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24 décembre 2018 1 24 /12 /décembre /2018 09:13
Lulu avec Frère Jean-Marc, abbé d'Acey. Tableau réalisé par Luiz Quintanilha à Cariacica. Icône des martyrs d'Algérie
Lulu avec Frère Jean-Marc, abbé d'Acey. Tableau réalisé par Luiz Quintanilha à Cariacica. Icône des martyrs d'Algérie
Lulu avec Frère Jean-Marc, abbé d'Acey. Tableau réalisé par Luiz Quintanilha à Cariacica. Icône des martyrs d'Algérie

Lulu avec Frère Jean-Marc, abbé d'Acey. Tableau réalisé par Luiz Quintanilha à Cariacica. Icône des martyrs d'Algérie

Ce mois de décembre a été marqué par des  temps de mémoire des martyrs d'aujourd'hui, à Oran, à Acey, à Cariacica, et ailleurs. 


Le blog des "amis de Gabriel Maire" n'a pas fini de partager les moments forts vécus à Acey ou Cariacica... mais allez déjà admirer la fresque peinte sur la place où a été retrouvé le corps de Gaby il y a 29 ans. Elle a été créée par un artiste : Luiz Quintanilha. C'est un super beau travail ! C'est aussi un geste militant... 

 

Vous trouverez aussi un cadeau réalisé par le groupe du 23 (groupe qui a peint cette fresque et  publié déjà 2 livres) : c'est une vidéo qui reprend la voix de Gaby qui dit le Notre Père en portugais.)

 

Il y a aussi l'homélie de Jean-Marie Bouhans à Acey en attendant d'autres échos de ces journées de mémoire, à Oran, Acey, Cariacica...

Feliz Natal ! Joyeux Noël !  

 

http://amisgaby.over-blog.com/

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10 décembre 2018 1 10 /12 /décembre /2018 21:36

Rappel !

Commémoration de l'assassinat de Gabriel Maire, de 10h à 17h.

mise à jour 11/12/2018

mise à jour 11/12/2018

Journée à la carte...

Chacun peut librement participer à un temps ou un autre.  Mais attention ! réservations pour le spectacle à 14h30 (10€/par adulte), contacter l'association "les amis de Gabriel Maire" : amisgaby@yahoo.fr ou par tél 06 28 20 17 20. 

Autres propositions gratuites pour ceux qui n'ont pas de place pour le spectacle.

 

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17 juillet 2018 2 17 /07 /juillet /2018 20:06
C'est moi qui ai cassé le petit Ginkgo Biloba !

Mercredi 4 juillet 2018

 

    Lorsque Jeannot et moi nous avions constaté que le petit Ginkgo Biloba avait été cassé le samedi 23 juin, je me souviens que dans l’immédiat j’avais rêvé que les choses se répareraient. J’avais pensé qu’un des jeunes qui s’était amusé autour du petit arbre ce samedi-là, viendrait un jour reconnaitre : « le petit Ginkgo Biloba, c’est moi qui l’ai cassé. »


J’avais tout d’abord « porté ma plainte » auprès de vous, amis, planteurs de ce petit arbre, symbole de résilience et de résistance pour empêcher que notre humanité soit anéantie par l’arme nucléaire.


Notre peine était grande, car le terrain communal du fait de la plantation de ce petit arbre, était devenu un étonnant jardin public de rencontres, dans la recherche de rapports non violents entre nous tous, en veillant à ce qu’il n’y ait pas d’exclus pour les fêtes et réunions que nous organisions.


Une de nos amies, Toinette, avait alors écrit dans le journal, le Progrès : « Les enfants de la commune apprennent avec le petit Ginkgo Biloba, qu’un arbre ça se soigne, ça s’arrose, parce qu’il doit vivre longtemps. Il les rend heureux, ce Ginkgo Biloba, qui explique le danger de la violence, de la guerre, de la menace nucléaire.»


Nous avions aussi « porté notre plainte » auprès de vous amis de « Palestine Amitié », planteurs de 1000 oliviers pour la paix. Et Rachel qui est en partance pour faire le tour du monde à la rencontre des « jardiniers de paix », avait suggéré : « Comme à la tente des nations en Palestine où nous sommes allés en 2013, quand on constate la casse d’un olivier, on ne se laisse pas abattre. La solidarité s’organise. On replante deux oliviers. »


A la soirée de la journée des voisins, le 1er juillet à Dampierre, à la table mise au pied du petit Ginkgo Biloba tout pantelant, Jeannot et moi nous avions entendu nos convives nous dire : « On a discuté entre voisins avant que vous n’arriviez. On va se cotiser, et vous offrir un Ginkgo Biloba à replanter à l’automne… » J’avais partagé ce fait à la journée de jeûne d’ADN, lundi 2 juillet…


Qu’est-ce que ça nous faisait mal aussi de nous retrouver aux abords d’un petit Ginkgo Biloba brisé, pour préparer le campement MRJC à l’occasion du festival international pour la paix, qui aura lieu du 2 au 5 août à Micropolis à Besançon.


Qu’est-ce que ça allait être douloureux d’apprendre cette cassure du petit arbre à Diana, Marie-Emmanuelle et Lucile, qui avaient tant de cœur à arroser son terrain d’enracinement. Gilbert leur avait annoncé en octobre 2017, alors qu’elles sortaient de l’école, qu’elles avaient reçu le prix Nobel de la paix, décerné à ICAN ( Organisation Internationale pour demander l’arrêt de l’Armement Nucléaire) Gilbert leur avait expliqué : « Le prix Nobel de la paix vous est attribué à vous aussi, puisque de manière très concrète, vous continuez à faire vivre ce symbole de notre lutte non violente pour demander instamment l’arrêt de l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale »


Malgré la cassure du petit Ginkgo Biloba, Jeannot s’était dépensé. Il avait trempé de sueur plus d’un maillot de corps afin de rendre accueillant le lieu-dit « La Source », sise en contrebas de la plantation du petit Ginkgo Biloba. C’est au bord de cette source que nous planterons les tentes du campement MRJC et Mission de France, les 30 et 31 juillet.


