Lettre du 15 Août 2012 à APOSTAG
Après nous être dit et signifié par des gestes la grande joie qui est la nôtre, l’âne et moi d’être accueillis : (Isidore s’est arrêté de manger l’herbe du talus, il a relevé la tête comme pour dire lui aussi sa reconnaissance, qu’il se passe quelque chose d’important pour nous ) et ces gestes de nous accueillir, nous nous disons nos prénoms : la dame IDILCO le jeune couple ATTILA et EDINA. Ils me font comprendre que c’est Attila et Edina qui vont conduire leur voiture et celle d’Idilco. Et pour que je n’aie pas à chercher le lieu qu’ils nous ont trouvé, Idilco va venir avec l’âne et moi, nous accompagner en marchant avec nous.
Je mets la cordelette du licol d’Isidore dans la main d’Idilco, et nous voilà partis pour entrer dans le village d’APOSTAG. Plusieurs des gens que nous croisons sourient en voyant Idilco marchant avec moi au pas de l’âne. Comme il y a 2 mois pour Ingrid, ils doivent dire : « Voilà Ildico avec un âne ! » Nous rions beaucoup Ildico et moi. Nous traversons tout le large bourg d’APOSTAG. Avec non plus la question : « est ce que l’on va trouver un coin pour s’arrêter et se reposer ? » mais « quel lieu nous attend ? Est-ce qu’il y a de l’herbe pour Isidore ? Est-ce un endroit clos ? quant à moi, pourvu que j’aie un endroit tranquille ou planter ma tente »
Au fur et à mesure que nous traversons le village, je sens se dessiner sur le visage d’Idilco, une joie apaisante. Comme si elle me disait : « vous allez être bien là où nous allons… votre âne va pouvoir se reposer… je vois bien qu’il est fatigué et vous aussi. »
Le travail et jeu de cachette se poursuit lorsque au fin fond d’une ruelle, après avoir croisé bien des gens, ce sont Attila et Edina que nous voyons devant une très belle maison, avec un merveilleux jardin autour, tout en herbe. A la manière dont Idilco ouvre la porte de la cour et de la maison, je comprends que c’est sa maison, qu’elle nous offre pour que j’y dorme et son jardin pour que l’âne y refasse ses forces. Edina et Attila ont apporté dans un panier le repas qu’ils m’offrent. Ils le mettent sur la table de la cuisine. Idilco me montre la chambre ou je vais pouvoir me reposer. La maison est à l’extrémité de la rue. Pas de chien qui aboie à proximité.
Ces gens doivent lire sur mon visage, mon étonnement et ma joie. Il est tout près de 20 heures. Ces gens ont encore beaucoup à faire. Idilco habite à DUNAVESCE. Elle est probablement en train d’aménager la maison où elle vient de me faire entrer et dont elle m’a laissé les clés en me souhaitant « bonne nuit » ; Et Attila et Edina repartent à l’autre bout du village où ils demeurent. Je reste avec ma question : « comment ont pu se créer tous ces liens, se tricoter toutes ces mailles, pour m’en habiller le cœur et le corps ? » Idilco, Attila et Edina sont partis avec une grande joie dans leur cœur. Eux savent ce qui s’est passé et comment ça s’est passé, la façon et la manière dont tout cela s’est réalisé. Mais moi, je reste seul avec les clés de la maison, et ne sachant pas comment ouvrir le mystère de tout ce qui m’est offert et me comble.
Cependant je ne suis qu’à moitié étonné, lorsque ¾ d’heure après, j’entends une voiture s’arrêter devant le portail de la maison. C’est Edina et Attila qui reviennent avec une autre personne, qui d’emblée me dit en français : « bonsoir »
« Oh !!! Quelqu’un qui parle le français ! »
« Je m’appelle Anita ! »