Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 juin 2017 5 02 /06 /juin /2017 12:45

Exceptionnellement et la 2ème fois de suite, le calendrier invite à déplacer le jour de la rencontre du groupe ADN-MANV* du lundi au mardi.

 

Donc RDV mardi 6 juin à 16h00 à la salle de la mairie de Dampierre.

 

*Association franc-comtoise pour le Désarmement Nucléaire Unilatéral de La France, en lien avec le Mouvement pour une Alternative Non-Violente.

 

Ce sera l'occasion de partager sur la dernière lettre de Jean-Marie MULLER : 

La profession de foi nucléaire

d’Emmanuel Macron

 

Réunion de ADN-MANV le 6 juin

Le danger le plus redoutable, ce n’est pas tant que la bombe explose, c’est qu’elle existe déjà. Le danger, ce n’est pas le feu nucléaire, mais la foi nucléaire.
Paul Virilio

L’insécurité du territoire, Paris, Stock, 1976, p. 143.

S’il est un dossier sur lequel Emmanuel Macron semble incapable de faire preuve de la moindre intelligence novatrice, c’est bien celui de la dissuasion nucléaire. Le Président de la République se contente de répéter le discours idéologique de ses prédécesseurs : « La dissuasion nucléaire est la clef de voûte de notre architecture de  sécurité. Elle  est au cœur de notre indépendance stratégique[1]. » Comme pour aggraver encore son cas, il précise qu’il engagera, au cours du prochain quinquennat, « le renouvellement des deux composantes de la dissuasion nucléaire ».

 

Cependant, il croit pouvoir prétendre que « la France est pleinement mobilisée en faveur du désarmement nucléaire » et qu’elle a « un bilan exemplaire en la matière ». Voulant « prendre en compte le contexte stratégique et les impératifs de sécurité qui en découlent », il affirme que « l’approche française est une approche réaliste qui s’inscrit dans le cadre d’un processus graduel ».

 

Emmanuel Macron prend soin de récuser la proposition de ceux qui défendent « l’objectif d’une interdiction totale des armes nucléaires qu’ils sont prêts à réaliser même sans le soutien des États qui possèdent l’arme nucléaire, pourtant principaux acteurs du processus ». Certes, le Président de la République est fondé à douter de la mise en œuvre d’un tel processus de négociation. La France, précise-t-il, « ne saurait s’engager dans une telle négociation sans que les autres États dotés ou possédants ne s’y engagent également », ce qui n’est nullement à l’ordre du jour « à un moment où tous nos partenaires dotés de l’arme nucléaire modernisent résolument toutes ses composantes ». Il fait valoir en fin de compte que le désarmement nucléaire relève en priorité de la conférence d‘examen du Traité de non-prolifération (TNP), mais il ne saurait ignorer que ladite conférence se trouve en panne sèche depuis longtemps et qu’aucun espoir de la voir aboutir ne saurait être justifié.

 

Ainsi, toutes les voies vers le désarmement nucléaire multilatéral mènent vers des impasses. Bien sûr, à aucun moment, Emmanuel Macron n’évoque l’hypothèse d’un désarmement unilatéral de la France. On devine que cette perspective lui est totalement étrangère. Et pourtant l’analyse la plus rigoureuse de la situation internationale fait apparaître que j’arme nucléaire est une menace pour la paix en France et dans le monde et non pas une sécurité.

 

À aucun moment, dans aucun conflit, non seulement l’emploi mais la menace même de l’emploi de l’arme nucléaire ne sauraient être envisagés. Ils sont véritablement im-pensables. L’ampleur de la catastrophe humanitaire provoquée par tout usage de l’arme nucléaire constitue une totale dissuasion qui pèse sur nos propres décideurs. Ainsi, la dissuasion s’inverse-t-elle et se retourne  contre elle-même : ce sont mes décideurs des Etats nucléaires qui sont dissuadés d’employer l’arme nucléaire.

 

La menace terroriste est la principale menace qui ^pèse sur nos sociétés, mais l’arme nucléaire s’avère totalement incapable de l’éradiquer. Les terroristes qui viennent frapper mortellement nos sociétés peuvent tire de nos armes nucléaires. En outre, la préméditation du crime nucléaire constitue la négation et le reniement de toutes les valeurs morales, éthiques, intellectuelles et spirituelles qui fondent la civilisation. Mais là encore, les clercs qui sont en charge de ces valeurs, qu’ils soient religieux ou laïcs, s’accommodent lâchement de ce crime et innocentent les politiques. Bien qu’on  refuse d’en prendre conscience, ce reniement empoisonne en profondeur la vie morale des Français. Quand tout a été dit, il faut tenir que le dogme nucléaire illustre dramatiquement jusqu’où peut aller l’imbécillité des hommes.

 

Notons que l’État français s’est déjà engagé à renouveler son arsenal nucléaire. Cette modernisation coûtera 2 milliards supplémentaires par an à partir de 2020. Il y a là un véritable détournement de l’argent public au profit d’œuvres de mort. Combien de temps encore les Français supporteront-ils encore ce gigantesque gâchis ?

 

Face à toutes ces  dérives, seule une mobilisation de la société civile a le pouvoir de  faire entendre raison aux responsables politiques. Et cette mobilisation concerne chaque citoyen.

 

* Philosophe et écrivain,

Auteur de Libérer la France de l’arme nucléaire, 2014, Chronique sociale.

www.jean-marie-muller.fr

 

[1] Nous nous référons à la réponse du candidat Emmanuel Macron au questionnement du Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) : http://www.francesansarmesnucleaires.fr/spip.php?article94

Repost0
20 mars 2017 1 20 /03 /mars /2017 11:00

La plantation du Ginkgo Biloba - 4  

 

aura lieu à Pesmes le samedi 1er avril 2017 à 11 heures.

 

Venez nombreux pour porter ce message d'espoir, 
le refus de la violence implique de s'engager visiblement dans la non-violence, et pour nous, dans la volonté de désarmer la France.

les ginkgos de Dampierre, Saint-Maur et Saligney
les ginkgos de Dampierre, Saint-Maur et Saligney
les ginkgos de Dampierre, Saint-Maur et Saligney

les ginkgos de Dampierre, Saint-Maur et Saligney

Pour en savoir plus sur la plantation des Ginkgos Biloba par ADN-MAN, cliquez sur le tag 

Ginkgo Biloba

Repost0
6 mars 2017 1 06 /03 /mars /2017 22:32

Dampierre, mardi 13 décembre 2016

 

C'est grâce à Marie-Emmanuelle 6 ans, que j'ai fait connaissance avec Diana, 10 ans. « Elles sont toujours ensemble », dit la grand-mère de Diana.

 

Un jour de cet été 2016, alors que nous préparions avec les amis du groupe ADN-MANV l'inauguration de la plantation du Ginkgo Biloba, que nous avions fixée le 6 août (anniversaire bouleversant de l'éclatement de la bombe à Hiroshima), ces deux filles me disent : « Est ce qu'on pourrait mettre de l'eau sur les pieds du petit arbre ? » Diana et Marie-Emmanuelle avaient dû voir et remarquer comment Alain, Jeannot et moi nous avions le souci d'arroser et irriguer les pieds du petit Ginkgo Biloba, depuis que nous l'avions planté. Peut-être nous avaient-elles un jour ou l'autre, accompagnés… et regardés … et nous n'avions pas pris le temps de leur proposer que ce soient elles qui versent l'eau sur les pieds du petit arbre… Et voici que ce jour, avec un regard aussi limpide et pur que l'eau qu'elles désiraient déposer sur les racines du petit Ginkgo Biloba, elles me disent : « Est-ce que nous, on pourrait mettre de l'eau sur les pieds du petit arbre ? »

 

Grandes personnes que nous sommes ou que nous croyons être, pourquoi ne sommes-nous pas spontanément les « facilitateurs » que les enfants attendent que nous soyons ?

