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12 août 2013 1 12 /08 /août /2013 21:00

Avant de prendre le bateau à Lavrio pour Haïfa, Lulu a confié Isidore à Tatiana et Dimitris qui possèdent déjà 2 ânesses. 

 

  Isidore-a-Koropi.jpg

 

Isidore-a-Koropi-2.jpg 

 

Le  6 aout, nous recevions un mail de Tatiana que Lulu a pu partager à ses visiteurs la semaine dernière à Dampierre. Il désire que ce courrier et sa réponse soient publiées sur le blog.

 

 

Cher Lulu

 

 

 

On vous écrit pour faire une proposition qui semble contraire de ce que nous disions les jours avant.

 

Notre voyage à Manchester - a Donkey Sanctuary- nous a donné beaucoup d'idées sur la création de notre association pour les ânes et les enfants handicapés. Le Donkey Sanctuary, qui est une énorme organisation spécialisée dans ce genre de travail, a montré un grand intérêt pour nous aider.

 

Nous avons alors décidé de commencer informellement en Septembre, avec des petits groupes d'enfants handicapés et voir quel impact cela aura.

 

Pendant cette période, la présence d’Isidore pourrait être très importante. Pas seulement parce qu’Il est difficile pour nous de trouver un autre âne, (malheureusement nous n’avons pas l’argent pour en acheter un en ce moment) mais aussi parce que c'est rare d’en trouver un avec son caractère et son expérience.

 

Exactement comme nous pensions le jour que vous quittiez Koropi , que peut-être nous pourrions garder Isidore pour nous aider à démarrer notre projet, et après, à la fin de l’hiver, vous viendriez le chercher. Nous pourrions le garder le temps que notre association réussisse à exister officiellement, nous aurons la capacité de prendre et entrainer plus d’ânes, alors il pourra être remplacé...

 

Alors, on vous demande de réfléchir, si c’est possible, de nous prêter Isidore pour les mois prochains jusqu’en Juin ou Juillet 2014. (... disons qu’on échange l’hospitalité avec une offre de travail !!!)

 

Si cela vous convient, on vous promet de continuer à prendre soin d’Isidore, comme s’il était le nôtre et aussi de vous envoyer souvent des rapports sur son travail et son séjour ici, car on comprend qu’il y a plusieurs d’enfants qui ont besoin d’avoir de ses nouvelles.

 

En attendant votre réponse

 

Amitiés

 

Tatiana – Dimitris

 

PS : Isidore vous embrasse ! Il  est très bien et il semble qu’il est devenu le chef de troupeau ! Il prend toujours place pour protéger ses deux filles... Il est vraiment un très bon garçon !

 

Dampierre, le 10 août 2013

 

Chers Tatiana, Dimitri et vos enfants,

 

Pendant le jeûne que nous venons de réaliser dans mon village natal de Dampierre pour l'arrêt de l'armement nucléaire de la France de manière unilatérale, avec de nombreux amis qui se sont associés à cette cause, nous avons reçu la très belle lettre que vous venez de nous envoyer datée du 6 août 2013.

Vous nous donnez de bonnes nouvelles de vous, de votre famille, de vos deux ânesses et de l'âne Isidore et nous en sommes très heureux.

J'ai pû raconter à tous les amis présents à ce jeûne en commémoration de l'éclatement de la bombe nucléaire à Hiroshima puis Nagasaki, quel accueil fraternel et pacifique nous avions trouvé en Grèce et particulièrement chez vous au cours de notre périple avec l'âne Isidore durant le mois de mai 2013, alors que nous marchions vers Bethléem, pays où est né Celui qui est source de la paix.

Dans votre lettre, nous sommes très touchés de lire et entendre quel beau projet habite votre coeur, votre maison et votre esprit.

Quel grand bonheur pour nous tous, de savoir que l'âne Isidore avec vos deus ânesses vont pouvoir aider des enfants, des jeunes, des personnes handicapées en grande difficulté, à pouvoir, en cheminant au pas des ânes, chercher et trouver une place qui soit leur place, et qu'ainsi vous contribuez à ce qu'ils trouvent le sens et le but de leurs vies au sein de notre humanité.

Vous l'avez compris, chers Tatiana et Dimitri, nous sommes heureux mes amis et moi, de laisser à vos bons soins l'âne Isidore jusqu'au mois de juin 2014 comme vous nous le demandez, et encore davantage si ça vous convient et si c'est nécessaire.

Vous avez le dossier complet du carnet de santé d'Isidore, il est pour vous désormais.

Quand aux autres dossiers et affaires, nous envisagerons leur retour à Dampierre si un jour vous venez en France ou quand moi je retournerai en Grèce.

A vos enfants et vous, tous les amis de nos associations et moi-même, nous vous disons notre amitié reconnaissante pour l'accueil tellement fraternel que vous nous avez offert à Gaëtan et à moi, ainsi que pour l'hébergement d'Isidore avec vos deux ânesses.

Je vous porte dans mon coeur et dans mes prières.

Je vous embrasse.

Lulu

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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 23:05
Plusieurs personnes ont entamé un jeûne à Dampierre pour ne pas oublier le drame vécu par les habitants d'Hiroshima et Nagasaki il y a 68 ans.
 
Lulu est donc de retour dans son village natal avec toujours au coeur cet appel à la paix et au désarmement nucléaire unilatéral de la France. Il a été rejoint par de nombreux amis, les uns pour jeûner, les autres pour lui manifester leur soutien, et encore pour le saluer. 
 
Mardi 7 aout la municipalité de Dampierre est venue souhaiter la bienvenue à l'enfant du pays, en le soutenant dans sa démarche. Elle a mis une tente devant l'église à la disposition des personnes qui jeûnent.
 
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Avec Antoinette Gillet
 
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Mercredi la pluie a fait baisser la température mais pas le moral...
  
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Dans la vidéo qui suit , une chanson de Moustaki sur les images du mémorial de la paix à Hiroshima.
 
 Vous pouvez continuer à soutenir cette action à votre manière. Merci.
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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 07:34

Dampierre : Lulu poursuit sa lutte contre l'arme nucléaire

 

 

 

De retour de Bethléem, Lulu est au cœur d'une mobilisation jurassienne pour le désarmement nucléaire. Du 6 au 9 août, informations et débats, ouverts à tous, seront organisés.

