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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 22:00

Sec cath-copie-1Dans le cadre de la campagne de solidarité internationale du Secours Catholique  « one human family, food for all »

 

RENCONTRE – DEBAT

avec  INAS  SAWAHREH

De l’ONG PALESTINIENNE MSD

 

(Al Maqdese for Society Development)

Partenaire de Caritas Intenationalis

 Personal-Picture.jpg

Mercredi 21 mai à 18 heures

FJT Le Saint Jean

Place Jean XXIII   Dole

 

MSD a été fondée à Jerusalem en 2007 par des universitaires, avocats, acteurs sociaux, défenseurs des droits de l’homme. MSD agit pour la défense des droits politiques, sociaux, économiques et culturels et pour la formation.

 

 

Secours Catholique Dole    51 avenue J Duhamel  39100 DOLE

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30 avril 2014 3 30 /04 /avril /2014 21:28

LOURDES le 27 avril 2014

 

QUATRE PAPES POUR QUE LE VERBE SE FASSE CHAIR

 

Quelqu'un me demandait hier: "Est ce que c'est la première fois que tu viens à Lourdes ? " J'ai répondu " Non ! J'y suis venu beaucoup de fois quand je faisais mon service militaire en 1958-1959, quand nous nous préparions, nous Français, à faire la guerre en Algérie. Je suis peiné et déçu qu'en pleine guerre coloniale, l'Eglise ne nous ait jamais signifié ici à Lourdes qu'il ne fallait pas partir faire la guerre, que nous aurions dû entrer en objection de conscience, personnellement et en masse, en nous appuyant sur la parole du Christ, dans le sermon sur la montagne: " Tu ne tueras pas ... Tu ne porteras pas d'armes ... Aimez vos ennemis ... Heureux les artisans de paix ..."


Jeunes français nous avons été laissés "seuls" à nous compromettre à faire la guerre humainement, comme si il y avait une manière humaine de faire la guerre !

 

De cela, comme beaucoup d'hommes de ma génération, je suis revenu "malade" que mon pays la France, m'ait appelé et envoyé faire la guerre, et qu'elle continue à faire la guerre en étant pourvoyeuse des armes qu'elle fabrique.

 

Et voilà qu'il y a deux mois une amie me dit : « Veux-tu venir à Lourdes avec les malades ? » J'ai dit : « Oui, parce que je suis beaucoup malade moi-même. J'ai beaucoup de choses à me faire guérir. J'ai beaucoup à changer et convertir mon comportement, je fais partie d'un pays la France, qui est beaucoup malade de violence et qui est dans le monde la 5ème puissance à fabriquer des armes de destruction massive particulièrement l'arme nucléaire. Elle fait avec ça un trafic odieux et maffieux qui affame des régions entières de la planète et qu'elle fait couler le sang partout où voudrait surgir et se relever notre belle humanité, afin de vivre et se développer dans la culture de la non violence. »

LOURDES sanctuaire


Et me voilà à Lourdes avec vous tous amis du Jura. Je suis ému de vous retrouver pour certains. Avec les autres je suis heureux de faire connaissance et lier amitié. Je me suis mis à espérer une paix véritable durant ces jours où on nous annonçait la convergence de 4 papes à Rome pour nous appeler à la sainteté. J'ai pensé qu'ils allaient " se mettre en quatre " Jean XXIII, Jean Paul Ii, Benoit XVI et François pour trouver la parole vive, celle-la de Jésus, le Verbe, parole qui nous rentre dans la peau et nous habite, parole qui intervienne dans des pourparlers vrais entre responsables politiques, qui nous engage effectivement à être dès aujourd'hui des saints en devenant des fabricateurs de la paix.

 

C'est en nous démunissant de nos violences et de nos armements de manière unilatérale, particulièrement de l'arme nucléaire funeste et fallacieuse, que nous adjoindront la sainteté à la paix.

 

Alors j'ai beaucoup prié en union avec vous tous mes amis du Jura du diocèse de Saint-Claude, pour que le sermon de Jésus sur la montagne de Galilée trouve des échos vibrants dans le rocher de la grotte de Lourdes, dans le roc de nos cœurs et que les quatre papes s'y mettent pour sortir une parole qui résonne efficacement dans le monde entier. Parce qu'ils auront su trouver ensemble des mots de sainteté tels que : « Pour que la paix se fasse dans toute l'humanité il faut qu'il y en ait qui commencent à se désarmer, à se défaire de la violence, à se démunir de leur armement sans attendre. Ne pas faire comme on a fait jusqu'à maintenant, attendre que les autres aient désarmés leurs dieux pour désarmer les nôtres. En effet, il ne suffit pas de prier, il nous faut nous engager unilatéralement, commencer à ôter la violence de mon cœur, des recoins de nos vies, tout en exigeant que le pays où nous versons nos impôts arrêté de se servir de ça pour fabriquer des engins de mort et entretenir la haine entre les peuples. Demander que ces investissements, profitant jusqu'à ce jour à une oligarchie, soient pulsées comme une juste pension de réversion dans les pays où l'on meure affamés de pain et assoiffés de justice.

 

Juste avant de monter dans le car pour venir à Lourdes, des amis qui savent bien se servir d'Internet m'ont fait lire la lettre que Jean-Marie Muller a envoyée le jour de Pâques 20 avril 2014, comme : « Supplique à notre pape François afin de renoncer unilatéralement à l'arme nucléaire. »

 

Durant tout ce pèlerinage diocésain, j'ai espéré qu'en ce jour de la canonisation des papes Jean XXIII, Jean Paul II, les papes François et Benoit allaient se servir de cette lettre si urgente de Jean-Marie Muller, qu'en ce jour de fête ils allaient la reprendre à eux quatre, se mettre en quatre, pour donner une dimension mondiale à l'appel à la sainteté.

 

Que ce soit une Toussaint où chacun de nous renonce unilatéralement à la violence qui nous assaille et nous talonne, que chaque pays et état détenteur de l'arme nucléaire, se démunisse de ce qui l'asphyxie et suicide le monde, en commençant à l'exiger de notre propre pays, celui dont nous faisons partie.

