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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 13:46

Le mercredi 31 octobre2012 à  Z….

 Quand les oiseaux migrateurs parlent avec les camps volants

La grille du portail de la cour du poulailler industriel de Z… venait d’être refermée dans un bruit de ferraille par le gardien de nuit qui nous avait mis dehors… qui était monté dans sa voiture en claquant la portière… qui l’avait fait repartir dans un bruit assourdissant…

Qu’est-ce qui s’était passé pour que cet homme nous vide, l’âne et moi, et nos bagages de la cour de ce poulailler où la veille à la nuit tombante, les 2 jeunes hommes qui y travaillaient nous avaient autorisés à établir notre petit campement à côté de l’établissement où les poules allaient passer la nuit à picorer et à pondre, les unes serrées et bloquées contre les autres ? Il y avait sûrement une histoire de consigne dans tout cela. Les 2 jeunes hommes avaient ignoré volontairement ou involontairement la consigne et nous avaient reçus et autorisés à nous installer dans la cour adjacente à l’établissement du poulailler ; le gardien de nuit, arrivé alors que je dormais, lui, avait gardé la consigne : « vous ne laissez aucune personne étrangère au service pénétrer dans l’établissement, ni non plus rôder autour ». A notre encontre, dès le lever du jour, il s’était montré un fidèle gardien et de l’établissement et de la consigne à notre égard. J’avais dû déjà sortir l’âne pour le mener paître car aucune herbe ne poussait dans cette cour. La terre était une glaise qui nous collait aux pieds et aux sabots. Je pensais mener l’âne où il repoussait un petit peu d’herbe après la pluie de ces derniers jours. Mais le gardien de nuit me fit comprendre avec un visage qui avait dû être beau et avec des mots qui ne l’étaient pas, qu’il fallait sortir mes sacs et le bât de l’âne. Où mettre tout cela ? Il avait gelé cette nuit. L’eau qui se trouvait dans un chéneau abandonné était recouverte de glace. La terre était très humide. Je mis toutes mes affaires sur le talus du fossé de l’autre côté de la route aux endroits les moins mouillés. Et l’homme partit dans le bruit que je viens de dire.

C’est alors qu’arrivèrent en même temps que quelques rayons de soleil, deux oiseaux qui se perchèrent sur les piliers de ce portail en voletant :

-          Cui ! cui ! Piaou ! firent-ils l’un et l’autre en me regardant. Je répondis à leur bonjour amical. Leur gazouillis changeait des mots qui venaient de m’être proférés par le gardien de nuit. Oh, comme ils étaient beaux ces oiseaux, avec une petite huppe à l’arrière de leurs têtes dodelinantes.

-          D’où venez-vous si tôt le matin ? leur demandai-je

-          Nous avons dû nous sauver des branches d’un pommier où nous nous étions réfugiés et abrités afin d’y passer la nuit. Nous étions avec nos 3 petits. Et au lever du jour, un chien est venu aboyer férocement à notre encontre au pied de l’arbre. Le chien ne nous pouvait pas grand-chose. Mais ma compagne qui est là à côté de moi sur l’autre pilier, entendit le bruit que faisaient les griffes de plusieurs chats. Alors de cela nous nous méfions. Elle donna l’alerte. Apeurés, nos petits se sauvèrent tout d’abord, puis elle et moi. Mais dans l’affolement, nous fûmes désorientés. Nos petits sont partis on ne sait où. Nous avons perdu nos petits. Tu constates comme ma compagne est triste et moi aussi…

-          Eh bien, je vous dis tout d’abord ma sympathie, et il vient de nous arriver à mon âne et à moi la même mésaventure qu’à vous.

-          Mais oui ! me dit le père des oiseaux. Ce sont vos affaires à l’âne et à toi qui sont éparpillées comme ça sur le sol ?

-          Ce sont nos affaires de camps-volants, oui ! Nous avions établi notre petit campement hier soir dans la cour de ce poulailler industriel de poules pondeuses, avec l’autorisation des 2 jeunes hommes qui y travaillaient. Ces 2 personnes après avoir lu le message de DANICA en leur langue serbe-macédonienne, avaient compris la marche que nous réalisons mon âne et moi depuis la France jusqu’à BETHLEEM, pour demander l’arrêt de l’armement nucléaire de manière unilatérale et avec l’argent que ça coûte, faire arrêter le fait scandaleux et dramatique que des enfants, des hommes et des femmes de la TERRE meurent de faim, ainsi que de petits ânons, et aussi de petits oisillons… Et voici que dans la nuit, un gardien est arrivé, avec dans la tête la consigne de mettre en dehors de la cour devant laquelle nous sommes postés toute personne étrangère… Alors, vous voyez… que l’allure étrangère, nous l’avons… elle nous colle à la peau… nous venons d’être vidés…

-          Quand nous avons vu vos affaires comme ça sur le talus du fossé, nous nous sommes dit : « voilà des gens à qui il arrive malheur, comme à nous. Ça nous a rappelé aussi quand des mains agressives viennent détruire nos nids que nous avons mis tant de temps à bâtir brin par brin, duvet par duvet, brindille par brindille… Nous aussi, les oiseaux nous avons un message de paix exprimé dans nos gazouillis… Nous protégeons les arbres que l’homme a plantés, nous sommes les amis des abeilles, tellement abîmées par les mains des hommes insensés, inondant notre berceau à tous qu’est notre mère la terre avec des insecticides, pesticides, devenant homicides… mais est-ce qu’ils vont l’entendre un jour… les hommes !?

Oiseau.jpg

J’étais touché par le message dont étaient porteuses les paroles de ces oiseaux à la recherche de leurs petits qui s’étaient perdus par peur de l’agression du chien et des chats. Je leur racontai mon rêve de KOVILJ et celui de l’âne Isidore dans le zoo de JAGODINA. Je leur dis :

-          Qu’est-ce que nos vies se ressemblent : vous êtes oiseaux migrateurs et nous autres camps volants.

Ils me dirent :

-          Nous partageons ta manière de voir l’avenir, de croire qu’il y a le vol d’un oiseau au dessus de chacune de nos têtes, c’est celui de la chouette, symbole de la sagesse. Nous sommes tous tenus à nous engager à rebrousser le chemin du fatalisme, qui voudrait nous faire croire que nous ne pouvons rien à la sottise humaine et à nos tendances d’agression et destruction…

Le soleil en perçant les nuages venait renforcer le dialogue unificateur qui s’était établi entre les oiseaux et moi. Je voulus leur raconter quelques brins de la belle histoire d’un homme et d’une femme qui, il y a très longtemps… aux XII et XIIIème siècles à ASSISE… François et Claire… parlaient avec les oiseaux, comme nous sommes en train de le faire. Ils se reconnaissaient frères et sœurs et s’appelaient ainsi. Même le loup avait eu droit à ce dénominatif : « frère loup de GUBIO ». A frère loup qui habite aussi en chacun de nous, il était urgent de donner à manger des paroles de paix et d’amour.

Suite demain

 

(Nous vous rappelons  que Lulu envoie ses lettres par la poste, elles sont ensuite retranscrites, publiées petit à petit. Pensez à bien repérer la date à laquelle Lulu l'a écrite et non la date de publication.)

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Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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