 

 

 

Le 23 mars 2012, Lucien Converset prêtre jurassien originaire du village, est parti à pied, traversant l’Europe vers Bethléem, pour partager ce message : l’arme nucléaire est un fléau, la France doit donner l’exemple et renoncer à sa dissuasion nucléaire, coupablement coûteuse et inutile.

 

J1-09 

Sur sa route, Lulu a pu mesurer les souffrances laissées par les récents conflits d’Europe centrale et combien son message de paix était bienvenu.

 

A l'occasion de deux dates anniversaires hautement symboliques : 6 août 1945, la première bombe nucléaire tombe sur Hiroshima, démontrant au monde la force démentielle de cet outil de mort, 9 août, c’est au tour de Nagasaki de subir le fléau, Lulu sera de retour à Dampierre : "non pas pour goûter un repos mérité, mais pour jeûner en lien avec tous ceux qui ce jour-là, à Paris et en Europe, commémorent la honte du massacre d’Hiroshima, et demandent que cesse l’entretien stérile et dangereux des armes nucléaires".

 

Lulu ne sera pas seul ; la municipalité de Dampierre soutient sa lutte et l’accueillera mardi 6 août à 18 heures sur la place de l’église. Il sera entouré d’autres militants qui l’an dernier déjà ont jeûné pour cette même cause : des amis du MANV (Mouvement pour une Alternative Non Violente), des Cercles de Silence..., l’ancienne élue écologiste régionale Antoinette Gillet qui n'hésite pas à citer Einstein "Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui laissent faire".

 

Il appelle tous ceux qui veulent soutenir cette lutte pour le désarmement nucléaire à le rejoindre dans le jeûne, un, deux, trois ou quatre jours, du 6 août au matin au 9 août au soir, place de l’église à Dampierre ou ailleurs. Pendant ces journées, des temps de débats et d'informations seront organisés, sur notamment la Palestine où frémit un espoir de paix, sur les alternatives énergétiques au nucléaire ...

 

 

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 09:24

Plus jamais de bombes nucléaires comme à Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945....

Pour commémorer cette tragédie, et demander l'abolition des armes nucléaires, de nombreuses actions sont possibles. 

 

 

Participer à une marche pour la paix dans le Bitérois dans l'Hérault le 11 aout 2013. Infos Ici 

 

Participer au jeûne international pour l’abolition des armes nucléaires du 6 au 9 août 2013 à Paris.  Ce Jeûne international est organisé en France par La Maison de Vigilance, Armes Nucléaires Stop, Réseau Sortir du Nucléaire en soutien à la campagne internationale ICAN pour l’abolition des armes nucléaires. Bulletin d'information.

 

Et dans le Jura  à DAMPIERRE, participer à un jeûne pour demander le désarmement nucléaire unilatéral de la France, du 6 au 9 août 2013 avec Antoinette Gillet, Lulu Converset,  Claude et Henryelle Chevassus, Jean-Yves et Annie Millot, des amis du MANV (Mouvement pour une Alternative Non-Violente) et toutes les personnes qui voudront les accompagner et les soutenir 1, 2, 3 ou 4 jours. Plus d'infos prochainement !

 

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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 20:17

LAMIA en GRECE le 28 avril 2013

 

A Monsieur FRANÇOIS HOLLANDE, Président de la République Française

 

Monsieur le Président,

 

Je vous écris cette lettre que vous lirez… je l’espère beaucoup, parce qu’il est important que vous en preniez le temps, conscient que je sais que vous avez beaucoup de travail et que votre responsabilité est grande. Je le respecte.

 

Je vous écris depuis la Grèce, pays que je suis en train de traverser depuis une quinzaine de jours. Je suis parti de Dampierre, mon village natal dans le Jura, le 25 mars 2012, il y a un peu plus d’un an. Je marche au pas de l’âne Isidore, pour la paix, en demandant instamment l’arrêt de l’armement nucléaire de la France, de manière unilatérale. J’accomplis cette marche en direction de Bethléem en Palestine, marche en relation très étroite, par l’intermédiaire du blog internet « luluencampvolant » avec beaucoup d’hommes et de femmes de bonne volonté, membres de mouvements alternatifs non-violents et particulièrement le M.A.N.V.. Vous avez sûrement appris le jeûne accompli par certains d’entre nous aux moments des tristes anniversaires de l’éclatement de la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Vous avez certainement appris aussi la marche convergente de plus de 200 personnes en Franche-Comté le samedi 23 mars 2013, à Arc et Senans (Doubs), par solidarité en ce jour où je reprenais la marche qui me conduisait à traverser la Macédoine puis la Grèce, à prendre le bateau à Lavrio-Athènes pour Haïfa (Israël) et parvenir à Bethléem en Palestine afin que la France arrête l’armement nucléaire de manière unilatérale.

 

Je suis très bouleversé de traverser des pays comme la Serbie, la Macédoine et maintenant la Grèce, où les gens que je rencontre sur mon chemin et avec qui je parle, me font part de l’humiliation qu’ils ressentent de la part des puissances qui mènent le monde et particulièrement de celles qui détiennent l’armement nucléaire, de celles aussi qui fabriquent et font le commerce d’armements de toutes sortes, la pire cassure des économies de ces foyers venant de la prolifération hyper-dangereuse des armements nucléaires.

 

Je me trouvais en Serbie les 10-14 janvier 2013 au moment où la guerre fut déclarée au Mali. Damien BOITEUX, le fils d’amis très chers habitant Le Russey (Doubs) venait de se faire tuer. J’entendais des journalistes, cherchant à vous qualifier de véritable président de la république française parce que soi-disant, vous veniez d’en faire acte en engageant notre pays à faire la guerre au Mali. Mais vous le savez bien, monsieur HOLLANDE, parce que vous avez lu les œuvres de Jean Jaurès, ses écrits et ses actes, personne à qui vous vous référez en tant que socialiste : « un président de la république est grand lorsqu’il engage notre pays sur les chemins de la Paix et non pas sur ceux de la guerre ».

 

Vous savez aussi que nous arrêterons le terrorisme et la prise d’otages, actes odieux et inhumains certes, en arrêtant nous-mêmes de sombrer dans les filets tentateurs des fabricants et marchands d’armes et particulièrement en arrêtant de faire croire que l’arme nucléaire est la garantie de notre sécurité. C’est faux. Elle augmente le risque et la dangerosité de faire éclater la planète entière, le seul berceau de l’avenir des enfants de la Terre des Hommes.

