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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 20:52
Des petites feuilles pleines de promesse

Des petites feuilles pleines de promesse

Dampierre, le 6 août 2018

 

« VENEZ VITE VOIR, LE PETIT GINKGO BILOBA A POUSSE DES FEUILLES »


Ce sont les mots que Jeannot nous adresse à ma sœur Bernadette et à moi, le 6 août, jour anniversaire du drame d’Hiroshima. Je n’ai pas pu participer à la commémoration organisée ce jour même par le groupe ADN à Ranchot. Mon frère, ma sœur et moi étions à l’enterrement de notre cousine Marie Vittot, dans le pays de notre maman, à Chaux les Passavant - La Grâce Dieu.


En nous dirigeant vers le petit ginkgo biloba, Jeannot commence à raconter :
Jeannot : « le matin on allait pour préparer la réunion (du mouvement ADN-MAN), Toinette me dit « On va aller arroser les pieds du petit ginkgo car il vient de mettre des feuilles »


Lulu : « Jeannot, t’es en train de faire de nous les témoins que ce qui a été cassé et brisé dans nos vies peut se réparer. Une fois encore, c’est l’arbre qui parle aux hommes et femmes que nous sommes. Laisserons-nous notre pâte humaine se pétrir du levain qu’est l’attitude et la parole des petits de notre humanité ? Comment passer de « témoins » des cassures à « artisans » de la réparation ? »


En arrivant vers le petit arbre, nous apercevons tout le long du tronc, de belles feuilles vertes bilobées qui poussent pour la joie de nos yeux.
Jeannot : « J’en revenais pas … En mettant le seau d’eau sur les pieds du petit ginkgo, qu’est-ce que je voyais … l’arbre qui poussait des feuilles … par la chaleur qu’il fait … j’ai compté les feuilles, y en a douze »
Lulu : « Et tu nous annonces ça Jeannot, le jour du 6 août, le jour de la commémoration d’Hiroshima … le jour où le ginkgo biloba a résisté dans la fournaise à l’éclatement de la bombe … Je suis très touché par ce que tu es en train de nous faire découvrir Jeannot … »
Jeannot : «  Va falloir qu’on viennent souvent l’arroser. »


Avec Jeannot et ma sœur Bernadette, nous nous racontons comment, à la ressemblance du petit arbre, nous venons tous de très loin. Nous avons vécu et traversé des évènements et des réalités dont nous disons : «  On en revient pas. En fait, nous sommes en train d’ (en revenir) »


Nous avons été très marqués par la teneur du travail de recherche de ces 3500 jeunes, réalisé pendant le festival de la paix à Micropolis du 2 au 5 août à Besançon, dans le souffle du mouvement MRJC, pour les Français et du  KLJB pour les Allemands.


C’est tout un peuple de jeunes, tendus dans la création d’une humanité plus juste et plus fraternelle qui s’exprimait. Dans plusieurs ateliers, durant ces jours du festival de la paix, ces « jeunes prophètes » ont demandé aux « vieux rêveurs » que sont leurs parents et nous les amis de leurs parents, de nous unir avec eux dans leurs luttes, dans leurs façons de faire, dans leurs recherches, et particulièrement celles de la communication non violente (CNV), afin qu’en « désarmant les Dieux » «  il n’y ait aucun exclu pour la fête » Parmi les signes merveilleux que c’est déjà en train de se réaliser, en voici un : Grégory 13 ans, qui a participé à tout le campement MRJC de marche au pas des ânes de Poligny à Besançon, sert la messe aux côtés de Jean-Luc Bouilleret l’évêque, Daniel Petit, Gaby Rognon et quelques aumôniers MRJC-CMR et Mission de France, qui ont tant ramés depuis des années avec ces 3500 jeunes, pour que notre monde tienne dans son avancée vers la paix et la justice. Tout cela grâce à un désarmement effectif, et dans l’établissement d’une ruralité à trempe humaine.


Jean-Marie Guinchard de la Sommette, le papa de Camille, vient communier. Au moment où je lui donne le corps du Christ, il nous dit avec émotion à Grégory et à moi, « Si Lulu est là, c’est à cause de toi Grégory »


La messe que nous célébrons est un moment de reconnaissance humble et étonnante de joie et de fête. Nous exprimons à notre ami Jésus, que notre confiance en Lui, vient du fait que, par sa manière d’aimer, et par la non-violence qui rayonne de son comportement en humanité, il fait que son Père, n’est plus à nos yeux « le Dieu des armées » mais « un Dieu désarmé ». C’est comme cela que nous l’aimons et que nous pouvons le reconnaitre comme « Notre Père ». Nous entendons les bruits que fait la terre parce qu’on la malmène, et les cris des enfants qui n’en peuvent plus, parce qu’ils sont en manque de pain et de père.


Rosine, Alphonse et moi, nous allons dans l’après-midi de ce dimanche du 5 août, à la fin du festival de la paix, chercher les ânes à Montoille, en dessous du Rosemont, chez Jocelyne et Philippe Louison, qui les ont hébergés dans leur enclos de deux hectares, pendant les 4 jours de la fête, à deux pas de la Malcombe, lieu de l’établissement du campement de plus de 500 tentes des festivaliers. Il y eut beaucoup de facilitateurs pour rendre possible cette proximité et cette faisabilité. Parmi eux, Valentin Perriard et Félicien Ragot. L’accessibilité à cet enclos pour les ânes, rendit possible, la marche ballade avec des enfants et leurs parents, participant au festival, les vendredis et samedis après-midi, le long de la Malcombe, Emmaüs, Roche d’Or, vélo route, long du Doubs, Velote. Un véritable atelier itinérant à chaque fois, signifiant expérimentalement ce que nous cherchons en communication non-violente : déligoter et dénouer les nœuds qui abiment nos êtres, et nous réjouir que grâce à cette libération, nous puissions nous relier les uns aux autres. En découvrant comme l’on vécu et dit Christian de Chergé et ses compagnons de Tibhirine, « qu’en chacun des êtres humains réside le don de l’Esprit, dont la joie secrète sera toujours d’établir la communion et de rétablir la ressemblance en jouant avec les différences »


