Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 09:16

Lettre de Hofkirchen le Jeudi 14 juin 201

Afin de briser la maladie de la pierre, avancer en conscience et confiance

Il a plu abondamment tous ces jours passés non seulement sur le lit du Danube au bord duquel nous marchons longuement mais aussi et surtout dans les montagnes avoisinantes. Le Danube a beaucoup monté sur les berges où nous avons dormi en sortant de BOGEN, la nuit précédent notre rencontre avec Karina et Christian, Birgita et Bärbel, le samedi 9 juin, il ne serait plus possible d’établir le campement d’une nuit comme nous l’avions fait. Et à plus forte raison en arrivant le soir dans le village de Hofkirchen, il ne faut pas compter pouvoir passer la nuit en bordure du DANUBE.

En tenant Isidore par le licol, nous parcourons les quartiers de ce gros village espérant un regard ou une parole de quelqu’un qui dirait : « Mais où allez-vous donc passer la nuit ? » Il y eut depuis que nous sommes en marche Isidore et moi plusieurs fois de ces moments attendus et espérés, générateurs de joie créatrice signifiant qu’il est des gens qui se souviennent comme Moïse nous le fait comprendre àplusieurs  reprises dans la Bible que « notre ancêtre à tous a été un araméen errant. » Mais ce soir aucun clin d’œil, aucun signe adressé à Isidore et moi, nous provoquant à nous arrêter afin de dire où nous allons et qu’est-ce que nous cherchons à cette heure.

Au contraire, toutes les maisons ou les locaux devant lesquels nous passons nous paraissent plus cadenacés et fermés que jamais. Je m’adresse alors à Madame Nature :

-          Madame, dites-nous dans quelle direction je dois me diriger pour arriver à trouver un coin où Isidore et moi, nous pourrons passer la nuit ?

-          Après toute la montée des eaux du Danube, je vous conseille de monter dans les hauteurs du village, me répondit-elle. Mais il vous faudra beaucoup grimper. Parce qu’en Allemagne comme dans plusieurs pays riches, les gens sont atteints par la maladie de la pierre. Ils construisent de grandes maisons avec beaucoup de terrain autour. Et on ne sait pas pourquoi peut-être par peur, ils entourent ces espaces dont ils pensent qu’ils sont propriétaires de droit absolu, ils les cernent de pierres, de murs en ciment, de cailloux de toutes sortes. Les murs d’enceinte coûtent très chers, et n’accouchent de rien sinon de fermeture…. à ceux qui souhaiteraient un petit brin d’ouverture. »

Ça me choque tout ce que me dit Madame la Nature de notre Humanité, de la Nature humaine. Alors, je lui demande :

-          Que faut-il donc faire Madame la Nature de nous-mêmes ?

-          Continuez à marcher, ton âne et toi. Continuez votre vie de nomades. Racontez et écrivez ce que vous voyez de nos rencontres et de nos rapports de camps-volants et de sédentaires dans la nature humaine. Continuez de donner goût de manière non agressive, ni violente à la vie nomade que vous menez. Racontez, écrivez comment des gens vous ont ouvert la porte de leur maison et de leur cœur comme Joseph à NIEDERACHDORF ? vers WÖRTH, comme Karina et Birgita à LIEPOLDING, comme le groupe d’adolescents de METTEN avec le jardin de Mr Herbert, comme Mickaël et Lotte à HALBMELLE vers DEGENDORF, et dernièrement comme chez Britta et Anke et leurs parents à NIEFER ALTEICH et DEGENDORF dans leur logement après repas au restaurant parce que c’était l’anniversaire de Britta. C’est comme ça que se dissoudra cette maladie de la pierre, en faisant confiance, en prenant conscience.