 

Je suis peiné et déçu une fois de plus à Lourdes que l'Eglise de Rome, de Lourdes et du Jura nous laisse sur ce point fondamental et crucial, sombrer dans l'indifférence, la détresse et le marasme. Et cela à dimension humanitaire, comme ça s'est passé durant nos pèlerinages militaires à Lourdes dans les années 1959-1960, comme le 8 novembre 1983 quand les évêques de France réunis à Lourdes en assemblée plénière ont essayé de nous faire croire que nous « gagnerions la paix » en déclarant qu'il fallait : « cautionner la politique nucléaire de notre propre pays ».

 

Tout cela me concerne tellement, que j'avais écrit le 20 avril à Luigi Ventura, le nonce apostolique pour qu'il diligente cette lettre de Jean-Marie Muller au pape François.

 

Je lui demandais de nous aider à ce que l'Eglise de France et de Rome, une fois encore, ne passe pas à côté de ce qu’a dit et fait Jésus le galiléen dans son sermon sur la montagne (Matthieu, 5-6-7) afin que le Verbe continue de se faire chair (Jean, 1-14) dans la peau de notre humanité.

 

N'ayant aucune nouvelle du Vatican touchant à ce drame mondial, qu'il nous faut renoncer unilatéralement à l'arme nucléaire je suis retourné à la grotte de Massabielle. Je suis allé saluer la Vierge Marie avec vous tous. J'ai déposé à ses pieds ce fardeau, comme Bernadette déposait son fagot de misère. J'ai écouté le bruit du vent et je me suis laissé dire qu'il y a peut-être des choses à ce sujet dans la presse et les médias et que je n'ai pas su les lire.

 

Avec mes amis de l'Hospitalité Jurassienne de Notre-Dame de Lourdes, malademoi-même comme je viens de vous le dire, nous sommes encore là jusqu'à la fin avril.

 

Je vous en supplie, quand vous entendrez une parole vive et appelante sur cette urgence, faites-nous le vite savoir, que nous puissions l'emporter dans nos sacs, nos valises et nos cœurs, avec nos chapelets, médailles et statues.

 

Cette parole dite par l'Eglise de Jésus : « Nous renonçons unilatéralement à l'arme nucléaire », faites nous voir comment elle est donnée par le pape François, mettant ses 3 prédécesseurs dans le coup.

 

Nous l'écrirons alors avec Amour et Justice dans nos cœurs et sur la paume de nos mains. Nous l'emmêlerons avec tous les objets de piété que nous allons offrir à nos familles et à nos amis. Faites nous vite voir la teneur de cette parole, nous voudrions tellement entendre que : « Pour devenir des saints, soyons des faiseurs de Paix. Arrêtons la haine à nous-mêmes. N'attendons pas que les autres s'y soient mis. Commençons nous-mêmes à nous mettre en chantier. Balayons les armes qui sont devant la porte de notre maison, du palais de nos présidents et devant notre Assemblée Nationale. Exigeons que notre pays « renonce  unilatéralement à fabriquer, à se doter, et à vendre des armes, et surtout les armes nucléaires. »

 

Et qu'avec cette pension de juste réversion, plus aucun être humain ne meure affamé de pain, assoiffé d'eau potable, asphyxié et en manque de respect de sa propre dignité d'enfant de l'humanité de fils et fille de Dieu.

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26 avril 2014 6 26 /04 /avril /2014 08:01

 

D’ALGER à OUED FODDA,  le 8 mars 2014

 

VOS NOMS SONT GRAVES SUR LES PAUMES DE MES MAINS (ISAIE 49 )

 

Les panneaux routiers nous indiquent que nous approchons de CHLEF, l’ancienne ORLEANSVILLE. Comme je comprends qu’au moment de l’indépendance en 1962, le peuple algérien ait voulu effacer les noms des villes et villages qu’avait imposés  l’administration colonisatrice.

En effet, durant la guerre d’Algérie, la petite ville que nous dénommions (LAMARTINE), ne s’appelle plus ainsi. Elle a retrouvé son nom originel : (KARIMIA).

Je suis peiné et heureux en même temps de chercher et trouver, grâce au jeu des cartes Michelin, l’ancienne et la nouvelle, ces noms chargés du poids de notre histoire et ceux, nouvellement porteurs de nos aspirations et de nos espérances. Ne sont-ils pas désormais des signes du respect d’une civilisation et de la recherche de la véritable libération et identité d’un peuple ? 

 

Au moment où nous quittons la station service de TIBERKANINE , où nous avons fait halte afin de remplir le réservoir de la voiture, Monsieur Sid ALI le chauffeur du taxi nous dit : «  Pendant que nous buvions le café, je me suis fait expliquer par des gens de la région avec qui j’ai causé, quel chemin il nous faut prendre pour parvenir au barrage de l’OUED-FODDA, là où vous espérez retrouver vos amis de 1960. Il nous faut bien traverser la petite ville de KARIMIA, elle n’est plus guère loin … Tenez … Est-ce que ce ne serait pas ces habitations que nous voyons ? 

Je réponds : «  Oui, Oui. Voilà l’endroit où nous avions cantonnés en août 1960 … là sous ces eucalyptus … là le long de cette rivière OUED-FODDA, qui descend du barrage appelé aussi barrage du STEEG … Oh, comme cette eau coule encore ! 

 

Quelle émotion se met à travailler mon être profond !

C’est là en effet que j’avais beaucoup « miséré », c’est sous ces eucalyptus que j’avais mûri la manière et la façon qu’il me faudrait employer pour affronter mon capitaine et oser lui dire ma réprobation à propos de ce qui s’était passé dans l’opération d’où nous revenions.

J’avais écrit alors sur un carnet ce que nous vivions d’éprouvant, ce dont nous parlions avec les copains, nos réactions et aussi ce que je pensais et essayais de faire. J’ai conservé tous ces carnets, gardiens et révélateurs de ce que nous découvrions. Quelle lutte nous avions entreprise, afin de ne pas nous laisser « déglinguer » et démolir. Combien de fois chacun de nous s’était retrouvé à certains moments isolé et seul. Et cela, malgré les belles amitiés vécues et réalisées entre copains, au sein du groupe d’amis que nous formions dans la compagnie. Souvent, tout seul, en face de ma conscience.

Pourquoi qu’à deux, trois ou quatre, nous ne nous étions pas dit : « Avec ce qui vient de se passer, il nous faut en conscience rendre nos armes et nos bagages … ? 

Pourquoi ne sommes nous pas allés jusque là ? Pourquoi n’avons-nous pas pu le faire ?