Il avait été prévu à notre rencontre de l’équipe ADN du lundi 2 juillet, qu’en ramenant les ânes à Dampierre le 5 août au soir, à la fin du festival, grâce au véhicule d’Alphonse, nous rendions possible la petite randonnée qui aurait lieu de Dampierre à Ranchot, dans la journée du 6 août. En effet, nous pensions en nous baladant au pas des ânes, aller voir l’exposition des panneaux préparés par Toinette et Elisabeth, disposés par François et intitulés : « Commémoration des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki » Ce serait une exposition en binôme avec les peintures de Mme Chantal Prin dans la chapelle de Ranchot. Cette dame avait retenu ce lieu d’exposition depuis plusieurs mois. Elle nous permettait d’adjoindre notre exposition à la sienne. Nous ferions jeûne et marche en solidarité avec les victimes de la bombe. Nous invitions toutes les personnes qui se voulaient solidaires des victimes à venir avec nous. Un beau petit livret, réalisé par les membres de notre association franc-comtoise pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France, expliquant à quelles personnes et mouvements nous nous référions dans l’association ADN.


La marche ne pourra pas se réaliser ce 6 août, mais l’exposition dans la chapelle de Ranchot aura lieu, et l’une des personnes référentes de notre lutte sera là, Jean-Marie Muller, fondateur du MAN avec sa femme Hélène, avec leurs enfants et petits-enfants. En effet, Jean-Marie, très fatigué, est venu se reposer aux Calmants chez Marie-Françoise et Claude Bet Garritan pendant la semaine du 5 au 12 août. C’est de là que Jean-Marie viendra avec sa famille animer le débat sur l’urgence d’organiser une défense non violente de notre humanité notamment, en exigeant le désarmement nucléaire de la France de manière unilatérale. Il a commenté le tableau des témoins.


Qu’est-ce que je regrette de n’avoir pu venir vivre une telle journée à Dampierre et Ranchot. En effet, je me trouvais avec ma famille à l’enterrement de notre cousine Marie qui avait lieu le même jour, à la même heure et à 50 kilomètres de distance.


Et Jeannot continue de raconter : « Et puis vous savez pas qui c’est qui était à la chapelle de Ranchot ? Jean-Marie Muller avec sa famille. Même que je me suis dit, quand le Dédé Siclet le journaliste viendra prendre la photo pour mettre un article dans le journal, il faut que je me mette à côté de Jean-Marie, de sa femme et de leurs enfants… Ça va paraitre un de ces jours … Vous verrez dans la semaine … 
Lulu : « Dis voir Jeannot, qui c’est qui était à cette exposition ? »
Jeannot : « Je ne sais pas … Jean-Marie et toute sa famille … Y avait la Toinette, Marie-Françoise, Gilbert et Ginette … François … La Brigitte de Choisey, le Claude a pas pu venir, Jacques Martin n’était pas là, Pierre, je sais pas … Des gens de Fraisans … Je sais pas leurs noms … »
Lulu : «  Jacques et Danielle  … ? »
Jeannot : « Oui, peut-être bien. Jean-Marie a causé. Il était assis parce qu’il était très fatigué … On ira les voir chez Marie-Françoise et Claude du jus de pommes »
Lulu : « Bien sûr ! Demain matin mardi, on ira voir nos amis aux Calmants »


Qu’est-ce que je suis heureux que Jean-Marie soit venu faire une conférence sur la non-violence à Ranchot … dans notre pays, le 6 août, le jour anniversaire où nous jeûnons en pensant aux victimes d’Hiroshima pour qu’il n’y ait plus de menaces d’éclatement de bombes nucléaires sur notre humanité … C’est vraiment la continuation du festival de la paix avec les jeunes du MRJC-KLJB … De quoi est-ce que tu te souviens Jeannot que Jean-Marie a dit dans sa conférence ? »
Jeannot : «  Je sais pas moi … Il a parlé de la violence, il a montré son livre … Je voudrais bien l’avoir »
Lulu : «  Quel livre ? »
Jeannot : « Je sais pas »
Lulu : « Surement son dernier livre : « La violence juste n’existe pas »
Jeannot : « Oui, c’est ça … Je voudrais bien l’avoir … »
Lulu : « On lui demandera quand on ira les voir demain aux Calmants. Ils nous attendent pour promener les enfants au pas des ânes avec la charrette. Qu’est-ce que je suis heureux que nous vivions ces moment-là ensemble … Que tu aies tes congés annuels juste à ce moment-là et que tu sois venu à Dampierre  pour préparer les chemins du campement du MRJC et faire les randonnées au pas des ânes avec la famille de Jean-Marie et Hélène … Qu’est-ce que ça tombe bien !
Jeannot sourit.


Lulu :«  Sais-tu que dans son livre, ce qu’il écrit, ça ressemble à ce que dit le pape François. Ils sont très en communication entre eux … On demandera à Jean-Marie comment ça se fait qu’ils sont reliés comme ça l’un à l’autre, comment ça se fait qu’ils disent et tendent de la même manière à ce qu’avec eux, nous fassions la même chose : «  nous élever en humanité les uns grâce aux autres dans des relations non violentes, en arrêtant de prendre toute la place sur terre, en nous poussant les uns les autres à faire de la place à ceux qui n’en ont pas »


Jeannot sourit encore. Le voici détendu, en paix. Il a comme accompli sa mission. Il vient de raconter à Bernadette et à moi comment il nous a représentés en cette journée du 6 août 2018 où nous n’avons pas pu être là à Dampierre et Ranchot.
Lulu : «  Qu’est-ce que je suis touché que par toi Jeannot, en cette journée du 6 août, nous apprenons que le petit ginkgo biloba a poussé des feuilles, douze … Tu les a comptées sur son tronc. J’ai envie de dire qu’elles se sont reflétées dans l’eau du seau d’eau que tu venais verser sur ses pieds.

