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23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 19:00

31 mai 2012

 

Il vient de m’être dit :

« Si tu veux préparer la paix dans le monde,

commence par la faire en toi et autour de toi »

 

Qu’est-ce que nous étions bien durant la nuit que nous venons de passer en bordure de l’écluse du canal du Main au Danube, dans la ville de Kelheim. Qu’est-ce que nous avons apprécié l’abri du service de la navigation quand ça s’est mis à pleuvoir sur le matin.

 

Après une petite balade dans la ville, une interview par une journaliste du Mittelbayerisch : Heike Haala, et un coup de téléphone à Elisabeth, grâce à un petit Prince, Stephan qui me montre comment me servir du téléphone de la cabine, l’âne Isidore et moi nous nous remettons en chemin, car la « pluie du matin n’arrête pas le pèlerin. »

 

Nous venons de quitter le ville de Kelheim en direction de Regensburg. Quand arriverons-nous ? Nous ne savons pas du tout. Nous marchons sur un merveilleux chemin de halage qui me rappelle celui qui va de Dampierre, mon village natal d’où je suis parti le 25 mars, à Ranchot ou à Châteauneuf, avant qu’il ne soit goudronné.

 

Sur ce chemin de halage, en raison de la pluie du matin, des flaques d’eau assez fréquentes égayent notre marche, qui de ce fait la rendent tortueuse, parce que l’âne évite les flaques d’eau, et moi aussi. Quel est l’un qui conduit l’autre de nous deux ? L’âne Isidore ou l’ânier Lulu ? Je ne saurais trop dire. Qu’il est beau ce chemin non goudronné !

 

Je n’ai plus l’âge où comme mes petits neveux et nièces : Thomas, Simon et Julien, Tatiana, Charles et Matis, Axel, Manon et Laure, Rose et Gaby, tels de jeunes canetons, j’aimais « piaffer » dans les flaques d’eau qui se dessinaient sur nos chemins avant qu’ils ne soient goudronnés.

 

Les chemins, avec des flaques d’eau, c’est comme les coquelicots. Ce sont des espèces en risque de disparition. Nous venons de passer dans une région de la Bavière où les champs sont moins grands et vastes qu’ils ne l’étaient dans la région d’Ulm ou Ingolstadt. Là-bas, la culture intensive du maïs, des pommes de terre, de l’orge, des asperges, faisait que toutes autres plantes que celles qui sont semées, n’avaient pas le droit de montrer le bout de leur nez. L’âne Isidore est content de s’arrêter de temps en temps pour savourer des touffes de luzerne et de sainfoin (que notre papa appelait l’escarpette…) J’en profite pour admirer les coquelicots en bordure de certains champs. Quand il y a un banc, sur le bord du chemin je m’assieds pour écrire quelques mots sur mon cahier. L’âne me demande :

-          Qu’est-ce que tu as donc écrit ?

-          Je vais te lire ce que j’ai écrit.

Je parle à haute voix pour mêler mes paroles au bruit du Danube que nous accompagnons dans sa descente vers Regensburg, Passau, Vienne, Budapest. Que de chemins encore à parcourir !

 

L’âne Isidore me dit :

-          Tu as remarqué où vont mes préférences quand je m’arrête pour manger l’herbe des fossés et du talus. Toi tu ne vois pas tout ! Moi, je les sens les plantes qui conviennent à ma santé. De mon bien-être dépend la qualité et la régularité de notre marche à tous deux. J’apprécie quand tu me laisses manger à ma guise. Il ne faudrait pas qu’il prenne l’idée à quelques-uns de faire de l’agriculture intensive dans les fossés, sur les talus des zones humides qui bordent la véloroute que nous empruntons. C’en serait fini de mes régals et de mes délices comme avec le sainfoin que ton papa, appelait l’escarpette. Oh ! je retiens bien ce que tu dis tout fort !

 

-          Tu as raison Isidore. Mais je crois qu’en Allemagne plus que chez nous, les verts veillent au grain. C’est le cas de le dire. Avec notre nouveau gouvernement en France, il y a des ministres verts, les choses peuvent changer aussi en France.