 

Nous traversons KARIMIA et nous ne tardons pas à emprunter une route escarpée que je reconnais bien. Etablie dans les années de la construction du barrage en 1932, au flanc d’une montagne stable, cette route est toujours la même. C’est celle-là que nous empruntions avec nos G.M.C. en 1960 pour partir et revenir d’opérations dans le djebel. Elle est toujours aussi bien entretenue. Accessibilité au barrage hydro électrique oblige.

 

Un panneau : « Barrage de l’OUED-FODDA » apparait puis peu de temps après, encore un avec la même indication. Nous sommes vraiment sur la bonne route. Nous n’allons pas tarder de parvenir en cet endroit où rien ne semble avoir bougé d’un centimètre. Mais peut-être que des choses ont bougé mais qu’elles ne le paraissent pas dans l’immédiat. Ce seront probablement mes amis dont la situation aura bougé. De toute façon, je devrai garder, ancré en moi, l’attitude de Madame  Germaine TILLION, qui, lorsqu’elle réalisait en 1937 ses travaux d’ethnologue dans les AURES, disait à propos des CHAOUIAS qu’elle rencontrait : «  Je veille à ne pas leur faire dire ce que je voudrais bien qu’ils me disent, mais qu’il disent, ce que réellement ils ont à dire et veulent me dire » Mais peut-être que je ne retrouverai pas mes amis, parce que leur place aura changé.

 

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Ça y est, la guérite du gardien du barrage est en vue, sur le même petit promontoire où elle se trouvait en 1960. Je n’ai pas à préparer ce que je vais dire, ça vient tout seul. Je grimpe les marches d’escaliers qui me mettent en présence d’un homme en armes … Au moment où je lui explique en présence de mes trois amis Claude, Nelly et Bernard et du chauffeur de taxi Sid ALI : «Bonjour Monsieur, j’étais soldat de l’armée française ici en 1960. J’étais devenu ami avec Monsieur Mohammed   H. , je sais qu’il est mort en 1984 … »

Je m’apprête à lui demander s’il peut m’aider à rencontrer le fils de Monsieur Mohammed   H. qui travaille au barrage : Abdelkader, lorsque les hommes qui viennent de s’adjoindre au gardien me répondent et me font comprendre qu’il n’y a plus ici au village du barrage de gens qui portent le nom de famille   H.  et me disent «  Il faut redescendre à KARIMIA pour trouver quelqu’un qui s’appelle du nom de  H. … » Tout cela me décontenance …  ça me surprend qu’avec la grande famille que Monsieur H. a fondé, il n’y ait plus personne de leur famille qui réside ici. En fait, je suis en train de faire une erreur d’investigation dans ma recherche … Il n’y a peut-être plus personne qui porte le nom de famille de H. mais il y a probablement issus de la famille H. qui portent un autre nom. En effet, les filles de Monsieur H se sont mariées, elles ont mis au monde des enfants. Cela serait bien surprenant qu’il n’y ait pas quelques uns des petits-enfants de Monsieur Mohamed H qui habitent ici …

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Justement,  je suis en train d’expliquer pour la 4ème ou 5ème fois à des jeunes qui viennent de s’adjoindre aux hommes qui entourent le gardien , que j’ai été soldat ici il y a 54 ans … que j’avais lié amitié avec un homme père d’une grande famille qui habitait là et dont le nom est Monsieur H. … quand, voilà qu’un jeune d’une vingtaine d’années se met à sourire en entendant ce que je balbutie …

Il nous regarde, il a compris et il nous dit «  Venez avec moi, on va descendre au bas du village … »

Et  je me mets à dire les prénoms des enfants de Monsieur Mohamed H. , Abdelkader, Fatima, Yasmina … Parvenus très vite au bas du village, le sourire du jeune homme s’épanouit davantage encore sur son visage puis sur le mien, le nôtre, quand je redis les prénoms de Fatima, Yasmina. En effet, ce jeune homme me dit «  Voilà le mari de Fatima ! » C’est monsieur B. je comprends qu’il n’y a plus de gens qui portent le nom de Monsieur Mohamed H. mais il y a des gens de sa famille qui habitent là : ce sont les familles de ses filles, et ses filles elles-mêmes.

Je demande alors : « Et Fatima, est-ce que je pourrais la saluer ?» Le jeune homme me répond « Justement, la voilà qui arrive.»

Quelle joie et quel bonheur de nous saluer avec Fatima, Yasmina, Alia, avec leurs maris, leurs enfants et petits-enfants.

 

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En un court laps de temps, beaucoup de gens de la famille de Monsieur Mohamed H. se sont rassemblés autour de nous. Une merveilleuse fête de retrouvailles se réalise il y a plus de cinquante ans que nous ne nous étions pas revus. Et nous nous nous souvenions de nos prénoms ! Cela n’avait pas bougé. Je repensais à la parole du prophète Isaïe, (49) : «  pour que mon salut atteigne aux extrémités de la terre. Cieux, criez de joie ! Terre, jubile ! Moi, je ne t’oublierai jamais. Je t’ai gravé sur les paumes de mes mains, je t’ai caché dans l’ombre de ma main. «  Isaïe (49) 2, 6, 13, 16.

Il y avait quelque  chose dans nos regards et sur les traits de nos visages, qui n’avait pas changé, qui était resté et qui nous habitait.

Oh, le bonheur de nous retrouver !

Quels moments de fraternité étaient suscités entre-nous.

C’est alors que je leur redis «  Votre Papa m’avait dit, ici tu es loin de ton Père, je suis comme ton Père, tu es comme mon Fils »

Cinquante ans après qu’elles aient été dites, ce sont ces paroles fondatrices qui nous font  nous rencontrer et nous regarder en frères et sœurs, avec vous Fatima, Yasmina, Alia, vos maris, vos enfants et petits-enfants.

Je sentais comment Claude, Nelly et Bernard, mes compagnons de voyage, étaient associés à cette fraternité. Ils avaient tant fait pour que nos retrouvailles aboutissent.

Nous expérimentions que ces paroles étaient vraies, une fois encore «  Le Verbe se faisait chair »

 

Cinquante ans après qu’elles soient sorties de la bouche de leur Père et qu’elles aient été ramassées par eux les enfants et par moi, ces paroles qui fondaient notre relation d’amitié et de fraternité, n’avaient pas bougé d’un iota.