« C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante »

Pourquoi paraissons-nous toujours si pressés aux yeux des enfants ? Pourquoi ne rendons-nous pas possible que ce soit eux, les enfants, qui « fassent »… « réalisent »… et « créent » ?

 

Ce jour-là, je me laissai toucher et marquer par le regard et la parole de ces deux petites filles.

 

Jusqu'à ce jour, je les avais rencontrées très souvent lorsqu'elles allaient à l'école du village ou en revenaient. Nos rencontres avaient été ponctuées par de simples salutations. Désormais, le croisement de nos chemins n'allait plus être des rencontres sans importance. Il s'était passé quelque chose de très fort, quand, sur leur demande, j'avais apporté deux petits seaux d'eau... que j'avais déposés tout près du petit Ginkgo Biloba. Ainsi ce n'était pas trop lourd ni difficile à porter par elles. J'avais laissé et fait en sorte, que ce soient elles qui versent l'eau sur les pieds du petit arbre. Chacune d'elles, à la ressemblance du Petit Prince, s'étaient mises au service d'une cause commune pour notre humanité. Le petit Ginkgo Biloba était devenu leur arbre, sans exclure du tout, qu'il puisse continuer d'être le nôtre. Plus que ça ! Le petit arbre était apparu celui de tous, parce qu'il était devenu le leur. Ce qui se passait grâce à elles, rayonnait sur tout le monde. Nous avions lu ensemble le petit panneau que nous avions inséré aux côtés du petit arbre.

"J'aime bien être amie avec tout le monde" (Diana 10 ans)

Quand je marchais dans les rues du village de Dampierre en compagnie d'amis venus le voir et que nous rencontrions Marie-Emmanuelle et Diana, j'étais heureux de les présenter à mes amis en disant: « Voici les deux grandes filles qui prennent soin du petit Ginkgo Biloba, en mettant sur son terrain d'enracinement, l'eau dont il a tant besoin." Il se passait chaque fois quelque chose de très beau : la reconnaissance de qui sont les enfants par nous adultes, mais aussi, l'estime des adultes par les enfants, la découverte que les uns et les autres ont beaucoup à donner aux autres, mais aussi et surtout, beaucoup à recevoir les uns des autres.

 

Il me revenait la parole de l'artisan par excellence de la création des liens entre les humains, mais aussi de l'apprivoisement des humains par les animaux, les végétaux, et tout ce qui pousse à la surface de la terre: « Je vous ai envoyés ramasser, là où d'autres ont plantés »

 

Et voilà qu'un jour d'automne, alors que je suis de retour de la Fin Basse où j'étais allé contempler le lever du soleil, passant devant l'école de Dampierre un peu avant 8 heures et demi, des enfants accourent pour venir me saluer...

Et parmi tous ces enfants, Marie-Emmanuelle et Diana ... ce jour-là, Diana me dit : « Dans ma classe notre institutrice nous demande de choisir, d'interviewer quelqu'un qui est important pour nous. Il y a une liste avec des noms, il y a ton nom. J'ai dit que j'aimerais bien t'interviewer, est-ce que tu serais d'accord ? »

Lucien : « Je suis très touché de la démarche de votre institutrice et de la tienne. Je te répond : Oui, tout de suite ! »

Diana : « J'ai déjà préparé mes questions. »

Lucien : « Je prendrai tout le temps qu'il faudra pour y répondre. »

Diana : « J'ai écrit les questions que je veux te poser sur une feuille de cahier. »

Lucien : « Je ne vais pas te demander maintenant quelles sont tes questions. Je serai heureux de les découvrir quand on fera l'interview. »
Et j'ajoute :

Lucien : « L'endroit de l'interview pourrait-il être chez Marie-Emmanuelle ? Veux-tu en parler avec ta famille ? »

 

Diana est radieuse que nous envisagions de réaliser cet interview et Marie-Emmanuelle aussi. L'une et l'autre le signifient par un merveilleux sourire.

Et j'ajoute encore.

Lucien : « Ça me touche d'être pour vous, dans l'école, quelqu'un d'important, mais je voudrais que vous gardiez ce que je vais vous dire : Pour moi, à mes yeux, vous êtes tous et chacun, quelqu'un de très important, vous Diana et Marie-Emmanuelle, vos frère et sœur, vos parents, vos institutrices et instituteurs et tous vos camarades... »

 

Quelques jours plus tard, je rencontre Diana chez Marie-Emmanuelle. La maman de Marie-Emmanuelle, Agnès, me dit : « Ta famille, n'est-ce pas, Diana, est très contente que Lulu réponde à l'interview que tu lui as demandé. Mais ta grand-mère serait ravie que l'interview se fasse chez elle. »

Lucien : « Je me réjouis de cet artisanat et travail de dentelière que vous réalisez, afin que nous vivions cet interview »

 

La rencontre est prévue pour samedi 10 décembre. Mais voilà que j'apprends la mort d'un ami de Foncine-le-Haut, Jean-Daniel Senot. Je vais à l'enterrement mais je ne préviens que tardivement le soir Diana et sa famille par la médiation d'Agnès que je n'ai pas pu me rendre à l'interview ce samedi après-midi comme convenu. Je présente mes excuses. Il nous faudra trouver un autre jour.

Chance ! Tout va se rattraper ce mardi 13 décembre. En effet j'aperçois Diana et Marie-Emmanuelle en train de jouer à côté du petit Ginkgo Biloba. Je les salue et leur propose d'arroser les pieds du petit arbre. Leurs mines sont réjouies. Je dis : « Est ce que nous pourrions réaliser l'interview maintenant ? »
Diana: « Je vais voir ma grand mère et je reviens. »

 

Gilbert et Ginette ainsi que Alain et Véronique, avec qui nous venions de mettre à l'abri les derniers stères de bois d'affouage sont ravis de me voir partir vivre cet interview avec Diana et Marie-Emmanuelle. En effet, ils ont été plusieurs fois témoins des soins que ces deux grandes filles prodiguaient à l'égard du petit Ginkgo Biloba.

"J'aime bien être amie avec tout le monde" (Diana 10 ans)
"J'aime bien être amie avec tout le monde" (Diana 10 ans)

Quelle joie de nous retrouver avec Diana et Marie-Emmanuelle chez la mamie de Diana. Diana est en CM2, elle est née en 2006. Marie-Emmanuelle est en CP, elle est née en 2010.

Lucien : « Raconte-moi Diana, comment c'est venu cette belle histoire d'interview. »

Diana : « Notre institutrice voudrait qu'on apprenne à parler devant nos camarades en classe. Elle nous a dit un jour : « Voici une liste de gens importants pour nous. Choisissez celui que vous voulez. Vous aurez à le présenter devant vos camarades en classe. » « Elle nous a donné une liste. Quand j'ai vu ton nom dans la liste, j'ai dit : Je vais faire un exposé sur toi. J'aurais pu aller sur ton blog. Mais je me suis dit, je vais l'interviewer. Pour moi, c'est une chance de faire une interview avec toi. »

Lucien : « Eh bien pour moi, d'être interviewé par toi c'est un grand bonheur. J'en suis très touché. Et je te redis ce que je t'ai dit l'autre jour Diana : Vous êtes tous et chacun, quelqu'un de très important à mes yeux. »

 

Et Diana commence à me poser des questions qu'elle lit sur son cahier. Elle me demande ma date de naissance, où je suis né, où j'ai grandi… et où j'ai vécu mon enfance. Nous constatons que mon enfance a été vécue là où Marie-Emmanuelle et elle Diana, vivent la leur. Souvent, depuis l'endroit où elles habitent, elles gravissent la côte, pour venir jouer sur ce beau terrain communal que l'on appelait dans mon enfance « le vieux cimetière ». De ce champ des morts, elles continuent ce que nous en faisions, avec mes sœurs, mon frère et nos camarades, un champ de création et de recréation. Elles continuent de faire de ce champ des morts, le champ de la vie, du jeu de la fraternité avec leurs camarades.

