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3 février 2022 4 03 /02 /février /2022 21:16
Reconnaissance

Dampierre. Noël 2021


OU EST-CE QUE PEUT BIEN CRECHER CELUI QUI VA DONNER SENS À NOS VIES ?

 

Ne sommes-nous pas plusieurs centaines de personnes du secteur NORD-JURA à être venues à EVANS durant le temps de NOËL, du 18 au 28 décembre 2021 ? Nous répondions à l’invitation d’une petite équipe de gens de ce village autour de Charles et Gérard, nous disant : « Venez voir dans l’écurie de la ferme de la famille HUDRY comment des artisans-artistes de tous âges ont fabriqué, modelé et peint de leurs mains et de leurs cœurs la façon dont ils pensent que s’est réalisée la naissance de Jésus dans la crèche. J’avais compris à travers ce que m’exprimaient les membres de cette équipe animatrice, qu’une grande joie nous serait donnée en venant reconnaitre ce que d’autres avaient fait. Je ressentais quelque chose qui devait ressembler au tressaillement qui avait dû habiter le cœur des bergers des environs de BETHLÉEM et l’âme des mages du lointain ORIENT. Les bergers et les mages étaient les uns et les autres des chercheurs. Afin de trouver sens à leur existence, ils avaient senti qu’un « déplacement » était à opérer dans l’agencement de leur vie et que du temps était à prendre pour y parvenir. Alors ils s’étaient mis en route.


Avec quelques amis et leurs enfants, nous décidions d’atteler les ânes GAMIN et RAMEAUX à la charrette et d’emprunter « le chemin des ouvriers » qui relie DAMPIERRE à EVANS par les champs qui s’étendent entre nos deux villages.
Lorsque j’étais enfant, c’est par ce chemin-là que mon papa m’emmenait avec lui, le temps de semailles étant venu. Il allait aider des amis paysans à semer leur blé. Il m’asseyait sur le semoir tiré par le cheval Coco et me mettait les guides du cheval entre les mains. Qu’est-ce que j’étais heureux ! Je ressentais le bonheur d’être un peu, moi aussi, « le semeur »
C’était déjà par ce chemin caillouteux que de nombreux « paysans-ouvriers » étaient passés afin de se rendre à leur travail ou en revenir. Ils avaient transporté le fer à l’état brut qu’ils avaient extrait des coteaux entourant le village des MINERAIS. Ils devaient être déjà très fatigués lorsqu’ils parvenaient avec leur chargement aux forges de FRAISANS. C’est qu’il en venait du monde travailler aux abords de ces hauts-fourneaux. Il en est sorti du fer de tous ces ateliers, afin de construire des ponts reliant les humains qui nous mirent au monde.

 

Durant ce trajet de DAMPIERRE à EVANS, c’était encore sur le même chemin que nous nous racontions ce qui faisait les joies et les difficultés de nos vies. Combien de projets n’avaient pas pu se réaliser par des adolescents en raison de perturbations venant du coronavirus. Nous constations que beaucoup de nos amis et nous-mêmes avions tendance à rester enfermés chez nous. Nous comprenions la peur des autres. Nous sentions bien qu’elle nous guettait tous. Mais nous sentions aussi que la petite fille ESPÉRANCE cherchait à nous rattraper.
Le long de ce chemin je pus partager les épreuves qui me touchaient de très près. Le frère Jean-Pierre SCHUMACHER était mort le 22 novembre, il y avait juste un mois. Comment assumer l’héritage de la non-violence dont il nous avait dotés en communion d’esprit avec ses frères de TIBHIRINE ? Ça pouvait être merveilleux en ces temps où nous nous sentions agressés de toutes parts et tentés d’être agresseurs nous-mêmes vis-à-vis des gens venant barrer le chemin de nos engagements et actions. Il nous apparaissait difficile d’être non-violents.
En ce temps de Noël, c’était de naissance et de vie que nous voulions pouvoir parler, « de ce Verbe qui s’était fait chair et de cet enfant nouveau-né qui nous est donné » Et c’était pendant ce cheminement qu’arrivait la mort de notre ami Jean-Marie MULLER, fondateur du mouvement pour une alternative non-violente, le M.A.N.V., auteur du livre « l’ Évangile de la non-violence ». Peu de temps après la mort des moines de TIBHIRINE, Jean-Marie avait écrit le livre où il nous indiquait le chemin et la stratégie qu’avaient empruntés et créés les membres de cette petite communauté monastique avec les gens du village et ceux des environs. Et Jean-Marie MULLER avait dédicacé ce livre à notre ami Gaby MAIRE, assassiné au Brésil le 23 décembre 1989. Avec Gaby j’avais appris à marcher dans le sillage de Jésus, celui-là vers lequel nous orientons nos pas, en allant à la crèche d’EVANS. Gaby avait dit : « Je préfère une mort qui mène à la vie plutôt qu’une vie qui mène à la mort. »
Et il avait vécu ce qu’il avait dit.