Ni les années, ni les distances, ni la guerre que nous avions faite, subie, traversée, n’avaient  donné un seul coup de ciseau à ce qui nous reliait.

Pendant près d’une heure, nous sommes là à nous exprimer notre émotion et notre joie les uns aux autres.

Nous nous prenons à témoins les uns en présence des autres et nous reconnaissons ce qui nous relie les uns avec les autres aussi  intensément depuis tant d’années, et qui ressurgit en plein midi de ce jour.

 

C’est alors que, demandant des nouvelles de leur plus jeune frère Abdelkader, ses trois sœurs me répondent : «  Abdelkader est mort ! C’était durant ces années qu’on ne veut plus revoir … Les années noires de 1990 à 2000. C’est durant cette décennie terrible qu’a été déchirée la vie des moines de TIBHIRINE, celle de Pierre CLAVERIE et son chauffeur Mohammed et de combien d’autres, 150 000, 200 000 qui sont morts. Les noms de tous ces gens ne sont-ils pas écrits dans les paumes des mains de quelqu’un comme l’est le nom d’Abdelkader. Je veux y adjoindre le nom de Jean-Marie BUISSET, l’ami des Ardennes tué le 29 mai 1959, celui de l’homme de l’Oued EL ARDJEM tué dans l’embuscade que nous avions montée et le nom de l’enfant que j’avais enterré … Sa mère ne l’ayant peut-être jamais retrouvé.

La famille de mes amis, comme beaucoup d’autres familles, avait été déchiquetée en raison de questions de pouvoir, d’argent et de violence.

En 1960, l’attitude, l’accueil et les paroles de leur Papa et grand-père m’avaient ouvert les yeux et le cœur et fait entrer en objection de conscience.

Nous avions essayé de faire obstacle à la guerre.

Dans les années 1990-2000, ils avaient maintenu leur lutte afin de pouvoir vivre.

Qu’est ce que j’aurais  voulu connaitre ce qui s’était passé, mais ça ne se demande pas comme ça, il faut de longs partages afin de pouvoir commencer à y parvenir.

Peut-être qu’un jour ils me partageront ce qui leur a ôté leur frère Abdelkader.

Et voilà que nous sommes interpellés à la table préparée, pendant que nous causions.

Ainsi les filles et les petites-filles de Monsieur Mohamed H. ont préparé pour Nelly, Bernard, Claude et moi un repas chaud, du lapin, des légumes et du couscous : » Asseyez-vous … Vous allez manger ! « La fraternité qui nous relie se célèbre  et se fête par le repas de l’hospitalité »

 

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23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 19:55

Le 8 mars 2014

PARVIENDRONS-NOUS A désarmer NOS DIEUX ?

 

Nous ne nous disons pas grand-chose, dans le taxi conduit par Sid-Ali, qui nous emmène depuis Alger en direction de l’OUARSENIS. Je sens beaucoup de respect de la part de mes amis Nelly, Bernard et Claude,  avec qui et grâce à qui, je me suis embarqué dans cette recherche. En même temps je sens une détermination, de leur part, à tout faire pour que je retrouve mes amis de 1960, la famille H.

Aujourd’hui, roulant sur cette route, du contrefort de l’Atlas Tellien… je pense et je nous revois 54 ans auparavant. C’était sur cette même route, que nous partions en « opération JUMELLE », le 24 juillet 1960. Nous nous déplacions en G.M.C. Nous ne savions pas où nous allions, mais les officiers du commandement, eux le savaient. Nous partions faire « la pacification et le maintien de l’ordre. » En fait, nous partions exécuter « le plan CHALLE », qui consistait à vider les gens de leurs douars et les expulser de leurs mechtas, afin de les parquer, et de les établir dans des « villages de regroupements » ça permettait d’avoir main mise permanente sur eux, et de déclarer « zones interdites » d’immenses territoires  où les soldats que nous étions, pouvaient et devaient tirer impunément sur tout ce qui ce qui bougeait. C’était une véritable déportation de population, pensée et organisée, en haut lieu, exécutée par les troupes que nous étions. C’est ce qui continue de se passer, dans beaucoup d’endroits de la terre, comme aujourd’hui encore en PALESTINE, pour les Bédouins du NEGUEV. C’est dans cette situation dramatique, dont j’avais été témoin, que j’avais commencé de devenir « objecteur de conscience ».

Aujourd’hui, avec mes amis Nelly, Bernard et Claude, je sens que nous cherchons à emprunter un chemin de pardon. Si nous arrivons à trouver mes amis de la famille H., comment parviendrons-nous à leur signifier que nous leur demandons ce pardon ? J’espère retrouver en plein Djebel, ces amis de 1960, mais je n’en suis pas sûr !

Hier, lorsque nous allions dans l’OUARSENIS pour l’opération Jumelle, avec des centaines de soldats en arme, c’étaient des tonnes de munitions que nous emportions, afin de maintenir « L’ALGERIE FRANCAISE », sous le joug colonial.


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Aujourd’hui, je pars avec des amis, dans une recherche non-violente. Démunis de tout pouvoir, ayant les mains nues, étant presque sûrs de trouver des gens dont les mains de jardiniers, sont semeuses de graines de possible. J’espère pouvoir retrouver les personnes que j’avais connues, lorsqu’elles étaient enfants. Aujourd’hui, devenues des femmes et des hommes avec qui, nous pourrons nous aborder, nous rencontrer, et nous reconnaitre, frères et sœurs en Humanité. Nous pourrons alors entrer dans une attitude, qui nous fera dire, à nos dieux : «  Pardonnez nous nos offenses… » Le papa des personnes que j’espère retrouver, ne m’avait-il pas dit, en 1960 : «  Ici tu es loin de ton père, je suis comme ton père… Tu es comme mon fils. » Les dieux de nos armées, grâce à la manière dont nous nous causerons, deviendront des dieux désarmés.

Mais allons nous retrouver mes amis de 1960 ?