 

Sachez aussi monsieur le Président que nous sommes de plus en plus nombreux en France à croire qu’un véritable esprit socialiste européen et mondial, c’est celui qui ose dire et faire : « Nous commençons aujourd’hui l’arrêt de l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale, président, gouvernement, et peuple de France ensemble ».

 

Dans les trois pays que je viens de traverser ces semaines passées et dans lequel je marche présentement au pas de l’âne Isidore : la Serbie, la Macédoine, la Grèce, je rencontre des gens blessés et humiliés par l’économie que nous imposons à leur pays. Certains leur font croire qu’ils s’en sortiront en édifiant des statues et en se référant au comportement :

-          En Serbie, à l’empereur CONSTANT né à NIS au troisième siècle de notre ère,

-          En Macédoine, à l’empereur ALEXANDRE et à son père PHILIPPE, né au quatrième siècle avant notre ère,

-          En Grèce, en se disputant avec la Macédoine, pour revendiquer la paternité de ces deux derniers empereurs et leur ériger des statues équestres.

 

Ma crainte, voyez-vous, monsieur le Président, c’est qu’en laissant couver ces guerres intestines dans les pays des BALKANS, nous continuions d’humilier ces peuples, et à les obliger un jour à nous demander de lever l’embargo des armes à leur égard, armes que nous fabriquons et vendons, comme nous venons de faire à l’égard des rebelles syriens. Nous savons ce qu’il est advenu des armes livrées et vendues aux rebelles libyens par le gouvernement de la France, avant que vous ne soyez élu président. Et tout cela sous un prétexte humanitaire.

 

Je ne veux pas qu’un jour les membres du peuple français croient et pensent se sortir du marasme économique dans lequel nous risquons nous aussi de sombrer en érigeant des statues équestres à NAPOLEON.

 

En attendant votre réponse, Monsieur le Président, j’espère que vous cesserez d’écouter certaines sirènes de mauvaise augure qui affament des millions d’enfants et leurs parents à travers le monde. Avec l’argent, des milliards d’euro, investis dans l’armement nucléaire, nous pouvons faire stopper la FAIM à tous les petits de la Terre des Hommes et susciter leur instruction.

 

Nous vous demandons de tout faire avec votre gouvernement, par des moyens d’action non-violente, pour que s’arrête l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale. Alors rendez vous compte monsieur le Président, vous aurez commencé de déclarer la paix au monde. En cela résidera votre honneur et le nôtre.

 

Croyez Monsieur le Président à mes sentiments respectueux et reconnaissants. Je vais bientôt arriver à Athènes au pas de l’âne Isidore. Comme je serais humblement heureux de lire en ce lieu où a été inventée la démocratie, de lire votre réponse qui fera de vous et de nous des artisans de la Paix.

Lucien Converset

Texte transcrit par Adeline avec l’aide de Rémi – Merci à lui

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 23:00

Voici une lettre qui a été rédigée par le Collectif Franc-Comtois "Avec Lulu, nous marchons pour la Paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France".

 

Vous pouvez vous l'approprier pour interpeler les évêques de vos diocèses. Vous faites un copier-coller et vous faites la mise en page dans un document word. Sinon, vous pouvez demander que l'on vous envoie cette lettre sous format word. 

  

  

Le 23 Mars 2013

Collectif Franc-Comtois

« Avec Lulu nous marchons pour la Paix

Et le désarmement nucléaire français »

 

Monseigneur Lacrampe, Evêque de Besançon

 

Monseigneur Jordy, évêque de St Claude

 

Monseigneur Schockert, évêque de l’Aire urbaine

 

 

Rassemblés dans un grand élan ce 23 mars 2013 où notre ami Lulu reprend sa marche vers Bethléem pour la Paix et le désarmement nucléaire unilatéral, nous souhaitons votre engagement à nos côtés. Comme l’a rappelé Benoît XVI, l’armement nucléaire est « funeste et dangereux.

 

Les Franc-Comtois subissent de plein fouet la crise économique, et ils attendent des repères nouveaux et un message d’engagement vers une autre société de la part de leurs gouvernants et de leurs pasteurs.

 

La commission épiscopale a validé la motion de la Mission de France reprise ci-dessous.

 

Nous vous demandons de vous positionner face à cette motion, et de faire connaître publiquement votre choix pour ou contre le désarmement nucléaire unilatéral de la France.

 

Avec notre profond respect

Le collectif du 23 mars 2013

 

Motion adoptée par l'Assemblée générale de la Communauté Mission de France - été 2012

 

« Puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force.

 

Revêtez l'équipement de Dieu pour le combat, afin de pouvoir tenir contre les manoeuvres du démon » Ep 6,10-11

 

Depuis des décennies, à la suite des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, des millions de femmes et d'hommes, parmi lesquels de nombreux chrétien-ne-s, luttent pour l'élimination de l'arme nucléaire.

 

En France, la dernière prise de position de l'épiscopat sur la question de la dissuasion nucléaire date de 1983 avec le texte Gagner la paix. La Mission de France avait alors réagi en signant le texte Apprendre à bâtir la paix.

 

Depuis le monde a fortement changé et les menaces ne sont plus de même nature. Aussi la Communauté Mission de France a-t-elle décidé de se ressaisir de cette question par l'intermédiaire de quelques uns de ses membres qui se sont réunis  lors de l'Université d'été de 2011. Des échos de cette réunion de l’été 2011 ont paru dans Paroles de mission de décembre 2011.

 

Aujourd’hui, ce groupe de l’été 2011, auquel se sont joints d'autres membres de la Communauté Mission de France, propose ce texte de motion :

 

« - Constatant que notre pays et la planète sont, aujourd'hui et dans les années à venir, confrontés à des menaces économiques, sociales, environnementales et terroristes,

 

-    persuadée que la dissuasion nucléaire ne saurait être une réponse crédible à ces menaces,

 

-    estimant qu'elle est au contraire dangereuse, notamment en incitant à la prolifération, coûteuse, inefficace, illusoire au point d'être devenue une idole des temps actuels, et qu'elle est depuis toujours immorale et contraire au message de l'Evangile par le fait que sa mise en oeuvre conduirait à la mort de centaines de milliers de personnes et à la destruction de vastes territoires,

 

-    ayant entendu le Pape Benoît XVI affirmer, le 1er janvier 2006, que compter sur les armes nucléaires était « funeste et fallacieux »,

 