Oh, elle était toute petite, très petite mon espérance, qu’un jour, un des jeunes qui viennent se rencontrer pour causer à l’endroit où on a planté le petit Ginkgo Biloba, trouve moyen de dire : « C’est moi qui ai cassé le petit Ginkgo Biloba. » Mon espérance était infiniment petite. Mais elle était. Elle était ancrée, enracinée comme la petite graine de la petite fleur qui arrive à pousser dans le désert. Lorsque Christian de Chergé parlait de l’espérance, quand avec ses frères de Tibhirine, ils la cultivaient dans leur jardin intérieur et communautaire, Christian disait : « La petite espérance nous pousse vers ce qui ne se voit pas »


Chers amis planteurs d’arbres, la petite fille espérance qui essayait de se loger au profond de mon être, afin de me pousser à faire confiance qu’un jour, un jeune trouverait moyen de dire que c’était lui qui avait cassé le petit Ginkgo Biloba, et que tout cela pouvait se réparer, eh bien la petite fille espérance vient de faire surgir une joie intense et humble en même temps, en moi et j’en suis confiant, entre nous tous.
Un jeune gars de 15 ans vient de dire : « C’est moi qui ai cassé le petit Ginkgo Biloba ». Ça s’est passé à la source de notre village de Dampierre le mercredi 4 juillet 2018 en fin d’après-midi et voici comment.


Maryse Marchand m’a ramené dans l’après-midi de la réunion du CA de l’association des amis de Gaby Maire. Nous nous sommes redit à cette réunion, combien ça avait été important de nous laisser habiter par la petite fille espérance dans la lutte que nous menions depuis bientôt 30 ans, pour que soit établie la vérité sur la mort de Gaby, afin d’empêcher et enrayer l’impunité des crimes au Brésil. Nous avions maintenu notre relation notamment avec l’avocate Veronica, et un jour d’octobre 2017, nous était parvenue cette déclaration du juge Feu Rosa : 


« Il ne me reste une fois de plus, qu’à demander qu’on m’excuse, excuses pour moi particulièrement amères.
Excusez-moi France, parce que la mort de votre fils Gabriel reste impunie.
Excusez-moi Eglise catholique de France, parce que notre omission a fait d’un père un martyr.
Excusez-moi Père Gabriel, excusez-moi Père pour l’absence de justice.
Excusez-moi !
Ainsi est décrétée l’impunité, je veux dire, la prescription. »


Je viens de dire Au revoir à Maryse, qui repart en direction de Besançon. C’est alors que Jeannot me téléphone en me disant: 
Jean-Luc : « Je suis en panne avec la tondeuse, dans la pâture des ânes à côté de la grotte préhistorique… Faudrait que tu viennes m’aider »
Lucien : « Je descends te retrouver »


Je prends le petit chemin qui est en dessous chez le pépère et la mémère Tabourot. Jeannot a merveilleusement nettoyé ce chemin pour préparer le campement MRJC. C’est un des chemins de mon enfance. J’arrive à la Source de mon village. Malgré la chaleur torride qu’il fait en ce moment, malgré les orages récents qui ont tout chamboulé son pourtour, malgré les détériorations que souvent nous provoquons durant nos séjours à ses côtés, aujourd’hui encore, au moment où je parviens près d’elle, la Source coule toujours paisible et claire. J’aime entendre le chant de l’eau et le gazouillis des oiseaux qui viennent s’y désaltérer. 


Cinq jeunes ados sont là en train de causer. Certains assis sur leur petite moto et d’autres les mains appuyées sur le guidon de leur vélo. Je les salue. J’en reconnais quelques-uns. J’ai parlé l’autre soir avec eux devant l’église que j’avais ouverte le matin même. Je leur avais dit, sans dramatiser, que le petit Ginkgo Biloba avait été cassé. Ils ne s’en étaient pas aperçus. Je leur avais dit que cela nous faisait une grande peine. En effet nous avions planté ce petit arbre avec les membres de l’association ADN, pour tenter d’arrêter le risque de destruction massive de notre humanité, par la folie de l’éclatement de l’arme nucléaire dans le monde… Et parce que nous voulions que cette menace s’arrête, nous demandions à notre pays La France, de stopper la fabrication et le commerce de l’arme nucléaire de manière unilatérale. Je leur avais dit pourquoi nous avions planté ce petit arbre, parce que c’était lui, le petit Ginkgo Biloba, qui avait résisté et repoussé après l’éclatement de la bombe à Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945. Ces jeunes adolescents m’avaient écoutés je crois. J’avais ajouté que ce serait beau, afin de pouvoir réparer la casse du petit arbre, que celui qui l’avait brisé, sans doute malencontreusement, puisse venir nous le dire. Alors, nous pourrions réparer les choses, maintenir le symbole de paix qui règne en cet endroit.


Je souhaite donc de bonnes vacances à ce groupe de jeunes devant la Source. Je continue mon chemin pour aller aider Jeannot à dépanner la tondeuse. Je n’ai pas fait 100 mètres que j’entends l’un de ces jeunes me rappeler : « Lulu ! Lulu ! » Je suis étonné. Je me retourne. Je reviens sur mes pas. Le jeune qui vient de me rappeler fait quelques pas dans ma direction. Nous nous envisageons, son regard, je me souviens est très clair en même temps que très gêné. Il me dit : « C’est moi qui ai cassé le petit Ginkgo Biloba … Je voudrais en replanter un… »  Je luis dis alors : « Ta parole me touche profondément. J’espérais tant que ce jour viendrait où un jeune me dirait ce que tu es en train de me dire : « C’est moi qui ai cassé le petit Ginkgo Biloba. » Je te remercie, je t’embrasse.


Je vois bien que ce jeune est étonné de la manière dont j’accueille sa démarche. Je sens qu’il se passe aussi quelque chose chez les copains. Je leur dit : « Je vous remercie. C’est avec vous que j’avais causé du petit Ginkgo Biloba l’autre soir. Vous avez sans doute aidé votre copain à dire que c’était lui qui avait cassé le petit arbre. Voilà que grâce à vous et avec vous tous, nous allons pouvoir réparer. On fera ça en novembre de cette année, quand la sainte Catherine sera venue. »


En souriant, ce jeune qui m’apporte tellement de paix me dit : « J’ai fait le jus de pommes avec vous à l’école de Ranchot, avec Mme Nicot, quand j’étais gosse. Je lui demande quel est son beau prénom. En entendant sa réponse, je suis heureux de découvrir que je suis ami d’enfance de sa grand-mère. 


Nous nous communiquons nos adresses. En leur disant au revoir, je me dis en moi-même : « qu’est-ce que j’ai bien fait aussi de ne pas me laisser entrainer dans la violence… le soir où, avec Jeannot  nous avions constaté la casse du petit Ginkgo Biloba ». J’avais été tenté de ne plus vouloir ouvrir l’Eglise, de ne pas laisser les jeunes y emprunter des chaises pour s’asseoir et causer… de ne plus causer avec eux… Et voici que j’ai été comme poussé vers ce qui ne se voyait pas. Et voilà que ça a fait naître la démarche de ce jeune grâce aussi à ses copains … Et puis voilà que le sens est retrouvé de continuer à faire démarrer plein de rencontres à partir du petit Ginkgo Biloba. A ses côtés il se raconte et il se comprend tellement de choses; certes il est cassé, mais vient de surgir en nous tous, grâce à la présence de la petite fille espérance, que nous allons pouvoir continuer la création d’une plénitude de liens et de lieux de paix.