Les sentiments dont j’essayais d’imprégner mes paroles et mes attitudes à l’égard des personnes avec qui je marchais en direction de la crèche étaient des sentiments de RECONNAISSANCE. Qu’est-ce qu’il est beau ce mot qui surgit dans nos êtres, lorsque tout en marchant nous ressentons que c’est grâce à d’autres que nous sommes en capacité de lutter contre l’emportement, la haine et toutes sortes de violences. J’adore ce mot RECONNAÎTRE, car je crois que le VERBE y habite. 
C’est dans cette façon de marcher et de vivre que « le Verbe est en train de se faire chair » 
L’attitude de « RECONNAISSANCE » nous indique le chemin à emprunter afin que se réalise une naissance ou bien une renaissance. Tout cela apparaît grâce à une connaissance.

 

Nous étions heureux d’aborder les premières maisons du village d’EVANS et d’entendre des gens nous dire « On ne vous demande pas où vous allez avec vos ânes ! Vous allez à la crèche. » Nous commencions à croiser beaucoup de gens qui sortaient de cet endroit magique qui avait tant enchanté mon enfance. Des gens nous disaient : « C’est vraiment l’endroit où il fallait venir avec vos enfants et vos ânes ». En approchant de l’écurie où nous allions pouvoir nous émerveiller de la façon dont beaucoup de gens ressentent et expriment ce que dit au monde cet acte de la naissance de Jésus ?
Il me revient que des petites chaînes dont une extrémité est scellée dans le mur, pendent de chaque côté de la porte d’entrée de l’écurie. J’en connaissais la disposition depuis que j’étais gamin, car c’était là que nous fixions le mousqueton des licols des chevaux avec lesquels nous venions travailler avec mon papa. Je suis heureux d’y accrocher celui des licols de nos ânes.

 

Nous entrons alors dans l’écurie.
Enfant j’y avais vu les fils de la famille HUDRY travailler avec mon papa à soigner les animaux de la ferme. J’avais aimé la belle façon dont s’y accomplissait ce travail.
Et aujourd’hui dans une ambiance lumineuse et festive voulait se maintenir en humilité le travail des auteurs de ces nombreuses crèches se dévoilant sous nos yeux. Au fur et à mesure que nous avancions dans cette écurie toute transformée, notre admiration de ces œuvres était accompagnée des explications des réalisateurs eux-mêmes. Ce n’est pas tous les jours, qu’en admirant des œuvres d’art, nous ayons à nos côtés les personnes réalisatrices de l’ouvrage. Échanges qui surgissaient de toutes parts entre les visiteurs-mendiants que nous étions et les réalisateurs qui tentaient de répondre à nos questionnements, ou d’écouter nos paroles d’estime. Il se répandait entre nous tous, quelque chose qui avait trait à la RÉCEPTION d’un trésor qui nous concernait tous, d’un héritage dont nous étions tous appelés à devenir bénéficiaires.


