François que Dieu nous donne sa miséricorde … Il est miséricordieux à notre égard … »

Nous regardons à nouveau le panneau d'affichage, les quatre ensemble. Beaucoup de gens passent entre nous. Car le panneau se trouve à deux pas du poste de compostage des billets de chemin de fer, et deux trains viennent d'être annoncés, l'un partant sur Dijon et l'autre sur Besançon. C'est Philippe qui relit ce qui est écrit sur le panneau, les paroles de François : «  Notre humanité blessée a besoin de miséricorde … Le nom de Dieu est miséricorde … »

 

Nous nous regardons les uns les autres avec des airs dubitatifs et Jean-Pierre, comme ça, simplement dit : 

Jean-Pierre : «  Je ne sais pas ça veut dire quoi … »

Lucien : « J'écoute bien ce que tu dis Jean-Pierre. C'est un mot un peu difficile … Cherchons voir ensemble ce qu'il veut dire. »

Je ne me doute pas de l'ampleur qui va être donnée à notre recherche. A l'instant arrivent dans la salle d'attente de la gare  trois jeunes filles qui causent entre elles. Elles restent à rire à quelques pas de nous … Et voici que spontanément Jean-Pierre leur dit.

Jean-Pierre :  «  Les filles, y a quelque chose qu'on comprend pas … »

Et Jean-Pierre désigne notre petit groupe en direction du panneau publicitaire … Les trois jeunes filles s'approchent de nous, pensant peut être que nous les appelons à notre aide pour une démarche à propos d'un billet  ou pour un renseignement à propos d'un transport … Je sens bien que dans l'immédiat, il faut donner à ces jeunes filles des précisions à propos de l'interpellation de Jean-Pierre.

Lucien : « Nous venons d'entrer en gare … Nous sommes marqués par ce panneau publicitaire représentant le pape François et nous lisons ce qu'il a dit il n'y a pas très longtemps : «  Notre humanité blessée a besoin de miséricorde … le nom de Dieu est miséricorde … Nous cherchons ensemble ce que peut bien vouloir dire : «  la miséricorde »

Une des trois jeunes filles, accueillante à la parole de Jean-Pierre, se retrouvant comme nous et avec nous et ses deux copines, dit :  « Je ne sais pas ce que veut dire miséricorde … Puis, souriant me dit : » Vous connaissez ma famille. Je suis la petite fille de …

Lucien : «  Je suis très heureux de te rencontrer … Tes grands parents nous ont beaucoup aidés dans nos cheminements avec les enfants au pas des ânes … »

La jeune fille : «  C'est vrai que mon grand-père avait des ânes … Tenez voilà ma maman qui arrive. »

Et voilà la maman qui arrive avec une petite fille qui s'appelle Rose.

Heureux de nous retrouver, nous cherchons ensemble, en pleine salle d'attente avec cette maman, sa petite fille Rose et toutes ces personnes ce que veut bien dire « miséricorde ».

Jean- Pierre jubile d'avoir créé un tel mouvement et nous nous disons ce que nous devinons, ce dont nous avons intuition.

Quand nous expérimentons ce qu'est la galère et la misère, le cœur de Dieu est tout proche de nous, de notre misère . Il est débordant d'amour et de tendresse à notre égard. Quand est ce que nous le sentons bien ?

C'est lorsque les autres ne nous laissent pas tomber. Quand est ce que c'est que nous expérimentons que Dieu est miséricordieux ? Quand est ce que nous sentons que son cœur est tout proche de notre misère ? C'est quand les autres nous sont solidaires de notre misère et aussi quand nous ne faisons qu'un avec ceux qui sont dans la misère.

Philippe : «  ( avec Patrick) Lulu t'entends ? Y a ton train pour Ranchot qui va arriver en gare, faut pas que tu le loupes … On va t'accompagner sur le quai 

Lucien « A la Re-voyotte mes amis »

 

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9 août 2015 7 09 /08 /août /2015 05:00

Dans l'encyclique du pape François, nous vous proposons 2 paragraphes à lire en ce triste 70ème anniversaire de l'explosion de la bombe à Nagasaki.

 

57. Il est prévisible que, face à l’épuisement de certaines ressources, se crée progressivement un scénario favorable à de nouvelles guerres, déguisées en revendications nobles. La guerre produit toujours de graves dommages à l’environnement comme à la richesse culturelle des populations, et les risques deviennent gigantesques quand on pense aux armes nucléaires ainsi qu’aux armes biologiques. En effet, « malgré l’interdiction par des accords internationaux de la guerre chimique, bactériologique et biologique, en réalité la recherche continue dans les laboratoires pour développer de nouvelles armes offensives capables d’altérer les équilibres naturels ». Une plus grande attention est requise de la part de la politique pour prévenir et pour s’attaquer aux causes qui peuvent provoquer de nouveaux conflits. Mais c’est le pouvoir lié aux secteurs financiers qui résiste le plus à cet effort, et les projets politiques n’ont pas habituellement de largeur de vue. Pourquoi veut-on préserver aujourd'hui un pouvoir qui laissera dans l’histoire le souvenir de son incapacité à intervenir quand il était urgent et nécessaire de le faire ? ...

 

...

104. Mais nous ne pouvons pas ignorer que l’énergie nucléaire, la biotechnologie, l’informatique, la connaissance de notre propre ADN et d’autres capacités que nous avons acquises, nous donnent un terrible pouvoir. Mieux, elles donnent à ceux qui ont la connaissance, et surtout le pouvoir économique d’en faire usage, une emprise impressionnante sur l’ensemble de l’humanité et sur le monde entier. Jamais l’humanité n’a eu autant de pouvoir sur elle-même et rien ne garantit qu’elle s’en servira toujours bien, surtout si l’on considère la manière dont elle est en train de l’utiliser. Il suffit de se souvenir des bombes atomiques lancées en plein XXème siècle, comme du grand déploiement technologique étalé par le nazisme, par le communisme et par d’autres régimes totalitaires au service de l’extermination de millions de personnes, sans oublier, qu’aujourd’hui, la guerre possède des instruments toujours plus mortifères. En quelles mains se trouve et pourrait se trouver tant de pouvoir ? Il est terriblement risqué qu’il réside en une petite partie de l’humanité.

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  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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