Je continue mon chemin pour rejoindre Jeannot, il est en train de peiner à remonter la tondeuse, je lui dis alors ma reconnaissance pour ce que je viens d’apprendre. C’est à toi en premier que je l’annonce, cette bonne nouvelle : « un jeune vient de me dire que c’est lui qui a cassé le petit Ginkgo Biloba. Jeannot, tu y es pour beaucoup dans ce qui vient de se passer, tu m’as appelé pour que je descende t’aider ; je suis alors passé par le petit chemin qui conduit directement à la Source. Tu l’as rudement bien aménagé, à tel point qu’on a envie de le prendre, c’est grâce à ton travail que j’ai rencontré ce groupe de copains. » Jeannot sourit.


Tout en remontant la tondeuse à la maison, je continue de raconter à Jeannot ce qui vient de se dénouer, nous passons alors devant chez Diana.
Diana nous entend passer, elle nous rattrape, elle a le visage triste, elle vient seulement de constater cet après-midi que le petit Ginkgo Biloba était cassé; je ne lui avais pas encore raconté.
Diana: « J’ai eu un peu mal au cœur tout à l’heure quand avec Lucille, j’ai vu que le petit Ginkgo Biloba était cassé; qu’est-ce qui s’est passé ? 
C’est dramatisant comme il est cassé. Est-ce qu’on va pouvoir le faire repousser ?


Nous vivons alors un moment très particulier, j’ai à recevoir et accueillir la peine de Diana et de Lucille, et en même temps, je suis pressé de leur annoncer que grâce à ce que je viens d’entendre de la bouche d’un jeune, on va pouvoir entreprendre une démarche de réparation des dégâts provoqués par la cassure du petit arbre.


Je raconte donc qu’effectivement il y a une dizaine de jours, le petit Ginkgo Biloba était cassé, je lui dis le travail de la petite fille espérance, et très vite je raconte la rencontre avec ce jeune et ses copains qui vient de se réaliser. Diana est heureuse. Elle est comme libérée, elle me dit : « Je repensais en voyant le petit Ginkgo Biloba cassé à toutes les fois où on avait arrosé ses racines avec Marie-Emmanuelle et Lucille, des fois on disait on va arroser le petit arbre pour Fadila, car elle s’était émerveillée devant le petit arbre et elle nous avait demandé, quand vous l’arroserez, vous penserez à moi. »
Comme tous les enfants, Diana est sensible à ce qui est planté, à ce qui grandit dans la tranquillité, à ce qui pousse bien et porte du fruit.


Le petit Ginkgo Biloba a déjà tellement permis que des liens de paix se créent entre beaucoup de gens parmi nous, mais en même temps, Diana est tellement touchée quand quelque chose se casse ou se déchire dans le tissu de relations qu’elle a contribué à créer … Elle a horreur de ce qui abime la vie, sa vie et celle des autres, et particulièrement celle des petits… , qu’elle éclate de joie lorsque je lui annonce que ce jeune est venu nous dire que c’était lui qui avait cassé ce petit arbre, et qu’il voulait en replanter un. Nous allons pouvoir réparer ce qui a été brisé.


D’où ça peut bien venir que quand il nous est arrivé de casser quelque chose, et à plus forte raison une relation, voilà qu’il nous vient de chercher et trouver un chemin de réparation.
Je suis émerveillé d’être témoin comment Diana pense que Dieu peut être la source de tout ce travail d’élévation de notre humanité.


En nous dirigeant, Diana et moi vers le petit Ginkgo Biloba cassé, afin de déposer sur ses pieds un seau d’eau, nous pensons aussi à aller exprimer à Dieu notre reconnaissance.
Diana : « Je voulais te demander: Marie, est-ce que c’est le nom de la femme de Dieu ? 
Lucien: Dieu en qui nous nous confions, toi et moi, n’a pas de femme mais il est relié, il a fait alliance avec toute notre humanité, et quand nous cassons quelque chose entre nous d’important, il maintient son alliance entre Lui et nous.
On le sent bien dans la manière de vivre et d’aimer qui habite Jésus.


Diana me reparle de sa professeur de français, elle nous a raconté tous les kilomètres que les enfants d’Afrique sont obligés de faire à pied pendant de longues heures pour venir à l’école.
Elle nous a fait écouter une chanson ou on entend un enfant africain  dire : « Je veux à manger, je veux la paix »  Diana me dit, c’est dommage qu’on retrouve des oiseaux morts. Quand on en retrouve qui sont blessés, il faut les porter à quelqu’un qui s’en occupe. Mon papa, quand il était jeune, il avait un petit chien, et un jour il l’avait perdu; il pensait qu’il était mort, et voilà qu’il est revenu, qu’est-ce que mon papa était heureux de l’avoir retrouvé.


Je lui dis, qu’est-ce qu’elles sont belles ces histoires, comme celle de Bim le petit âne, où vous, les enfants, vous nous interpellez à savoir réparer ce qui est cassé.
En nous disant au revoir, Diana me dit : « Est-ce c’est un peu sûr qu’on va replanter le petit Ginkgo Biloba ? »

 

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12 juin 2018 2 12 /06 /juin /2018 08:40

Les Amis de Gabriel Maire vous invitent ce samedi 16 juin à Port-Lesney, sur le thème : hier, aujourd'hui et demain...

 

A programme :

A 12h00, repas partagé à la salle des fêtes.

A 14h00 : recueillement au cimetière

A 14h30 : Raymond MONNOYEUR, vicaire général

présentera les figures marquantes du Jura

qui nous enracine dans la vie du diocèse.

A 15h15, Rachel LAMY parlera de son projet
pour rencontrer des Jardiniers de Paix dans le Monde.

A 16h00 : Assemblée Générale.

 

Venez les encourager !

 

Ils rappelleront ceux qui ont marqué l'association et qui sont décédés. Ce mardi 12 juin, sont célébrées à 14h30 à l'église St-Anatoile à Salins-les Bains, les obsèques de Marie Grosperrin qui a oeuvré avec Gaby au début de son ministère à Dole.  

Les Amis de Gabriel Maire
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19 décembre 2017 2 19 /12 /décembre /2017 12:40
Comment transmettre des "Paroles d'espérance"

Dampierre,  le 28 novembre 2017

 

Chers amis de l’aumônerie catholique des prisons et de l’hebdomadaire « La Vie »

 

C’est chez des amis visiteurs de personnes en prison, dans le Jura, que vient de m’être offert le calendrier « Paroles d’Espérance », pour l’année 2018.