Et Madame la Nature nous souhaita une bonne nuit sous les sapins tout proches d’une bonne pâture pour Isidore, grâce à la corde coulissante entre 2 gros frênes que se firent tout frémissants d’accueil. C’était la première fois qu’il leur arrivait à ces arbres plus que séculaires, d’abriter des camps-volants.

foret-Nans.jpg

-         - C’est vrai, se dirent-ils entre eux à la brise du soir : Peut-être bien que c’est nous les arbres enracinés depuis des décennies qui avons à aider la Nature humaine à se souvenir des camps-volants dont elle est porteuse et qu’en tout sédentaire, il y a un nomade qui voudrait pouvoir sommeiller en sécurité. »

Et en m’endormant, je les entendis chanter :

-«  Pour faire un âne…

Pour faire un arbre…

Pour faire un homme….

Pour faire un monde….

Mon Dieu que c’est long ! »

Le concert qui s’était amorcé entre les arbres dura jusque tard dans la nuit. Chacun y allait de ce dont il se rappelait et qu’il avait appris à l’école de la forêt et aussi de ce qu’il avait entendu chanter par les petits des hommes justement, quand ils partent durant leurs vacances camper au bord des lacs et le long des ruisseaux et des rivières au pas des ânes. L’un des arbres se mit à dire, celui-là qui était si fier que l’âne fut relié à son voisin :

-          C’est à nous les arbres, à notre bois, qu’ils ont recours pour cuire leurs repas et illuminer leurs veillées.

J’en entendis même parmi eux dire, en reprenant la parole d’un autre de leurs poètes, « que l’essentiel est invisible pour les yeux, qu’on ne voit bien qu’avec le cœur. »

Un autre arbre, le frère du sapin sous lequel j’avais disposé mon sac de couchage, voulut continuer ce qui venait d’être cité de l’essentiel de l’existence. Et m’ayant entendu raconter à la petite Sarah et à sa maman et à l’autre dame qui venaient de passer par notre sentier, que j’étais peiné quand nous butions contre des cœurs endurcis, il se mit à dire :

-          Quand le regard de quelqu’un a tellement été bouleversé qu’il en a été aveuglé, et qu’il ne perçoit pas où est l’essentiel, il va lui falloir beaucoup de temps, beaucoup de regards compréhensifs et accueillants autour de lui pour qu’il apprenne àvoir… »

Je me dis alors en m’endormant sous l’arbre où j’avais mis mon sac de couchage :

-          « On ferait bien de puiser davantage à la sève de la sagesse des arbres dans l’Humanité pour croître en conscience et confiance les uns par rapport aux autres. »           

Partager cet article

Repost0

commentaires

C
Blog(fermaton.over-blog.com)No.14- THÉORÈME CONSCIENCE. - La nature mathématique de la conscience.
Répondre
S
s'apprivoiser un moyen d'éradiquer la maladie de la pierre
Répondre
M
mon cher Lulu...<br /> Voici un petit moment que je ne t'ai pas donné de nos nouvelles, mais tu sais chaque jour je pense et prie pour toi...Ce matin nous avons accompagné vers son repos bien mérité le Père Lucien DALOZ<br /> en la cathédrale ST Jean de Besançon. Dans la longue procession des prêtres, il en manquait un et c'était toi... Mais tu étais dans nos pensées... Je vois aussi que la pluie c'est glissée dans<br /> votre équipe, j'espère qu'elle ne vous suivra pas trop longtemps...! Bonne rencontre et bon chemin ... je t'embrasse. Monique
Répondre

Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
  • Contact

Commentaires

Vous pouvez laisser un commentaire sous les articles. Les commentaires sont modérés avant publication. C'est-à-dire que tout commentaire injurieux, insultant publicitaire ou inadéquat n'est pas publié Merci.

Recherche

Désarmement nucléaire

Journée de jeûne pour demander le désarmement nucléaire unilatéral de la France,

tous les 1ers lundis du mois de 14h à 17h en hiver, de 16h à 18h en été, à Dampierre (39) avec un temps de partage et de réflexion animé par Lulu.

Et commémoration des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki entre les 6 et 9 août, chaque année.

L'anti-pub

Les pubs sur les blogs ou les sites que vous consultez sont trop agressives ? Il existe un moyen de respirer à nouveau, en téléchargeant le pare-pub Adblock Plus (clic). Vous ne supprimerez pas les pubs imposées, mais vous ne les verrez plus.