Dans l’église du village d’EVANS le tintement des cloches de l’ANGELUS n’allait pas tarder à communiquer à toute volée « ces choses cachées depuis le commencement du monde… » dévoilées et développées dans l’écurie de la ferme voisine. Le prophète Isaïe avait commencé de nous révéler ce fait mystérieux : « C’est une Vierge qui enfantera notre sauveur. C’est dans un climat de non-violence que nous parviendrons à la Paix. C’est avec le fer de vos armes qu’il vous faudra forger le soc de vos charrues ».


Les cloches continueraient à nous faire vibrer d’émotion en nous annonçant cette bonne nouvelle : « Le petit enfant qui est né dans la crèche de l’écurie est le fils de Dieu… LE VERBE S’EST FAIT CHAIR pour que, de notre chair blessée jaillisse une parole qui nous libère ». Il nous revenait sur le chemin du retour ce que notre pape François nous raconte dans sa lettre « FRATELLI TUTTI ». Ii écrivait que nous sommes à un moment de notre Histoire où nous avons les capacités inventives et le devoir d’arrêter ce fait scandaleux, que des parents soient réduits à ne trouver qu’une écurie, ou la rue, ou la migration comme refuge pour mettre au moindre le fruit de leur amour. « NOEL nous écrivait-il encore, c’est opérer un déplacement dans nos vies pour que toute famille ait un coin de la TERRE où bâtir un TOIT et y exercer un TRAVAIL respectant la dignité de tous. »


Lucien CONVERSET
 

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26 décembre 2021 7 26 /12 /décembre /2021 22:13

Dampierre, le 19 décembre 2021

   

OU PEUT BIEN CRECHER LA PETITE FILLE ESPÉRANCE ?


La nouvelle est en train de se répandre à plein d’endroits de la Terre des Hommes : en France, en Franche-Comté, en Europe, en Pologne, en beaucoup de carrefours du Moyen Orient, en Inde …

«  Jean-Marie MULLER est mort » 

Et dans l’immédiat un écho se fait entendre : « Continuons de vivre dans le sillage qu’il nous a tracé »
 

Nous voilà recevant un sacré héritage, celui-là de la non-violence portant dans ses bras une petite fille, la petite fille dont parle Charles PEGUY, « la petite fille Espérance »


Cher Jean-Marie,


Dans ta vie de chercheur du sens de notre existence, tu as découvert comme une étoile dans notre univers : c’est la non-violence. Elle a illuminé ta vie.
Et comme tout vrai chercheur, tu as voulu communiquer et partager ce qui t’étais donné.
Ce fut la passion de ta vie.
Nous allons être nombreux à exprimer notre amitié reconnaissante à ta famille, à ton épouse Hélène, à vos enfants Isabelle et Vincent, à leurs conjoints, à vos petits-enfants.
Les équipes d’artisans de la non-violence que tu as suscitées tout au long de ta vie. Vous n’avez pas cessé de nous faire voir la beauté et la vérité de l’héritage qui nous est donné, en même temps que l’urgence de l’exercer, d’en fabriquer une stratégie, afin d’être efficaces le plus vite possible dans l’établissement de la PAIX.
Nous démettre de nos forces de pouvoir, de savoir et d’avoir, afin de les orienter à être au service de l’évolution de notre Humanité.
Tel est l’appel que nous ressentons.


Elle est merveilleuse la mine des trésors de la non-violence dans laquelle tu nous a fait entrer, Jean-Marie, à la suite de TOLSTOÏ, GANDHI, LUTHER KING, BOLLARDIÈRE, Simone WEILL, les MOINES DE THIBIRINE et bien sûr du galiléen JÉSUS, comme tu aimais l’appeler.