Je me réjouis tout d’abord, en recevant ce calendrier des mains de mes amis, en voyant les photos et en lisant les paroles des 1eres pages : Malala Yousafzai, Vera Baboun, le pape François. Je dis à mes amis : «  Oh, je vois à qui je vais pouvoir offrir ce calendrier en cadeau de bonne année, tout d’abord, à une famille musulmane, où une jeune fille est en train de lire le livre de Malala : «  Moi, Malala, je lutte pour l’éducation » La jeune fille de cette famille a retenu par cœur les mots de Malala : «  Je suis persuadée que les rêves d’aujourd’hui seront les réalités de demain. » Puis, je vois Pierre Rabbhi : «  La sobriété permet de retrouver la vibration de l’enchantement. » Je me dis : «  Je vais pouvoir offrir à des amis de la confédération paysanne ce calendrier pour nous aider à lutter contre l’envahissement mortel du glyphosate. »


Je découvre au fur et à mesure que je tourne les feuilles de « votre calendrier » des noms de gens que je connais, comme Mahatma Gandhi, Vera Baboun, je me dis : «Je vais pouvoir offrir ce calendrier aux amis qui reviennent de Bethléem, aux amis engagés dans le M.A.N.V., mouvement d’action non-violente, dans le mouvement Palestine Amitié, planteurs de 1000 oliviers pour la paix. » Ce calendrier peut aider à lutter de manière non-violente, contre la colonisation d’Israël en Palestine. « C’est vrai qu’un environnement sain peut tellement aider à générer une mentalité saine », et « Je ne veux pour rien au monde étouffer cette voix qui est ma conscience. » Puis je vois les noms, les visages, je lis les paroles de Elie Wiesel, Amadou Hampâté Bâ, Nelson Mandela, Mère Térèsa, Liu Xiaobo, Bernadette Soubirous : «Je ne vivrai pas un instant que je ne le passe en aimant. »


Mais en tournant la page de « votre » calendrier qui était en train de se faire « mien», arrivant au mois d’août, quelle n’est pas ma surprise de trouver le visage de Hélie de Saint Marc avec ses paroles : « De toutes les vertus, la plus importante me parait être le courage ».


Alors, là, je suis sidéré et bouleversé que vous placiez sur nos routes du mois d’août et sur les endroits qui nous emprisonnent, des panneaux indicateurs comme ceux-là. Voudriez-vous revoir les personnes qui se sont arrangées pour se fourvoyer et proposer de telles pages et photos pour votre calendrier. J’éprouve certes un réel respect pour cet homme, Hélie de Saint Marc, comme pour tout homme. Mais à l’instant, il se passe en moi, alors que je suis encore chez mes amis qui m’offrent le calendrier, quelque chose de bouleversant. En effet, les noms des amis à qui j’avais dessein d’offrir votre calendrier, s’effacent de devant mes yeux et cessent d’habiter mon cœur. Une profonde tristesse m’envahit. Je ne pourrai pas leur faire le cadeau de Noël dont il m’était venu l’idée avec enthousiasme. 


En effet, comment proposer aux enfants de mes amis et à eux, comme vous nous le dites à chaque page de ce calendrier : «  Pour en savoir plus, lisez « Aventure et Espérance ». J’avais déjà lu et suis retourné le lire, le livre : « Mémoires d’Hélie de Saint Marc. »


J’ai malheureusement fait la guerre d’Algérie, comme des milliers de jeunes de ma génération. J’ai participé, hélas, à plusieurs opérations dans la dixième division parachutiste où Hélie de Saint Marc était sous-chef d’état-major de 1959 à 1961. A combien de ses enfants, mon pays la France a usurpé la vertu du courage qui habitait, certes, Hélie de Saint Marc, mais aussi le fond de nos êtres de 20 ans à nous tous. Lui comme nous, s’est fait avoir. Notre dignité d’hommes a été bafouée. Car, quand on abîme un autre homme, on s’abîme soi-même aussi. Dans quel but les forces de nos courages étaient mises en valeur ?, puis usurpées ? afin que soit maintenu sur le peuple algérien le joug colonial et que l’Algérie demeure française. C’était le but des opérations que nous avons accomplies sous les ordres du général Challe, dont Hélie de Saint Marc était un des officiers de son état-major.


A ce premier drame s’en ajoute un autre. Des généraux séditieux Challe, Salan, Zeller et Jouhaud, cherchent à prendre le pouvoir … La ville d’Alger tombe entre leurs mains le 22 avril 1961. Le général Challe entraîne dans cette recherche de prise du pouvoir, un nombre important de commandants dont Hélie de Saint Marc, commandant alors le premier R.E.P. (régiment étranger parachutiste) à Zeralda. Hélie de Saint Marc se répète la devise de la légion étrangère : «  Honneur et Fidélité » Et il écrit qu’il s’est dit à ce moment : «  mais l’honneur était-il dans l’obéissance absolue au pouvoir légal, ou dans le refus d’abandonner des populations qui nous avaient fait confiance ? » Pour soutenir le projet du général Challe, il fallut à Hélie de Saint Marc certes, beaucoup de courage, mais ce courage va se vivre et être accaparé dans quel but ? La prise du pouvoir des généraux et des commandants séditieux était bien dans le but de maintenir le pouvoir colonialiste de la France et que l’Algérie continue d’être française. Pour une fin odieuse, on utilisait des moyens nobles tels que le courage.


Cela me semble vicié de toutes parts. Je pense qu’il faut beaucoup de courage dans nos luttes pour nous libérer de la violence, mais  je refuse et fais objection à ce que nos courages et particulièrement quand on a vingt ans, soient utilisés à une fin et dans un but prédateurs. 


En mettant la photo d’Hélie de Saint Marc et en retraçant sa vie, qui est certes passée par les camps exterminateurs de Buchenwald, alors qu’il a à peine 20 ans, sur votre calendrier du mois d’août, en promouvant la vertu de courage qui a certes habité la vie de cet homme , et cela je le respecte profondément, je crains que vous concourriez une fois de plus, comme nous l’avons subi en partant en guerre en Algérie et dans toute guerre, à engager des hommes et des femmes à offrir leurs forces de courage ou à se les faire prendre, pour des causes ignobles et injustes.


J’ai lu intégralement « votre calendrier »  plusieurs fois. Pour bien des raisons et particulièrement celles que je viens de vous exposer, je ne peux pas le faire »mien » Du pape François, vous ne mettez que son visage. Avec tout ce qu’il fait et dit afin de nous aider à nous laisser travailler et habiter par la non-violence, je ne trouve qu’une fois mention de la non-violence dans tout le calendrier. C’est au mois de novembre, dans la relation de la vie de Martin Luther King.