 

Par toi aussi, nous apprenons, il se reflète sur ton visage et dans tes paroles, que ce même jour, Jean-Marie était avec sa famille à l’exposition de Ranchot pour exiger le désarmement nucléaire unilatéral de la France… Que ce même jour, Jean-Marie a présenté son dernier livre : «  La violence juste n’existe pas » et que c’est la même chose que ce que déclare le pape François. J’ai encore envie de te dire Jeannot que tu es un des premiers témoins-artisans de tout ce travail … Que c’est à toi aussi que le prix Nobel de la paix a été décerné en septembre 2017 comme à tous ceux qui travaillent à nous démunir de nos violences, et qui s’affilient d’une manière ou d’une autre au mouvement ICAN (Campagne Internationale pour l’abolition des armes nucléaires ) Jeannot, c’est dans la lumière et dans l’amour que l’univers a commencé d’exister … c’est dans la non-violence seulement, que pourra se continuer son achèvement. 
Ma sœur Bernadette nous dit au revoir. Je la remercie pour tout ce qu’elle a rendu possible avec beaucoup de parents de ces jeunes pour la réalisation de ces journées du festival de la paix. Nous partons nous reposer pour être le plus en forme possible durant les rencontres qui nous attendent.


Comment se fait-il que nous ayons été si peu de vieux rêveurs du Jura à répondre à cet appel si plein d’angoisses en même temps que d’espérance, lancé par ces jeunes prophètes … Besançon n’est quand même pas si loin pour que des Jurassiens y accèdent.


Pourquoi si peu de gens de notre diocèse de Saint Claude Poligny, sont venus croiser les pas de ces jeunes faiseurs de paix … travailleurs de la non-violence … ? Pour une fois qu’un réel débat était initié par des jeunes au sujet crucial du désarmement nucléaire de notre pays.


Faudra-t-il encore un autre festival ? Mais sait-on les forces qui sont nécessaires pour lancer et réaliser un tel moment historique ? Le risque ne sera-t-il pas qu’il soit très tard 

Lucien Converset

                                 


 

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22 août 2018 3 22 /08 /août /2018 15:30
Soir d'orage à Midelt

Soir d'orage à Midelt

Ce soir, j’ai appris un grand drame.

 

Dans mon beau Jura, à Dampierre, une fille de 11 ans a été tuée par sa mère. Sa sœur, blessée a été hospitalisée. Face à la stupeur, à la sidération, à l’incrédulité de cette nouvelle, les questions fusent dans ma tête. Pourquoi ?! Comment est-ce possible ?! Comment ont-elles pu en arriver là ? Comment une maman peut-elle en arriver à tuer sa fille ?

 

Je suis bouleversée. Les mots se bousculent.

 

Je pars faire le tour du monde me questionner sur la rencontre et le pardon entre nous, êtres humains, et aux portes de chez moi, je découvre cette terrible nouvelle.

Je suis effarée. Je prends conscience progressivement du drame de ce drame.

 

Les maux ont tués les mots, qui ont tué la Vie.

Ayant travaillé dans la protection de l’enfance, je sais que les maux sont parfois les nœuds horribles et solides qui tordent les mots et les empêchent de sortir ! Je sais que les sentiments étouffés crient davantage quand les liens du sang, si forts et proches, sont à la fois si conflictuels et éloignés par un fossé. Je sais aussi qu’avec un soutien, une oreille extérieure, une écoute qui se crée, les mots peuvent se dénouer, jaillir et se libérer, pour laisser exprimer la douleur. Puis reconnaître ce qui en chacun se joue. Se comprendre soudainement. Et avancer. C’est possible.

J’ai déjà pu vivre ces dénouements fabuleux avec des familles ! Je sais aujourd’hui que véritablement, c’est possible ! Mais je découvre ahurie que l’extrême inverse, malheureusement, est lui aussi possible. Aujourd’hui, je suis témoin comme tous les Jurassiens et les Français, que le manque de mots, de pas vers l’autre, peut créer une prison, qui devient enfer, et peut mener à la mort. Aujourd’hui, de manière dramatique, nous pouvons le voir entre une mère et sa propre fille.

 

Je veux vous lancer aujourd’hui un appel.

Le monde est là, maintenant.

Que tous ceux qui ont avec chance une certaine stabilité et sérénité dans leurs vies, puissent être des oreilles attentives et des cœurs accueillants aux blessures des autres. Nous ne pouvons plus vivre isolés et inconnus les uns des autres, entre nous. Entre membres d’une famille, entre amis, entre voisins, entre collègues. Nous sommes avant tout des humains qui vivons en Humanité ! Organisons des repas, prenons le temps de partager, osons téléphoner... Ne sous-estimez votre potentiel d'accueil, d'écoute et de soutien. Peut-être secrètement sauverez-vous quelqu'un.

Que tous ceux qui ont des pistes et des outils de dialogues les proposent autour d’eux, créent des espaces pour accueillir l’autre, des ateliers expérimentaux pour travailler à être acteurs de la non-violence ! Tant d’outils existent aujourd’hui ! Ils doivent être rendus accessibles à tous ! Développés ! Allez vous former et transmettez les outils que vous apprenez ! Les clés sont là, mais ne peuvent servir si elles restent sous le paillasson, pendant que dans la maison, tout explose et se tue, dans la prison dorée !

Car la maison devrait être un lieu de refuge, de bien-être et de construction pour chaque enfant et adolescent qui s’ouvre au monde ! Elle ne doit pas être le lieu de sa propre destruction et de sa propre mort ! Mort d’une famille détruite par le drame !

Pourquoi cette mère n’a-t-elle pas su trouver oreille attentive pour passer le relai avant ce drame ? Quelle détresse vivait-elle pour en arriver là ? Comment cette sœur blessée, dans sa chair et dans son âme, va-t-elle se réveiller et faire face à ce qu’il s’est passé ? Sans pouvoir revenir en arrière.

 

Nous avons des possibilités aujourd’hui de nous soutenir, de développer notre solidarité, de travailler sur la communication :

Il y a :

  • la Communication Non-Violente (CNV), pour apprendre à mieux se connaître, mettre en mots les maux, accueillir ses émotions, découvrir ses besoins, exprimer des demandes,
  • les Cercles Restauratifs, qui existent à Besançon et dans d’autres villes de France, qui sont des supports pour offrir des réponses puissantes à la résolution de conflit,
  • et tant d’autres outils encore, pour dénouer les nœuds, que l’on porte en nous, tel que l’EFT (Technique de Libération Emotionnelle) par exemple.
  •  

Ces espaces-là doivent se développer si nous ne voulons pas que des drames semblables se reproduisent.

