COMPTE RENDU DE LA JOURNEE DU JEÛNE DU 6 JANVIER 2014
Lorsque nous nous sommes quittés après cette journée de jeûne, lundi 6 janvier 2014 au soir, nous nous sommes dits : « Au revoir », « A la revoyotte ». La soif de nous retrouver les uns les autres, ne vient-elle pas de ce fait, que nous n’étions pas du tout les mêmes ce soir-là, que quand nous avions commencé, de nous rencontrer en début d’après midi ?
Je me demande si l’action de jeûner, ne nous avait pas aidés et permis, de nous rencontrer plus en profondeur. En nous laissant démunir de certaines de nos certitudes, paradoxalement, est-ce que nous n’avions pas trouvé une nourriture, pour continuer à aller de l’avant, sur nos chemins d’humanité ?
En nous écoutant les uns les autres, par exemple sur la manière de nous chauffer ou de nous éclairer, dans nos maisons ou dans nos appartements, pendant plusieurs heures, nous avons laissé entrer et habiter en nous, quelque chose venu d’ailleurs. Quelqu’un qui s’était mis à dire et à nous expliquer, quels choix il avait été amené à faire, pour bien se chauffer, de manière écologique et non polluante, se sentait entendu et écouté par les membres du groupe.
Débats passionnés et passionnants, où nous prenions bien le temps, de nous écouter les uns les autres. Et lorsque nous aurions eu tendance à couper la parole à celui ou à celle qui avait entrepris de nous dire quelque chose, qui met du temps à sortir, il y avait toujours quelqu’un pour nous aider à nous taire, afin d’écouter l’autre, et de lui laisser le temps de dire. Cette recherche d’attitude non-violente entre nous, facilitée peut être par le fait que nous jeûnions, nous conduisit jusque dans les lieux - sources, que sont nos comportements citoyens et politiques. Nous nous étions mis à exprimer comment nous nous comportons par rapport à l’eau, à la lumière, au carburant, et au travers de tout cela, comment nous maintenons notre solidarité, et nos exigences, vis-à-vis de ceux que nous avons élus et délégués.
Nous avons découvert un p’tit peu plus, qu’un tout p’tit pas non violent, réalisé ici, dans nos circuits et nos réseaux de proximité, contribue à la paix à l’autre bout du monde.
Merci à celles et à ceux qui ont su mettre à notre disposition,
- l’attirance de faire comme : « Le colibri de Pierre RABHI » ;
- de dire le mot d’Albert JACQUART : « Regardez comme je suis beau » ;
- d’entendre l’appel de Nelson MANDELA : « Briser les barreaux de nos prisons et faire pousser une humanité, ou noirs et blancs, hommes et femmes, nous seront égaux en droits et devoirs. » ;
- de laisser résonner l’appel de Jean Marie MULLER au sein du MAN : « demander l’arrêt de l’armement nucléaire de la France, de manière unilatérale. »
Tout se tient. Ne sommes-nous pas tous reliés les uns avec les autres ? Nos vies ne dépendent-elles pas les unes et des autres ? Quand ce qui se passe à FUKUSHIMA est violent et agressif pour les habitants de cette contrée, c’est probablement en train de le devenir aussi, pour les gens de toute la planète !
Les poissons dans l’océan courent le risque de ne plus pouvoir trouver des sentiers pacifiques. Nous ne pouvons pas attendre pour réagir d’être dégoutés du poisson qui va arriver dans nos assiettes, parce qu’il sera devenu pollué et polluant.
N’est-il pas urgent qu’il y ait un pays qui, habité d’une humble audace, commence à se démunir de ce fléau qu’est l’armement nucléaire ?
Nous avons un soleil qui s’offre à nous, capable de percer nuits et brouillards, Messire Soleil, comme l’appelle François d’Assise. Chaque matin, au moment où il se lève à nos regards, il nous propose de nous élever, les uns les autres, avec intelligence, afin de ne pas briser et casser ce que d’autres ont construit avant nous.
Quelles recherches scientifiques réalisons-nous sur le solaire ?
Quelles démarches appliquées en faisons-nous ?
Quel part de nos impôts pulsons-nous en cette direction ?
Messire Soleil nous invite à nous laisser visiter par lui dès le début du jour, à son lever. Il souhaite nous accompagner toute la journée, 365 jours de l’année 2014.
Pour que ça ne soit pas en 2014, « comme en 14… »
N’est ce pas le soleil qu’il faut laisser rayonner sur nos chemins de solidarité ?
En ne laissant personne de côté, en ne laissant tomber personne dans le manque de terre, de souffle, de lumière et d’eau.
Il y a du travail à l’établi et sur l’ordi, Il y a du pain sur la planche, pour tous les habitants du monde, au quotidien.
Et si nous étions ceux là, qui du fond de la cale du bateau, humblement, terrestre-ment, soleil-derment, demandent instamment, à l’instant, instantanément, à ceux que nous avons élus, pour être au gouvernail de la France, d’arrêter l’armement nucléaire de manière unilatérale.
En espérant des attitudes semblables multilatérales, de la part des autres, mais en ne dépendant pas d’elles.
Pour que ça vienne de toutes parts, ne faut il pas que ça commence par quelque part, la nôtre, de notre part, la mienne, de ma part ?!
Lulu