Comment se fait-il que nous n’ayez pas eu idée, de proposer à nos forces de courage de nous engager sur le chemin du général Jacques Paris de Bollardière, qui a fait objection à la torture pendant la bataille d’Alger, des deux religieuses Léonie Duquet et Alice Domont, victimes de la dictature de Vidéla en Argentine ou du prêtre jurassien Gabriel Maire assassiné à Vitoría au Brésil le 23 décembre 1989 en raison de ses engagements avec les sans terres et les enfants des rues, et combien d’autres militants de la non-violence. Je ne vois pas d’écho dans le calendrier aux mouvements non-violents tels que le M.AN.V. ou I.C.A.N. à qui vient d’être décerné le prix Nobel de la paix en raison de sa lutte contre l’armement nucléaire.


Ceci dit, bien sûr que je maintiens mon estime pour ce que j’ai trouvé dans beaucoup de pages de « votre calendrier », mais je me refuse de le faire « mien » et de pouvoir l’offrir. Je suis très triste. Parce que je crois à votre mouvement de libération de nos prisons et de nos enfer-me-ments.


Dans l’attente de vous lire, je vous dis mon estime pour votre travail afin de nous aider à nous libérer de tout ce qui nous fait violence.


                                               Lucien CONVERSET
 

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5 décembre 2017 2 05 /12 /décembre /2017 12:48
N'hésitez pas à copier cette affiche et à la transmettre autour de vous !

N'hésitez pas à copier cette affiche et à la transmettre autour de vous !

L’Association Les Amis de Gabriel Maire 
vous invite à la 
Commémoration de l’assassinat de Gabriel Maire

 

Dimanche 10 décembre 2017
A Arlay et Villevieux


Programme de la journée


A l’église d’Arlay : 

10 h : Messe
11 h : pot de l’amitié

 

A la salle du Bocal à Villevieux.

12 h : repas partagé 
14 h : temps de rencontre, d’échange et de partage,
Dernières nouvelles liées à Gabriel Maire.
Comment maintenir sa mémoire vivante.


Ce 10 décembre, journée des Droits de l'Homme, une cérémonie aura lieu à Cariacica (Brésil) pour remettre la comenda Padre Gabriel Maire (prix Padre Gabriel), à des personnes qui militent pour le respect des Droits de l'Homme. 

Quelques lauréats de la Comenda 2015, qui portent aussi le t-shirt rouge en hommage à Gaby. T-shirt réalisé lors de la publication du livre "prefiro morrer pela vida a viver pela morte"

Quelques lauréats de la Comenda 2015, qui portent aussi le t-shirt rouge en hommage à Gaby. T-shirt réalisé lors de la publication du livre "prefiro morrer pela vida a viver pela morte"

Les lauréats de la Comenda 2016.

Les lauréats de la Comenda 2016.

Plus d'infos sur la Comenda Padre Gabriel Maire sur le blog des amis de Gabriel Maire

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14 décembre 2016 3 14 /12 /décembre /2016 10:13
XXVIIème anniversaire de la mort de Gabriel MAIRE à Port-Lesney
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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 07:15

Dampierre mardi 23 aout 2016

 

POURQUOI CE SERAIT MOI ?

 Mais… Aussi… POURQUOI ÇA NE SERAIT PAS MOI ?

Photo de Lulu prise sur son chemin le 25/04/2013

Photo de Lulu prise sur son chemin le 25/04/2013

1ère partie ici

En empruntant cette fois le chemin du retour, je ne veux pas tourner le dos à ce que je viens d’entendre une fois encore. Si je suis venu écouter et contempler cet éveil à la vie, c’est pour que ça se continue, dans une interpellation à l’amour, et à la solidarité, au respect du droit et de ce qui est juste pour tout être humain et tout être vivant.

 

Il y a toute une illumination qui se réalise dans mon dos, grâce au soleil, pour me faire voir ce que j’ai à faire et à dire. La bise me pousse à agir de manière concrète, et à m’engager de manière précise, envers mes proches, mon prochain, mes sœurs et mon frère, mes neveux et mes nièces, et mes voisins. Dans notre recherche d’action non violente où nous nous racontons, qu’il y a une résistance quotidienne à laquelle nous sommes appelés et tenus, nous ne devons pas passer à côté des artisans de paix sans les reconnaitre, et savoir les déceler, dire tout ce qui fait que le monde tient, et continue à se fabriquer, comme dans le film « Demain ». Et si de la bouche d’un proche, surgit une parole violente : « Il y aura toujours des guerres, vous ne pouvez pas l’empêcher… Les terroristes il faut tous les zigouiller… La peine de mort, on n’aurait jamais dû la supprimer… Vous ne pourrez pas empêcher que la France continue à se doter de l’arme nucléaire ». Nous devons chercher comment, d’une manière non violente, aider à ne plus entretenir une telle ambiance. Car dans les paroles fatalistes, la frontière entre ce qu’on dit et ce qu’on fait est très poreuse. Pourquoi ça ne serait pas moi, pourquoi ça ne serait pas nous, qui remontions le courant fatalisant ?

 

Avant de nous trouver au pied du mur du djihadisme et de la radicalisation des jeunes de notre entourage, pourquoi ne serait-ce pas moi, pourquoi ne serait-ce pas nous qui entreprendrions de faire des ponts entre nous tous : « Viens boire le café, qu’on prenne le temps de causer de tout ça » ?

 

C’est alors que me revient le poème de Zacharie, à l’adresse de son enfant, Jean, qui deviendra : « le Baptiste ».  Zacharie ne pouvait plus causer depuis neuf mois. Il avait eu du mal de croire que dans leur union, sa femme et lui mettraient au monde, un enfant. « Pas nous » pensait-il. Nous ne sommes pas capables. Et lorsque l’enfant Jean sort du ventre de sa mère Elisabeth, voici le poème qui sort de la bouche de Zacharie son père. Au moment où sa langue commence à se délier, il dit : « Et toi petit enfant, tu seras appelé prophète du Très Haut ».

 

Chaque fois que je vis un moment comme celui-ci, que je suis témoin du lever du soleil, ce poème jaillit lui aussi de ma bouche à moi. Ça vient du fait que Zacharie, dans ce poème, dit en parlant de son fils :  « Il nous amènera d’en haut, la visite du soleil levant. » Tout cela est dit d’une manière très drôle, où la part de ce que fera ce petit enfant, et la part de l’intervention de Dieu, sont très entremêlées. Oui c’est Dieu qui fait se lever le soleil et qui fait sortir de la terre d’esclavage, les membres de son peuple. Oui c’est Dieu qui met de la lumière dans le cœur des gens du peuple qui marchaient dans les ténèbres. Mais n’est-ce pas aussi Jean-Baptiste qui fera tout cela. Etonnante conjonction de la part de Dieu et de la part de l’homme dans l’œuvre salvatrice qui fait se mettre debout, notre humanité.

