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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 19:28
KOVILJ en SERBIE le 1er Janvier 2013
 
« Dieu habiterait-il vraiment avec les hommes sur la terre ?  » (2 Chron 6,18)
 
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Nous serions bien restés encore de longs moments ensemble, le vent et moi à causer ainsi. Il me raconte : « Tu sais que j’ai appris avec émotion qu’au mois d’août des français avaient fait une grève de la faim et qu’ils avaient jeûné pour demander au gouvernement de notre pays d’arrêter l’armement nucléaire de manière unilatérale. Dis-toi bien que ce genre d’initiatives de membres très engagés du Mouvement pour l’Alternative Non Violente est à semer ‘’ à tous vents ‘’… ». Je me mis à sourire. Le vent me demanda pourquoi je souriais ainsi. Je lui appris que dans les environs de SALINS LES BAINS, dans le JURA, il est une ferme qui porte ce merveilleux nom de ‘’TOUSVENTS ‘’. C’est EMILE BARBIER et son fils LAURENT qui l’habitent. Le vent se mit à sourire à son tour lorsque je lui racontai qu’avec les enfants et les jeunes de l’association FLORIÂNE avec AMELIE et CHRISTOPHE, GENEVIEVE et NICOLAS, FRANÇOIS, ARMELLE et JEAN-FRANÇOIS, BATILDE, RACHEL, HADRIEN, NICOLAS, JULIEN et combien d’autres ou encore avec ceux  du centre de loisirs avec HELENE ou encore les ados de l’Institut Régional de CROTENAY avec VINCENT et ANTHONY, nous passions par ‘’TOUSVENTS ‘’ afin de grimper au MONT POUPET, aux pas des ânes RAMEAUX, LOLITA et ISIDORE. Un jour qu’EMILE nous avait vus et entendus arriver de loin il dit, pendant que son fils nous servait à boire une bonne eau fraîche : « Mais de quoi discutiez-vous donc en chemin ? Le vent portait vos voix jusque vers moi !... » Nous avions un petit peu baissé la tête puis fini par raconter à EMILE que si nos voix s’étaient emportées c’est parce que nous avions beaucoup de mal à nous laisser la place les uns aux autres pour tenir les ânes ou nous jucher sur leur dos. C’était difficile de nous défaire de nos agressivités et des risques qu’elles déferlent en violences et en coups de poing. C’est alors que du visage d’EMILE, qui ressemblait fort à celui de FRANÇOIS d’ASSISE dans la chapelle de DOURNON, il se mit à ruisseler des paroles pacifiantes. Les enfants, les jeunes animatrices et animateurs et moi, nous buvions ses paroles comme l’eau que tout à l’heure son fils LAURENT nous servait : « Vous savez les enfants, le monde sera ce que vous le ferez… Plus vous ferez de la place aux autres, plus vous trouverez la vôtre… ». Lorsque nous avions continué notre chemin en direction de SAIZENAY, j’avais raconté aux enfants et aux jeunes que ce que nous venions de vivre avec EMILE et son fils ressemblait beaucoup à ce qui un jour s’était passé entre Jésus et ses disciples alors qu’ils traversaient un coin de  GALILEE aussi beau que ‘’TOUSVENTS ‘’. Comme EMILE nous avait demandé tout à l’heure « de quoi nous discutions en chemin », Jésus avait posé la même question à ses disciples. Et eux s’étaient laissés interpeller par le Christ à se faire tout petits, à se démunir de leurs prérogatives afin de susciter un monde où « l’amour sera roi », où les pauvres seront les premiers servis. (Mc 9,33 ; Mt 18,1-4)
 
Tout en me promettant qu’un jour il viendrait faire un tour aux abords de la ferme D’EMILE tellement cette histoire de ‘’TOUSVENTS ‘’ le charmait et finalement l’attirait, le vent me confiait qu’il avait pressenti que c’était en solidarité avec le M.A.N.V. que nous réalisions notre marche en direction de BETHLEEM, l’âne Isidore et moi, et que ces initiatives avaient germé et poussé dans des lieux et moments comme ceux de ‘’TOUSVENTS ‘’. « Vous faites acte de ‘’justice redistributive ‘’, ajouta-t-il encore, en exigeant que cet argent que l’on investit dans l’armement nucléaire soit pulsé pour arrêter cet autre fléau : le fait que des enfants meurent de faim. Je trouve très beau que grâce à l’accueil des gens de ces villes et villages que vous traversez, vous ayez pu échafauder le rêve de KOVILJ et celui d’ISIDORE dans le zoo de JAGODINA. »
 
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Nous avons grand mal de nous quitter. Il me dit : « il faut quand même que je m’en aille, je vais te laisser pour aller colporter en ce premier jour de l’année tout le long du DANUBE cet appel à faire germer et pousser les graines de possible ensemencées ‘’aux jointures ‘’, là où des gens travaillés par une humble audace se disent « qu’à l’impossible nous sommes tenus ». Et de plus, ajouta-t-il en me soufflant au revoir, vous arrêtez d’être pris pour les rois des imbéciles, quand vous vous engagez de la sorte ! ». Je n’en revenais pas de ce que cet élément de la nature nous soufflait, si nous prenions le temps de l’écouter.
 
Le vent venait de se faufiler dans un univers de saules, de peupliers et de roseaux en direction du havre de paix de MILE et PAÏA. Je me dépêchai de venir continuer la lecture du livre des Chroniques comme il me l’avait recommandé. Quelle ne fut pas ma surprise d’y trouver ces mots : « tu leur indiqueras la voie qu’ils doivent suivre », les mêmes mots que le livre d’Edgar MORIN : La VOIE. Et après tout cela, ces autres mots : « alors la terre sera arrosée de pluie » (2 Chron 6,27)
 
Je comprenais un petit peu mieux que nos comportements et notre action ne conditionnent pas Dieu pour qu’il habite la terre ou la déserte, mais en même temps je saisissais un petit peu plus que nous ne sommes rien de trop, ni de lui ni de nous, pour que la terre puisse continuer à être habitée par les hommes, à condition toutefois que nous emmêlions nos projets, nos ‘’voies ‘’ et nos manières de les réaliser, lui et nous, et que « comme lui nous commencions par faire place d’abord à ceux qui n’ont pas encore trouvé la leur », parole fondatrice du Père JOSEPH et Geneviève ANTONIOZ DE GAULLE au sein du mouvement ATD Quart Monde.
 