Nous devons proposer ces outils dans les écoles, dans les collèges, les lycées. Que ces outils soient inscrits dans les programmes scolaires. Que les adultes, familles et professionnels soient mieux formés. Cependant, les instituteurs et professeurs, travailleurs sociaux ou religieux ne peuvent avoir à leur charge l'entière responsabilité de ce travail. Chacun, où qu’il soit, doit pouvoir avoir agir, se former et avoir accès à ces outils. Nous sommes tous acteurs de l’avenir de notre Humanité, de notre quartier, de notre maison.

Sans se sentir coupable, interpellons-nous à poursuivre le chemin et à agir à notre échelle, pour développer les liens, la communication, la rencontre ! Quels besoins cette mère n’a pas pu exprimer ? Quelles réponses aurait-elle pu trouver ? Comment aurions-nous pu l’accompagner ?

Il est urgent de remettre de la communication entre nous, et dans nos cœurs. Que chacun propose, invente, crée, et ose… Pour que des espaces de dialogues et de soutien s’ouvrent davantage… L’autre, mon frère, ma fille, mon voisin, ne doit pas rester pour moi un étranger.

Nous devons aller au-delà de nos peurs, déconstruire nos préjugés, et créer des liens de fraternité et de soutien entre nous. Aujourd’hui, mon voisin en a besoin ? Peut-être que demain ce sera moi. A qui pourrais-je faire appel dans ces moments-là ?

 

J’ai moi-même été effrayée de découvrir ma propre violence, là, à l’intérieur de moi. Avec et grâce aux autres, je peux avancer. Je peux accueillir ma souffrance sans la laisser m’envahir. Mais c’est un travail de tous les jours. Tellement plus beau et plus fort quand il est mené à plusieurs !

Ce soir, je pense à cette sœur, qui est en vie.

Je souhaite au plus profond de mon cœur, qu’elle trouve repères, soutien, écoute pour se construire à partir de ce qui est désormais son histoire, réussir à se relever pour l’avenir.

Quel chemin pourra-t-elle prendre ? Je lui souhaite de découvrir un jour le pardon. Seule possibilité de libération pour elle, dans sa propre vie. Et qu’elle témoigne. Qu’elle ose. Qu’elle trouve la force. Pour dire qu’il faut que ça cesse. Qu’il ne doit pas y avoir d’autres victimes comme sa sœur. Que pour cela, elle a besoin des adultes, bienveillants et soutenants autour d’elle, qui l’aide à apprendre à communiquer, avancer, se construire…

 

Nous ne pouvons pas rester seulement témoins d’un drame pareil.

Ce drame doit nous interpeller à agir et ouvrir de nouvelles portes, pour aller vers la « rencontre » vraie et réelle, pour dénouer les nœuds … Que ce drame nous pousse chacun à dénouer nos propres nœuds… et à agir autour de nous.

Pour que, par l’accueil des émotions

et la libération des mots,

des fleurs puissent germer et fleurir,

pour sortir des prisons.

Rachel Lamy

in Citoyens du Monde, Jardiniers de Paix

le 20 août 2018

Cet appel, ce cri est suivi du témoignage d'une maman ayant connu la détresse
 

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 06:25
Festival de la paix et Commémoration du 6 août 2018

6 août 2018


L’association ADN commémore la bombe nucléaire d’Hiroshima


Du 2 au 5 août un événement de dimension internationale s’est tenu à Besançon : Le festival pour la paix, organisé par le Mouvement rural de la jeunesse chrétienne et son équivalent allemand, le KLJB. Près de 5000 jeunes sont venus dire leur volonté de promouvoir la paix, dans leur vie quotidienne comme dans la vie publique.


Notre ami Lulu s’est investi fortement dans cette aventure, organisant une marche au pas des ânes vers Besançon avec des groupes de jeunes du MRJC et de Pax Christi.( Il ne pouvait être avec nous ce lundi suite à un deuil dans sa famille). Marie-Françoise s’est également engagée dans cette aventure comme bénévole, mettant à la disposition du festival sa maîtrise de l’allemand et sa pratique familiale d’une agriculture au service du développement des personnes et du respect de la terre.


Notre rendez-vous annuel de jeûne et d’échange, en lien avec la mobilisation internationale de commémoration d’Hiroshima était donc modeste, beaucoup d’entre nous ayant d’autres contraintes, de famille ou de santé.


Néanmoins, nous nous sommes retrouvés à Dampierre à 10 heures, et nous avons échangé avec les enfants présents sur le sens de cette journée. Louis Pinsard a présenté les actions de mobilisation pour le désarmement nucléaire de la France proposées par le réseau Sortir du Nucléaire, et l’offre de soutien à des actions militantes proposées par Non-Violence 21. 


A 14h30, nous nous sommes retrouvée à la chapelle de Ranchot, où François avait mis en place les panneaux réalisés par Elisabeth sur les fondamentaux de l’ADN (les grands penseurs-acteurs de la Non-Violence, l’action militante via les plantations de Ginkgo-Biloba).


Jean-Marie Muller nous a rejoints avec sa compagne Hélène et leurs enfants. Il a commenté pour nous l’apport de ces précurseurs de la non-violence, insistant sur la richesse et la complexité de la pensée de Gandhi, pour qui la non-violence n’a rien de la passivité, mais au contraire est un outil actif de lutte. Il a rappelé trois événements récents qui auront un impact certain sur le désarmement nucléaire unilatéral :La conférence pour la Paix qui s’est tenue au Vatican – à laquelle JMM a participé – et qui a permis que disparaisse du message de l’Eglise la notion de « guerre juste ».