 

Quand je reçois un faire-part de naissance, d’un petit garçon ou d’une petite fille de mes amis, je leur adresse ce poème dans ma prière, ou dans ma réponse à leur lettre. Parce que chers petits enfants, vous êtes les acteurs de notre libération, avec la Grâce de Dieu.

 

J’aime bien aussi, ce poème, lorsque Jean-Baptiste est reconnu par son père comme quelqu’un « qui marche devant le Seigneur ». De nombreux témoins et prophètes prendront le même chemin que Jean-Baptiste, pour que : « vérité et justice soient faites quoi qu’il en coûte ». Ils s’appelleront Gaby Maire, Alice Domon, Léonie Duquet, Christian et ses compagnons, les moines de Tibhirine. Et nous apprendrons que quelqu’un, pour eux et pour nous, aura été : « l’ami parti devant ». En laissant retentir en cet angélus, les paroles du livre de Fadila Semaï, à propos de Mohamed « l’ami parti devant Christian De Chergé » je prends conscience qu’avant moi, « un ami aussi, est parti devant » : Jean-Marie Buisset. Et pourquoi je ne serai pas un jour, pour vous aussi, « l’ami parti devant »? Pourquoi ça ne serait pas moi ?

 

A mon retour dans mon village, je suis arrêté par Henri et Anna : « Reste déjeuner avec nous. » Et ils me partagent que leur filleul à eux, est venu les voir la semaine dernière. C’est un homme qui en porte lourd sur ses épaules. Plutôt que d’attendre que les autres fassent la démarche d’entreprendre de refaire l’unité de la famille, il a dit à ses parrain et marraine : « je prends conscience que c’est à moi de commencer à entreprendre la démarche du pardon qui refera l’unité de notre famille. »

 

En remettant un seau d’eau sur les pieds du petit Ginkgo Biloba, je m’apprête à relire les paroles que nous avons gravées sur le petit écriteau, planté à coté de lui… A ce moment-là, je l’entends qui me dit : « Vous m’avez planté le 09 janvier 2016, ici à Dampierre, dans une ambiance communale, afin de demander l’arrêt de l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale. Continuez à ne pas être des gens qui attendent que ce soient les autres qui commencent à se désarmer ! N’attendez pas que les autres enrayent l’injustice, mais faites en sorte que ce soit nous, qui commencions à nous démunir de nos violences. »

 

Pourquoi ça ne serait pas moi ? Pourquoi ça ne serait pas nous qui commencions ?

 

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12 juin 2016 7 12 /06 /juin /2016 13:37

La vie reprend... Lulu est dans son nouveau chez lui... 

Voici une lettre qu'il a écrite le 20 mai. Merci à Appoline pour les photos.

Chanteau dans le Loiret, le 20 mai 2016

 

COMME UNE TAPISSERIE DE LURCAT

 

Après la célébration dans l'église du village de la vie et de la mort de Jean-Paul, après l'appel adressé à ses enfants et petits-enfants, ainsi qu'à nous tous à continuer ce qu'il a commencé, nous venons à la maison familiale vivre un moment de partage, d'une profonde fraternité.

 

Ce qui me marque intensément, c'est la présence de tous ces gens du village de Chilleurs-aux-bois, de tous les membres de la famille de Jean-Paul et Jeannine, et aussi de la famille de Michèle ... des collègues de travail d'Esther et d'Arnaud, venus de Charix dans l'Ain. Je suis heureux de retrouver Jean-Baptiste, professeur et artisan et de parler avec lui sur "l'élévation" dans  laquelle nous sommes interpelés par la médiation des escaliers qu'il fabrique.

 

D'autant plus que nous assistons à la rupture de tant de réalités structurantes de notre humanité, qui nous font nous casser la figure les uns aux autres et dégringoler dans des situations enfermantes.

 

Et nous voilà partis avec ma nièce Esther et Apolline sa filleule âgée de 17 ans, en direction de Chanteau, village distant de 20km, chez Jean-Marie et Hélène Muller ... En arrivant dans la cour, la joie de nous retrouver est grande pour Jean-Marie et moi, tant nous nous sentons en profonde communion dans la recherche de cette voix de la non-violence. Elle est, pensons-nous humblement, la seule possibilité donnée à notre humanité, de trouver une issue, une porte de sortie, la porte de sortie de notre enfer-me-ment, afin de trouver le centre vital qui va nous permettre de nous libérer.

 

Je présente à Jean-Marie ma nièce Esther et sa filleule Apolline. Jean-Marie sait, par un appel téléphonique que je lui ai adressé, que nous arrivons de l'enterrement  de Jean-Paul. Esther et Apolline savaient, durant notre court trajet, qu'elles m'emmenaient chez Jean-Marie Muller. Durant nos rencontres familiales ou à l'occasion de campements dans les plateaux du Jura, Esther m'avait souvent entendu parler de Jean-Marie et de la non-violence. Mais qui est Jean-Marie aux yeux d'Apolline ? Un de mes amis, dont la relation m'est précieuse. Mais Apolline ne se doute pas de tout ce que cette relation a comme conséquences dans ma vie. Il y a ce qu'a écrit Jean-Marie, il y a ce qu'on dit à propos de Jean-Marie et il y a ce dont on voudrait que nos mots explicatifs soient porteurs. J'ai balbutié dans la voiture quelques mots à Esther et à Apolline, afin de traduire la place que Jean-Marie tient dans mon cœur et dans ma vie depuis 1969 ... date du procès d'Orléans. J'avais appris l'existence de ce procès par Christiane Meyer, venue nous voir à la cure Notre Dame de Dole, où j'étais jeune vicaire depuis 3 ans. Nous formions là une équipe de prêtres avec Noel Girardet, Maurice Roux, Michel Damnon, Maurice Petit, Maurice Vandel ... Nous avions comme curé notre ancien supérieur du petit séminaire de Vaux: François Chaignat. Christiane était venue nous dire : " Je suis cousine de Jean-Marie Muller ... qui avec les prêtres Desbois et Perrin, sont en train de renvoyer leurs livrets militaires ... Ils veulent obtenir le statut d'objecteurs de conscience ... ce qui leur est refusé, parce qu'ils ont fait leur service militaire. Un procès leur est donc fait. L'évêque d'Orléans Guy Riobé les soutient. Est-ce que vous voulez vous solidariser dans ce soutien en signant cette pétition. Nono et moi nous avions signé, ainsi que Gaby Maire, Pierre Demoulière, (que je retrouverai au Brésil sur les pas de Gaby en 1999)

 

Quarante-six ans après, qu'est-ce que je suis heureux, d'avoir signé cette pétition !