P.S. Il est à noter aussi que « les premiers chrétiens » vivant à ANTIOCHE, JERUSALEM, DAMAS… avaient donné ce nom de « LA VOIE » à leur manière de vivre leurs relations de JUSTICE et d’AMOUR en se référant à Jésus-Christ. Sûrement qu’en y revenant, ça nous ferait aller de l’avant ! (Ac 9,2 ; Ac 11,26)
 
P.S. de l’administrateur : Rappel d’un projet de marche pour la paix ICI….
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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 22:08

KOVILJ en SERBIE le 1er Janvier 2013

 

 

« Dieu habiterait-il vraiment avec les hommes sur la terre ?  » (2 Chron 6,18)

 

 

Une fois encore la joie m’habite de pouvoir me lever en ce matin du jour de l’an 2013. Et voici qu’en sortant de la maison où BRACHA et NICOLE m’accueillent si fraternellement, un souffle fragile vient me caresser le visage. C’est celui du vent, de « Frère Vent », comme aime le nommer FRANÇOIS D’ASSISE. Je sens que le vent a quelque chose à me dire en ce tout début d’année. Il voudrait lui aussi me souhaiter la bonne année, et que je la lui souhaite, comme nous venons de le faire avec NICOLE et BRACHA. Je l’entends qui me dit : « Surtout ne fais pas de bruit… écoute… écoute, viens marcher dans mon souffle que je te parle ».

 

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Alors je tends mes oreilles et mes yeux et mon être tout contre lui, le vent. Je l’entends qui me dit : « Vous êtes plusieurs parmi les hommes à sembler demander à Dieu de vous apporter la pluie par mon intermédiaire, afin que toute la région des BALKANS sorte de la sécheresse. Je le voudrais bien. Mais il faut que vous les humains vous arrêtiez de m’affubler de tous les morceaux de plastique que vous jetez et laissez tomber sur le ventre de la terre. Je t’ai entendu tout à l’heure, à l’aurore de cette nouvelle année lorsque retentissait l’Angélus, dire à Dieu avec le Psalmiste : « Fais monter du bout de la Terre, Produis avec les éclairs : la pluie ; Tire le vent de tes trésors ». (Ps 134,7)

 

 

Je suis touché que dans vos prières vous reconnaissiez dans les mains de qui je suis blotti. Mais il faut que vous entendiez aussi que je n’en peux plus. Vous me cassez les ailes. Je ne sais plus dans quel sens aller. Ce ne sont plus seulement vos routes, mais aussi vos chemins  et vos sentiers qui se dégradent. A tel point que si j’arrive, je l’espère, à traverser les obstacles que vous placez en travers de mon parcours, lorsque je recommencerai à vous apporter la pluie, je crois que celle-ci aura du mal à faire ‘’ trésir ‘’ et pousser l’herbe verte tant recherchée par ton âne et par tous les animaux de la VOÏVODINE et de la MACEDOINE. En effet, y aurait-il sur les talus et dans les fossés une place pour la pousse de l’herbe au milieu de tous ces détritus ? »

 

 

Je marchais en bordure d’un bras du DANUBE, tout doucement, afin de ne rien perdre de ce que me disait le vent. Il continuait en me demandant : « Je ne sais pas comment tu as fait dans ta prière pour aller dans le livre des CHRONIQUES de la BIBLE chercher et trouver cette question : « Dieu habiterait-il vraiment avec les hommes sur la Terre ? » (2 Chron 6,18). Tu as trouvé dans ce livre là une sacrée question. Tu constates qu’elle ne date pas d’aujourd’hui. Mais j’ai bien remarqué comment ça te secouait. Tu t’es dépêché d’aller chercher un appui pour la traversée de tes incertitudes et inquiétudes. Et je t’ai entendu exprimer le troisième couplet de la chanson de l’Angélus très distinctement… Tu l’as mis en musique : « Le verbe s’est fait chair. Il a habité parmi nous… Et Dieu s’est fait petit enfant. La vierge lui donna son corps. Il connut toute notre vie, nos simples joies et notre mort… ». J’ai beaucoup aimé te voir recourir aussi à ce que tu avais écrit dans ton cahier le matin de Noël, 25 décembre, lorsque tu entendis BRACHA te dire en langue serbe pour te saluer : « CHRISTOS SE RODI… » « Le Fils de Dieu, le Christ est né… ». Et BRACHA t’avait invité à apprendre à répondre en serbe : « VA ISTINA SE RODI. » « C’est vrai ! Il est né. »

 

 

La proximité du vent me touchait. Au fur et à mesure que je continuais de marcher le long du DANUBE, le vent sentait qu’il pouvait tarauder ma vision du monde en ma foi. C’est alors que je l’entendis me dire : « Non seulement les fruits et légumes que vous produisez de manière industrielle n’ont plus leur goût natif et d’origine, mais vous transmettez à vos enfants des saveurs et des couleurs falsifiées. Comment voulez-vous qu’ils s’y reconnaissent avec tous vos coca-colas et vos boissons soi-disant aromatisées pour faire oublier en fait la connaissance qu’elles sont alcoolisées ?! Vous contribuez à faire perdre le bonheur du goût. Même à moi le vent ça me dégoûte. Même que le corps de vos enfants en devient déformé. »

 

 