-    ayant lu les déclarations de Mgr CHULLIKATT, observateur permanent du Saint Siège à l'ONU, faites le 1er juillet 2011, notamment : « L'illégalité de la menace et de l'emploi des armes nucléaires remet sérieusement en question la légalité de posséder des armes nucléaires »,

 

-    ayant ainsi pris acte de l'évolution fondamentale et décisive des responsables de l'Eglise sur cette question,

 

-    confortés de surcroît par le fait que des personnalités telles que Stéphane Hessel ou Albert Jacquard ont signé l'appel à un désarmement nucléaire unilatéral de notre pays, que l'ancien ministre de la défense Paul Quilès, dans son livre « Nucléaire, un mensonge français », et l'ancien premier ministre Michel Rocard se sont récemment prononcés pour « l'abandon de la dissuasion nucléaire »,

 

 

 

la Communauté Mission de France, réunie en Assemblée Générale ce 15 juillet 2012 :

 

 

 

1) dit son accord avec la proposition de Convention d'élimination des armes nucléaires présentée à l'ONU par le Costa Rica et la Malaisie, proposition déjà soutenue par 146 Etas dont le Saint Siège,

 

2) estime que, dans un souci de cohérence avec cet objectif mondial, le désarmement nucléaire unilatéral de la France doit être envisagé sérieusement

 

3) demande à la Conférence des évêques de France de se saisir rapidement de cette question et souhaite qu'ils osent prendre une position qui aille dans le sens des demandes formulées ci-dessus.

 

4) encourage chacun-e de ses membres à devenir signataire de la campagne demandant ce désarmement nucléaire unilatéral (Campagne du Mouvement pour une Alternative Non-violente accessible sur www.fsan.fr) ainsi que de la campagne de soutien à la Convention d'élimination des armes nucléaires (campagne ICAN - Campagne Internationale pour l'Abolition des armes Nucléaires- accessible sur www.icanw.org »)

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 08:35

Kovilj 30 janvier 2013

 

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En avant vous qui m’avez  appris à marcher pour la paix ! (Mt 5, 9)

  Vous-artisans-de-paix.jpg

 

Parmi ceux qui m’ont aussi appris à marcher pour la paix, il y a les gens, les premiers qui m’ont appelé à manifester contre l’armement atomique. C’était en 1961. Je revenais d’Algérie où la guerre continuait de creuser des chemins de terreur. Nous y avions été forcés de marcher pour faire la guerre. Et  durant l’année 1960, en plein Sahara, la France faisait éclater la bombe atomique à Reganne pendant qu’à quelques uns nous essayions d’entrer en résistance par rapport à l’exécution du plan Challes qui consistait à traquer sur les pistes au fond des oueds et sur le flanc des Djebels les membres de l’ALN. En même temps nous avions l’ordre d’expulser  de leurs mechtas de leurs jardins et de leurs oliveraies et donc de leurs cultures vivrières, femmes, enfants et vieillards et de les faire marcher en les poussant comme de vulgaires troupeaux afin de les enfermer et parquer dans des « camps dits de regroupement ». Leurs pistes de toute beauté et leurs sentiers de vie devenaient tout à coup chemins d’exil, d’enfer-mement et de mort. Et nous en étions complices. Mais déjà sur ces sentiers de Kabylie, des Aurès ou de l’Ouarsenis, grâce à des amis « résistants », je pressentais qu’il pouvait en être autrement.

 

Il y avait des choses qui dépendaient de nous, de la manière dont nous osions faire objection.  Ami Jésus ! tu nous faisais comprendre que «  dans ces trains d’enfer où tu étais descendu nous rejoindre », si « il nous avait été dit œil pour œil dent pour dent, tu haïras ton ennemi (Mat 5, 38-43) ou encore «  il faut tous les tuer parce que ces hommes sont nos ennemis », en te fréquentant, tu nous appelais à une toute autre attitude : «  Et bien moi, je vous dis : » Aimez vos ennemis » (Mt 5, 44). Votre interpellation à manifester contre l’armement atomique, Maurice, Georges, Pierre, René, Claude, Pierre, Jacques, Michel, Hubert, Claude, Marcel, Guy, Alain, Hélène et combien d’autres… convergeait avec ce qui avait commencé à naître en mon âme et conscience sur les pistes des djebels algériens. Ça correspondait avec ce que nous avaient transmis «  Mathieu, Luc et les deux autres » de ce qu’ils avaient «  vu et entendu du verbe de vie » lorsqu’avec lui «  ils gravissaient la montagne,  pour y entendre le fameux Sermon ».1° Jean, 1, 3. et Mat 5, 6, 7). Il me revient aussi, Gaby Maire, tes appels à crier sur les toits qu’il nous fallait arrêter de fabriquer et trafiquer les mirages avec le Brésil.. C’était en 1967. Les marches que tu faisais et que tu suscitais pour la paix allaient te conduire à partir au Brésil, épouser la condition des petits et des pauvres et faire «  le choix d’une mort qui conduit à la vie, plutôt qu’une vie qui conduit à la mort ». Tu y seras assassiné le 23 décembre 1989.

 

Tu es de ceux qui m’ont beaucoup appris à marcher pour la paix. C’est depuis ton village natal, Port Lesney, réalisant à cet endroit mon premier campement d’enfant avec toi et une vingtaine de nos camarades et amis du Petit séminaire de Vaux, en direction du Mont Poupet, que je commençai à découvrir que faire la paix en soi et en direction des autres exigeait un certain « déplacement », un surgissement de l’ « illusion d’avoir » en direction du « bien être commun ».

 

Quelqu’un, Jean-Marie Muller va lui aussi beaucoup nous apprendre à marcher pour la paix dans le sillage  de Gandhi, Martin Luther King, Tolstoï et de beaucoup d’autres et parmi eux Jésus.