•    L’intervention le 10 novembre 2017 du pape François  qui a  exprimé un vif sentiment d’inquiétude en considérant les conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques qui découleraient de tout usage des armes nucléaires. C’est pourquoi, a-t-il précisé, « il faut condamner fermement la menace de leur usage, ainsi que leur possession» Cette condamnation de la « possession » des armes nucléaires est décisive, car elle invite chaque Etat à renoncer unilatéralement à la dissuasion nucléaire.


•    Le traité d’interdiction des armes nucléaires proposé par l’ONU en 2017
Cette contribution de Jean-Marie, son éclairage sur les enjeux déterminants  - l’impact qu’aurait l’engagement de la conférence des évêques de France sur l’engagement du pays dans le désarmement nucléaire- nous ont été précieux pour notre mobilisation. Merci à lui.


 

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30 juillet 2018 1 30 /07 /juillet /2018 12:35
août 2013, retour de Bethléem et commémoration des bombardements nucléaires à Dampierre

août 2013, retour de Bethléem et commémoration des bombardements nucléaires à Dampierre

En août 2013, Lulu déposait son sac à dos à Dampierre après un périple de 16 mois au pas de l'âne Isidore. C'était une marche pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France qui l'a conduit jusqu'à Bethléem. Ce blog a été créé pour suivre ce périple.

 

A son retour, ses amis étaient heureux de le retrouver pour commémorer avec lui les bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki par 4 jours de jeûne et de débats. Quelques-uns ont eu envie de prolonger cette marche de Lulu en créant le Mouvement francomtois pour le Désarmement Nucléaire unilatéral de la France. Chaque 1er lundi du mois, des membres jeûnent et se retrouvent à Dampierre.

 

Ce lundi 6 août 2018, au retour du festival de la paix qui a lieu à Besançon, le mouvement ADN vous invite à participer à ces commémorations des bombardements au Japon à Dampierre, sur la place de l'église, par un jeûne, une visite, une présence, un message.

 

Ce même jour, à la Chapelle de Ranchot, où sont régulièrement organisées des expositions d'artistes, une place sera laissée pour une petite expo d'ADN présentant les fondamentaux de l'association, les plantations de Ginkgos, et les acteurs de non-violence dont les membres d'ADN s'inspirent.

 

Une marche au pas des ânes conduira des marcheurs de Dampierre à Ranchot en début d'après-midi.

 

Vous serez les bienvenus !

Commémoration des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki à Dampierre
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17 juillet 2018 2 17 /07 /juillet /2018 20:06
C'est moi qui ai cassé le petit Ginkgo Biloba !

Mercredi 4 juillet 2018

 

    Lorsque Jeannot et moi nous avions constaté que le petit Ginkgo Biloba avait été cassé le samedi 23 juin, je me souviens que dans l’immédiat j’avais rêvé que les choses se répareraient. J’avais pensé qu’un des jeunes qui s’était amusé autour du petit arbre ce samedi-là, viendrait un jour reconnaitre : « le petit Ginkgo Biloba, c’est moi qui l’ai cassé. »


J’avais tout d’abord « porté ma plainte » auprès de vous, amis, planteurs de ce petit arbre, symbole de résilience et de résistance pour empêcher que notre humanité soit anéantie par l’arme nucléaire.


Notre peine était grande, car le terrain communal du fait de la plantation de ce petit arbre, était devenu un étonnant jardin public de rencontres, dans la recherche de rapports non violents entre nous tous, en veillant à ce qu’il n’y ait pas d’exclus pour les fêtes et réunions que nous organisions.


Une de nos amies, Toinette, avait alors écrit dans le journal, le Progrès : « Les enfants de la commune apprennent avec le petit Ginkgo Biloba, qu’un arbre ça se soigne, ça s’arrose, parce qu’il doit vivre longtemps. Il les rend heureux, ce Ginkgo Biloba, qui explique le danger de la violence, de la guerre, de la menace nucléaire.»


Nous avions aussi « porté notre plainte » auprès de vous amis de « Palestine Amitié », planteurs de 1000 oliviers pour la paix. Et Rachel qui est en partance pour faire le tour du monde à la rencontre des « jardiniers de paix », avait suggéré : « Comme à la tente des nations en Palestine où nous sommes allés en 2013, quand on constate la casse d’un olivier, on ne se laisse pas abattre. La solidarité s’organise. On replante deux oliviers. »


A la soirée de la journée des voisins, le 1er juillet à Dampierre, à la table mise au pied du petit Ginkgo Biloba tout pantelant, Jeannot et moi nous avions entendu nos convives nous dire : « On a discuté entre voisins avant que vous n’arriviez. On va se cotiser, et vous offrir un Ginkgo Biloba à replanter à l’automne… » J’avais partagé ce fait à la journée de jeûne d’ADN, lundi 2 juillet…


Qu’est-ce que ça nous faisait mal aussi de nous retrouver aux abords d’un petit Ginkgo Biloba brisé, pour préparer le campement MRJC à l’occasion du festival international pour la paix, qui aura lieu du 2 au 5 août à Micropolis à Besançon.


Qu’est-ce que ça allait être douloureux d’apprendre cette cassure du petit arbre à Diana, Marie-Emmanuelle et Lucile, qui avaient tant de cœur à arroser son terrain d’enracinement. Gilbert leur avait annoncé en octobre 2017, alors qu’elles sortaient de l’école, qu’elles avaient reçu le prix Nobel de la paix, décerné à ICAN ( Organisation Internationale pour demander l’arrêt de l’Armement Nucléaire) Gilbert leur avait expliqué : « Le prix Nobel de la paix vous est attribué à vous aussi, puisque de manière très concrète, vous continuez à faire vivre ce symbole de notre lutte non violente pour demander instamment l’arrêt de l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale »


Malgré la cassure du petit Ginkgo Biloba, Jeannot s’était dépensé. Il avait trempé de sueur plus d’un maillot de corps afin de rendre accueillant le lieu-dit « La Source », sise en contrebas de la plantation du petit Ginkgo Biloba. C’est au bord de cette source que nous planterons les tentes du campement MRJC et Mission de France, les 30 et 31 juillet.