Lucien : « Il n'est pas étonnant que ce soit là que nous avons planté le petit Ginkgo Biloba et que ce soit vous qui l'arrosiez. Tout ça, pour continuer à nous défaire de nos violences en faisant de la place dans nos jeux à ceux qui n'en n'ont pas. »

Diana : « Veux-tu me dire Lulu, où tu as été à l'école quand tu étais enfant. »

Lucien : « C'est dans la même école que vous que j'ai appris à lire, à écrire et compter … dans cette école-là, où vous-mêmes vous apprenez à lire, écrire et compter. J'ai aimé aller à l'école publique de mon village. J'appréciais beaucoup mes maîtres d'école. Encore aujourd'hui je les vénère pour ce que, en union avec mes parents, ils m'ont appris à découvrir de la beauté de la vie... C'est dans cette école aussi, que j'ai appris à ne pas laisser de côté les copains qui traversaient de durs moments et des choses difficiles... C'est par mes maîtres avec qui mes parents venaient causer, c'est grâce à eux ensemble, que j'ai découvert combien c'était passionnant de développer de toutes nos forces ce que la vie a déposé en chacun de nous. Ainsi, nous pouvons mieux l'offrir aux autres et recevoir d'eux les trésors qui les habitent eux aussi et qu'ils veulent nous donner. »

 

Voilà un petit peu comment j'essayais de répondre aux questions que Diana me posait et qu'elle avait écrites sur son cahier. J'étais étonné par la façon dont elle me questionnait et aussi par la manière vive dont elle récoltait et écrivait ce que je disais. C'est alors qu'arriva de sa part la question suivante. Etait-elle écrite sur la feuille de son cahier ? Je n'en sais rien. Je n'en ai pas l'impression.

Diana : « Qu'est ce qui t'a marqué le plus dans ta mémoire ? »

Lucien : « C'est quand j'ai vu des enfants abimés par la guerre en Algérie. Je ne pouvais pas supporter. Je me suis engagé dans mon cœur, à faire tout ce que je pouvais avec d'autres amis, pour arrêter la guerre, comme on pouvait, là où on était. Je voulais rendre possible que les enfants que je rencontrais, aillent à l'école, que leurs parents aient du travail, et qu'ils puissent donner à leurs enfants un beau logement lumineux … Que les enfants puissent jouer beaucoup avec les autres, qu'ils puissent s'amuser et qu'ils découvrent que c'est comme ça qu'ils sont des bâtisseurs de paix. Pour arriver à cela, il faut que nous les adultes, nous arrêtions de fabriquer et vendre des armes.

 

Devant la façon dont Diana me pose ces questions et la manière dont elle ramasse ce que je luis dis en l'écrivant sur les feuilles de son cahier, je dis à Diana : « Que penses-tu faire comme profession un jour ? Peut-être que tu as déjà une idée ? »

Diana : « Je voudrais être coiffeuse… »

Lucien : « Oh, c'est beau comme métier ! Est-ce que ça t'es déjà venu aussi de vouloir devenir journaliste ? Je te dis ça, c'est parce que je vois la vivacité avec laquelle tu nous fais réaliser cet interview. »

Diana : « J'ai pensé être journaliste car je voudrais interviewer tous les gens qui sont connus et célèbres... »

Lucien : « Tu es sans doute quelqu'un qui aime lire ! »

Diana : « Oui , je vais à la médiathèque. »

Lucien : « En continuant à lire et à écrire comme tu le fais, tu te prépares à être journaliste ou à faire un autre métier… Celui de ton choix. »

Diana : « Je suis heureuse de t'interviewer. »

Lucien : « Tu deviens toi aussi bâtisseuse de la paix. »

Diana : « Pourquoi se faire la guerre ? Ça sert à rien, il faudrait se pardonner entre pays pour qu'il n'y ait plus de bébés morts, d'adolescents morts. Ils méritent d'avoir la vie.

Nous, on vit beaucoup, et pas eux … Et tous ces migrants qui sont obligés de quitter leur pays à cause de la guerre ! »

 

Lucien : « Qu'est-ce que je suis marqué de pouvoir causer comme ça avec toi, Diana. Je voudrais que tous les enfants de la terre puissent faire ce que tu fais : interviewer un adulte, écouter ce qu'il dit, mais aussi que l'enfant puisse dire à l'adulte ce qui est au fond de son cœur, comme tu es en train de le faire à mon égard. Il en existe, mais il en faudrait encore d'avantage. »

Diana : « C'est grâce à mon papa que je pense que la guerre n'est pas bien, qu'on doit arrêter de se faire la guerre pour rien ! Je pense aux enfants qui sont malheureux dans des pays qui sont en guerre. C'est pas eux qui l'ont déclenchée. Ils voudraient bien que ça s'arrête. Nous on aimerait pas vivre la guerre. Je me mets à leur place, c'est horrible pour eux. C'est comme si tout éclatait vers eux… »

Est arrivé le moment où l'interview que Diana a initié se poursuit de manière réciproque.

Lucien : « Pour moi c'est un grand moment que nous vivons chez vous, mamie de Diana. Votre petite fille Diana a eu l'idée de réaliser cette interview. Merci à sa grande sœur qui a pris des photos. C'est très beau ce que l'institutrice de ta classe, Diana, a suscité… Et je sens comment tes parents vont être heureux, eux aussi , que de tels moments se vivent chez eux »

Diana : « Pour moi aussi, c'est un moment très important. Je me disais : « Enfin, il vient ! »

Lucien : « Diana, avec Marie-Emmanuelle, vous êtes fabricatrices de la paix, et vous nous mettez tous dans le coup. »

La Mamie : « Diana, ma petite fille s'entend avec tout le monde. »

Diana : « Dès que je suis arrivée dans l'école, j'ai dit à tout le monde que j'étais leur amie, parce que j'aime bien être amie avec tout le monde. »

« C'est pas la différence d'âge qui fait, on peut être ami avec tout le monde. »

Repost0
16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 10:52

« L’Association Franc-Comtoise pour le Désarmement Nucléaire unilatéral de la France » vous invite à la plantation de son troisième ginkgo biloba : le samedi 21 janvier 2017 à 10h30 à SALIGNEY.

 

Ce symbole du plus vieil arbre, est le seul à avoir survécu à Hiroshima et Nagasaki. Les deux premiers plantés par l’A.D.N. sont à Dampierre et à Saint-Maur. D’autres sont en cours de préparation avec les municipalités de PESMES (70) et de DOURNON (39) pour une sensibilisation citoyenne de notre démarche.

Le gingko de Dampierre et son petit frère de Saint-Maur.
Le gingko de Dampierre et son petit frère de Saint-Maur.
Le gingko de Dampierre et son petit frère de Saint-Maur.