 

Jean-Marie saura, à partir d’événements qu’il vit, que nous vivons et dont nous sommes témoins et artisans, nous présenter et nous donner en nourriture « les graines de possible » qu’il aura ramassées dans un livre qui va marquer beaucoup d’entre nous : « L’Evangile de la Non-Violence ». Cela va susciter entre autres dans le Jura tout un collectif d’amis  qui tiendront et tiennent encore aujourd’hui à poursuivre ce qu’ils ont commencé en vue d’une paix effective. Combien de marches et démarches en vue d’arrêter les va-t-en- guerre que nous sommes, sont nées au lieu dit «  Le Martinet » entre Vaux et Poligny, chez Jean-Paul et Liliane Girod et leurs enfants. J’aimais, depuis Dole, venir souvent me munir de ce qui alimente et fait tenir, dans une recherche de solution de conflits de manière non-violente. Il faudrait bien que quelqu’un de ce collectif se saisisse d’un crayon et d’un cahier et ramasse, pendant qu’il est temps, ces semences d’action non-violente, ces actes et ces faits constituant notre histoire. «  Ramasser afin que rien ne se perde » (Jean 6, 12). Qu’en pensez-vous Claude et Henryelle, Gilberte, Etiennette, et Anne ? Ça sera nous aider à continuer à marcher pour la paix. C’est dans des groupes comme ceux-là qu’en 1974, notre ami JM Muller appellera des personnes comme Jean-Paul Girod, pour créer le MANV  (Mouvement pour une alternative Non-Violente). Lorsque l’Eglise de Jésus ne se laisse pas réduire à être une boutique mais se met à l’écoute de «  la visée du petit » (PS 13, 6). S’exprimant dans ce qu’on appelle les Mouvements d’action catholique tels que la JOC, l’ACO, le MRJC, le CMR, l’ACE, où l’on est jamais trop petits pour le dire aux grands, les services tels que la PPH (Pastorale des Personnes Handicapées)… alors les petits et les pauvres, ceux à la droite desquels Dieu lui-même se place (Ps 108, 31)  deviennent nos « référents pour la marche du monde, comme nous l’a fait découvrir Joseph Wrezinski dans le mouvement ATD Quart Monde. Ils ont beaucoup été mes maîtres d’apprentissage à marcher pour la paix, celles et  ceux qui, par leurs réunions et rédaction de tracts, jusque tard le soir et déjà très tôt le matin, organisaient marches et manifestations pour enrayer le chômage et le licenciement de camarades à Dole et à Lons et quand, avec Marcel Blondeau nous « allions à Lip » à Besançon…. Ou que les Lip venaient à nous à Foucherans !. C’est les marches et démarches de tous ces hommes et femmes, de tous ces jeunes en JOC et ACE, MRJC, les marcheurs pour l’égalité des droits avec Christian Delorme, le 9 novembre 1983… C’est tout ce souffle de paix sociale qui animait ces gens qui nous a formés et poussés à tricoter des liens avec les éprouvés et les réprouvés, les sans toit, ni loi, ni droit… Nous sommes ce que nous sommes les uns grâce aux autres. Il me vient aussi au coeur la démarche d’Alexis, de Jean-Marc et Marie-Louise, de Bernard, de Jacques, Elisabeth et Rachel et combien d’autres, marchant sur les chemins de Compostelle en quête du sens de la vie, la leur et celle de toute notre humanité. Je pense bien sûr aussi à tous les participants à cette démarche originale qu’est le Cercle de Silence et à tous les adhérents de l’association Siloé où la lutte de chaque jour peut bien être assimilée à une marche quotidienne. Je sens un nombre impressionnant d’amis qui effectivement, parfois avec leurs pieds et certainement avec leur tête, leur cœur et leur conscience se mettent à marcher avec nous, l’âne et moi. Tous les mots, les lettres et messages sur le blog, dessins peintures, articles de journaux, photos, interview radio ou télévisées qui me parviennent et auxquelles j’essaie de répondre, nous signifiant que cette marche pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral sont le fait de nous tous. Je me sens tout petit et heureux, relié à ce grand nombre d’hommes et femmes de bonne volonté, d’enfants avec leurs parents, leurs instituteurs et catéchistes. Et particulièrement en Juillet-Août de l’année 2012 lorsque des amis m’ont fait savoir au moment du douloureux anniversaire de l’éclatement de la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945 et sur Nagasaki le 9 août 1945 qu’ils faisaient avec Antoinette Gillet, un jeûne afin  qu’on ne refasse plus jamais ça à notre Humanité. Nos manifestations diverses allaient dans le même sens. Et il est très certain qu’au moment où  nous repartirons en direction de Bethléem, le 23 mars 2013, une fois que les cigognes seront de retour, que l’herbe aura repoussé en Macédoine, un appel à marcher, jeûner, écrire, peindre, afficher, chanter sera exprimé pour signifier que nous marchons dans le sens évolutif de l’Histoire.

 

 à suivre

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9 septembre 2012 7 09 /09 /septembre /2012 16:22

Jean-Marie-MULLER

 

Jean-Marie Muller nous a envoyé la réponse qu'il a adressé à Mgr Marc Stenger. (Voir le texte publié sur ce blog le 8 septembre ICI). Lulu, toujours chez ses amis, Nicole et Bracha a pu prendre connaissance de ce courrier. En total accord avec ce texte, Lulu nous demande de le publier.

 

“Ne pas oublier notre responsabilité”

 Mon Cher Marc,

J’ai lu et relu avec la plus grande attention le texte de ta déclaration du 6 août dernier à l’occasion de l’anniversaire de la destruction de Hiroshima et Nagasaki... Pour poursuivre notre dialogue, permets-moi de venir te dire en toute amitié comment je lis ce texte...

Tu soulignes que cet anniversaire nous renvoie à “notre responsabilité par rapport à une politique de désarmement nucléaire” et je souscris bien sûr pleinement à ton affirmation... Je précise simplement que, pour ma part, je comprends qu’il s’agit de la responsabilité de chacun de nous... Mais tu en seras certainement d’accord...

Tu soulignes également que “les puissances nucléaires” – donc chaque puissance nucléaire dont la France... – “sont confrontées à la question de savoir si précisément la possession d’armes nucléaires et la menace stratégique ne signifient pas une violation du droit de la guerre”.... Et poser cette question, c’est déjà y répondre... Et par l’affirmative... A l’évidence, l’arme nucléaire viole les deux principes fondamentaux du droit de la guerre : la “limitation” et la “proportion” de la riposte... Au demeurant, tu ajoutes : “Leur utilisation met en danger l’ensemble de la création”.

 

Tu ne demandes pas si l’emploi des armes nucléaires signifie une violation du droit de la guerre, tu demandes très justement si la “possession” et “la menace” des armes nucléaires signifient une violation du droit de la guerre... J’ose en conclure que la dissuasion nucléaire – qui n’est certes pas l’emploi des armes nucléaires, mais qui est l’emploi de la menace de ces armes et donc la menace de leur emploi - signifie elle-même une violation du droit de la guerre... Et cela concerne tout d’abord la dissuasion nucléaire française qui est de notre responsabilité de citoyens français...