 

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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 14:24

Le 8 mars 2014

« JE SUIS COMME TON PERE, TU ES COMME MON FILS »

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Voilà les mots qui me reviennent au moment où nous quittons ALGER, en ce matin de 8 mars 2014, pour essayer de retrouver le chemin, du petit village d’OUED FODDA, dans le massif de l’OUARSENIS pas très loin de la ville de CHLEF. C’est là, que dans le milieu de la guerre d’ALGERIE, en plein été 1960, loin de tous les miens, ces mots m’ont été donnés de la bouche même de Monsieur Mohamed H. : « Ici tu es loin de ton père… Je suis comme ton père… Tu es comme mon fils… »


Cet homme avait l’âge de mon papa. Sa femme et lui, avaient mis au monde, une famille nombreuse, comme mon papa et ma maman. Au fur et à mesure, que je faisais connaissance avec eux, je m’étais amusé à laisser chanter leurs prénoms, en mon cœur, en commençant par les plus petits : Abdel-Kader, Fatima, Yasmina, Alia, Ahmed… je leur avais dit les prénoms de mes petites sœurs et de mon petit frère. Ils étaient petits paysans et ils élevaient quelques chèvres, qui étaient gardées par les enfants dans les collines avoisinantes du Djebel OUARSENIS, de ce côté ci du barrage de STEEG (appelé aussi barrage de l’oued Fodda). Cet homme, Mohamed H. était aussi jardinier dans le domaine du barrage.

 

 

Comme beaucoup d’Algériens de l’époque, il subissait jour et nuit, le supplice de ce que j’appellerai « l’écartèlement » de cœur, il tenait à répondre au devoir de solidarité avec les hommes de la région, qui étaient dans le maquis, et qui venaient de nuit, demander nourriture et argent, afin de continuer le combat pour l’indépendance de leur pays. De jour, il devait signifier qu’il ne toucherait rien au maintien de l’ordre colonial imposé par la France. Nous étions dans le fief du BACHAGA BOUALEM qui s’était assujetti à la France. Comme dans beaucoup d’endroits en Algérie, durant les années 1959 – 1960 dans ce petit village d’OUED FODDA, important stratégiquement en raison du barrage hydro électrique, un casernement de baraques et de tentes militaires y avait été construit et installé. Un jour dans les débuts de notre arrivée, avec le régiment auquel j’appartenais, et de notre installation en ces lieux, nous nous étions croisés dans ce village cet homme et moi. Il avait voulu me montrer qu’il respectait la présence française, qu’intérieurement il devait honnir. Il m’offrit le café devant la porte de sa mechta… « schrob l’kawah ! »

 

 

Puis dans les jours suivants, je repassai aux abords de sa maison, mais à l’insu des officiers de la compagnie à laquelle j’appartenais. Petit à petit cet homme me faisait entrer dans la cour de sa mechta, puis dans les pièces de la maison et dans le petit jardin « assois-toi ici sous les branches de la vigne… Je t’ai préparé un couscous… » En fait c’était dans le profond de son être qu’il me faisait entrer, là où il cultivait, comme il pouvait, les graines de possible, de la paix et de la fraternité. Ensemble, dans nos conversations, nous remontions comme nous pouvions les pentes du déferlement de la guerre. C’est alors qu’il m’avait dit un jour, et qu’il aimait me redire : « je suis comme ton père. Tu es comme mon fils »

 

Nous faisions tout pour diminuer et empêcher l’écartèlement de nos êtres, car moi aussi je vivais un démantèlement de mon être d’homme.

 

Je faisais une guerre, je participais à des opérations qui déchiquetaient cette part d’humanité, qui depuis des siècles, s’était enracinée là, dans les flancs de ces djebels, au profond de ces oueds. C’est au cœur de tout cela que Monsieur Mohamed H. me confia un jour, qu’il était père d’un grand fils, son ainé Ahmed. Et son fils était lui aussi à la guerre. Engagé dans l’armée française, complice à son corps défendant, de l’occupation de son propre pays. Je comprenais qu’ils n’avaient pas pu faire autrement, le père et le fils, que de se laisser prendre dans cet engrenage. Un jour le père me dit : « Mon fils Ahmed est loin, soldat dans l’armée française. Il est dans la région de Constantine. Voilà son secteur postal. Tu veux bien lui écrire une lettre en mon nom. Je ne sais pas écrire… Mais je voudrais lui dire tant de choses… Je voudrais tellement que là où il est, quelqu’un, un homme lui dise ce que je t’ai dit un jour : « tu es comme mon fils. Je suis comme ton père. »

 

Monsieur Mohamed H. aurait voulu que son fils entende ce que j’avais entendu de sa bouche à lui : « Tu es loin de ton père. Ici je suis comme ton père. Tu es comme mon fils ». Alors je m’étais mis à écrire à ce fils sous la dictée de son père. Ses mots avaient une sacrée teneur, une merveilleuse : tenue. Ils me faisaient tenir debout, moi aussi en même temps que le fils de Monsieur Mohamed H.

 

Je ne le voyais pas dans l'immédiat, mais ce sont ces mots là et ces faits, qui, alliés à d’autres, m’interpelleraient à devenir objecteur de conscience.

 

Ils ressemblaient étonnement aux mots que je trouvais dans la bible, et qui s’échangeaient entre Jésus et son père. Jésus, dès l’instant de sa conception et de sa naissance s’était trouvé en « des lieux de fractures », là où on « massacre les innocents ». Puis il avait reçu un jour, dans sa vie d’homme, des mots pour tenter de le rapprocher de son père, dont il était loin en son humanité. Ces mots lui parvenaient par des écrits, qui étaient comme des lettres que son père lui adressait par le scribe qui avait fait les psaumes.

 

Un jour, Jésus avait adopté pour lui, ces mots des psaumes 2 et 109 : « Tu es mon fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré. » C’est à l’écoute de ces mots, que lui le Verbe, avait continué de se faire chair. Dans sa condition d’homme, Jésus avait pu dire aux disciples, qui se demandaient comment il fallait faire pour être des hommes : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous aime. » Et dites à Dieu : « Notre père. »

 

 

Etonnant ! Cet échange entre Dieu et l’homme, entre la divinité et l’humanité. Ça avait pu se passer, parce qu’un jour, Jésus s’était immergé dans l’océan des vivants, il s’était incarné, inséré dans le tissu des humains. Il s’était revêtu de l’étoffe humaine. Notre condition humaine habitait en lui. Il ne s’en débarrassait pas. Il s’en revêtait comme d’un habit qui lui collait à la peau.