Le gingko de Dampierre et son petit frère de Saint-Maur.

Il faut savoir aussi que le Ginkgo envoie ses graines de non-violence via le blog que Caroline a créé... Allez vous inscrire sur "Le souffle du Ginkgo"

Repost0
1 janvier 2017 7 01 /01 /janvier /2017 09:24
Le Pape François, place Saint Pierre, lâche une colombe symbole de paix - RV

Le Pape François, place Saint Pierre, lâche une colombe symbole de paix - RV

Au début de cette nouvelle année, je présente mes vœux sincères de paix aux peuples et aux nations du monde, aux Chefs d’État et de Gouvernement, ainsi qu’aux responsables des communautés religieuses et des diverses expressions de la société civile. Je souhaite la paix à chaque homme, à chaque femme ainsi qu’à chaque enfant et je prie pour que l’image et la ressemblance de Dieu dans chaque personne nous permettent de nous reconnaître mutuellement comme des dons sacrés dotés d’une immense dignité. Surtout dans les situations de conflit, respectons cette « dignité la plus profonde » et faisons de la non-violence active notre style de vie.

 

Voilà le Message pour la 50ème Journée Mondiale de la Paix. Dans le premier, le bienheureux Pape Paul VI s’est adressé à tous les peuples, non seulement aux catholiques, par des paroles sans équivoque : « Finalement [a] émergé d'une manière très claire le fait que la paix était l'unique et vraie ligne du progrès humain (et non les tensions des nationalismes ambitieux, non les conquêtes violentes, non les répressions créatrices d'un faux ordre civil) ». Il mettait en garde contre le « péril de croire que les controverses internationales ne peuvent se résoudre par les voies de la raison, à savoir par des pourparlers fondés sur le droit, la justice et l'équité, mais seulement au moyen des forces qui sèment la terreur et le meurtre ». Au contraire, en citant Pacem in terris de son prédécesseur saint Jean XXIII, il exaltait « le sens et l'amour de la paix, fondée sur la vérité, sur la justice, sur la liberté, sur l'amour ». L’actualité de ces paroles, qui aujourd’hui ne sont pas moins importantes et pressantes qu’il y a cinquante ans, est frappante.

 

À cette occasion, je souhaite m’arrêter sur la non-violence comme style d’une politique de paix et je demande à Dieu de nous aider tous à puiser à la non-violence dans les profondeurs de nos sentiments et de nos valeurs personnelles. Que ce soient la charité et la non-violence qui guident la manière dont nous nous traitons les uns les autres dans les relations interpersonnelles, dans les relations sociales et dans les relations internationales. Lorsqu’elles savent résister à la tentation de la vengeance, les victimes de la violence peuvent être les protagonistes les plus crédibles de processus non-violents de construction de la paix. Depuis le niveau local et quotidien jusqu’à celui de l’ordre mondial, puisse la non-violence devenir le style caractéristique de nos décisions, de nos relations, de nos actions, de la politique sous toutes ses formes !

 

Pour lire la suite du message : un clic vers Radio Vatican

Pour lire le message de Jean-Marie Muller au sujet de ce message : Promouvoir la non-violence, un clic vers son site.

Repost0
25 novembre 2016 5 25 /11 /novembre /2016 09:21

Dampierre le 28 octobre 2016

 

« LES ANES, VOUS VERREZ, C'EST UNE VERITABLE MEDIATION » ( Jean et Michou)

 

Quelle belle journée nous sommes en train de vivre avec mes amis de la Savoie : Jean et Bernadette. Ils sont venus fêter auprès de moi à Dampierre les 90 ans de Jean, avec leur fille Laure et ses deux enfants Nathan et Erin.

 

Je suis allé chercher mes amis ce matin à Ranchot, à l'hôtel « Le Galoubin » où ils ont dormi cette nuit. Surprise pour les enfants, je suis venu avec les ânes Gamin et Rameau, afin de revenir en ballade avec eux à Dampierre par le chemin de halage le long du canal du Rhône au Rhin.

 

Par petites étapes nous accomplissons ce trajet que je réalise si souvent avec des enfants au pas des ânes. Laure saisit et permet de graver de manière inoubliable au profond de nos êtres, ces moments de fraternité en prenant de nombreuses photos. Avec beaucoup de doigté, elle prend le temps de nous aider à ne pas passer à côté de tant de merveilles sans les voir. Jean le grand-père, en marchant d'un pas lent et mesuré, garde tous ces temps forts dans son cœur de contemplatif. Il saura les partager à son épouse Bernadette qui fait chauffer la soupe à Dampierre, préparée avec les légumes du jardin bio d'Adrien et Guenièvre. Bernadette nous attend elle aussi de tout son cœur.

Les ânes sont une véritable médiation
Les ânes sont une véritable médiation
Les ânes sont une véritable médiation

Comme elle est belle l'ambiance des 90 ans de Jean que nous sommes en train de fêter de cette humble manière. Nous n'arrêtons pas de nous émerveiller tout le long du chemin devant le fait que les deux ânes Gamin et Rameau apprivoisent les enfants Nathan et Erin. Et nous disons en citant Jean et Michou : » Nous le voyons … Les ânes, c'est une véritable médiation » C'est inouï ce qu'ils vont permettre, rendre possible, faciliter. En longeant ce beau cours d'eau qu'est le Doubs, et particulièrement en passant devant l'abri préhistorique de l'époque du magdalénien, nous disons en riant « Ah ! Si Michel et Andrée étaient là pour placer à leur juste endroit et moment, ces traits de notre histoire et de notre géographie ! »

 

Le soleil, dont je suis allé guetter très tôt le lever ce matin, a du mal à nous apparaître, c'est pourquoi nous disons aussi en riant :

« Ah ! Si Alain et Danielle étaient là pour nous traduire avec passion et espérance, qu'il n'y a que messire soleil pour assurer de manière non-violente l'énergie à laquelle notre humanité aspire. Il n'y a que lui le soleil, qui puisse trouver et offrir « la place au soleil », à laquelle justement a droit tout petit enfant de notre humanité.

 

Vous êtes là tous les amis, logeant au profond de nos cœurs, avec vos enfants et petits-enfants, vous qui nous avez offert vos ânes Nénette, Mona, Martin et Prunelle, solidement bâtés, en ce merveilleux jour du 29 juillet 1981, au pied du grand relais de Foncine le Haut. Quel don étonnant vous nous avez fait afin de chercher et trouver humblement l'attitude pédagogique si utile et nécessaire dans nos cheminements avec les enfants des Loisirs Populaires de Dole, avec ceux de l'école Jean Bosco et des écoles des villages traversés maintes fois.

 

 Il y a un peu plus de deux heures que nous avons quitté Ranchot. Nous arrivons à Dampierre au moment où l'Angélus de midi sonne au clocher du village. Bernadette nous accueille les bras grands ouverts et toute souriante.

Les ânes sont une véritable médiation
Les ânes sont une véritable médiation
Les ânes sont une véritable médiation

Bien sûr, qu'en mettant les ânes pâturer sur le petit terrain communal qui jouxte l'église, nous regardons avec considération le petit Ginkgo Biloba. Nous l'avons planté le 9 janvier de cette année. Ses feuilles commencent à jaunir. Elles ne tarderont pas à nous faire dire de lui qu'il est lui aussi, comme ses ancêtres « un arbre aux mille écus d'or » Le regard de Nathan est attiré aussi par ce qui est gravé sur le petit écriteau planté au pied de l'arbre. Je l'invite à lire tout fort pour que nous entendions tous, ses grands-parents, sa maman, sa petite sœur et moi, le texte que les amis de notre groupe ADN du MAN ont fait écrire sur ce petit panneau.