 Tu soulignes encore justement que toute utilisation de l’arme nucléaire provoquerait une catastrophe humaine irréparable...

J’ai remarqué que tu as voulu mettre en avant la responsabilité de “la communauté internationale” : “Un monde sans arme nucléaire, écris-tu, peut exister si la communauté internationale le veut vraiment.” Mais je doute fort qu’il existe réellement “une” communauté internationale dotée d’une volonté politique... Je crains qu’il ne s’agisse que d’un concept largement abstrait...

A aucun moment, tu n’envisages explicitement la responsabilité propre à la France comme l’une des “puissances nucléaires” et tu prends soin de ne pas préconiser le désarmement nucléaire unilatéral de la  France...

Mais tu prends également soin de ne pas tomber dans la facilité de demander explicitement un désarmement ”multilatéral”...

Tu évites encore d’évoquer telle ou telle réduction des armes nucléaires qui ne changerait rien au maintien de la dissuasion...

Est-ce que je me trompe si je pense que, ce faisant, tu as voulu laisser ouverte la porte du désarmement unilatéral ?

C’est pourquoi j’ai la faiblesse de considérer que ta déclaration vient susciter un débat qui prépare le terrain pour un désarmement unilatéral...

A te lire, en effet, le lecteur français responsable ne peut pas ne pas comprendre que sa “responsabilité par rapport à une politique de désarmement nucléaire” est d’abord et avant tout “sa responsabilité par rapport au désarmement nucléaire français”...

Désarmement bien ordonné commence par soi-même...

Tu connais la maxime qui est d’une grande sagesse : “Penser globalement, agir localement”. Dans ta déclaration, tu as voulu faire une analyse globale. Celle-ci est nécessaire et utile. Il nous reste à agir localement en tenant compte de l’analyse globale de la situation internationale.

C’est l’une des exigences de  la “règle d’or” de commencer à faire nous-mêmes ce que nous voudrions que les autres fassent...

Le citoyen français n’a de réel pouvoir de décision que sur la politique de la France....

Quel pouvoir, en effet, a-t-il sur la politique des autres Etats dotés de l’arme nucléaire ?

Tu connais ma position : je suis bien sûr “pour” l’existence d’un monde sans arme nucléaire, “pour” le désarmement mondial”, "pour” le désarmement multilatéral”...

Mais je suis bien obligé, en analysant les politiques affichées par les Etats dotés de l’arme nucléaire, de penser que ce désarmement mondial est impossible dans un avenir prévisible...

Qui peut raisonnablement penser que les dirigeants des empires américains, russes et chinois – pour ne parler que d’eux - accepteront de renoncer à l’arme nucléaire dont ils affirment haut et fort qu’elle est le fondement de leur doctrine de sécurité ? Et ils ont déjà programmé et financé à “grand coût”/à ”grands coups” de milliards la modernisation et le renforcement de leur arsenal nucléaire pour les années à venir...

Seules, en définitive, les sociétés civiles nationales peuvent susciter des opinions publiques nationales capables de créer un rapport de force qui puisse exercer un réel pouvoir de contrainte sur les dirigeants des États dotés. Mais il faut convenir qu’un tel processus n’est guère envisageable dans les pays dotés dont la démocratie est plus qu’incertaine et ils sont nombreux. De ce fait même, la sociétés civile d’un pays “démocratique” comme la France a une responsabilité redoublée.

Dès lors, comment, nous citoyens français, ferons-nous pour ne pas “oublier notre responsabilité par rapport à une politique de désarmement nucléaire” pendant tout le temps où le désarmement mondial ne sera pas possible ?

Faudra-t-il que, pendant tout ce temps, nous continuions à nous accommoder de la préméditation d’un “crime contre l’humanité et la civilisation” (Assemblée générale de l’ONU), d’un “crime contre Dieu et l’homme lui-même” (Concile Vatican II) qui constitue le reniement de toutes les valeurs humaines qui fondent la civilisation ?

Et qu’en serait-il alors de l’enseignement du Sermon prononcé jadis sur une montagne de Galilée ?

Ce n’est pas possible de continuer de collaborer tout simplement parce que ce n’est pas pensable...

D’autant plus que, pendant ce temps, les dangers liés à la double prolifération - verticale et horizontale – ne feront qu’augmenter...

Quand tout est dit, il n’existe pas la moindre raison qui pourrait justifier que nous gardions une arme qui n’est pas une arme légitime de défense mais une arme criminelle de puissance, de destruction, de dévastation et d’anéantissement...

Non seulement l’arme nucléaire ne nous protège d’aucune des menaces qui pèsent sur notre société, mais elle constitue elle-même une menace.

Il serait vain de vouloir rechercher une “alternative” à la dissuasion nucléaire... Il n’existe pas d’”alternative” à un crime contre l’humanité...

De même, sortir du nucléaire militaire ne nécessite aucune “transition”...

Le propre de l’exigence éthique est d’être unilatérale... Je ne saurais attendre que les autres se décident à renoncer à préparer un crime pour décider d’y renoncer moi-même...

Je ne peux pas “oublier ma responsabilité” pendant tout le temps où les autres continueront à l’oublier...

J’en viens donc à conclure que la seule interprétation de ton texte qui sauvegarde sa cohérence éthique et politique est de le lire comme une invitation pressante faite aux citoyens français que nous sommes à renoncer unilatéralement à la dissuasion française...

Sans aucun doute, une pareille décision n’affaiblirait pas notre pays sur la scène internationale, mais lui confèrerait un immense prestige...

Tout particulièrement, je veux espérer que ton intervention ouvre la voie à une réflexion de l’ensemble des évêques français pour qu’ils prennent une telle position lors de l’une de leurs prochaines Assemblées plénières...

Est-il possible d’espérer que les évêques de France fassent une adaptation française de la déclaration faire par le cardinal Keith P O’Brien, président de la Conférence épiscopale écossaise : “Il n’est pas courageux de la part de la Grande-Bretagne d’avoir ces armes de destruction massive. Il est honteux de les détenir. Si notre gouvernement souhaitait être réellement courageux, il abandonnerait unilatéralement sa dissuasion nucléaire, donnant témoignage et élan, pour d’autres nations, à faire de même.” (16.04.2006). Ce qui donne toute sa force à la déclaration du cardinal, c’est qu’il la fit devant les portes de la base militaire de Falasne qui abrite les sous-marins Trident...

Certes, cette parole publique serait éminemment politique et d’aucuns ne manqueraient pas de s’en scandaliser... Mais ce serait le scandale de l’Évangile...