 

Lorsque Monsieur Mohamed H. m’avait dit pour la première fois : « tu es comme mon fils, je suis comme ton père. » J’avais failli lui dire : « comment toi, un algérien, un musulman, quelqu’un qui est pour le FLN, tu me dis ça à moi, un français, un chrétien, un occupant, un suppo du colonialisme ! » En me servant le thé à la menthe de son jardin, en égrainant dans le plat de couscous que sa femme nous avait préparé, les grains de raisins d’une grappe, cueillie à la treille du jardin, dans lequel nous prenions notre repas, Monsieur Mohamed H. m’avait fait comprendre que nous étions lui et les siens, moi et les miens, de la même chair. Celle-là de notre Humanité - Une. Et qu’il ne fallait pas l’abimer : « quand vous irez en opération dans le Djebel, m’avait-il dit un jour, de l’autre coté du barrage, j’ai une fille qui est mariée, et qui habite là bas, Allia… Tu feras attention à ce que vous soldats, vous ne lui fassiez aucun mal… »

 

J’avais compris, que le sang versé de son côté, le sang versé de mon coté, avait assez coulé.

 

Il avait trop coulé. Il fallait arrêter le massacre. Un même sang demandait à continuer de couler dans nos veines.

 

 

J’avais compris tout cela. Mais le lendemain, nous repartions en opération, pendant quelques jours. Des fois ça durait une semaine… Et nous revenions à notre B.O.A. (Base Opérationnelle Avancée), dans le village l’OUED FODDA. Je revenais saluer Monsieur Mohamed H et sa famille. Je ne pouvais pas lui dire ce que nous avions fait, mais il le savait, car tout se savait dans le Djebel. Il n’y avait pas de portable, mais les terribles nouvelles, des fouilles de mechta, de la déportation de populations, de la constitution de « villages de regroupements » selon le plan Challe, tout cela se colportait très vite.

 

 

Dans ma conscience d’homme, tout un travail se continuait pour nous relever d’où nous étions tombés. Les paroles du prophète Ezéchiel me revenaient : « Je relèverai votre chair de la terre où la mort l’a fait tomber. » (Ez.37)

 

 

Un jour Monsieur Mohamed H. m’avait dit son dégoût d’apprendre que les gens des douars qui étaient tués dans les opérations, étaient laissés à pourrir sur le terrain, dévorés par le soleil le jour et par les chacals, la nuit… Je pleurais de honte. Je devinais ce qu’il me disait, car j’avais vu des ossements desséchés, dans des endroits que nous traversions, où il y avait eu des opérations précédemment.

 

 

Interpelé par Monsieur Mohamed H. et par d’autres, je demandais à la grâce de Dieu, de nous relever des attitudes mortelles, dans lesquelles nous tombions. Je le priais de nous sortir de l’enfer-mement, où nous étions bouclés. Je raconte dans un de mes cahiers, comment je luttai pour obtenir d’enterrer l’homme qui avait été tué dans l’embuscade que nous avions tendue, la nuit précédente, dans l’Oued-El-Ardjem dans l’Ouarsenis. Bouleversante situation ! J’aurais dû remonter encore plus haut, en amont, dans ma conscience d’homme et oser rendre mes armes et bagages sur le champ. Je ne l’ai pas fait. Ça ne va pas vite pour entrer en objection de conscience. Je vais mettre des jours et des nuits avant de pouvoir affronter, verbalement, mon capitaine, à propos de la manière dont nous faisions les opérations. Celui-ci me traitera alors, « d’objecteur de conscience ». Je me souviens que je refuserai ces mots tellement ils étaient synonymes de traitrise. Mais en fait, je commençais de devenir objecteur de conscience, et je pense aujourd’hui, en 2014 que, je n’aurai jamais fini, de lutter chaque jour, pour le devenir réellement, dans toute l’étoffe de ma vie.

 

Toute la naissance et la maturation, de ma prise de conscience, s’étaient réalisées en cet endroit de la Terre, à OUED FODDA, dans le village de Monsieur Mohamed H. C’est là que je suis né un jour du temps, à l’objection de conscience. C’est là que l’objection de conscience est née en moi.

 

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C’est pourquoi en retournant en Algérie cette année, je tenais à venir me recueillir afin de ramasser mon être en morceaux, ici à OUED FODDA. J’espérais que les enfants de Monsieur Mohamed H. y vivaient et y habitaient encore. Car c’était là que leur père avait été pour moi, « comme mon père », en ces années terribles de la guerre d’Algérie.

 

Mais les membres de la famille de Monsieur Mohamed H. vivaient-ils et habitaient-ils encore là ? 

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 21:10

Lundi 7 avril 2014

 

JOURNEE DE JEUNE POUR DEMANDER L’ARRET DE L’ARMEMENT NUCLEAIRE DE LA FRANCE DE MANIERE UNILATERALE

Réunion à la mairie de Dampierre de 14 heures à 18 heures.

25 personnes présentes.

L’après-midi débute par un résumé du voyage de Lulu en Algérie.

C’est une façon d’introduire la discussion à partir de Tibhirine, lieu source de la culture non-violente reconnue de manière internationale.

Nous nous disons les uns aux autres nos difficultés à faire avancer la position de nos évêques de France. Nous leur demandons de changer la déclaration qu’ils avaient faite le 8 novembre 1983 en cautionnant la position du gouvernement français par rapport à l’armement nucléaire de la France.

Il nous faut garder ce droit de pouvoir contester l’autorité. Ce n’est pas parce qu’il nous a été confié une autorité que nous sommes en cela détenteurs de la Vérité.

En se référant à Paul Quilès, ancien technicien de la guerre puisqu’ancien ministre des armées, on sait bien aujourd’hui que cette forme d’armement est obsolète.

L’armement nucléaire avait été présenté comme une force de dissuasion pour la défense de la France.

Il faudrait donc envisager d’autres démarches par exemple auprès des maires, des députés, auprès de toutes personnes et organisations détentrices de pouvoir de décision car le sujet est grave et il est urgent de s’y atteler.

Il en va de l’avenir de notre Humanité.

Nous voulons dire et chanter avec Jean Ferrat

« Nous ne voulons plus de guerres,

Nous ne voulons plus de sang,

Halte aux armes nucléaires

Halte à la course au néant.

Devant tous les peuples frères

Qui s’en porteront garants

Déclarons la PAIX sur terre

Unilatéralement »

 

 

Vidéo : Jean FERRAT chante "la Paix sur Terre"

Attention :

Changement d’horaires pour les prochaines rencontres, toujours le 1er lundi de chaque mois  à la mairie de Dampierre, mais de 16 heures à 19 heures.