Qu’est-ce que c’est beau et source d’engagement ce que tu as ramassé dans tes nombreux livres et dit dans tes multiples conférences, à propos de la vie actée de tous ces humbles témoins-artisans, d’un monde où l’on cherche à faire de la place, d’abord à ceux qui n’ont pas encore trouvé la leur : les petits et les pauvres de nos sociétés, les gens éprouvés et réprouvés. Combien de fois je t’ai entendu appeler toi et nous à cette attitude politique authentique : « après vous, et non pas d’abord nous » Tout cela nous provoquait et continue de nous interpeler à entreprendre de véritables débats. Nous ne pouvons devenir d’authentiques hommes et femmes politiques que si nous faisons de nos ministères des ateliers de service, d’où sortent des décrets débouchant immédiatement dans des actes qui tiennent compte d’abord de la situation des plus démunis …


Avec Jean DESBOIS et Jean-Pierre PERRIN, tu as été traduit au tribunal, parce que vous exigiez la reconnaissance de votre statut d’objecteurs de conscience. Pour cela vous avez dû renvoyer vos livrets militaires. Afin de ne pas renouveler des drames comme celui de la guerre d’Algérie, dont nous sortions, vous avez mené ces actions non-violentes. L’évêque Guy RIOBE d’ORLEANS a su être à vos côtés. Nous avons cherché à faire de même, là où nous vivions. Nous avons senti à travers ce « Procès à ORLÉANS » la nécessité de nous laisser habiter par le souffle de la non-violence. Vous nous avez fait comprendre qu’il en allait de l’avenir de notre Humanité.


En effet une idole était érigée sur les autels des États. C’était la bombe nucléaire. Au regard des détenteurs du pouvoir, nous devions tous nous incliner sous sa protection. Tu as su Jean-Marie nous appeler à la déboulonner. Nous étions de tout notre être solidaires de vos engagements quand avec des gens comme Jacques BOLLARDIÈRE, Jean TOULAT et Brice LALONDE, vous êtes allés dans le Pacifique sur ce petit bateau, le FREE, afin d’empêcher la poursuite de ces actes criminels que sont les essais nucléaires dans l’océan, comme ceux que nous avions commis dans le SAHARA quelques années auparavant. Tu nous a aidés à analyser les causes et les conséquences de ces violences faites à notre Humanité.
En procédant à de tels essais nous détruisons la Terre notre Mère. Nous affamons nos frères et sœurs, en Humanité, en les privant du pain quotidien, et en méprisant leur dignité.


C’est pour enrayer ce désastre, qu’à beaucoup d’endroits se sont constituées de petites équipes du mouvement pour une alternative non-violente, le M.A.N.V. En Franche-Comté, la région où tu es né, nous avons créé un petit groupe d’amis résistants à la violence nucléaire, institutionnalisée par notre État.
Pour avancer dans ton sillage Jean-Marie, nous nous sommes fédérés avec le groupe M.A.N.V.de DIJON. Nous faisons partie d’ICAN. Dans plusieurs villages et villes de notre région, nous plantons de petits GINKGOS BILOBA et avec les conseillers municipaux et le Maire, nous demandons instamment que le Président de la République Française signe le TIAN. Nous demandons l’arrêt de l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale.

 

Jean-Marie, ton épouse, tes enfants et petits-enfants ont été présents à tes côtés jusqu’au bout de ta vie.
Ainsi l’héritage de la non-violence dont tes écrits et tes actes étaient porteurs pouvaient continuer à parvenir aux 4 coins du monde.
Je n’oublierai jamais qu’après le drame de l’enlèvement des moines de TIBHIRINE en ALGÉRIE, tu as écrit un livre sur la vie de ces témoins et artisans de la Paix durant les années noires subies par le peuple algérien. Parmi tous les gens que tu as interviewés, il y a le frère Jean-Pierre SCHUMACHER qui vient de mourir un mois avant toi, le 21 novembre.
Tu avais dédicacé et offert ton livre sur les moines de TIBHIRINE, à notre ami jurassien Gaby MAIRE, assassiné le 23 décembre 1989 à VITORIA au BRÉSIL.
Gaby lui aussi, avait voulu donner sa vie à ceux qu’il aimait.