Je comprenais que nous ne serions peut-être pas près de revoir la pluie… parce que justement nous n’étions pas prêts à la recevoir… Je continuais à marcher sur le bord de la digue du fleuve. Et le vent, doucement, afin non pas de nous mettre en situation ‘’ d’accusés ‘’, mais en nous interpellant afin que nous nous laissions transformer dans nos attitudes et nos habitudes au seuil de cette nouvelle année, continuait à me causer. Il disait avec le chroniqueur : « Quand le ciel sera fermé et qu’il n’y aura pas de pluie, s’ils prient en se repentant… » (2 Chron 6,26). Je comprenais un petit peu mieux « qu’il ne suffisait pas de prier ». Ça me rappelait un film que j’avais vu à la M.J.C. de Dole il y a plus de 20 ans, retraçant l’histoire d’une communauté d’hommes et de femmes très engagés en Amérique Latine avec des jésuites, des gens qui prenaient conscience que pour transformer la condition humaine, certes Dieu est à l’œuvre avec nous les humains… Prier en reconnaissant sa présence mystérieuse est fondamental… Mais il n’en est pas moins essentiel que nous descendions jusqu’au fond des structures de nos sociétés en faisant en sorte que chacun de nous y trouve sa place et que nous remontions en amont des faits, pour en connaître les causes, et non seulement y remédier, mais en transformer la donne.

 

 

Je venais de trouver confirmation dans le livre d’Edgar MORIN que m’avait offert Christophe, de ce qui m’avait éclaboussé au visage et sous la plante des pieds tout au long de cette première partie de mon voyage dès que l’âne Isidore et moi nous traversions une plaine ou abordions un rivage du Danube aux terres noires, faciles et fructueuses à ensemencer. Mais qui les accaparait ? A qui en revenait le fruit ? Aux risques de quel ‘’ abîmement ‘’ ?

 

 

Ce que le vent s’évertuait à me faire comprendre pour que nous devenions les auteurs de cette bonne année que nous étions en train de nous souhaiter, voilà que j’en trouvais traces dans le livre d’Edgar MORIN: « La crise des campagnes est une crise de désertification provoquée non seulement par l’importante concentration urbaine, mais aussi par l’extension des monocultures industrialisées, livrées aux pesticides, privées de vie animale ainsi que par la dimension concentrationnaire de l’élevage industrialisé, producteur de nourritures dégradées par les hormones et les antibiotiques. » (La VOIE p. 32)

 

E

t voilà que malicieusement le vent qui paradoxalement retient tout ce qu’il sème, me dit : « Lorsque tu seras rentré de notre promenade le long du Danube à l’aurore de cette première moitié de l’année, tu vas sans doute ramasser sur ton cahier ce que j’ai cherché à insuffler et ensemencer en toi… Tu regarderas bien la suite de ce qui est écrit dans le deuxième livre des Chroniques… Je te laisse découvrir toute la correspondance qui continue de chercher à s’étoffer entre les aspirations qui sont ‘’ cachées depuis le commencement du monde ‘’ au cœur de chaque être et qui le pousse à prendre des initiatives pour amarrer sa destinée à celle des autres, à oser commencer une résistance à la violence institutionnalisée, à se réjouir de la réussite de quelque chose qui a commencé grâce à d’autres que nous, et y adhérer… à chercher à maintenir ou à susciter un état de droit… Je te suggérerais bien quelque chose : sans t’arrêter de prier Dieu, si tu te mettais aussi à prier l’Homme... ! »

Suite demain

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 11:00

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Vous devinez qu’en recevant une telle lettre, ça a résonné dans ma pauvre tête d’homme. Voilà la lettre que j’ai répondu à l’âne Isidore après avoir appelé nos amis du MANV (Mouvement pour l’Alternative Non-Violente) dans la personne de Jean-Marie MULLER, pour m’aider à écrire ce message. Vous ne serez pas étonnés des longs moments qu’il faut pour que parvienne le courrier.

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Kovilj le 24 janvier 2013

Chers Isidore et tous les amis qui t’aident à lire ma lettre,

Je me rends compte en lisant ton message que tous les gens rencontrés le long de notre chemin réalisé ensemble, depuis notre départ de Dampierre il y a 10 mois, nous ont fait avancer dans la recherche de la solution non-violente de nos conflits. Tu nous traduits par tes réflexions et tes questions qu’il existe une stratégie de défense et d’établissement de la paix par une action non-violente. Nous avons beaucoup causé ensemble et nous nous sommes aidés à ne pas sombrer dans une attitude fatalisante. Nous avons eu le souci de nous reprendre les uns les autres et de nous dire : « le départ en guerre n’est pas fatalen. »

Dans le conflit qui sévit au MALI, il était probablement nécessaire et urgent de stopper et arrêter le déferlement des crimes et exactions des groupes armés venus du Nord et envahissant les villes de Sud jusqu’à BAMAKO. Mais attention à la manière dont se réalise actuellement ce qui est appelé reconquête des villes en direction du nord. Il y a une chasse aux fondamentalistes et terroristes qui s’instaure. Mais, qui sont les fondamentalistes et les terroristes ?... Et décréter qu’il faut « tous les détruire et les tuer, émettre un tel jugement, n’est-ce pas traduire que l’on devient soi-même « fondamentaliste et terroriste » ?

Insistons pour que soit première la considération de nos problèmes humains, la protection des populations, la sauvegarde de leurs habitations et de leurs troupeaux, les moyens de se nourrir et leurs outils de travail. On sent bien hélas que les intérêts des financiers, extracteurs d’uranium, fabricants et marchands d’armes se dissimulent sous de faux  semblants humanitaires.

Dans le Sermon sur la Montagne (Mt 5-6-7) Jésus appelle à marcher à sa suite : dans un premier temps il nous faut arrêter de nous cramponner à la loi du Talion « œil pour œil, dent pour dent » et nous engager sur les chemins libérants que Jésus est venu ouvrir à notre Humanité. Il nous appelle à ne pas nous laisser dominer par l’injustice et la haine, mais à croire et faire confiance que nous pouvons chercher et trouver des chemins de justice et de paix.

Nous ne pouvons pas nous donner le droit de partir en guerre. Et nous avons à nous empêcher d’accomplir une telle chasse sous prétexte de pacifier le Nord du Mali.