Les ânes sont une véritable médiation

J'explique qu'avec un nombre important d'amis, de parents et grands-parents, tous remplis d'amour pour leurs enfants, petits-enfants et tous les autres membres de notre humanité, nous avons planté ce petit Ginkgo, le 9 janvier, à l'orée de l'année 2016 sur un terrain communal. Monsieur le Maire et des membres du conseil municipal étaient présents. C'est sur ce terrain, vieux cimetière, que je venais m'amuser avec mes frères et sœurs, jouer à la cachette avec mes copains et copines d'école et voisins, quand j'étais enfant. Nous avons planté ce petit arbre pour signifier et dire à ceux qui malmènent le monde violemment, d'arrêter de le conduire à la catastrophe. Nous continuons de nous adresser aux gens que nous avons élus et délégués politiquement pour être nos représentants, qu'il faut tout de suite en France arrêter de nous faire fabriquer et trafiquer des armes et particulièrement les armes nucléaires. Elles ne peuvent pas nous défendre, mais au contraire elles nous font sombrer dans un gouffre sans fond. Elles font tomber notre humanité dans l'abîme. Nous ne voulons plus laisser abîmer notre humanité.

 

Nous avons vécu une fête sympathique et en même temps très grave, quand nous avons voulu inaugurer de manière officielle la plantation de ce petit arbre. Nous avons choisi le 6 août, jour anniversaire de l'explosion de la bombe atomique à Hiroshima. Ce sont les mains d'enfants et de leurs parents, nos mains qui ont planté le petit arbre. Ce sont des enfants qui ont dévoilé la plaque d'inauguration. Il y avait ces jours-là une petite brise qui soufflait. Nous étions dans le souffle de la petite fille Espérance dont parle Charles Péguy. Elle nous dit que l'humanité a des capacités inouïes. Nous pouvons nous arrêter de nous casser la figure les uns aux autres et commencer de nous envisager, si nous nous laissons accompagner et travailler par le souffle de cette humble, forte petite fille Espérance.

 

Au moment où nous sommes en train de nous dire cela, la petite fille Erin donne une pomme et une poire à chacun des deux petits ânes … et nous entendons la voix de la mamie Bernadette qui nous dit depuis la fenêtre de la maison : « La soupe est prête ! »

 

Nous venons dîner, savourer le repas de midi à la table que Bernadette nous a préparée. Je suis heureux de raconter en montrant les photos des moines de Tibhirine, comment à Midelt, entre les deux Atlas marocains, nous avons fait le jus de pommes avec une quinzaine d'amis jurassiens. En même temps, nous avons ramassé dans nos sacs à dos et rapporté dans le profond de nos cœurs, une profusion de graines de non-violence. En écoutant le frère Jean-Pierre, survivant de Tibhirine, nous avons emmagasiné au profond de nous, le sens que peut avoir le fait de traverser de grandes épreuves, d'en sortir et d'en être survivants.

 

Un peu avant de prendre le dessert, Erin 6 ans, demande à sa maman si elle peut sortir de table et aller caresser et brosser le dos des ânes, particulièrement celui de l'âne Rameau qu'elle a trouvé très doux et très calme à son égard. Erin a aimé tenir la longe de l'âne Rameau en marchant à ses côtés. Il y a une belle relation qui s'est établie entre Erin et cet âne. Elle veut lui exprimer sa reconnaissance d'enfant en lui donnant une récompense ainsi qu'à l'âne Gamin, car lui aussi a été un très bon âne en les portant sur son dos chacun à leur tour, elle et son frère Nathan. Comme il faisait bon sur un dos d'âne.

 

Une à une, tout le fond du cageot de poires que j'avais ramassé l'autre jour au verger va disparaître dans la bouche des ânes, grâce à l'agilité de la main d'Erin. Nous rions beaucoup Laure et moi, en découvrant le cageot vide. Nous comprenons encore un peu mieux, que si les enfants aiment partir marcher avec les ânes, les ânes eux aussi apprécient de sortir de leur pâture, afin d'aller fouiner ça et là en compagnie des enfants. Comme Jean et Michou avaient raison quand ils nous disaient à propos des ânes, en nous les offrant pour les enfants, il y a 35 ans : « Vous verrez, les ânes, c'est une véritable médiation ! »

 

Pendant un moment nous quittons la table, Jean, Laure et moi pour retrouver les enfants auprès des ânes tout à côté du petit Ginkgo Biloba. Nous entrons encore un petit peu plus dans tout ce qui se passe de merveilleux sur ce terrain communal.

Les ânes sont une véritable médiation

Nathan se dirige vers moi. J'ai l'intuition qu'il a quelque chose d'important à me dire. Il a dû entendre et il a gardé en lui que ma maison a brûlé il y a quelques mois. Il regarde le petit Ginkgo Biloba, puis il s'adresse à moi et me dit : « Autour de ta maison maintenant, il faudrait planter plein de petits arbres comme celui-là pour te protéger de la bombe atomique. »

 

Je dis à Nathan : « Ça me touche au fond de mon cœur ce que tu me dis là, Nathan. Je vais écrire sur mon cahier ce que tu viens de dire, pour que tes paroles ne soient pas perdues. Je vais les recueillir. Elles sont pour moi toutes ressemblantes aux perles de la rosée du matin. Elles me donnent beaucoup de fraîcheur et de douceur. En les gardant écrites sur mon cahier, elles resteront gravées pour toujours dans mon cœur. Elles continueront à me faire voir ce que mes yeux d'adulte ont du mal de maintenir et de garder à voir, et qui est si important pour notre humanité. »

 

Je contiens les pleurs d'émotion qui essaient de sourdre de mes yeux. Une impression très forte est en train de m'envahir. Elle est assez semblable à celle qu'a ressenti Antoine de Saint Saint-Exupéry, quand il a vu lui apparaître le Petit Prince dans le désert du Sahara, et qu'il l'a entendu lui dire : « S'il vous plaît, dessine-moi un mouton … » La douceur et le respect protecteur du Petit Prince que j'ai en face de moi dans la personne de Nathan me tire du fond de ma misère et de ma détresse d'homme. Je me sors de l'enfouissement provoqué par les violences qui nous accablent en ce moment. Nathan est en train de me dire lui aussi en ce moment, à sa manière de Petit Prince : « S'il vous plaît, dessine-moi un mouton qui dure longtemps. » Il me dit, il nous dit, en union avec tous les enfants du monde : « Dessinez-nous, faites-nous les plans d'une terre des hommes. Suscitez-nous une société où les relations sont pétries et constituées de douceur et de vérité entre nous tous… et non pas, de profit, d'abus et d'exploitation. Nous les enfants de la terre, nous vous supplions d'arrêter de faire tomber la terre dans l’abîme. »

 