Oui, il y a ce que l'on dit d'un ami écrivain quand on le présente à d'autres de nos amis, on voudrait tellement que les amis en question se mettent un jour à se nourrir de ce qu'écrit cette personne, et de sa pensée si nécessaire à notre humanité, de son dynamisme, de sa force de conviction. Il y a les mots pour dire tout cela, mais en même temps il y a la quête de signes autres que nos mots, afin de corroborer ce que l'on balbutie. On voudrait tellement convaincre en même temps que respecter.

 

Je me trouvais dans cette situation, lorsque Jean-Marie nous disait d'entrer et qu'ensemble, nous franchissions le seuil de la maison, avec ma nièce Esther et sa filleule Apolline. Je sais qu'elles ne vont pas pouvoir rester longtemps ... Elles vont devoir repartir rejoindre la famille à Chilleurs aux Bois.

 

C'est alors qu'il me vient l'idée de demander à Jean-Marie, s'il veut bien offrir à Apolline et à Esther, ce cadeau qu'il m'a fait il y a deux ans, quand j'étais venu les voir, lui et sa famille, à mon retour de Palestine-Israël ... Mon voyage avait consisté à marcher de Dampierre à Bethléem pour faire avancer la paix en nous démunissant en France de nos armes nucléaires de manière unilatérale ... J'étais venu chez Jean-Marie et Hélène pour leur signifier ma reconnaissance profonde pour la manière dont ils m'avaient alimenté tout au long de cette marche ... et aussi pour tout ce que j'avais pu boire, grâce à eux, à la source de la non-violence ... particulièrement pour tout ce qui m'était parvenu par les livres que Jean-Marie a écrit sur la non-violence et sa stratégie.

 

Et il y a un endroit dans la maison de Jean-Marie et Hélène, et c'est dans le grenier sous le toit, où sont étagés et sertis, comme des filaments, incrustés dans une merveilleuse tapisserie aux nombreux fils d'or, les livres que Jean-Marie a écrits. Ils sont au cœur d'étagères qui n'en finissent pas d'aller rejoindre les murs de chaque côté qui font tenir la maison. Mais peut-être que ce sont les livres qui font tenir les murs de la maison, tellement ils sont porteurs d'une pensée si nécessaire et vitale à notre humanité, je pense à la prestigieuse tapisserie de Lurçat, nous appelant à barrer la route au péril nucléaire.

 

Je demande à Jean-Marie : " Tu voudrais bien montrer ta bibliothèque à nos amies Esther et Apolline" - " Bien volontiers ..." Et nous voilà, grimpant par les escaliers de bois que nous entendons s'émouvoir de notre arrivée, par les bruissements qu'ils émettent ... Ils nous préparent à l'émerveillement qui ne tarde pas à jaillir de l'écarquillement des yeux et des balbutiements de la bouche d'Apolline et d'Esther, et aussi de mon être tout entier, au moment où nous entrons de plein pied dans le grenier. Je devine que cela serait un signe profond de notre reconnaissance, adressé à Jean-Marie, pour le travail de penseur qu'il réalise en cet endroit-laboratoire depuis plus de 40 ans. 

 

Photos prises par Appoline
Photos prises par Appoline
Photos prises par Appoline

Photos prises par Appoline

C'est là qu'est venue aboutir la réalisation de son 1er livre : " L'Evangile de la non-violence", qui va marquer tant de gens à travers la France tout d'abord, et puis le monde entier au fur et à mesure qu'il en fera le tour, grâce aux traductions qui s'en réaliseront. Je suis heureux de voir Jean-Marie, mettre la main dessus ce livre dans l'immédiat que j'en prononce le titre.

 

Je dis à Apolline : " Le plus tôt que je pourrai Apolline, je me débrouillerai pour t'en procurer un exemplaire, car hélas, il n'est plus édité. Je demanderai à Maggy de nous le trouver par Internet" Je trouve très beau aussi le moment, où dans la continuation de  notre contemplation commune, Jean-Marie empoigne le livre : " Désarmer les dieux" et qu'il nous dit avec une joie profonde et sûrement avec plus qu'un brin de fierté: "En voici la traduction en Arabe." Je pense en moi-même: C'est tellement important quand on a 17 ans comme toi, Apolline et que l'on est à la recherche du Dieu qui soit source d'Amour et non pas affublé de puissance destructrice et annihilante de ceux que l'on fait passer pour être nos irréductibles ennemis."

 

Esther est la marraine d'Apolline. Pendant que sa filleule se déplace d'un bout à l'autre des étagères afin de prendre des photos de quelques-uns des très nombreux livres qui ont été travaillés, compulsés par Jean-Marie, afin d'en produire les siens, Esther demande discrètement à Jean-Marie : " Quel est le 1er livre écrit par vous, que je pourrai offrir à ma filleule ?" Il lui répond" Le dictionnaire de la non-violence" Au moment où Apolline revient vers nous, je suis heureux de lui présenter le livre que Jean-Marie a écrit sur les moines de Tibhirine. Grâce à la couleur bleue de la couverture, je l'ai repéré sur l'étagère centrale de la bibliothèque. Avec beaucoup d'émotion, je dis à Apolline et Esther, que Jean-Marie l'a dédicacé à la mémoire de Gabriel Maire, prêtre français, assassiné le 23 décembre 1989 à Vitoria au Brésil. Gaby Maire est l'ami avec qui j'ai fait tout mon petit et grand séminaire dans le Jura. Comme les moines de Tibhirine, sa vie ne lui a pas été dérobée. Il l'avait donnée et offerte à la ressemblance de Jésus.

 

Je demande à Jean-Marie de nous épeler les noms des personnes dont il a écrit la vie et qui ont été les témoins artisans de la non-violence qui seule peut faire tenir le monde. Nous entendons les noms prestigieux et humbles en même temps, de Gandhi, de César Chavez, de Martin Luther-King, de Simone Weil, de Guy Riobé, de Jacques Gaillot, des moines de Tibhirine, de Pierre Claverie et de son chauffeur Mohamed, de Gaby Maire, des religieuses Léonie Duquet et Alice Domon ... et de beaucoup d'autres qui se sont nourris et alimentés dans le sermon sur la montagne de Jésus, dont Gandhi disait aux chrétiens que nous essayons d'être: " Vous avez dans l'évangile de Matthieu la mine qui contient les trésors capables de structurer notre humanité ... Il est urgent d'aller y creuser et y puiser... "

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31 mai 2016 2 31 /05 /mai /2016 07:23

Neufchâteau, mardi 10 mai 2016, suite ...

 

En écoutant les sœurs Denise, je trouve la confirmation que Jean-Marie Lassausse est actuellement dans une situation très grave à Tibhirine en Algérie.