Un appel aux Nations Unies dans les circonstances actuelles est nécessaire et urgent. Dans le Nord du Mali, il y a des Touaregs qui voudraient être reconnus et respectés. Ils demandent leur autonomie. Certains ont fait alliance, ou se sont fait embarquer par les groupes armés. Les voilà en conflit avec l’armée malienne aidée par l’armée française. Nous ne sommes pas d’accord de déclencher une guerre pour reconquérir le Nord du Mali, ni non plus d’engager l’armée française à aider à faire une telle guerre qui engendrera d’autres drames insolubles. Nous avons à travailler à désamorcer le conflit.

Devant ce risque d’enlisement complet et total, il nous faut donc proposer une force d’intervention internationale sous la responsabilité de l’ONU. Les problèmes politiques ne peuvent pas être solutionnés par l’intervention des forces armées. Nous avons à susciter une force internationale de paix et d’interposition et médiation sous l’égide des Nations Unies.

Nous sommes dans un moment de l’Histoire qui me rappelle le drame algérien. Ne repartons pas en guerre comme nous l’avons fait en novembre 1954. Au lieu de chercher à légitimer nos attitudes « va-t-en guerre » faisons confiance à nos capacités inventives pour désamorcer ce conflit et créer en amont des relations de droit et de justice.

J’ai grande confiance dans mon cœur chers amis, qu’en cherchant à désamorcer nos conflits, en croyant à une force internationale de paix, nous offrons notre respect à Damien BOITEUX, et à toutes les personnes tuées dans ce drame, à leurs familles, et en même temps nous œuvrons pour la paix. Tu rappelais Isidore le bel épisode du petit collier d’âne que la famille de Damien nous avait offert. Un jour que nous étions en campement à OYE et PALET vers PONTARLIER, le pays de Manou et de Samuel… Nous cheminions au pas de l’ânesse MONA, et de l’ânon FANFAN… qu'il était beau ce collier sur l’encolure de l’ânesse MONA. Durant ce campement, nous avions vécu une messe très interpellante. Des enfants avaient proposé d’offrir ce collier d’âne, auquel nous tenions, aux amis qui passaient à notre campement pour nous dire au revoir : ils partaient au BURKINA-FASO. Un enfant avait dit : « ce collier sera pour que les enfants de là-bas aient meilleur temps pour atteler leur âne quand ils partent avec la charrette chercher l’eau au puits. » Il me revient que sur initiative des enfants de notre campement nous avions voulu faire ce don en signe de solidarité et de paix entre nos peuples.

Ule-chene-et-le-billecul.jpgn merveilleux petit livre écrit et offert par nos amis Alain GOY et Rosine ROMAIN vient de nous parvenir à Kovilj, chez Nicole et Bracha par la médiation de Rachel et Nicolas. C’est l’histoire d’un arbre et d’un oiseau : « Le chêne et le billecul » C’est beau comment le vieil arbre abrite le nid de ce petit oiseau mais c’est bouleversant comment au cours d’un orage terrible le feu de la foudre gagne en direction du tronc de l’arbre… le petit oiseau s’en aperçoit… il part au ruisseau pour recueillir dans son bec un petite goutte d’eau, de la valeur d’une goutte de rosée… Il part se placer au-dessus des flammes… lâche sa si précieuse petite goutte pour éteindre l’incendie… il retourne aussi vite qu’il le peut au ruisseau pour reprendre une deuxième petite goutte d’eau, pour la lâcher de nouveau au-dessus de l’incendie. Les oiseaux de la forêt, l’ayant vu agir ainsi, lui disent « arrête Billecul, ton combat est vain. » Tu n’éteindras jamais un tel incendie avec tes petites gouttes d’eau… « Je fais mon devoir. Je fais mon devoir. Je dois sauver mon ami » dit le Billecul en ne relâchant pas son effort. C’est alors qu’un autre oiseau vint prendre lui aussi une goutte d’eau dans son bec. Il la déversa en même temps que le Billecul sur l’incendie. Un troisième, un quatrième, des dizaines, des centaines, des milliers d’oiseaux les imitèrent… au début ce ne fut qu’une simple petite averse… mais elle se transforma vite en une véritable pluie qui se rendit maître de l’incendie… »

Vous l’avez deviné l’ouragan et l’orage, la foudre et le feu, c’est la guerre au MALI et à combien d’autres endroits de notre berceau : la Planète Terre. Les arbres et les oiseaux, c’est notre Humanité… c’est nous qui sommes appelés à nous abriter, et nous sauver les uns les autres… nos petitesses ayant autant d’importance que nos grandeurs, pourvu que chacun et ensemble nous disions :

« Je fais mon devoir

Je fais mon devoir

Nous devons sauver notre Humanité. »

A bientôt Isidore. Qu’à l’image du Billecul et de tous les oiseaux de la Planète, tous les enfants de la Terre des Hommes, au pas de tous les an-imaux de l’UNIVERS, nous apportions notre petite goutte d’eau pour éteindre les guerres et voir pousser l’herbe, les arbres et la Paix. J’espère Isidore que désormais, tu n’auras plus mal du tout dans ta belle tête d’âne.

Lulu 

 

Clic ICI pour lire la lettre de Jean-Marie MULLER :

La France devait-elle partir en guerre au Mali ?