Après avoir ramassé les paroles de Nathan sur mon cahier je lui dis : « Il y a très longtemps, les gens de mon village de Dampierre, ont eu la sagesse de planter un Ginkgo Biloba. Pour l'aider à pousser, ils l'ont entouré d'autres arbres, particulièrement de deux arbres qui poussent très haut, un cèdre du Liban et un Séquoia d'Amérique. Une fois encore, le Ginkgo Biloba n'a pas pris ombrage de la puissance des autres arbres. Au contraire, il leur a permis de devenir ce qu'ils sont appelés à être, de merveilleusement pousser pour la joie de nos yeux et la respiration de nos poumons. Et lui-même a continué de nous donner à chaque automne, un petit morceau de son manteau de résistance. En effet, les gens qui viennent à la mairie, à la poste, à la maison de retraite ou encore faire leur marché le dimanche matin, sont charmés par l'arbre aux mille écus d'or. Ils ramassent ses feuilles et en les remportant chez eux, ils comprennent, nous comprenons tous, qu'à la ressemblance de cet arbre, il nous faut résister par la non-violence, aux agressions qui nous sont faites. Avec de plus en plus d'amis, nous plantons dans nos cœurs, des graines de non-violence et nous les faisons pousser. Nous nous poussons pour faire de la place aux autres. Pendant que vous les enfants, vous allez chercher vos copains qui sont restés tous seuls au fond de la cour ou à l'autre bout de la classe, pendant que vous les invitez à jouer avec vous, vous leur faite de la place. Pendant ce temps-là, nous qui pensons être devenus des adultes, nous faisons de la place dans nos cœurs et dans nos maisons à ceux qui n'en ont plus ou qui n'en ont jamais eue, par exemple aux migrants, aux gens sans domicile, sans travail, isolés et seuls. Nous résistons à la violence. Comme le Ginkgo a fait il y a 150 millions d'années, lorsque les dinosaures ont disparu, lui a tenu, en résistant aux violences qui tombaient sur la terre.

 

De même à Hiroshima quand la bombe atomique a tout détruit la cité en tuant plus de 145 000 personnes, l'arbre Ginkgo Biloba a résisté. Il est devenu un survivant. Il a été témoin des désastres que provoquent la violence des armes et de la guerre, et particulièrement de l'horreur que répand sur la terre des hommes, la menace, le risque et l'éclatement de la bombe atomique. Le Ginkgo Biloba nous dit : « Plus jamais ça ! Arrêtez de fabriquer ces armes et de vous en menacer et de vous tuer. Vous êtes capables de tout autre chose. »

Les ânes sont une véritable médiation

Nathan m'écoutait. Il me dit : 

« C'est beau ce que tu dis Lulu ! « 

Lucien : « J'ai l'impression que c'est toi Nathan, c'est vous les enfants de notre humanité qui nous dites cela, qui nous interpellez nous les adultes, dans nos capacités d'agir tout autrement que ce que nous faisons en ce moment. »

Nathan : « Oui, car les gens qui fabriquent les bombes, ils peuvent se détruire avec. C'est beau qu'ils résistent. »

Lucien : « Notre manière de résister, c'est d'empêcher d'en faire à nouveau. »

Nathan : « Ils ont raison, mais ils ont tort. Ils ont raison, car ils risquent de mourir, c'est pour ça qu'ils en fabriquent. »

Lucien : « Ils ont peur » 

Nathan : « Mais ils ont tort, car si ils n'arrêtent pas d'en fabriquer, ça va tout détruire la planète »

 

Cet enfant me faisait grand bien, j'avais véritablement l'impression que c'était lui et tous les enfants de notre humanité qu'il représente lui et sa petite sœur, qui me faisaient dire ce que j'essayais de balbutier. C'était eux qui créaient et émettaient ces mots d'espérance. Ils me faisaient voir et dire l'essentiel que mes yeux d'adulte ne voyaient plus. Une fois encore « Le verbe venait se loger dans la chair de notre humanité »

 

Et comme pour nous communiquer une part de la petite espérance qui l'habitait, Bernadette me dit :

Bernadette : « Il y a une rue à Annecy qui est toute bordée de Ginkgo Biloba de chaque côté. »

 

Jean le grand-père et Laure la maman nous avaient rejoints. Lorsque l'on est parents, grands-parents, on se réjouit que nos enfants rencontrent quelqu'un d'autre, qui avec nous, reconnaît les trésors de fraternité universelle qui sont dans l'être de nos enfants. Au moment où ils arrivent près de nous, Nathan et moi, nous leur faisons part de notre échange. Je leur dis mon émerveillement.

Laure : « Oui, la rue d'Annecy dont parle Bernadette, ma maman, c'est la rue Henri Bordeaux »

Jean : « Les arbres ont été plantés il y a une quarantaine d'années »

Lucien : « Déjà des gens de votre cité veillaient à ce que l'on n’abîme pas notre humanité. »

Nathan : « Tu aimes écrire, toi Lulu »

Lucien : « Oui, pour que, ce qui est semé et planté dans nos cœurs et qui apparaît et s'exprime comme aujourd'hui, je voudrais que le monde entier le reçoive. Ça nous pousse les uns vers les autres.

Vous êtes venus vers moi aujourd'hui. Quel cadeau d'anniversaire vous êtes en train de me faire pour les 90 ans de Jean votre grand-père chers Erin et Nathan. Ça nous pousse les uns vers les autres pour que nous battissions la paix. En écrivant et en mettant sur le blog « lulu en camp volant » ce que nous nous offrons, ce sera semé et planté dans d'autres jardins intérieurs et communaux. Tu m'as dit Nathan que c'était beau ce que je disais. Je crois bien que c'est toi Nathan et ta petite sœur Erin et tous les enfants de la terre, qui êtes en train de « faire advenir en notre chair le Verbe de vie » (1 Jean 1, 1-4 )

Repost0
10 novembre 2016 4 10 /11 /novembre /2016 13:01

Un 2ème Ginkgo pour la paix à Saint-Maur...

RDV à St-Maur samedi 12 novembre

Le petit Ginkgo est parti de Dampierre pour arriver à Saint-Maur grâce aux bons soins de Caroline. Il a une grande mission : celle d'être un symbole pour nous inviter à construire la paix.

RDV à St-Maur samedi 12 novembre
Repost0
19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 08:24

Sur son blog, Alain Refalo retrace les 50 ans d'engagements de Jean-Marie MULLER :

 

Il y a 50 ans, le 10 octobre 1966, Jean-Marie Muller donnait sa toute première conférence publique à Orléans sur le thème « La violence et l’évangile » dans le cadre d’une rencontre oecuménique à laquelle participait notamment l’évêque d’Orléans Guy Riobé et le pasteur Miroglio, responsable de l’Eglise réformée d’Orléans. Jeune professeur de philosophie, il est alors âgé de 26 ans, Jean-Marie Muller y faisait le constat que « le monde est en état de violence » et qu’ « il est menacé par la violence jusque dans son existence même ». Il posait alors cette question qui demeure toujours d’actualité : « Face à cela, que devons-nous faire, que pouvons-nous faire ? » C’est précisément à ces questions cruciales que Jean-Marie Muller ne cesse de réfléchir depuis cinq décennies en s’efforçant de relever le formidable défi que nous lance la non-violence.

 

 

Jean-Marie Muller, 50 ans d’engagements au service de la non-violence

Nous vous invitons vivement à lire la totalité de cet article sur le blog d'Alain REFALO. Clic ! 

 

Repost0
31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 07:15

Dampierre mardi 23 aout 2016

 

POURQUOI CE SERAIT MOI ?

 Mais… Aussi… POURQUOI ÇA NE SERAIT PAS MOI ?

Photo de Lulu prise sur son chemin le 25/04/2013

Photo de Lulu prise sur son chemin le 25/04/2013

1ère partie ici

En empruntant cette fois le chemin du retour, je ne veux pas tourner le dos à ce que je viens d’entendre une fois encore. Si je suis venu écouter et contempler cet éveil à la vie, c’est pour que ça se continue, dans une interpellation à l’amour, et à la solidarité, au respect du droit et de ce qui est juste pour tout être humain et tout être vivant.