Les paroles mises en actes par tous ces témoins, ne sont-elles pas l’expression de cet évangile de la NON - VIOLENCE que tu as écrit et vécu. Jean-Marie, célébrant et reconnaissant qu’à NOËL le Verbe se fait chair. Notre Humanité ne peut être libérée que si elle se laisse évangéliser par le souffle de la non-violence que nous font respirer les petits et les pauvres.

Merci et amitié reconnaissante à vous Jean-Marie, Jean-Pierre, Gaby et combien d’autres amis de la non-violence, de vous retrouver en ce temps de Noël afin de nous faire voir où crèche la petite fille Espérance.
 

Réjouis-toi Jean-Marie. Le pape François a pris le relais de cet évangile de la non-violence, le chemin de la Paix par le désarmement unilatéral. 
Tu as tellement interpellé les évêques de France, à nous entrainer sur ce chemin de la non-violence, que ça va se réaliser au moment de votre mort Jean-Marie MULLER, Gaby MAIRE, Alice DOMON, Léonie DUQUET, Jean-Pierre SCHUMACHER, Desmond TUTU.

 

Lulu
 

Jean-Marie à Dampierre invité par l’association ADN en avril 2015

Jean-Marie à Dampierre invité par l’association ADN en avril 2015

Les obsèques de Jean-Marie seront célébrées ce 27 décembre à 14h30 à Fleury-les-Aubrais.

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18 décembre 2021 6 18 /12 /décembre /2021 14:42

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9 décembre 2020 3 09 /12 /décembre /2020 16:17

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30 novembre 2020 1 30 /11 /novembre /2020 13:52

Chers amis, 


Joie de me sentir en lien avec vous, et d’avoir été interpellé par les membres de l’association « Amis de Gaby Maire », d’essayer de travailler chaque jour d’ici le 23 décembre, une lettre Echos de Vitoria et de chercher une parole forte de Gaby, nous préparant à la venue de Jésus dans notre vie personnelle, relationnelle et intergénérationnelle. La réalisation qu’un enfant, le Prince de la Paix nous est donné, cela nous aide à voir comment changer, transformer nos comportements à la manière et dans le sillage de Gaby, nous préparer à nous laisser rencontrer par Jésus à Noël. Je trouve passionnant de relire les Echos de Vitória, un chaque jour, ça fait du bien, il y a de la sève de l’Evangile ! Heureux de vous la partager avec vous ! 

En Avent avec Gaby !

Lulu
 

Les phrases que j'ai relevées ces 2 premiers jours :

1) Nous européens, nous avons autant à recevoir qu'à donner !

2) "Quand le pauvre cherche le pauvre, déjà commence notre libération. "

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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 16:42
Pieta Besançon

Pieta Besançon

Samedi Saint 11 avril 2020



 « OU L’AVEZ-VOUS MIS ? »
 (Jésus dans l’évangile de Jean 11, 34)

 

En ce temps-là, c’est la profonde question que Jésus pose aux sœurs de Lazare qui est mort depuis 4 jours. « Conduisez-moi, dit Jésus, là où vous avez déposé ce qui reste du corps de Celui avec qui nous avons vécu tant de moments d’amour et d’amitié, vous et moi. Venez me montrer où vous l’avez mis ! »

 

POURQUOI L’AVEZ-VOUS MIS TOUT CONTRE LE SEIN DE SA MERE ?

En ce samedi nous aussi, nous avons envie de demander aux Saintes femmes qui étaient là quand Joseph d’Arimathie et Nicodème recueillirent « de l’arbre de la mort où Dieu saignait comme un fruit mûr », ce qu’il restait du corps de Jésus : « Pourquoi l’avez-vous mis sur les genoux de sa mère, tout contre son sein de Piéta
?... avant que d’aller le déposer au tombeau ? »



DANS LES MAINS DE QUI ?