Oh, elle était toute petite, très petite mon espérance, qu’un jour, un des jeunes qui viennent se rencontrer pour causer à l’endroit où on a planté le petit Ginkgo Biloba, trouve moyen de dire : « C’est moi qui ai cassé le petit Ginkgo Biloba. » Mon espérance était infiniment petite. Mais elle était. Elle était ancrée, enracinée comme la petite graine de la petite fleur qui arrive à pousser dans le désert. Lorsque Christian de Chergé parlait de l’espérance, quand avec ses frères de Tibhirine, ils la cultivaient dans leur jardin intérieur et communautaire, Christian disait : « La petite espérance nous pousse vers ce qui ne se voit pas »


Chers amis planteurs d’arbres, la petite fille espérance qui essayait de se loger au profond de mon être, afin de me pousser à faire confiance qu’un jour, un jeune trouverait moyen de dire que c’était lui qui avait cassé le petit Ginkgo Biloba, et que tout cela pouvait se réparer, eh bien la petite fille espérance vient de faire surgir une joie intense et humble en même temps, en moi et j’en suis confiant, entre nous tous.
Un jeune gars de 15 ans vient de dire : « C’est moi qui ai cassé le petit Ginkgo Biloba ». Ça s’est passé à la source de notre village de Dampierre le mercredi 4 juillet 2018 en fin d’après-midi et voici comment.


Maryse Marchand m’a ramené dans l’après-midi de la réunion du CA de l’association des amis de Gaby Maire. Nous nous sommes redit à cette réunion, combien ça avait été important de nous laisser habiter par la petite fille espérance dans la lutte que nous menions depuis bientôt 30 ans, pour que soit établie la vérité sur la mort de Gaby, afin d’empêcher et enrayer l’impunité des crimes au Brésil. Nous avions maintenu notre relation notamment avec l’avocate Veronica, et un jour d’octobre 2017, nous était parvenue cette déclaration du juge Feu Rosa : 


« Il ne me reste une fois de plus, qu’à demander qu’on m’excuse, excuses pour moi particulièrement amères.
Excusez-moi France, parce que la mort de votre fils Gabriel reste impunie.
Excusez-moi Eglise catholique de France, parce que notre omission a fait d’un père un martyr.
Excusez-moi Père Gabriel, excusez-moi Père pour l’absence de justice.
Excusez-moi !
Ainsi est décrétée l’impunité, je veux dire, la prescription. »


Je viens de dire Au revoir à Maryse, qui repart en direction de Besançon. C’est alors que Jeannot me téléphone en me disant: 
Jean-Luc : « Je suis en panne avec la tondeuse, dans la pâture des ânes à côté de la grotte préhistorique… Faudrait que tu viennes m’aider »
Lucien : « Je descends te retrouver »


Je prends le petit chemin qui est en dessous chez le pépère et la mémère Tabourot. Jeannot a merveilleusement nettoyé ce chemin pour préparer le campement MRJC. C’est un des chemins de mon enfance. J’arrive à la Source de mon village. Malgré la chaleur torride qu’il fait en ce moment, malgré les orages récents qui ont tout chamboulé son pourtour, malgré les détériorations que souvent nous provoquons durant nos séjours à ses côtés, aujourd’hui encore, au moment où je parviens près d’elle, la Source coule toujours paisible et claire. J’aime entendre le chant de l’eau et le gazouillis des oiseaux qui viennent s’y désaltérer. 


Cinq jeunes ados sont là en train de causer. Certains assis sur leur petite moto et d’autres les mains appuyées sur le guidon de leur vélo. Je les salue. J’en reconnais quelques-uns. J’ai parlé l’autre soir avec eux devant l’église que j’avais ouverte le matin même. Je leur avais dit, sans dramatiser, que le petit Ginkgo Biloba avait été cassé. Ils ne s’en étaient pas aperçus. Je leur avais dit que cela nous faisait une grande peine. En effet nous avions planté ce petit arbre avec les membres de l’association ADN, pour tenter d’arrêter le risque de destruction massive de notre humanité, par la folie de l’éclatement de l’arme nucléaire dans le monde… Et parce que nous voulions que cette menace s’arrête, nous demandions à notre pays La France, de stopper la fabrication et le commerce de l’arme nucléaire de manière unilatérale. Je leur avais dit pourquoi nous avions planté ce petit arbre, parce que c’était lui, le petit Ginkgo Biloba, qui avait résisté et repoussé après l’éclatement de la bombe à Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945. Ces jeunes adolescents m’avaient écoutés je crois. J’avais ajouté que ce serait beau, afin de pouvoir réparer la casse du petit arbre, que celui qui l’avait brisé, sans doute malencontreusement, puisse venir nous le dire. Alors, nous pourrions réparer les choses, maintenir le symbole de paix qui règne en cet endroit.


Je souhaite donc de bonnes vacances à ce groupe de jeunes devant la Source. Je continue mon chemin pour aller aider Jeannot à dépanner la tondeuse. Je n’ai pas fait 100 mètres que j’entends l’un de ces jeunes me rappeler : « Lulu ! Lulu ! » Je suis étonné. Je me retourne. Je reviens sur mes pas. Le jeune qui vient de me rappeler fait quelques pas dans ma direction. Nous nous envisageons, son regard, je me souviens est très clair en même temps que très gêné. Il me dit : « C’est moi qui ai cassé le petit Ginkgo Biloba … Je voudrais en replanter un… »  Je luis dis alors : « Ta parole me touche profondément. J’espérais tant que ce jour viendrait où un jeune me dirait ce que tu es en train de me dire : « C’est moi qui ai cassé le petit Ginkgo Biloba. » Je te remercie, je t’embrasse.


Je vois bien que ce jeune est étonné de la manière dont j’accueille sa démarche. Je sens qu’il se passe aussi quelque chose chez les copains. Je leur dit : « Je vous remercie. C’est avec vous que j’avais causé du petit Ginkgo Biloba l’autre soir. Vous avez sans doute aidé votre copain à dire que c’était lui qui avait cassé le petit arbre. Voilà que grâce à vous et avec vous tous, nous allons pouvoir réparer. On fera ça en novembre de cette année, quand la sainte Catherine sera venue. »


En souriant, ce jeune qui m’apporte tellement de paix me dit : « J’ai fait le jus de pommes avec vous à l’école de Ranchot, avec Mme Nicot, quand j’étais gosse. Je lui demande quel est son beau prénom. En entendant sa réponse, je suis heureux de découvrir que je suis ami d’enfance de sa grand-mère. 