 

Il y a toute une illumination qui se réalise dans mon dos, grâce au soleil, pour me faire voir ce que j’ai à faire et à dire. La bise me pousse à agir de manière concrète, et à m’engager de manière précise, envers mes proches, mon prochain, mes sœurs et mon frère, mes neveux et mes nièces, et mes voisins. Dans notre recherche d’action non violente où nous nous racontons, qu’il y a une résistance quotidienne à laquelle nous sommes appelés et tenus, nous ne devons pas passer à côté des artisans de paix sans les reconnaitre, et savoir les déceler, dire tout ce qui fait que le monde tient, et continue à se fabriquer, comme dans le film « Demain ». Et si de la bouche d’un proche, surgit une parole violente : « Il y aura toujours des guerres, vous ne pouvez pas l’empêcher… Les terroristes il faut tous les zigouiller… La peine de mort, on n’aurait jamais dû la supprimer… Vous ne pourrez pas empêcher que la France continue à se doter de l’arme nucléaire ». Nous devons chercher comment, d’une manière non violente, aider à ne plus entretenir une telle ambiance. Car dans les paroles fatalistes, la frontière entre ce qu’on dit et ce qu’on fait est très poreuse. Pourquoi ça ne serait pas moi, pourquoi ça ne serait pas nous, qui remontions le courant fatalisant ?

 

Avant de nous trouver au pied du mur du djihadisme et de la radicalisation des jeunes de notre entourage, pourquoi ne serait-ce pas moi, pourquoi ne serait-ce pas nous qui entreprendrions de faire des ponts entre nous tous : « Viens boire le café, qu’on prenne le temps de causer de tout ça » ?

 

C’est alors que me revient le poème de Zacharie, à l’adresse de son enfant, Jean, qui deviendra : « le Baptiste ».  Zacharie ne pouvait plus causer depuis neuf mois. Il avait eu du mal de croire que dans leur union, sa femme et lui mettraient au monde, un enfant. « Pas nous » pensait-il. Nous ne sommes pas capables. Et lorsque l’enfant Jean sort du ventre de sa mère Elisabeth, voici le poème qui sort de la bouche de Zacharie son père. Au moment où sa langue commence à se délier, il dit : « Et toi petit enfant, tu seras appelé prophète du Très Haut ».

 

Chaque fois que je vis un moment comme celui-ci, que je suis témoin du lever du soleil, ce poème jaillit lui aussi de ma bouche à moi. Ça vient du fait que Zacharie, dans ce poème, dit en parlant de son fils :  « Il nous amènera d’en haut, la visite du soleil levant. » Tout cela est dit d’une manière très drôle, où la part de ce que fera ce petit enfant, et la part de l’intervention de Dieu, sont très entremêlées. Oui c’est Dieu qui fait se lever le soleil et qui fait sortir de la terre d’esclavage, les membres de son peuple. Oui c’est Dieu qui met de la lumière dans le cœur des gens du peuple qui marchaient dans les ténèbres. Mais n’est-ce pas aussi Jean-Baptiste qui fera tout cela. Etonnante conjonction de la part de Dieu et de la part de l’homme dans l’œuvre salvatrice qui fait se mettre debout, notre humanité.

 

Quand je reçois un faire-part de naissance, d’un petit garçon ou d’une petite fille de mes amis, je leur adresse ce poème dans ma prière, ou dans ma réponse à leur lettre. Parce que chers petits enfants, vous êtes les acteurs de notre libération, avec la Grâce de Dieu.

 

J’aime bien aussi, ce poème, lorsque Jean-Baptiste est reconnu par son père comme quelqu’un « qui marche devant le Seigneur ». De nombreux témoins et prophètes prendront le même chemin que Jean-Baptiste, pour que : « vérité et justice soient faites quoi qu’il en coûte ». Ils s’appelleront Gaby Maire, Alice Domon, Léonie Duquet, Christian et ses compagnons, les moines de Tibhirine. Et nous apprendrons que quelqu’un, pour eux et pour nous, aura été : « l’ami parti devant ». En laissant retentir en cet angélus, les paroles du livre de Fadila Semaï, à propos de Mohamed « l’ami parti devant Christian De Chergé » je prends conscience qu’avant moi, « un ami aussi, est parti devant » : Jean-Marie Buisset. Et pourquoi je ne serai pas un jour, pour vous aussi, « l’ami parti devant »? Pourquoi ça ne serait pas moi ?

 

A mon retour dans mon village, je suis arrêté par Henri et Anna : « Reste déjeuner avec nous. » Et ils me partagent que leur filleul à eux, est venu les voir la semaine dernière. C’est un homme qui en porte lourd sur ses épaules. Plutôt que d’attendre que les autres fassent la démarche d’entreprendre de refaire l’unité de la famille, il a dit à ses parrain et marraine : « je prends conscience que c’est à moi de commencer à entreprendre la démarche du pardon qui refera l’unité de notre famille. »

 

En remettant un seau d’eau sur les pieds du petit Ginkgo Biloba, je m’apprête à relire les paroles que nous avons gravées sur le petit écriteau, planté à coté de lui… A ce moment-là, je l’entends qui me dit : « Vous m’avez planté le 09 janvier 2016, ici à Dampierre, dans une ambiance communale, afin de demander l’arrêt de l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale. Continuez à ne pas être des gens qui attendent que ce soient les autres qui commencent à se désarmer ! N’attendez pas que les autres enrayent l’injustice, mais faites en sorte que ce soit nous, qui commencions à nous démunir de nos violences. »

 

Pourquoi ça ne serait pas moi ? Pourquoi ça ne serait pas nous qui commencions ?

 

Repost0
10 août 2016 3 10 /08 /août /2016 16:20
Photo http://themillenniumreport.com/

Photo http://themillenniumreport.com/

Message du maire de Nagasaki

 

Les armes nucléaires sont des armes cruelles qui détruisent les vies humaines. A l'instant même où la bombe nucléaire, lancée depuis un avion militaire américain sur la ville de Nagasaki le 9 août 1945 à 11h02, a explosé dans les airs, elle frappa la ville d'un souffle furieux et d'une vague de chaleur. La ville de Nagasaki fut transformée en un véritable enfer sur Terre : un enfer de cadavres noirs carbonisés, de personnes couvertes de cloques liées aux brûlures, d'autres dont les organes sortaient de leurs entrailles, et d'autres encore lacérées et cloutées par les innombrables fragments de verre volants ayant traversé leurs corps.

 

Les radiations émanant de la bombe transpercèrent les corps de ces personnes, provoquant maladies et handicaps qui affligent encore ceux qui ont réussi de justesse à survivre au bombardement.

 

Les armes nucléaires sont des armes cruelles qui continuent de détruire des vies humaines.

 

En mai dernier, le président Obama fut le premier président américain à visiter Hiroshima, ville jadis frappée par la bombe nucléaire. Ce faisant, le Président a montré au reste du monde l'importance de voir, d'écouter et ressentir les choses par soi-même.

 

Je lance un appel aux dirigeants des pays en possession d'armes nucléaires mais aussi des autres pays, et ainsi qu'aux citoyens du monde : je vous invite à venir visiter Nagasaki et Hiroshima. Venez découvrir par vous-mêmes le destin de ces êtres humains qui se trouvaient alors sous le nuage du champignon. Avoir connaissance des faits devient le point de départ de la réflexion sur un avenir exempt d'armes nucléaires.

