C'est une joie intense profonde, et humble en même temps que nous sommes en train de nous donner les uns aux autres en nous annonçant : "c'est décidé ! je pars marcher avec vous pour la paix, ce samedi 23 mars..."
Il est logique que nous nous disions les uns aux autres, ce que nous mettons dans ces mots : "marcher pour la paix", alors que nous sommes en train de nous préparer et de nous décider à la faire. Nous le réaliserons aussi lorsque nous marcherons aux côtés de personnes qui auront donné à leur démarche un sens que je n'avais pas encore perçu, ou auquel je ne peux pas encore adhérer pour le moment.
C'est avec beaucoup de respect pour nos consciences à chacun que nous nous parlerons les uns aux autres. Mais aussi avec l'ardente conviction qu'il y a encore en chacun de nous beaucoup de graines de "possible" qui n'ont pas encore germé et poussé, afin de concourir à la réalisation de la paix. En effet, c'est ce qui a poussé dans le jardin et le coeur des autres qui peut m'aider à avancer dans ma détermination à marcher pour la paix, et à dire pourquoi je le fais.
Il y a d'autres gens aussi, parfois ce sont les mêmes, chrétiens ou pas, qui pensent et sont convaincus, qu'il y a en France, une centaine de personnes entre autres, qu'on le veuille ou non, qui détiennent un pouvoir ou une influence dans ce domaine, pour faire arrêter l'armement nucléaire dans notre pays : ce sont les évêques de France.
Il ne faudrait pas que l'assemblée des cardinaux et évêques de France ne parlent de l'arme nucléaire que quand il s'agit de l'approuver et de la justifier. N'oublions pas que la dernière position de leur conférence à ce sujet est encore et toujours celle du 8 novembre 1983 : celle-là qui justifie que la France se soit dotée pour se défense de l'arme nucléaire. Or Benoit XVI a dit le 1er novembre 2006, que cet armement est "funeste et fallacieux" pour notre humanité, et Jean-Paul II, le 30 novembre 2003 à l'heure de l'angélus : "je renouvelle mon appel aux responsables des grandes religions, unissons nos forces pour prêcher la non-violence, le pardon et la réconciliation".
Durant cette marche du 23 mars 2013, nous serons plusieurs à demander que les évêques de France "se mouillent", qu'ils arrêtent de tergiverser jusqu'à ce que ce soit trop tard, mais qu'ils s'engagent personnellement et collégialement en demandant au gouvernement français d'arrêter l'armement nucléaire de manière unilatérale, comme nous y invitent les membres de la Communauté de la Mission de France.
Quand le sel de la terre nous a été donné et que nous le détenons, nous ne devons pas le garder dans des pots en grès sur l'étagère de notre cuisine, sans l'utiliser. De même nous ne devons pas garder la lumière dont nous sommes porteurs enfermée derrière des barreaux et des cloisons emprisonnantes.
En avant, nous tous pour nous donner goût et saveur les uns aux autres à marcher pour la paix.
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