Suite de la lettre : Où peut bien crécher le frère du pape ? #1
Regensburg les 4 et 5 Juin 2012
Assis devant le bar, attablé à ce que j’écris, un homme s’approche de moi de manière très sympathique. Il n’est pas le serveur, mais il me dit : « Voulez-vous boire un café ? Café Trinken ? » Très volontiers ! Vous me faites un grand plaisir ! » Il disparait quelques instants, revient avec un café et en le mettant sur la table à côté de mon cahier, il me demande d’où je viens et où je vais avec mon âne ? Je lui raconte ma démarche pour la paix… Freiden.. Il appelle le serveur du bar, la vendeuse du magasin d’à côté… encore une ou deux, trois personnes… C’est étonnant le partage que nous vivons à propos des aspirations les plus fondamentales de notre vie : que tous les humains nous puissions vivre en paix les uns avec les autres, les uns grâce aux autres, tout ce que ça nous demande : de désamorcer nos violences et armements.
Beaucoup de visages des gens que cet homme a rassemblés autour de la petite table se mettent à sourire… Un peu de paix se met à rayonner en chacun de nous, les uns grâce aux autres. Même l’âne Isidore s’y met en savourant les carottes que des enfants viennent de lui apporter en compagnie de leurs mamans. Nous vivons un moment que nous voudrions éterniser, mais j’ai encore 3 démarches à réaliser dans l’après-midi :
- Expédier après les avoir fait photocopier mes lettres pour le blog et donc chercher où est la poste.
- Aller acheter une paire de sandales aussi bonnes que celles que Jean-François et Armelle m’ont trouvées, car ça y est, la sandale de mon pied droit, se casse à nouveau malgré les réparations successives que j’ai tentées.
- Et 3ème démarche : continuer à écrire ma lettre au pape Benoît XVI pour lui dire ma reconnaissance et pouvoir déposer cette lettre dans les propres mains de son frère Georg. Mais où habite-t-il ? Est-ce si sûr que cela qu’il crèche ici à Regensburg ?
Je confie mes 3 questionnements à l’homme qui m’a offert le café et qui a rassemblé tous ces gens et particulièrement Christa, la vendeuse de céramique du magasin d’à côté. Cet homme est Thomas (Tom) Müller. Pendant que Christa continue de veiller sur l’âne attaché devant son magasin, Thomas m’accompagne et à la poste, et au magasin de chaussures. Je repense à Tobbie dans la bible qui dans sa recherche de la personne qui va donner sens sa vie et à qui il va pouvoir confier son existence, voit arriver à chaque étape de son cheminement afin de le mener à bien, quelqu’un comme « envoyé », « promis » « accompagnateur » : un « ange » dira Margret à propos de Christoph l’autre jour à Petersworth, afin de répondre à mon étonnement admiratif, à ma reconnaissance.
Puis expliquant à Thomas et Christa que je voudrais bien arriver à trouver où habite Georg Ratzinger, le frère du papa, pour lui remettre la lettre que je suis en train d’écrire, ils dirigent mes pas sur l’évêché en me faisant accompagner par une religieuse qui passe par là. « Au-revoir » tout rempli d’émotion et de reconnaissance à Thomas et à Christa après avoir pris leurs adresses car « je vous écrirai une carte une fois que je serai arrivé à Bethléem pour vous remercier de votre accueil et de votre accompagnement. »
Photo empruntée sur Internet