 

-          C’est vrai, ce serait bien. Parce que durant la nuit, alors que tu dormais si bien sous l’auvent dans ton sac de couchage, moi je m’étais pris la patte arrière droite dans la cordelette de mon licol. Tu m’avais accrochée trop bas. J’ai voulu enlever les bestioles qui me piquaient mon sang derrière les oreilles. J’ai entendu un de ces concerts de crapauds, de grenouilles et de tritons… Eh bien oui. Dans tous les coins que nous traversons il n’y a aucun insecticide. Les bestioles se multiplient, font les délices des crapauds et des grenouilles. C’est ce qui fait que les oiseaux s’arrêtent dans ces régions lors des migrations de printemps ou d’automne. D’autre part, tu as remarqué ce matin, quand on partait de ce petit endroit portuaire, des ouvriers arrivaient là où on a passé la nuit au bord du canal. T’as vu les machines avec lesquelles ils arrivaient pour hâcher et broyer toute l’herbe si bonne, avec laquelle je me suis régalé, hier soir et cette nuit. A un jour près, tout était gâché pour nous. Dis, si les humains que vous êtes se mettaient à élever les ânes que nous sommes de manière intensive, il y aurait plein de gens qui se mettraient à marcher, comme on est en train de le faire tous les deux. On a un sacré but dans cette démarche : susciter le paix en nous et entre nous. J’ai remarqué que ta démarche s’adapte de mieux en mieux à la mienne, qui, tu l’as constaté est très régulière. Je trouve que tu es plus en forme que quand nous sommes partis, il y a un peu plus de 2 mois ! Ça vient du fait de « marcher ». Tu es mieux dans ton corps. Tu es moins dur avec moi. Tu prends bien le temps d’écouter les gens et de leur causer en allemand. Je te trouve plus en paix avec toi-même. Si tu veux susciter la paix comme tu en as parlé avec la journaliste Heike Haala, il faut que la paix demeure en toi. Ce que tu lisais dans le journal « Mittelbayerische » ce matin, dans le Bar-Café à côté de la fontaine devant laquelle je buvais un seau d’eau pendant que tu prenais ton café, j’ai bien vu que ça t’inquiétait quand tu lisais le titre : « Hollande spritch von Militärintervention in Syrien » Il ne faut surtout pas que nous repartions en guerre. Tu as raison de dire que plus nous ferons la paix en nous et entre nous, là où nous vivons, là où nous nous déplaçons, plus nous contribuons à ce que la paix se réalise dans les points brûlants de notre monde. J’espère que c’est ce que reprendra Heike Haala, qui vient de t’interviewer, dans son article qui paraitra demain 1er juin 2012 sous la rubrique Kelheim. Oh ! dis donc ! Ce serait beau que ce qui habite en nous et entre nous puisse se mêler à ce qui habite le cœur et la pensée de nos amis qui vont se réunir à Siloé ce vendredi 1er juin à Mont-sous-Vaudrey, en cercle de silence ce samedi 2 juin à Dole, dans la réunion des amis de Gaby Maire à Port-Lesney, et puis aussi les amis du M.A.N. à Orléans avec Jean-Marie Muller, et celles et ceux qui préparent les élections législatives prochaines.

 

Je dis alors à Isidore : qu’est-ce que j’aimerais être à Mont-sous-Vaudrey, Salins, Arbois, Poligny, Dole, pour participer à toutes ces rencontres !

-          Non ! me dit Isidore. Nous avons, nous à continuer notre chemin, au même pas et à découvrir chaque jour, que Bethléem c’est aussi là où nous rencontrons des gens qui luttent pour ne pas laisser le monde auquel ils appartiennent dans l’injustice.

 

Photo-Heike-Haala.jpg

 

 Photo de l'article dont parle LULU : Clic !

 

 

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commentaires

L
coucou lulu ton voyage ce passe bien ? nous somes tous coeur avec toi !!! bonne chance aurevoir<br /> louisette robert alex
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M
Ne t'inquiète pas Lulu, ici tout va pour le mieux.<br /> Veille sur toi et sur Isidore. Courage.<br /> On t'embrasse. Bernard et Maggy
Répondre

Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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