 

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 10:01

En cette journée de jeûne à Dampierre contre l'arme nucléaire, voici un ouvrage qui peut alimenter les réflexions et les débats. 

 

Paul Quilès

 

Ci-dessous le post de Paul Quilès sur son blog daté du 26 novembre 2013:

 

Depuis quelques années, je suis intervenu de différentes façons (livres, tribunes, débats, rencontres, colloques en France et à l’étranger) pour attirer l’attention des Français sur le dossier trop méconnu de l’armement nucléaire.

 

Je pense cependant que, devant le silence incroyable qui continue à entourer la question du nucléaire militaire, il faut maintenant aller plus loin.

 

C’est pourquoi, avec Bernard Norlain et Jean-Marie Collin -auteurs, avec moi, du livre Arrêtez la bombe - j’ai créé l’association ALB, dont le but principal est de contribuer, par des informations, des propositions, des débats, à ce que s’ouvre enfin un débat sur ce sujet, fondamental pour notre stratégie de sécurité, mais aussi pour la survie de l’humanité.

 

Cette initiative devrait vous intéresser, particulièrement celles et ceux parmi vous qui ont soutenu notre démarche.

 

Vous pouvez désormais accéder au site Internet d’ALB

 

Plus nous serons nombreux, plus nous parlerons, plus nous agirons, plus le silence actuel deviendra insupportable.

 

 

On nous dit qu’en France, l’arme nucléaire et le concept de dissuasion qui lui est associé feraient l’objet d’un « consensus ». Dans le discours officiel, cette arme est présentée comme « l’ultime garantie de notre sécurité », « garante de l’indépendance nationale » ou encore notre « assurance-vie ». Ce discours lénifiant, qui s’accompagne d’une véritable « omerta », masque une réalité totalement différente, sur laquelle l’arme nucléaire n’a plus de prise.

 

Le monde et ses menaces ont changé avec la fin de la Guerre froide mais la dissuasion nucléaire est devenue une sorte de « ligne Maginot », modernisée chaque année. A travers le monde, de plus en plus de responsables politiques, militaires, scientifiques ont pris conscience que la dissuasion nucléaire n’a plus la même pertinence face aux défis du monde actuel.

 

Il est temps de briser le tabou français sur ce sujet. L’avenir de notre défense, la protection de nos concitoyens, le respect des engagements internationaux de la France exigent d’ouvrir enfin un véritable débat et de définir les initiatives et les actions qui permettraient à la France de s’engager dans un processus actif, positif et soutenu de mise en œuvre d’un désarmement nucléaire multilatéral.

Sur le blog de Paul Quilès

 

à lire en suivant les liens ci-dessous :

1) Ce que dit Paul Quilès sur "le Huffington post"

 

2) Entretien avec Paul Quilès, ancien Ministre de la défense et Camille Grand, Directeur de la Fondation pour la recherche stratégique. Débat organisé par Alternatives éconmiques et publié en janvier 2014.

 

 

N'hésitez pas à vous unir  d'une façon ou d'une autre à l'action de Lulu et ses amis qui se retrouvent aujourd'hui à Dampierre pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France. Prochain RDV le 5 mai.

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 08:00

Lavangeot le 30 mars 2014

 

 

                                                                                                              Monsieur Le Président de la République

 PALAIS DE L’ELYSEE

                                                                              55 Faubourg Honoré

                                                                              75008 PARIS

 

 

 

                Monsieur le Président,

 

Trois Palestiniens ont encore été assassinés, ce samedi 22 mars, à JENINE, par les forces israéliennes, dans une opération conjointe de l’armée, di Shin Beth et d’une unité spéciale de la police.

Ces victimes viennent s’ajouter, Monsieur Le Président, aux 57 autres et aux 897 blessés, recensés depuis le début des négociations.

Au même moment, Monsieur Le Président, Israël accélère les mises en chantiers dans les colonies, ce qui réduit de jour en jour, les chances de mettre un jour sur pied, un Etat viable comme préconisé par la communauté internationale.

 

Nous pensons là, Monsieur Le Président, qu’il s’agit bien, d’une politique délibérée, comme le signale également Amnesty International et qui rappelle dans son rapport intitulé « Gâchette facile » que des soldats israéliens, font preuve d’un mépris flagrant pour la vie humaine, et s’exprimant par l’assassinat de dizaines de citoyens palestiniens, y compris des enfants… Vous imaginez Monsieur le Président ?

 

Richard FALK, l’expert indépendant du Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés dénoncE aussi la politique d’Israël dans ces territoires, affirmant qu’elle présente les caractéristiques de « l’apartheid » et du « nettoyage ethnique »

 

Que faites-vous Monsieur le Président ?

Que fait la France, Monsieur Le Président ?

 

Rien pour l’heure, qui puisse servir la cause de la paix. En France, vous continuez à cautionner la scandaleuse criminalisation du boycott, contre un état qui viole tous les jours, le droit, Monsieur le Président, criminalisation engagée par Michèle ALLIOT-MARIE.

 

Pour les résolutions concernant la PALESTINE, la FRANCE a voté au conseil des droits de l’homme de l’O.N.U. ce 28 mars 2014.

Comment vous êtes vous situé au nom de la France, Monsieur le Président, lors de ces élections ?

 

Dans l’attente, d’une réponse complète, claire, et rapide, je vous prie, Monsieur le Président, d’accepter mes salutations distinguées.

 

LUCIEN CONVERSET

 

 

Copies pour information à :

-          Monsieur le Ministre des affaires étrangères

-          Monsieur le Ministre des affaires européennes

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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 20:48

04-19 Mars 2014

 

Une fois encore, en m’émerveillant, j’ai envie de dire : « d’où ça vient cette possibilité d’être partis en camps volants sur nos chemins d’humanité, comme nous venons de le faire en allant en ALGERIE avec Claude, Nelly et Bernard, guidés par leur fils Luc du 04 au 19 mars 2014 ? !  D’où ça vient et pourquoi faire ? »

Luc nous avait dit : «  En raison de mon travail à FLORENCE et à TOULOUSE, je ne pourrai pas faire le voyage avec vous, mais quand vous arriverez à l’aéroport HOUARI BOUMEDIENE à ALGER, il y aura Sana, une amie qui vous attendra… Elle vous conduira chez Saïd et Aziza, ses beaux parents… Ensuite elle vous emmènera à la maison diocésaine d’Alger au 22 chemin d’Hydra à EL BIAR… Et  quand vous arriverez par le train à ORAN, il y aura aussi mes amis qui vous attendront et vous conduiront… Vous allez être marqués par l’accueil des Algériens, et par la manière dont ils vont vous recevoir. »

A la façon dont Luc allait continuer de nous guider, nous sentions que lui, Luc, fait partie de ce peuple Algérien… Il est des leurs… Un de ceux qui avec eux, cherchent un chemin de libération pour tout le monde. Ses parents, Nelly et Bernard sont humblement heureux de leur fils. Son oncle Claude et moi, leur exprimions de temps en temps, qu’ils pouvaient l’être. C’est ainsi qu’un pont s’établit entre les deux peuples Algérien et Français, de chaque coté des deux rives de la MEDITERANEE… C’est par des liens comme ceux-ci, que nous entreprenons une culture de la non violence qui empêche la guerre.