 

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 13:37

Kovilj en Serbie le 24 janvier 2013

Au message que je vous fais parvenir le plus vite possible, j’ai donné le titre :

« Ça me fait très mal dans ma pauvre tête d’âne »

C’est une parole que je tire d’une poignante lettre que je viens de recevoir de la part de l’âne Isidore, depuis l’étable d’Etno Selo en Macédoine. C’est là qu’il attend que l’herbe ayant  repoussée, nous puissions repartir au plus vite en direction de Bethléem, lieu-source de la PAIX, puisque Jésus y est né… Après tout, je vous transmets la totalité de la lettre que l’âne Isidore m’a fait parvenir :

Isidore-copie-1.jpg

 

Etable d’Etno Selo le 14 janvier 2013,

Cher compagnon de route,

Je devine combien, toi comme moi, tu ronges tes attaches temporaires. Tu luttes pour ne pas te laisser redevenir sédentaire, ce qui est très tentant, et vite fait. En ce qui me concerne, dis bien à tous nos amis qui nous écrivent… je sais que tu reçois beaucoup de lettres et de dessins d’enfants que j’ai portés sur mon dos quand nous partions en ballades et en campements… Quand tu réponds à leurs lettres, dis-leur bien qu’ils se tranquillisent : je suis très bien soigné au milieu du petit zoo d’Etno Selo en Macédoine.  Pour Noël, avec la communauté catholique dans le nuit du 24 au 25 décembre 2012 et avec la communauté orthodoxe dans la nuit du 6 au 7 janvier 2013, j’ai reçu une double ration de fourrage et de son comme ça se passait à Salins et à Dampierre, du fait que nous fêtions la naissance de Jésus. Tous les enfants, tous les hommes et femmes de bonne volonté savent ici le but de notre voyage : faire advenir la paix en arrêtant d’engouffrer un argent fou dans l’armement nucléaire et pulser cet argent en direction de pays dans lesquels des populations entières meurent de faim… Mais voilà, je veux te dire aussi qu’il me tarde de te voir revenir auprès de moi afin que nous reprenions notre chemin, car je viens d’apprendre qu’une guerre meurtrière est déclarée dans un pays d’Afrique : le MALI. Tu ne peux pas savoir comment ça me fait mal dans ma pauvre tête d’âne. J’ai l’impression qu’il y aquelque chose qui ne va absolument pas dans votre tête à vous les hommes.

Je sais que ce ne sont que quelques données du problème qui me parviennent dans l’étable où je suis. Mais je suis peiné et étonné de ce qui se dit dans le monde des humains. Tiens, l’autre jour des gens causaient avec l’homme qui m’apporte le fourrage : SINICHA. Ils se racontaient ce qui se passe au Mali : le déferlement des atrocités commises par les terroristes venu du Nord envahissant des villes comme BAMAKO, ça ! il fallait l’arrêter. Mais j’entendais SINICHA interpelant fortement ses compagnons de travail. Plusieurs en effet discutaient à propos du mouvement de reconquête des villes prises par les terroristes : « C’est des fondamentalistes… il faut tous les tuer ! » SINICHA disait : « Je ne peux pas vous laisser parler comme ça ! » Un des compagnons de travail lui rétorquait : « Tu sais ce que disent des gens qui ont des responsabilités ?... » Je n’ai pas entendu le reste de ce qu’ils se disaient…

Souvent le long de notre chemin, je t’ai entendu parler d’un retour de la loi du talion. J’ai l’impression que c’est ça qui revient. Tu disais aussi qu’aucune guerre n’est justifiée parce qu’aucune guerre n’est juste. » Et aussi que « quand on déclare le commencement d’une guerre, on se sait pas quand on pourra déclarer sa fin… »

Il me parvient que dans les premières victimes de cette guerre, il y a Damien BOITEUX du RUSSEY. Je me souviens que ce sont ses parents qui nous avaient offert un des premiers petits colliers que vous mettiez sur l’encolure de l’âne Rameaux afin qu’il tire la charrette transportant les enfants durant les randonnées, pendant que je les portais sur mon dos, un à un, chacun leur tour…

Je t’ai souvent entendu dire avec tes amis du mouvement pour l’alternative non-violente, le MANV, qu’il faut absolument refuser le départ en guerre… qu’il faut croire et faire confiance à une défense non-violente.

Je voudrais bien avoir ta pensée à ce sujet et recevoir une lettre de toi en lien avec tes amis du MANV. Ne tarde pas à organiser notre redépart en direction de BETHLEEM, en traversant la macédoine et la Grèce, une fois que l’herbe aura un peu repoussé sur les talus et dans les fossés.

Tous les amis d’Etno Selo et Kumanovo te disent en union avec moi : « à bientôt ! »

Aide-moi à ce que ça s’arrête de me faire mal dans ma pauvre tête d’âne.

Signé : l’âne Isidore

Demain, vous pourrez lire la réponse de Lulu à l'âne Isidore

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 22:23

Lulu élu "Jurassien de l'année" par les lecteurs de Voix du Jura, a voulu répondre aux Jurassiens :

 

 

 Dimanche 13 janvier 2013 à Kovilj

 

Amis jurassiens,  

 

foret NansLe mot Jura est un vieux mot celte qui veut dire : forêt. Jurassiens, nous sommes des gens des bois, des gens de la forêt. Nos anciens nous ont appris à ne pas laisser un arbre cacher une forêt, n'étouffe pas les autres arbres ni non plus ne les supplante ; mais au contraire que chaque arbre contribue au bien commun de toute la forêt. Nous avons conscience que c'est grâce à tous les arbres, grâce à la forêt toute entière que nous respirons, que nous avons du souffle, et que nous sommes des vivants.

Depuis mon départ de Dampierre, au pas de l'âne Isidore, dans cette marche pour la paix en direction de Bethléem, c'est pour nous défaire de nos prérogatives, et de nos pouvoirs les uns sur les autres que nous avançons.

Nous sentons bien qu'il faut que nous arrêtions de nous faire de l'ombre les uns aux autres car nous risquons ainsi de faire disparaitre voire supprimer du monde.

Alors ne fabriquons pas d'autres prérogatives ! Je veux rester "un jurassien parmi vous tous" et durant toutes les années à venir. Dans notre longue histoire commune, amis jurassiens, je voudrais vous dire à tous mon amitié reconnaissante, "en commençant par les plus éprouvés parmi vous", comme il est demandé dans le mouvement A.T.D.QUART MONDE. Je pense particulièrement à ceux qui ont le plus de difficultés à s'enraciner dans le Jura, parce qu'ils subissent une exclusion ou autre... à ceux qui n'arrivent pas à trouver leur place. Je voudrais vous remercier pour ce que vous m'avez fait voir et découvrir : " ce qui est invisible pour les yeux": les souffrances ignorées, les solidarités cachées, les luttes non remarquées.