Le vrai scandale serait notre consentement silencieux au meurtre nucléaire...

Par ailleurs, cette parole susciterait une grande espérance partout dans le monde...

S’il fallait comprendre ton texte comme l’expression d'un simple souhait du désarmement mondial, alors il ne saurait avoir quelque impact que ce soit sur la réalité des choses...

Attendre de “la communauté internationale” qu’elle décide l’abolition mondiale des armes nucléaires présente l’inconvénient majeur de diluer la responsabilité de tous les citoyens et de tous les Etats dans une impuissance collective...

Cela dure depuis des décennies et cela risque fort de durer encore des décennies...

Les textes du Concile Vatican II que nous citons datent de cinquante ans et, depuis, rien, strictement rien d’important n’a été accompli dans le voie du désarmement nucléaire...

Ne devons-nous pas penser que face à la préparation du meurtre nucléaire qui se fait en notre nom, il faut que notre parole soit : “Non ? non” et que “ce qu’on y ajoute vient du Malin”  (Matthieu, 5, 37) ?

J’espère que tu ne m’en voudras pas de t’écrire cette lettre en la communiquant à quelques autres personnes...

Il s’agit en quelque sorte d’une lettre “ouverte”, publique comme ton intervention à laquelle elle voudrait répondre...

J’espère que tu me pardonneras mon insistance et mon intransigeance...

Comme tu le sais, je reste très imprégné de mon long compagnonnage avec Guy Riobé...

J’ai la faiblesse de suivre le mauvais exemple de l’ami dont Jésus loue l’importunité...

Car je veux m’efforcer de ne céder ni à la résignation, ni à la désespérance, ni à la colère...

Cependant, je dois t’avouer que j’ai parfois la tentation d’y succomber...

Je te remercie pour la bienveillance de ton attention..

Bon vent sur les routes de ton diocèse...

                                                                 En toute amitié

Jean-Marie

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 13:34

 Déclaration de Pax Christi

à l'occasion de l'anniversaire de la destruction de Hiroshima et Nagasaki

 

hiroshima.jpgLes villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki ont été détruites en 1945 par l'arme atomique. En ces jours anniversaires du lancement des bombes atomiques, les 6 et 9 août, nous nous souvenons des hommes et des femmes qui ont perdu leur vie, mais aussi des quelques survivants et de ce qu'a été depuis lors leur destin. Dans la prière et le recueillement nous vénérons leur mémoire et nous voulons affirmer leur éminente dignité par notre promesse de ne jamais les oublier.

Les jours anniversaires d'Hiroshima et de Nagasaki nous renvoient à l'actualité de notre responsabilité par rapport à une politique de désarmement nucléaire. Un monde sans arme nucléaire peut exister si la communauté internationale le veut vraiment. Mais on a l'impression que notre société s'est totalement habituée à regarder l'arme atomique comme un élément constitutif de notre sécurité, qu'on n'a plus aucune considération pour le danger qui y est lié. Le discours politique et les stratégies militaires y contribuent dans la mesure où ils nous présentent aujourd'hui les armes atomiques comme pur moyen de dissuasion, dont l'utilisation n'est en réalité pas du tout prévue, car leur seule existence provoque précisément l'effet dissuasif qu'on veut obtenir.

Les catastrophes humanitaires de Hiroshima et de Nagasaki peuvent cependant se renouveler. Les 20000 éléments d'armement atomique qui existent aujourd'hui sont en partie maintenus prêts pour l'intervention et on n'est pas à l'abri d'un déclenchement non programmé pour cause de défaillance technique ou d'erreur humaine. Et toute intervention d'armes atomiques, qu'elle soit voulue politiquement ou qu'elle ne soit pas intentionnelle, bouleverse massivement et sur la durée l'environnement et la chaine alimentaire. Les organismes d'aide, au regard des destructions que les armes atomiques occasionnent pour l'homme et la nature, ne pourraient absolument rien redresser.

Lors de la conférence de révision du traité de non-prolifération de l'armement nucléaire à Vienne, en mai 2012, le Vatican a attiré de façon très nette avec quinze autres états l'attention sur ce danger et a encouragé les puissances atomiques à vérifier la compatibilité des armes nucléaires avec le droit international et les droits humanitaires. Les puissances nucléaires sont confrontées à la question de savoir si précisément la possession d'armes nucléaires et la menace stratégique ne signifient pas une violation du droit de la guerre. Leur utilisation met en danger l'ensemble de la création. C'est la raison pour laquelle Vatican II a parlé il y a maintenant cinquante ans d'un « délai ... qui nous est concédé d'en haut », « pour que ... nous trouvions les méthodes qui nous permettront de régler nos différends d'une manière plus digne de l'homme ». « La course aux armements est en effet une des plaies les pires de l'humanité et lèse les pauvres d'une manière intolérable ». « Et il est bien à craindre que, si elle persiste, elle n'enfante un jour les désastres mortels dont elle prépare déjà les moyens ». (Concile Vatican II, l'Eglise dans le monde de ce temps §§ 81). Un certain nombre d'épiscopats, dont celui du Japon, l'ont rappelé dans les temps récents.

En cet anniversaire il est important que nous redisions notre volonté de poursuivre notre engagement pour la suppression de tout armement nucléaire. Le sacrifice d'Hiroshima et de Nagasaki demeure un avertissement adressé à toute l'humanité de proscrire à tout jamais l'arme qui apporte la mort.

 

Paris le 6 août 2012

 

+Marc STENGER

Président de Pax Christi France

Evêque de Troyes

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 13:00

Lettre du 9 août à Szigetszentmiklós (au Sud de Budapest)

Discussion surprise entre l’âne Isidore et une ânesse rencontrée en chemin

Lorsque deux ânes se rencontrent ce ne sont pas des âneries qu’ils se racontent. Je me dois de vous restituer ce que j’ai pu recueillir d’une rencontre entre l’âne Isidore et une ânesse trouvée en chemin alors que nous vivions un moment difficile : l’impression d’être seuls dans cet immense désert danubien et une chaleur presque caniculaire. Et puis la tendinite revenant titiller la patte avant gauche d’Isidore. Cela nécessiterait un moment de repos. Et l’endroit où nous étions accueillis était un immense ancien complexe industriel qui avait été réparti en de nombreuses petites parcelles-entreprises. La cour de l’usine dans laquelle nous étions reçus était toute bétonnée. Pas un seul brin d’herbe. Et l’herbe qui aurait pu faire du bien pour la nourriture de l’âne Isidore dans les abords avait été minutieusement tondue comme l’exige le règlement administratif. Sandor le gardien est tout désemparé en nous accueillant c’est la première fois dans sa vie de gardien d’usine qu’il lui est demandé par un ami de Budapest d’accueillir « un pèlerin avec son âne ». comme beaucoup de gens, Sandor sait que si l’on veut faire rouler une voiture, il faut mettre du gaz-oil dans le réservoir. Mais jamais de sa vie, il ne s’est posé la question comment l’âne faisait réserve pour trouver les forces de continuer son chemin.