 

Cette année au Bureau des Nations Unies à Genève, des sessions sont tenues dans le cadre des délibérations quant à l'établissement d'un cadre juridique qui entérineront les négociations sur le désarmement nucléaire. La création d'un forum de discussions juridiques est un grand pas en avant. Cependant, les pays en possession d'armes nucléaires n'ont pas assisté à ces réunions, dont les résultats seront compilés sous peu. En outre, le conflit se poursuit entre les nations qui dépendent de la dissuasion nucléaire et celles qui poussent pour que débutent des négociations en vue d'interdire les armes nucléaires. Si cette situation perdure, les réunions se termineront sans création de la feuille de route pour l'abolition des armes nucléaires.

 

Je m'adresse à vous, dirigeants des pays en possession d'armes nucléaires : il n'est pas encore trop tard. Assistez aux réunions et participez au débat.

 

Je lance un appel aux Nations Unies, aux gouvernements et aux assemblées nationales, aux ONG et à la société civile. Nous devons empêcher l'éradication de ces forums durant lesquels nous pouvons discuter de cadres juridiques pour l'abolition des armes nucléaires. Lors de l'Assemblée générale des Nations Unies cet automne, établissons un forum pour la discussion et la négociation d'un cadre juridique visant à la réalisation d'un monde sans armes nucléaires. Et en tant que membres de la société humaine, je vous demande à tous de continuer à faire tous les efforts pour chercher une solution viable.

 

Les pays en possession d'armes nucléaires mènent actuellement des plans pour rendre leurs armes nucléaires encore plus sophistiquées. Si cette situation perdure, la réalisation d'un monde sans armes nucléaires deviendra encore plus improbable.

 

Il est maintenant temps pour vous tous de rassembler votre sagesse collective autant que faire se peut, et d'agir de telle sorte que nous ne détruisions pas l'avenir de l'humanité.

 

Le Gouvernement du Japon, tout en préconisant l'abolition des armes nucléaires, repose toujours sur la dissuasion nucléaire. Consacrez les Trois Principes Non-Nucléaires en les établissant juridiquement comme méthode pour le surpassement de cet état contradictoire des affaires, et créez une « Zone Asie du Nord exempte d'armes nucléaires » (NEA-ZEAN) en tant que cadre pour la sécurité qui ne repose pas sur la dissuasion nucléaire. En tant que seule nation au monde à avoir subi un bombardement nucléaire en temps de guerre, et en tant que nation qui ne comprend que trop bien l'inhumanité de ces armes, je demande au Gouvernement du Japon de faire preuve de leadership en prenant des mesures concrètes en ce qui concerne la création d'une zone exempte d'armes nucléaires, un concept qui incarne la sagesse de l'humanité.

 

L'histoire des armes nucléaires est aussi l'histoire de la méfiance.

 

Au milieu de cette méfiance entre les nations, les pays dotés d'armes nucléaires ont mis au point des armes toujours plus destructrices avec des gammes de cibles de plus en plus lointaines. Il y a encore plus de 15 000 têtes nucléaires présentes sur notre planète, et elles présentent ce danger omniprésent d'une utilisation en temps de guerre, par accident, ou lors un acte de terrorisme.

 

Une façon d'endiguer ce flux et de transformer ce cycle de la méfiance en un cycle de confiance est de poursuivre les efforts persistants pour créer la confiance.

 

Conformément à la philosophie pacifique de la Constitution du Japon, nous nous sommes efforcés de répandre la confiance dans le monde entier en contribuant à la société mondiale au moyen d’efforts tels que l'aide humanitaire. Afin de ne plus jamais avoir à entrer en guerre, le Japon doit continuer à suivre cette voie en tant que nation pacifique.

 

Il y a aussi quelque chose que chacun de nous peut faire en tant que membres de la société civile. Nous pouvons comprendre mutuellement nos différences de langues, de cultures et de façons de penser, et ainsi créer la confiance à un niveau familier en prenant part à l'échange avec autrui quelle que soit sa nationalité. L'accueil réservé au président Obama par les habitants d'Hiroshima en est le parfait exemple. La conduite de la société civile peut sembler petite sur une base individuelle, mais c’est en fait un outil puissant et irremplaçable pour établir des relations de confiance entre les nations.

 

Soixante et onze ans après les bombardements atomiques, l'âge moyen des hibakusha, les survivants de la bombe atomique, est supérieur à 80 ans. Le monde s'apprête à entrer dans «une ère sans hibakusha.» La question que nous devons soulever aujourd'hui est de savoir comment transmettre aux générations futures les expériences de la guerre et le bombardement atomique qui fut le résultat de cette guerre.

 

Vous qui êtes la jeune génération, toutes les choses quotidiennes que vous prenez pour acquis - les mains douces de votre mère, le regard bienveillant de votre père, les discussions avec vos amis, le visage souriant de la personne que vous aimez - la guerre vous arrache ces instants et les tire loin de vous, pour toujours.

 

Prenez le temps d'écouter les expériences de guerre, et les expériences des hibakusha. Parler de ces expériences terribles n'est pas une chose facile. Je veux que vous réalisiez que la raison pour laquelle ces gens parlent encore de ce qu'ils ont vécu est parce qu'ils veulent protéger le peuple de l'avenir.

 

Nagasaki a commencé des activités durant lesquelles les enfants et petits-enfants des hibakusha véhiculent les expériences de leurs aînés. Nous poursuivons également des activités afin que l'école primaire de Shiroyama, ainsi que d'autres sites bombardées, soient enregistrés comme lieux historiques du Japon, de sorte qu'ils puissent être laissés pour les générations futures.

 

Vous, la jeune génération, pour le bien de l'avenir, allez-vous faire face au passé et faire ainsi un pas en avant ?

 

Cela fait maintenant plus de cinq ans depuis l'accident du réacteur nucléaire de Fukushima. En tant que lieu ayant souffert de l'exposition aux radiations, Nagasaki continuera à soutenir Fukushima. En ce qui concerne le Gouvernement du Japon, nous demandons fermement à ce que des améliorations de grande envergure soient faites pour le soutien apporté aux hibakusha, qui souffrent encore aujourd'hui des séquelles du bombardement, et qu'une aide rapide soit donnée à tous ceux qui ont connu les bombardements, y compris ceux qui trouvait à l’extérieur de la zone désignée comme ayant été affectée par la bombe atomique.

 

Nous, les citoyens de Nagasaki, offrons nos plus sincères condoléances à ceux qui ont perdu la vie lors du bombardement atomique. Nous déclarons par la présente que, unis aux peuples du monde, nous continuerons à utiliser toutes nos forces pour parvenir à un monde sans armes nucléaires, et à la réalisation de la paix éternelle.

 

Tomihisa Taue

Maire de Nagasaki

9 août 2016

 

Repost0

Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
  • Contact

Commentaires

Vous pouvez laisser un commentaire sous les articles. Les commentaires sont modérés avant publication. C'est-à-dire que tout commentaire injurieux, insultant publicitaire ou inadéquat n'est pas publié Merci.

Recherche

Désarmement nucléaire

Journée de jeûne pour demander le désarmement nucléaire unilatéral de la France,

tous les 1ers lundis du mois de 14h à 17h en hiver, de 16h à 18h en été, à Dampierre (39) avec un temps de partage et de réflexion animé par Lulu.

Et commémoration des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki entre les 6 et 9 août, chaque année.

L'anti-pub

Les pubs sur les blogs ou les sites que vous consultez sont trop agressives ? Il existe un moyen de respirer à nouveau, en téléchargeant le pare-pub Adblock Plus (clic). Vous ne supprimerez pas les pubs imposées, mais vous ne les verrez plus.