En raison de tout cela, c'est donc à tous les collectifs en action qu'il faut attribuer ce qui s'est fait de "pacifique et de non violent", dans le Jura et dans le monde, durant toute cette année 2012... Que nous reconnaissions tout ce qui a dimension collective et communautaire dans le fait de la réalisation de la Paix, en nous désarmant de manière unilatérale, et en promouvant le droit et la justice.

Comme le dit Paulo FREIRE : "Il est vrai que personne ne libère quelqu'un à sa place, mais on ne se libère jamais seul, on se libère ensemble".

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 22:29

KOVILJ, le 8 décembre 2012

 

Imaginons un grand repas dans un village où tous les habitants sont invités parce que c’est un évènement très important qui est fêté. Et voilà que le président a presque fini de placer chacune et chacun des membres de cette grande assemblée. Presque tout le monde est à table. Il ne reste plus que 2 places à pourvoir : celle du président et la place qui est à sa droite. Tout le monde a les yeux fixés sur ces 2 personnes qui restent à placer. Il s’agit du président lui-même et de … Le président, on sait où est sa place … ! Mais qui est donc cet homme qui reste à placer ? Le président ne va quand même pas mettre cet homme sans envergure de notre village à sa droite ! Cet homme est bien sympathique. Oui ! Il élève bien ses enfants. Mais regardez voir l’air emprunté qu’il a ! Eh bien ! Vous avez raison ! Le président ne va pas mettre cet homme à sa droite. Mais le président met cet homme effacé sur le siège d’honneur de président et lui, le président  se met et se tient à la droite de cet  homme.

« Mais c’est le monde à l’envers » sommes-nous tentés de dire.

 

Où est-ce que tu as vu se jouer ça ?

J’ai vu ça souvent avant de partir pour ce grand voyage en direction de BETHLEEM, quand j’allais aux rencontres de l’association SILOE, à SALINS ou à MONT sous VAUDREY, ou à CHAMPAGNOLE. Ce qui me touchait c’était l’humble force que déploient  les amis qui se sortent de la dépendance de l’alcool, afin d’aider d’autres à s’en sortir à leur tour. Ils se disent les uns aux autres, au cœur de leurs lettres : « Tu verras … tu vas y arriver… tu vas t’en sortir … tu es sur le chemin… » Les paroles qu’ils se donnent les uns aux autres sont d’une force étonnante. J’ai beaucoup aimé ramasser sur mon cahier ces mots de fraternité et de vérité quand je les entendais lors de nos réunions. Et il est une autre chose que me marquait dans nos rencontres SILOE, c’est l’attitude des médecins qui nous accompagnaient. S’il en est qui connaissent les mécanismes de la dépendance de l’alcool, c’est bien eux ! et ce qu’il faut faire pour s’en sortir, c’est encore eux ! Eh bien, souvent j’ai entendu ces médecins dire aux malades qui avaient trouvé le chemin pour traverser l’épreuve et aider les autres à s’en sortir « vous savez mieux faire et dire que nous qui sommes médecins. » J’ai aimé voir dura    nt nos réunions, le docteur Daniel MAYAUX à la droite de Luc, puis de Louis que nous avions élu comme président de notre association SILOE et le docteur Gérard VERGOBY à la droite de Denis que nous avions élu président après la mort de Louis.

Où que c’est que j’ai vu jouer ça encore ? eh bien ! tout dernièrement dans le fait de « manger un petit morceau de la bible chaque jour «. Comme le disait Régina JULIEN ou Daniel MOYNE à nos rencontres SCEPI-PPH . Dans le psaume 108 que je goûtais il y a quelques jours, j’ai trouvé cette perle au verset 31 : « Yahwé s’est mis et se tient à la droite du pauvre ». Oui, nous voyons se jouer ça dans la bible, depuis que Jésus fils de Dieu est venu partager notre condition humaine ; Voilà son Père, par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, nous dit que désormais celui autour duquel le monde va pivoter et prendre ses repères et son assurance, ce n’est plus lui Dieu Père mais « c’est l’enfant qui va naître de toi, Vierge Marie » (Luc 1-30) . Autrement dit, ce qui avait été exprimé dans le psaume 108, se vérifie en cette ANNONCIATION : « Dieu lui-même se met et se tient à la droite d’une femme, de la mère de son fils, donc de son fils lui-même ».

Chacun de nous a fait un pas de géant dans son existence lorsque notre père ou notre mère ont eu un jour l’humble sagesse de nous dire à propos de telle ou telle grande ou petite responsabilité, comme de conduire la voiture ou de se lancer dans un travail : « maintenant c’est toi qui vas faire …  c’est toi qui vas conduire … C’et toi qui commenceras … Je ne te laisserai  pas tomber … Je serai toujours avec toi, à côté de toi : à ta droite ! ». Il y a des parents qui arrivent heureux chez vous en disant : « c’est notre fils, ou notre fille qui conduisait ! » Ils s’étaient mis à la droite de leur enfant.

Il y a 3 ans, le congrès national du CMR de France avait eu lieu à PONTARLIER, j’avais été heureux d’y aller avec ma sœur Elisabeth. Dans le film qui avait été présenté par notre ami de MONTAIN et Claude CHEVASSU de POLIGNY, on voyait un jeune paysan de BONNEVAUX dans le Doubs à qui un paysan du village et aussi partant en retraite, avait remis toute sa ferme. Et ça roulait très bien. Il s’était mis au service de cette réussite : la reprise de sa ferme par un jeune ! on voyait le retraité arriver en vélo à la ferme qu’il avait laissée au jeune. Il se mettait à la droite du jeune.