En décembre de l’année passée nous sommes partis à VITORIA au BRESIL, quelques amis de Gaby MAIRE et moi. Sur les traces de Gaby, pour le 30ème anniversaire de son assassinat, nous demandions aux amis brésiliens : « où c’est que, avec Gaby vous avez vécu le mariage de ceux-ci ... ? et le baptême de celui-là ... ? et les manifestations pour un bout de Terre, pour le respect des droits des Travailleurs, pour l’obtention du permis de bâtir un Toit, les 3 T dont parle le pape François ... c’était où que vous avez vécu ces manifestations avec Gaby ? où est-ce que Gaby a célébré la dernière messe de mariage ? où est-ce que c’est qu’il est tombé sous la balle meurtrière ? où est-ce que c’est que son corps a été déplacé et déposé peu après ? »

 

Et comme dans l’évangile avec les Saintes femmes il y a eu de merveilleux amis pour nous emmener voir et nous recueillir où Gaby avait vécu, prié, écrit, marché ... où il avait été arrêté, où il était tombé ... Nous nous sommes laissés raconter que comme les autres martyrs d’Amérique Latine, d’Algérie, comme celles et ceux de tous les coins de la Terre, comme celle de Jésus, sa vie n’avait pas été prise, car « il l’avait déjà donnée ».
 

LES SŒURS D’ORCHAMPS, OU ONT-ELLES ETE MISES APRES L’INCENDIE ?

En ce moment d’épreuve, nos amies religieuses d’Orchamps, avec lesquelles vit en communauté sœur Madeleine, institutrice, qui a appris à lire à Jeannot et à beaucoup d’enfants traversant des moments difficiles, ces sœurs vivent un grand désarroi : il leur arrive une double peine en ce drame du coronavirus.


Leur maison commune vient de brûler accidentellement... Elles ont été obligées de sortir et se sauver sans rien pouvoir emporter. Nous nous demandions : « où ont-elles été mises les sœurs ? » Quelle joie de savoir que beaucoup d’artisans du lien social du secteur, se sont laissé embarquer par l’Esprit qui anime toute personne et toute institution quand elles lui ouvrent le déploiement de leurs voilures. Les sœurs dominicaines des campagnes sont à la campagne, dans la maison familiale rurale d’Amange.

 

DANS QUELLE SITUATION NOUS NOUS METTONS LES UNS LES AUTRES ?
 
En ce temps de confinement depuis bientôt un mois en France, pour combien de temps encore et chez nous et dans l’ensemble de la Planète ? Un nombre bouleversant de nos proches sont morts dans nos familles, dans nos communautés, des gens de très loin, inconnus, des gens connus comme Henri TINCQ journaliste au MONDE et à la CROIX, Henri MADELIN, ancien provincial des Jésuites, mon ami Gilbert CHOPARD de Bretonvillers dans le Doubs et puis ces 5 moines capucins de la communauté de Crest dans la Drôme. Le frère Hubert qui les a accompagnés leur « a été présent comme il a pu » dit-il. Continuant à être interviewé dans le journal La Croix du vendredi 10 avril, Hubert dit combien est éprouvant et épuisant d’accompagner des mourants dans ces conditions. « Il y a des moments où on n’en a plus la force. Il n’y a que Jésus et Marie qui peuvent aller jusqu’au bout. Nous devons consentir à être de pauvres gens qui font ce qu’ils peuvent. »
A la communauté de ces frères, nous sommes profondément reconnaissants ... pour l’accueil qu’ils nous avaient fait dans leur petit monastère de TIARET en ALGÉRIE.
C’était quand avec Rachel et Fadila à Pâques 2017 nous étions partis à la recherche de la famille de MOHAMED, « l’ami parti devant ». Christian de CHERGE prieur de TIBHIRINE dit de Mohamed : « un jour il a protégé ma vie en exposant la sienne »

 

A propos de toutes ces personnes qui meurent du coronavirus , et aussi au sujet de celles et ceux qui meurent parce que leurs maisons sont bombardées, il est fondamental que dans notre recherche de solidarité et prière nous entendions cette question : « où les avez-vous mis ? » et aussi cette interrogation à propos de celles et ceux qui donnent leur temps, leur force et leur amour pour les sauver tous ces membres de notre Humanité. « Dans quelles situations nous mettons-nous les uns, les autres ? »


 

OU JESUS A-T-IL BIEN PU ETRE MIS DURANT CES TROIS JOURS ?