Durant ces 15 jours, notre voyage en Algérie a été de cette teneur, touchant à la fraternité. Nous n’allons pas pouvoir tout vous raconter. Vous vous en doutez.

Je vais essayer de vous partager ce qui fut pour moi, et pour nous, tout le long de notre chemin, comme des sources de vie, dans le champ labouré de violence et de guerre, qu’est l’ALGERIE !!!


Trois points de repères, lieux-sources vont nous attirer plus que d’autres. Je vais vous raconter mes émotions, mes impressions et mes réactions et engagements.

Je les unirai à ceux de Claude, Nelly et Bernard. Ce sera particulièrement quand nous allons nous trouver :

A Oued FODDA : dans la région de CHELEF, en plein djebel ou ouarsenis, où j’avais connu et lié amitié avec un homme, Mohamed et sa famille, pendant la guerre en 1960… Est-ce que nous allions pouvoir les retrouver 53 ans après ?

A TIBHIRINE : où ont vécu jusqu'au 26-27 mars 1996, et reposent maintenant  les sept moines, qui ont « donné leur vie pour Dieu et pour l’ALGERIE ». Allions-nous pouvoir nous y rendre ? Nous comptions beaucoup sur « les jardiniers » de ce lieu, « où les Hommes et les Dieux » se rencontrent, parce qu’ils sont désarmés.

A ORAN : c’est là que nous pensions le plus facilement parvenir, mais là aussi, c’était avec l’espérance  que nous trouverions « des Algériens par alliance », et qu’à cette alliance nous serions conviés, et que nous pourrions trouver nourriture. Etonnant comment le souffle de Pierre CLAVERIE et Mohamed nous y attendait. Dix huit ans après leur assassinat, leur esprit est plus que jamais créateur d’humanité.


A mon retour de Bethléem, en juin 2013, j’avais senti que j’aurais toujours à intensifier la prise de conscience, qu’il est urgent de résister, au sein de la part d’humanité, qui est mienne, qui est nôtre et que c’est par moi, par nous, qu’il me faut, qu’il nous faut commencer. Entrer en résistance contre tout ce qui n’est pas juste, et qui abîme les êtres que nous sommes. Pour avancer vers ce but, la nécessité germe de « la terre des hommes » et nous pousse à entrevoir et promouvoir tout ce qui peut nous désarmer et démunir de nos violences, les uns en présence des autres.


Comme des milliers et des milliers d’hommes de ma génération en France, nous sommes allés faire la guerre en ALGERIE, il y a maintenant un peu plus de 50 ans. Afin de « pacifier » et de « maintenir l’ordre », le pouvoir de vie et de mort que l’on nous avait alors attaché sur le dos, n’avait jamais été pour moi, un titre de gloire et d’honneur, mais un poids écrasant tout, les autres et nous-mêmes, une charge dont il fallait nous défaire et nous démunir.

Je me souviens avoir senti en 1959 dans l’immédiat où je débarquais pour la première fois en tenue de camouflé, à la CASBAH d’ALGER, portant une arme, combien j’avais à me démunir et me déligoter de ce pouvoir odieux qui nous collait à la peau. Pouvoir qui consistait à décréter qu’un tel était suspect, complice du F.L.N.  donc ennemi, et que je devais le saisir, le prendre, l’enlever, contribuer à le faire disparaitre… Il m’avait fallu beaucoup de temps pour commencer à devenir objecteur de conscience.


Aujourd’hui, en partant en ALGERIE, j’y allais avec mes amis Claude, Nelly et Bernard, confiants qu’il y avait là bas, des gens qui veulent et aspirent de tout leur être, à la paix. Ils habitent des endroits dans les villes et les Djebels, dont ils ont fait de véritables lieux-sources de la non-violence. Ils sont hommes et femmes de bonne volonté qui nous apprendraient à nous défaire de nos préjugés et de nos violences, et sur quels chemins de justice et de droit, nous aurions à nous engager pour continuer à devenir des créateurs et artisans de paix.

SALAM ALEIKUM.

 

 

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 10:34
http://www.rcf.fr/embed/740270

C'est le sujet de l'émission diffusée  sur RCF ce lundi 24 mars sur RCF.  Alors que s'ouvraità LA HAYE la troisième édition du Sommet nucléaire mondial.

 

La France, acteur nucléaire de premier plan, a-t-elle encore besoin de l'arme nucléaire ?

Stéphanie GALLET  a invité

le Général Etienne COPEL, général de brigade aérienne de l'armée de l'air,
Christian MELLON, membre du CERAS".
et Sylvie BUKHARI qui a écrit "la Paix sans la bombe" (Edition de l'Atelier), mais souffrante et aphone, elle n'a pu se joindre à eux.

N'oubliez pas le RDV mensuel pour débattre sur ce sujet du désarmement nucléaire à la salle de la mairie de Dampierre entre 14 et 18h, le 7 avril.
Vous pouvez aussi soutenir cette action par le jeûne ou la pensée, sur vos lieux de vie. Vous pouvez aussi réagir en laissant un commentaire ou un message via ce blog.
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Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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Désarmement nucléaire

Journée de jeûne pour demander le désarmement nucléaire unilatéral de la France,

tous les 1ers lundis du mois de 14h à 17h en hiver, de 16h à 18h en été, à Dampierre (39) avec un temps de partage et de réflexion animé par Lulu.

Et commémoration des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki entre les 6 et 9 août, chaque année.

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