Nous nous communiquons nos adresses. En leur disant au revoir, je me dis en moi-même : « qu’est-ce que j’ai bien fait aussi de ne pas me laisser entrainer dans la violence… le soir où, avec Jeannot  nous avions constaté la casse du petit Ginkgo Biloba ». J’avais été tenté de ne plus vouloir ouvrir l’Eglise, de ne pas laisser les jeunes y emprunter des chaises pour s’asseoir et causer… de ne plus causer avec eux… Et voici que j’ai été comme poussé vers ce qui ne se voyait pas. Et voilà que ça a fait naître la démarche de ce jeune grâce aussi à ses copains … Et puis voilà que le sens est retrouvé de continuer à faire démarrer plein de rencontres à partir du petit Ginkgo Biloba. A ses côtés il se raconte et il se comprend tellement de choses; certes il est cassé, mais vient de surgir en nous tous, grâce à la présence de la petite fille espérance, que nous allons pouvoir continuer la création d’une plénitude de liens et de lieux de paix.


Je continue mon chemin pour rejoindre Jeannot, il est en train de peiner à remonter la tondeuse, je lui dis alors ma reconnaissance pour ce que je viens d’apprendre. C’est à toi en premier que je l’annonce, cette bonne nouvelle : « un jeune vient de me dire que c’est lui qui a cassé le petit Ginkgo Biloba. Jeannot, tu y es pour beaucoup dans ce qui vient de se passer, tu m’as appelé pour que je descende t’aider ; je suis alors passé par le petit chemin qui conduit directement à la Source. Tu l’as rudement bien aménagé, à tel point qu’on a envie de le prendre, c’est grâce à ton travail que j’ai rencontré ce groupe de copains. » Jeannot sourit.


Tout en remontant la tondeuse à la maison, je continue de raconter à Jeannot ce qui vient de se dénouer, nous passons alors devant chez Diana.
Diana nous entend passer, elle nous rattrape, elle a le visage triste, elle vient seulement de constater cet après-midi que le petit Ginkgo Biloba était cassé; je ne lui avais pas encore raconté.
Diana: « J’ai eu un peu mal au cœur tout à l’heure quand avec Lucille, j’ai vu que le petit Ginkgo Biloba était cassé; qu’est-ce qui s’est passé ? 
C’est dramatisant comme il est cassé. Est-ce qu’on va pouvoir le faire repousser ?


Nous vivons alors un moment très particulier, j’ai à recevoir et accueillir la peine de Diana et de Lucille, et en même temps, je suis pressé de leur annoncer que grâce à ce que je viens d’entendre de la bouche d’un jeune, on va pouvoir entreprendre une démarche de réparation des dégâts provoqués par la cassure du petit arbre.


Je raconte donc qu’effectivement il y a une dizaine de jours, le petit Ginkgo Biloba était cassé, je lui dis le travail de la petite fille espérance, et très vite je raconte la rencontre avec ce jeune et ses copains qui vient de se réaliser. Diana est heureuse. Elle est comme libérée, elle me dit : « Je repensais en voyant le petit Ginkgo Biloba cassé à toutes les fois où on avait arrosé ses racines avec Marie-Emmanuelle et Lucille, des fois on disait on va arroser le petit arbre pour Fadila, car elle s’était émerveillée devant le petit arbre et elle nous avait demandé, quand vous l’arroserez, vous penserez à moi. »
Comme tous les enfants, Diana est sensible à ce qui est planté, à ce qui grandit dans la tranquillité, à ce qui pousse bien et porte du fruit.


Le petit Ginkgo Biloba a déjà tellement permis que des liens de paix se créent entre beaucoup de gens parmi nous, mais en même temps, Diana est tellement touchée quand quelque chose se casse ou se déchire dans le tissu de relations qu’elle a contribué à créer … Elle a horreur de ce qui abime la vie, sa vie et celle des autres, et particulièrement celle des petits… , qu’elle éclate de joie lorsque je lui annonce que ce jeune est venu nous dire que c’était lui qui avait cassé ce petit arbre, et qu’il voulait en replanter un. Nous allons pouvoir réparer ce qui a été brisé.


D’où ça peut bien venir que quand il nous est arrivé de casser quelque chose, et à plus forte raison une relation, voilà qu’il nous vient de chercher et trouver un chemin de réparation.
Je suis émerveillé d’être témoin comment Diana pense que Dieu peut être la source de tout ce travail d’élévation de notre humanité.


En nous dirigeant, Diana et moi vers le petit Ginkgo Biloba cassé, afin de déposer sur ses pieds un seau d’eau, nous pensons aussi à aller exprimer à Dieu notre reconnaissance.
Diana : « Je voulais te demander: Marie, est-ce que c’est le nom de la femme de Dieu ? 
Lucien: Dieu en qui nous nous confions, toi et moi, n’a pas de femme mais il est relié, il a fait alliance avec toute notre humanité, et quand nous cassons quelque chose entre nous d’important, il maintient son alliance entre Lui et nous.
On le sent bien dans la manière de vivre et d’aimer qui habite Jésus.


Diana me reparle de sa professeur de français, elle nous a raconté tous les kilomètres que les enfants d’Afrique sont obligés de faire à pied pendant de longues heures pour venir à l’école.
Elle nous a fait écouter une chanson ou on entend un enfant africain  dire : « Je veux à manger, je veux la paix »  Diana me dit, c’est dommage qu’on retrouve des oiseaux morts. Quand on en retrouve qui sont blessés, il faut les porter à quelqu’un qui s’en occupe. Mon papa, quand il était jeune, il avait un petit chien, et un jour il l’avait perdu; il pensait qu’il était mort, et voilà qu’il est revenu, qu’est-ce que mon papa était heureux de l’avoir retrouvé.