Denise G. : «Voilà l'article dans le journal local Vosges Matin du 7 mai dernier : Le prêtre vosgien de Tibhirine, bloqué au monastère … Les autorités algériennes lui refusent le renouvellement de ses papiers … » C'est le même article que Rosaline m'a communiqué la veille, avant notre départ sur Neufchâteau envoyé par Henryelle de Poligny et Antoinette de Saligney.

Lucien : «Le déplacement de Jean-Marie Lassausse à Milan en mars dernier serait-il un motif du blocage qu'il subit actuellement ? » Je raconte aux sœurs Denise que c'est Jean-Marie qui m'a conduit d'Alger à Tibhirine en mars 2014 avec Nelly, Bernard et Claude Chauvin. Les sœurs m'expliquent comment elles sont allées à Tibhirine en 1974. Elles y sont retournées en 1985 alors qu'Alphonse est le vicaire général de Léon-Etienne Duval archevêque d'Alger… qu'il est curé aussi de la cathédrale d'Alger…

Denise D. «Nous avions fait la petite boucle : Alger, Cherchell, Médéa, Tibhirine, Djelfa, Laghouat, Ghardaïa, Ouargla, Touggourt, Biskra, Bou Saada, Alger... »

Nous avions rencontrés à Tibhirine plusieurs des frères qui ont disparu en 1996. Lorsque mon frère Alphonse a été ordonné évêque en 1998, Jean-Pierre Shumacher est venu à Metz pour son ordination …»

Mgr Alphonse Georger photo partagée sur internet

Mgr Alphonse Georger photo partagée sur internet

Les deux sœurs Denise sont bien en train de continuer à m'aider à chercher et trouver les sentiers de la non-violence. J'évoque alors l'amitié profonde qui me relie à Jean-Marie Muller. Cela fait sourire ces deux femmes car elles connaissent très bien «L' Évangile de la non-violence » et ce que Jean-Marie n'a cessé d'écrire depuis. C'est le signe de la reconnaissance que nous buvons à la même source dans le sillage des gens engagés dans la lutte non-violente.

Je trouve confirmation dans ce que me partage Denise G. aidée par Denise D., qu'Alphonse, né à Sarreguemines en Moselle en 1936, est ordonné prêtre en 1965. Après des études à Fribourg en Suisse, à Echterbach au Luxembourg, il revient en Algérie continuer ses études à Alger-Kouba. Il choisit alors de vivre en Algérie où il sera curé de Cherchell, vicaire général de Léon Etienne Duval puis directeur du centre diocésain d'Alger … C'est là qu'il accueillit en 1996 Jean-Pierre et Amédée au lendemain du rapt des moines de Tibhirine, durant les deux mois d'éprouvantes recherches, du 27 mars au 21 mai 1996. En 1998, il devient évêque d'Oran en remplacement de Pierre Claverie, assassiné avec son chauffeur Mohamed, deux mois et demi après la disparition des frères de Tibhirine. Alphonse sera évêque d'Oran jusqu'en 2012. Il sera remplacé par Jean-Paul Vesco, qui en 2014 nous accueillera dans la maison diocésaine d'Oran, alors que j'arrivais dans cette ville avec Nelly, Bernard, et Claude Chauvin.

Oran mars 2014

Oran mars 2014

Avec beaucoup de limpidité et de clarté, nos deux amies religieuses sortent de leur mémoire de sœurs une multitude de noms et de faits de vie, personnels et collectifs, et me les partagent. Tout cela est confirmé par des documents écrits et bien rangés dans la corbeille en osier … et donc faciles à retrouver. Elles font surgir de merveilleuses photos de manifestations auxquelles elles ont participé durant leurs engagements et leurs partages de vie, ouvrières ou rurales. Parmi les personnes auxquelles elles se réfèrent, je vois la photo d'Henri Godin, d'André Depierre de la Mission de Paris qu'ils ont fondé en janvier 1944 à Lisieux avec le cardinal Suhard... Je raconte à ces deux sœurs comment Henri et André sont des francs-comtois, des gens de chez nous. Henri est né à Audeux, (25) et André, à Vadans (39) Ils ont marqué la vie de l'abbé Jean Jourdain qui lui-même au petit séminaire de Vaux sur Poligny a marqué la vie de Gaby Maire, notre ami prêtre originaire de Port Lesney, assassiné au Brésil à Vittoria, le 23 décembre 1989. Puis j’entends et je lis dans les documents qu'elles mettent sous mes yeux, les noms des Rices, d'Henri Perrin, de Jean Legendre … C'est alors que Denise G. dit «  C'est ce dernier qui est à l'origine de ma demande de passer à la vie de salariée  … Quand je suis allée voir Alphonse en Algérie, j'ai vu des hommes venir embrasser mon frère, tellement ils avaient partagé la vie ensemble »

 

Nous reparlons de sœur Martine Ortigues, venue habiter aux Rousses dans les années 1980-1990 … Je dis aux sœurs que je l'ai connue grâce au C.A.P.C.O.

( Cercle d'Approfondissement pour Prêtres en Classe Ouvrière ) … puis je l'avais retrouvée lorsqu'elle était venue en retraite dans la communauté des sœurs dominicaines d'Orchamps. Sœur Denise D. me dit alors : «  Martine faisait partie des sœurs de notre ordre qui sont allées au boulot … comme elle et avec elle, nous avons eu la chance de pouvoir nous exprimer, de pouvoir nous engager en associations et syndicats, et ainsi, nous avons fait avancer les choses dans l'Eglise et dans la société. »

 

Je repense à Sœur Madeleine d'Orchamps, quand elle s'est engagée comme institutrice de jeunes enfants, puis d'enfants et d'adolescents en difficulté à l'école Jean Bosco de Dole. Si des personnes comme Jean-Luc lisent le journal chaque jour et essayent de ne pas laisser le monde comme ils le trouvent, l'engagement de ces religieuses n'y est pas pour rien.

Nous revenons avec les sœurs Denise sur un des voyages qu'elles ont accompli en Algérie lorsqu'Alphonse était vicaire général du cardinal Duval. « Mon frère nous avait emmenées à Tibhirine, nous avions alors rencontré Christian de Chergé, le frère Luc, le frère Amédée et le frère Jean-Pierre Schumacher. Celui-ci était venu à Metz quand Alphonse a été ordonné évêque. »

En ramassant toutes ces graines d'action non-violente, nous nous redisons combien il est urgent et important de continuer à les semer et planter en nos jardins intérieurs et communaux … Nous pressentons en nous disant Au Revoir que la venue d'Alphonse à Neufchâteau au 12 rue du Moulinot, vers la fin du mois de juillet, va nous permettre d'enfin nous envisager l'un l'autre.

Déjà, nous nous reconnaissons ...

 

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  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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