Qu’est ce qui restait de l’être de Jésus après sa mort et sa descente de la croix ? Après qu’il fut remis tout contre sa mère, à l’endroit d’où il venait, où fut-il déposé par la suite ? Dans quel creux de la Terre cette autre mère a-t-il été mis ?

 

Je pense et je crois, je fais confiance. Merci à ma mère, à mon père et à ma famille qui m’ont conçu et mis au monde. Merci à l’ Eglise ma mère aussi. Toute ma gratitude à l’une et à l’autre qui ont mis en moi la confiance que durant ces trois jours, Jésus est descendu dans les enfers, « dans les infernaux paluds » de Villon, dans nos enfermements, là où ça nous meut, où ça fait violence les uns entre les autres... où l’on traîne les pieds pour faire et donner la vérité, là où Jésus a-t-il été mis durant ces trois jours... Dans nos embourbements, nos asphyxies et nos confinements.

 

Comme il a dit à Lazare de sortir du tombeau où l’avait précipité la mort, Jésus vient nous tirer de la fausseté de nos rapports les uns avec les autres. 

 

Ma confiance est grande que toute l’Humanité dont je suis est à l’écoute de son allié et de son libérateur. Il nous monte et nous entraine sur le chemin de sa résurrection qui devient aussi la nôtre.

 

Durant ces 3 jours il nous fait grâce. Il fait travailler la force de la conversion au profond de nos êtres, la reconnaissance que nous avons en grande partie fait faillite en nos actes et nos attitudes. La Terre est le seul moyen de transport pour toute l’Humanité. Sur ce vaisseau nous nous sommes comportés comme s'il n’y avait que quelques privilégiés qui pouvaient bénéficier des biens de la Terre, être entourés d’affection et de tendresse, pouvoir accéder à tous les droits. Sans être redevables des devoirs les plus élémentaires.

 

La Terre et l’Humanité n’en pouvaient plus. Pâques ce n’est pas « Sauve qui a de la chance. » C’est : « nous ne pouvons nous en sortir que si c’est tous ensemble que nous nous relions et nous libérons, les uns grâce aux autres. Pas d’exclus pour la fête »

 

Démunissons-nous de nos violences les uns à l’égard des autres, en prenant soin de semer et planter les graines de justice et de paix qui sont en chacun de nous. C’est à ce chantier que Jésus s’est mis à travailler durant ces trois jours. « C’est pour ça que les Saintes femmes qui accompagnaient Marie-Madeleine le prirent pour le jardinier au matin de Pâques » (Jean: 20,15)

Lulu

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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 23:00

N'oubliez pas de consulter le blog de Gaby, l'ami de Lulu. Il y reprend ses notes de voyage en plusieurs épisodes... Vous retrouverez ces lettres sur le plan ici. Clic.

Bonne lecture...

Voyage au Brésil et accueil des Brésiliens en France
Voyage au Brésil et accueil des Brésiliens en France
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28 janvier 2020 2 28 /01 /janvier /2020 15:50

Cet article est reposté depuis Les amis de Gabriel MAIRE.

Certaines personnes ont signalé ne pas pouvoir accéder à la lettre de Lulu témoignant d'une soirée de partage avec les amis brésiliens. Voici une nouvelle façon d'y accéder ci-dessous.... 

Ou un clic ICI

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23 janvier 2020 4 23 /01 /janvier /2020 10:47

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9 janvier 2020 4 09 /01 /janvier /2020 15:42

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Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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Et commémoration des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki entre les 6 et 9 août, chaque année.

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