DAMPIERRE, le 17 juin 2016
Chers enfants des écoles de Dampierre (où j'ai appris à lire et à écrire) de Ranchot et de plein d'autres endroits, avec qui nous avons fait du jus de pommes tout en nous promenant au pas des ânes.
Grâce à ce que vous avez dessiné et écrit et que vous m'avez fait parvenir, vous nous aidez à enlever la tristesse de nos cœurs, du fait que nos maisons sont détruites, brûlées et toute remplies d'eau.
J'ai lu les nombreux messages de vous tous.
J'ai épelé vos prénoms à chacun et je fais voir vos dessins à beaucoup de gens qui viennent nous rendre visite.
Vous me proposez de m'accueillir avec mon âne dans votre maison, vous m'offrez un lit et un oreiller et vous trouvez de la paille et du foin pour l’âne. Vous nous aidez ainsi à nous reconstruire dès aujourd'hui dans une nouvelle maison d'habitation.
Grâce à ma famille, à nos voisins, aux gens de Dampierre, de Ranchot et de Fraisans et de beaucoup d'autres endroits, la solidarité de vous tous a joué.
J'ai retrouvé un logement à Dampierre, sur la place de la liberté à côté de l'église.
Mon neveu Benjamin et nos voisins dont les maisons ont été détruites, ont retrouvé eux aussi une habitation. Vous nous aidez aussi à rebâtir notre habitation intérieure, grâce à tout ce mouvement de solidarité. Vous me permettez de reconstruire la maison de mon cœur, là où je vous porte et où vous demeurez vous tous, les amis qui m'êtes si précieux et si chers. Qu'est-ce que c'est beau quand vous faites ce que vous dites !
Je vous le dis en union avec vos chers parents, vos grands-parents, vos maîtres et vos maîtresses d'école.
Je raconterai aussi à nos ânes ce que vous avez voulu faire pour eux. Dans votre sillage, eux aussi, les ânes ont retrouvé un logement chez des amis : une belle cabane avec du foin et de la paille, des brosses et des caresses, entourés d'un pré d'herbe fraîche. Quand je leur lirai vos lettres et que je leur montrerai vos dessins, ils vont faire beaucoup de Hi Han à votre adresse, pour vous remercier d'avoir pensé à eux comme vous l'avez fait.
En reprenant tous nos chemins d'humanité, interpellés par vous, chers enfants, nous essaierons avec vous, de ne laisser personne tomber sur le bord de nos routes, dans nos rues, dans nos cours de récréation et dans nos jeux.
Que toute maison soit respectée, partout à travers le monde.
Qu'à tous les enfants, obligés avec leurs parents de se sauver de chez eux à cause de la guerre, soit donnée une habitation dans nos pays.
Qu'ils trouvent une place dans une école, celle-là à laquelle ils aspirent.
Qu'il n'y ait plus de maisons qui brûlent et qui s'écroulent, par la violence des armes et de la haine.
Et que, dans le concert des peuples, tous les enfants puissent aller à la rencontre les uns des autres, marcher, danser, jouer et chanter : « Qu'est-ce qu'on est bien sur un dos d'âne »
Je vous embrasse de tout cœur d'ami reconnaissant.
Lulu