Je lui dis, qu’est-ce qu’elles sont belles ces histoires, comme celle de Bim le petit âne, où vous, les enfants, vous nous interpellez à savoir réparer ce qui est cassé.
En nous disant au revoir, Diana me dit : « Est-ce c’est un peu sûr qu’on va replanter le petit Ginkgo Biloba ? »

 

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23 juin 2018 6 23 /06 /juin /2018 21:21
"Jésus, ce non-violent" de Jean Lasserre

Par leur participation à la guerre et à sa préparation, les chrétiens rendent-ils un témoignage fidèle au Christ des Écritures ? Ou bien le trahissent-ils ?

Frédéric Rognon

Jean Lasserre, pasteur et théologien de la non-violence évangélique active, tente par ses écrits de répondre à cette question.


Après La guerre et l'Évangile (1953), Comment les maisons furent fermées (1955) et Les chrétiens et la violence (1965 rééd. 2008), son quatrième livre Jésus, ce non-violent est paru le 7 mai 2018 aux éditions Olivetan (Lyon).


Il contient des écrits inédits tardifs et de jeunesse, des exégèses bibliques de textes souvent instrumentalisés dans le passé pour justifier la violence, ses souvenirs à propos de son ami Dietrich Bonhoeffer, des témoignages de tous ses combats contre les diverses formes de violence et des contributions et témoignages de la rencontre de Trèves en 2003 pour le 20e anniversaire de sa mort.


Profitez d’une offre de souscription spéciale pour toute commande passée avant le 30 juin 2018 : 18 € (au lieu de 24 € prix public). Vous pouvez le commander en ligne sur www.editions-olivetan.com (code promo : C&JL2018)

 

ISBN : 9782354794392

Parution : 07/05/2018

Edition : Editions Olivetan

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22 juin 2018 5 22 /06 /juin /2018 15:11
Quatre jours d’actions pour le désarmement nucléaire !

PARIS, MONTPELLIER, DIJON, BREST, TOURS, CHERBOURG...

Lundi 6 août 2018 / Jeudi 9 août 2018


Du 6 au 9 août 2018, entre l’anniversaire du bombardement d’Hiroshima et celui de Nagasaki, 4 jours de « jeûne-action » sont organisés dans plusieurs villes de France (Paris, Montpellier, Dijon, Brest, Tours, Cherbourg, etc.). En Allemagne et en Angleterre d’autres jeûnes-actions sont en lien avec nous. Il s’agit d’interpeller l’opinion publique en organisant des actions de rue (clown-activisme, die-in, commémoration, etc.), des conférences, des projections de film, etc.

Nous organisons ce jeûne depuis plus de 30 ans, mais, cet été, nous serons d’autant plus actifs que nous avons reçu le Prix Nobel de la Paix 2017. En effet, nous sommes membres de ICAN (Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires) à qui revient la signature d’un traité d’interdiction des armes nucléaire voté à l’ONU par 122 pays en décembre dernier.

Cet été, du 6 au 9 août, rejoignez-nous pour continuer à sensibiliser les décideurs et les citoyens du monde entier.

 

Info publiée sur le site "Sortir du nucléaire" où vous pouvez vous inscrire.

 

Dans le Jura, comme depuis 2013, ce sera à Dampierre avec le mouvement ADN. Le programme bientôt sur ce blog, et pour avoir plus de renseignements écrivez à l'adresse du mouvement :  association2018adn@gmail.com

 

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30 mai 2018 3 30 /05 /mai /2018 13:50

Le 10 mai, nous vous avons informés de cette marche qui va de Vintimille à Calais. Clic ici. 

 

Plusieurs Jurassiens se référant au groupe ACR (Accueil Citoyen des Réfugiés) participeront à la marche "Nuits-Saint-George/Dijon", le vendredi 1er juin. 

 

3 possibilités :

  • marcher toute la journée (environ 20 kms) entre Nuits St Georges et Dijon
  • marcher 5 kms entre Chenôve et Dijon après 16H
  • venir directement à Dijon retrouver les marcheurs et des militants locaux

Co-voiturage au départ de Dole à 7h30 ce vendredi 1er juin, à la passerelle sur le port de DOLE (Av Lahr)

Pour s'inscrire, contacter Françoise CHATTOT, 03 84 72 72 57 ou par mail chattot.francoise@orange.fr

 

Arrivée de la marche le jeudi 24 mai à Lyon et rencontre avec la marche Pax Christi

Arrivée de la marche le jeudi 24 mai à Lyon et rencontre avec la marche Pax Christi

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30 mai 2018 3 30 /05 /mai /2018 12:37

Mise à jour du 5 juin : rencontre à Dampierre, salle du Boulodrome, rue du Tissage

 

Quelle joie profonde de savoir et entendre comment Rachel part faire le tour du monde à la rencontre de jardiniers de paix jusqu'au extrémités du monde.

 

Et si, là où nous sommes, c'était aussi une extrémité du monde, au point qu'il dépend de nous que ça soit plus juste dans le monde pour les plus éprouvés et réprouvés de la Terre. N'y-t-il pas urgence à ce que nous nous bougions pour qu'il n'y ait pas d'exclus pour la fête.

 

Rachel présentera son projet à Mont-sous-Vaudrey et à Dampierre dans les prochains jours. (Voir l'affiche)

 

Plus d'infos sur son blog "Citoyens du monde, Jardiniers de la paix"

PDF à télécharger ici

 

 

Avec une humble audace
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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 16:48
Assemblée Générale de ADN-MAN

Avec les beaux jours, le RDV des membres de l'association ADN-MAN change d'horaire, mais pas de lieu.

 

RDV donc à 16h00 ce lundi 7 mai 

à la salle de la mairie de Dampierre.

 

Ce sera l'Assemblée Générale en présence de Patrick Hubert,

ami de Jean-Marie Muller.

 

 

 

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Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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Désarmement nucléaire

Journée de jeûne pour demander le désarmement nucléaire unilatéral de la France,

tous les 1ers lundis du mois de 14h à 17h en hiver, de 16h à 18h en été, à Dampierre (39) avec un temps de partage et de réflexion animé par Lulu.

Et commémoration des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki entre les 6 et 9 août, chaque année.

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