J’ai dû faire une pause en SERBIE, durant mon voyage en attendant que l’herbe repousse pour l’âne Isidore en MACEDOINE. Je suis chez BRACHA et NICOLE, des amis chez qui je me sens bien. Ils me disent : « Tu es chez toi, chez nous ». Nicole est artiste peintre. Elle remet tous ses pinceaux, ses gouaches, ses pots, ses crayons, ses conseils pour agencer et allier les couleurs sur la toile à une toute jeune fille Serbe : Aleksandra … mais l’artiste peintre dit à Aleksandra : « crée et peins ce qui vient de toi… je me mets à côté de toi, je suis à ta droite… mais la peinture est de toi. » Et j’apprécie de voir et entendre Nicolas, le fils de Bracha me dire les mêmes paroles que Nicole et son papa : « ici, tu es chez toi, chez nous. » Nicolas sent combien son papa est à sa droite.

Il y a aussi ce que j’ai vu jouer en MACEDOINE dans le village d’ALGUNIA dans ce qui se transmettait entre SLAGJANA et ses filles JELENA et EMMANUELA pour accueillir l’étranger que j’étais, comment la mère savait se mettre à la droite de ses filles et les laisse faire. Tout cela fait croître et grandir l’espérance de l’avancée de ces peuples. De même à JAGODINA, entre MAJA, professeur et les jeunes de son collège ; de même ZORIČA, professeur et les enfants de son école à KUMANOVO. J’ai apprécié comment ces professeurs se mettent à la droite de leurs élèves.

Puisque j’écris en ce jour du 35ème anniversaire de l’emprisonnement et du commencement des tortures de Alice DOMON et Léonie DUQUET à BUENOS AIRES, je voudrais souligner comment ces 2 femmes ont tenu à se mettre au sein du mouvement des Mères de Mai à la droite des mères et femmes de disparus pendant la dictature argentine (1976-1977). Nous savons aussi par les échos de Vitoria comment notre ami Gaby MAIRE, tout initiateur de mouvement qu’il savait être, cherchait lui aussi, à se mettre à la droite d’hommes et de femmes du BRESIL, « préférant une mort qui mène à la vie plutôt qu’une vie qui mène à la mort ». 

 

Alice-Leonie.jpg

Vous nous marquez Gaby, Alice et Léonie, Pierre DUBOIS et combien d’autres. Vous nous interpellez par votre parole et votre vie offertes dans le sillage de Jésus, à laisser Dieu nous donner une attitude et un cœur de pauvre. Alors nous découvrirons un jour que Dieu lui-même est venu se blottir à la droite de notre humanité. Et si c’était ça Noël !

Il est fondamental d’exprimer notre espérance et notre conviction que ça tourne mieux dans le monde, dans la mesure où les pays, pour qui l’économie va bien, se mettront au service de la réussite des pays écrasés par la dette, en commençant par la supprimer, en continuant d’éviter qu’elle réapparaisse. Ainsi nous nous mettrons à la droite de ces pays. N’est-ce pas dans ce but qu’en France, au sein du mouvement pour une alternative non violente, le M.A.N.V. nous demandons à notre gouvernement d’arrêter l’armement nucléaire de manière unilatérale. En nous défaisant de ce que nous croyons être une suprématie de ce qui risque de faire exploser la Terre et en remettant l’argent que ça coûte aux pays dont les gens meurent de faim, nous nous plaçons dans le concert des nations à la droite de ces pays. C’est pour cela et dans ce sens que j’ai commencé ce voyage au pas de l’âne Isidore en direction de BETHLEEM. Avec cette conviction et certitude que  des hommes et des femmes d’ISRAËL sont déjà en train de se mettre à la droite d’hommes et de femmes de PALESTINE. C’est ce que je sais que je vais trouver quand j’arriverai à BETHLEEM, même si ce n’est pas le 25 décembre 2012 … : des hommes et des femmes qui se disent les uns aux autres : «  vous avez aussi bien que nous, les compétences et les capacités de faire reverdir le NEGUEV … L’eau du lac de TIBERIADE et du JOURDAIN est aussi bien la vôtre que la nôtre. Nous nous mettons à votre droite et nous nous y main-tenons. A cet impossible nous nous tenons. »  

 

Photos Alice Domon et Léonie Duquet 

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 11:00

JAGODINA le 25 novembre 2012

"Puisse venir le jour où devançant l'aurore, la pluie aura déchiré le ciel"

(Ps 118, Ps 147, Mc 1,10)     

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 Je suis en train de ramasser toutes ces paroles fortes traduisant des actes effectifs. Je suis heureux d’y déceler les germes d’espérance qu’y fait pousser le souffle de Jésus dans cet évangile de Marc. J’y découvre un Jésus marcheur… lorsque ça frappe à la porte de la maison de BOBA. C’est SESA. Nous nous saluons. Je lui dis que BOBA est en train de se reposer car elle est fatiguée et je dis :

Lulu :     Je voulais vous remercier SESA de m’avoir emmené au MUSEE D’ART NAÏF de JAGODINA.

SESA (sourit) :   J’ai été heureuse moi aussi d’être votre guide…

 

  Musée (1)

 

Musée (7)

 

Musée (6) 

 

Musée (3)

 

Musée (5)

 

Musée (2)

 

Lulu :     J’ai beaucoup apprécié les peintures de MILICEVIC BARBERIEN, originaire de JAGODINA : le pont sur la MORAVA, la crucifixion de Jésus, les arbres de BǍÇIČEVIČ ILIJA, les anges de VOJKA MORAR… J’ai été heureux d’apprendre que KOVAČICA est un centre culturel important. J’y avais été accueilli fin septembre… Je suis justement en train d’écrire ces beaux moments que nous vivons grâce à vous tous BOBA, MAYA et son fils YOVAN, SANDRA et ses enfants YOVANA et LUKA, et vous SESA et d’autres personnes…

SESA :   Et quel est ce livre qui est à côté de votre cahier ?

Lulu :     C’est la Bible.

SESA :   L’Evangile !