Blog-2012-08-09.jpg

Dans les psaumes 141, 142, je me retrouve bien dans ce que dit le psalmiste. Dans ma prière jadis

« Le souffle me manque

Le souffle en moi s’éteint

Mon cœur au fond de moi s’épouvante. »

Je suis en train de passer par un moment éprouvant. Le moral, le souffle en prend un coup. Oh, il en faut beaucoup pour continuer le chemin.

Comment retrouver souffle pour continuer ?

D’abord aller faire manger l’âne dans les coins du complexe industriel où la faucheuse débroussailleuse n’est pas passée. Nous trouvons, très loin, quelques touffes de luzerne. J’expérimente comme un enfer-mement dans cet immense complexe industriel.  Il faut que nous nous en sortions. Je frotte la patte avant gauche d’Isidore avec les huiles essentielles. Je défais le pansement de la blessure que fait le bât sur le dos. Je désinfecte avec de la bétadine et du miel. Je laisse entrer en mon cœur quelques paroles existentielles venues d’amis que vous êtes : « T’as mon numéro de téléphone… Si il y a quelque chose qui ne va pas, tu appelles… » et puis celles-là aussi de paroles venues du fin fond des temps et des lieux jusqu’à nous par les prophètes, du cœur de Dieu aussi vite que celles d’un portable : «  Tu comptes infiniment à mes yeux, ton nom je l’épèle tous les jours… Tu entends ?!... il est écrit dans la paume de mes mains… Je n’ai qu’à ouvrir mes mains, je le lis… N’oublie pas que ce que tu as et ce que tu es, si tu y tiens, tu le tiens aussi d’autres que toi. » Je remets un peu de miel sur la plaie d’Isidore. Et voilà que le souffle me revient un peu… Et il me revient encore un peu plus quand je rencontre un homme qui par sa gentillesse et sa taille me fait penser à toi François Naegelen, à la lutte que tu menais  pour retrouver du souffle, quand nous partions ensemble en session, de formation pour le SCEJI, à Paris, à Sancey. J’étais ton porteur de valises et toi tu m’étais donneur de regard large, généreux et visionnaire. Comme savent le donner les prophètes. Un jour qu’il nous avait vus partir ainsi ensemble, Marcel Blondeau nous avait fait signe, il nous avait signifié qu’à l’impossible il fallait nous tenir. »

Oui alors à cet homme que je viens de rencontrer je sens que je peux expliquer une de mes grandes questions « Comment donner à manger à mon âne dans un coin aussi désertique ? » Il me fait signe que je le suive avec l’âne. Nous marchons un petit peu. Même démarche que toi François chez cet homme dont la carrure me fait penser à la tienne. Et vous voilà devant une grande porte enfer. En voyant cet homme ouvrir cette porte j’ai l’impression qu’il le fait avec les paroles magiques : « Sésame, ouvre-toi ! »

La porte est largement ouverte. Beaucoup de gens sont là à l’ombre d’un grand pan de toit. Ils se désaltèrent  tellement il fait chaud. Ils m’offrent à boire. Je demande un verre d’eau. Nous sommes à côté d’une très belle maison nouvellement construite. A l’arrière se trouve une petite ferme dans laquelle circulent des chiens, un cochon, des chèvres, des poules, un poney et une ânesse. Une belle ânesse de Jérusalem. Isidore est tout guilleret de trouver une compagne. Ils se saluent avec le souffle qui caractérise les ânes quand ils font connaissance. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien se dire depuis que nous sommes entrés dans ce caravansérail ? »

- « Je resterais bien avec toi… mais nous avons du chemin à faire, dit Isidore à l’ânesse. Nous nous sommes mis en marche pour cela : pour travailler à la paix, avec l’homme que tu vois à côté de moi. »

- « Je partirais bien avec vous. Je m’ennuie ici. Je mène une vie de sédentaire. J’apprécierais votre vie de camps-volants dont tu me dis qu’elle donne un sacré sens à ta vie. Je suis contente durant un moment, le temps que nous fassions connaissance, le temps d’apprendre que dans la tribu des ânes, il y en a qui comme toi marchent, se déplacent, mènent une vie de nomades pour signifier à quelle liberté de camps volants nous sommes tous appelés. En attendant j’ai remarqué que pour entretenir tes forces de marcheur, tu lorgnes vers la grosse, botte de luzerne sèche qui est au milieu de la cour. Car je sais que des hommes ont tout saccagé l’herbe verte de cet immense complexe industriel, qu’il n’y a plus un seul brin d’herbe verte pour nous. Inspire donc à ton compagnon de demander à min maître Monsieur Miklos ; si il veut bien en tant que sédentaire et prévoyant vous donner une petite botte de cette luzerne sèche ? Elle est très bonne. Elle te permettra de refaire tes forces pour continuer ton chemin de camp-volant. C’est tellement important ce que tu portes sur ton dos et que tu communiques par ton souffle…. »

-       Je m’appelle Isidore. Et toi ?!

-       Irana !

-       Oh ! que tu portes bien ce beau nom grec : la paix ! Quand je vois comment toi sédentaire tu accueilles le nomade que je suis.

Je ne sais pas comment Isidore et Irana avait appris  que le 9 août, c’est un triste anniversaire que nous reconnaissons. Trois jours après l’éclatement de la bombe atomique sur Hiroshima, le 9 août 1945, une 2ème bombe éclatait sur Nagasaki. Et le jour où les ânes Isidore et Irana causaient ainsi ensemble était le 9 août 2012.

Suite>>>>

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Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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tous les 1ers lundis du mois de 14h à 17h en hiver, de 16h à 18h en été, à Dampierre (39) avec un temps de partage et de réflexion animé par Lulu.

Et commémoration des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki entre les 6 et 9 août, chaque année.

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