Lulu :     C’est ça ! c’est là qu’est relatée par écrit la BONNE NOUVELLE que nous pouvons nous sortir de nos épreuves et de nos dépendances, de là où nous sommes « mal tombés… », tombés en nous faisant beaucoup de mal… en endossant plein de maux… L’espérance nait en nos cœurs que nous pouvons nous en sortir réellement les uns grâce aux autres… Par vous je découvre une plénitude de trésors dans ce livre… des paroles qui nous apportent beaucoup de lumière : celle-ci que je viens de relire : « au baptême de Jésus le ciel s’est déchiré… » (Mc 1,10). Ça veut dire que les horizons, qui nous paraissent bouchés durant nos luttes, s’ouvrent. Il devient possible de nous en sortir. J’ai vu, SESA, une illustration de cette espérance dans la peinture de MORAR intitulée « SŒURS… ». Des anges vont et viennent entre la terre et le ciel… ça me rappelle le songe de Jacob : « une échelle était plantée en terre et son sommet atteignait le ciel et des anges de Dieu y montaient et descendaient » (Gen 28, 12). Jacob comprenait que Yahvé lui disait : « je te garderai partout où tu iras… ce que j’ai commencé avec toi je le continuerai… ici est la porte du ciel. » (Gen 28,18)

Dans mon voyage j’ai senti que Dieu me gardait sur la route par où j’allais (Gen 28,20). Je prie pour que vous tous qui m’accueillez à JAGODINA vous fassiez cette expérience, vous et tout le monde.

SESA écoutait. J’aurais voulu que nous puissions mieux nous offrir l’un à l’autre ce dont nous nous voulions artisans. SESA m’avait emmené avec elle à la liturgie, au musée, dans les rues de la cité, au café, au restaurant, ramené chez Boba. Et moi je souhaitais tellement faire un lien entre ce qui surgissait d’espérance dans nos regards de gens accablés par une économie qui maintenait à terre les personnes aux faibles revenus et ce qui était contenu comme paroles vives dans ce livre dont SESA me demandait ce qu’il était. Et je cherchais aussi le lien qui se dessinait entre ce que nous vivons et les œuvres des peintres naïfs de JAGODINA. Dans le livre qui nous avait été offert à l’issue de notre visite, j’avais trouvé et gardé ces paroles de présentation : « Cet art naïf et marginal émerge dans l’ambiance des rapports humains perturbés. L’empressement du monde contemporain, l’accélération des événements, l’invasion de la technocratie menace l’homme… l’art naïf est l’art des personnes rejetées qui commencent à exprimer une sorte de révolte. » (p24)

SESA est allée retrouver BOBA. Je reste à écrire ce lien entre ce que nous vivons, et le fait que Jésus ait emprunté nos chemins d’Humanité et les paroles qui ont surgi de lui et l’illustration que nos amis peintres ou musiciens nous en donnent.

Je repense à cette mère de famille qui pour arrêter ce qui l’opprime est obligée de se sauver de l’appartement où elle a échoué. Je me demande comment vont s’en sortir, dans quelles démarches vont s’engager les petits paysans dont les bestiaux meuglent de faim...

Je ressens de plus en plus des appels dans ma conscience à me défaire de faux besoins dans nos manières de manger, d’utiliser l’eau pour nous laver, de nous vêtir, de nous déplacer… de changer nos habitudes de tout mettre nos achats dans des sacs plastique que nous jetons par la suite sur le bord de nos chemins…

Comment allons nous nous organiser pour « résister » contre ceux qui veulent « profiter », faire du profit en tondant le peu de laine que nous avons sur le dos et en faire du fric pour eux…

Je pense à quelqu’un qui me disait il y a quelques jours en m’aidant à m’organiser dans mon voyage : « quand vous allez arriver à BETHLEEM c’est aussi nous qui arriverons avec vous. »

Et je pense à nos luttes pour sortir de nos dépendances et de nos t. Le fait de fumer nous pompe le peu de forces qu’à certains jours nous avons et le petit peu de fric qui nous reste. La T.V. nous cloue sur place et nous casse dans nos élans pour partir marcher.

BOBA nous sert thé et café. Pour avancer dans la prise de conscience de l’attente et du respect de l’eau, j’ai envie de vous dire à vous mes amies :

Lulu :     Mon corps reçoit de vous BOBA un thé. Ça me fait du bien. A votre corps, de même le café, SESA et BOBA. Je voudrais tant qu’ainsi notre mère La TERRE reçoive Madame le PLUIE… l’eau de pluie… notre sœur l’EAU…

SESA :   Toi, tu écris beaucoup. 

Lulu :     Oui.

SESA :   Pourquoi ?

Lulu :     Parce que les paroles que nous échangeons, et les actes que nous accomplissons, si nous ne les remarquons pas, ils tombent dans l’oubli. Si nous ne les ramassons pas, c’est le vent qui les emporte, ou bien la terre qui les absorbe. La parole de Jésus, heureusement qu’il y a eu « Matthieu Luc et les deux autres » pour les ramasser et faire en sorte qu’elles parviennent jusqu’à nous.

De même heureusement que les peintres naïfs ne se sont pas occupés des moqueries que provoquaient leurs œuvres au début… qu’ils ont continué ce qu’ils avaient commencé… ainsi « ils ont pu marquer leur place dans l’univers » et appeler d’autres à trouver la leur… Est-ce que naïvement nous faisons place à Madame la Pluie dans nos existences ? Est-ce que nous la demandons ? Est-ce que nous nous réjouissons quand il nous pleut dessus ? Est-ce que nous avons une culture de la pluie ? Et pas seulement un désir de la pluie pour nos cultures ?

 

La première fois que je suis entré à JAGODINA, le 2 octobre, avec ŠAŠA, au pas de l’âne ISIDORE, il pleuvait. Je serais heureux que le ciel s’ouvre enfin au dessus de nos têtes, « Que vienne le jour où devançant l’aurore la pluie aura déchiré le ciel » (Ps 118, Ps 147, Mc 1,10). Je voudrais tant qu’avant de vous quitter amis de JAGODINA, Madame la Pluie nous tombe dessus, que les chéneaux de vos toits dégorgent d’eau, que ça rigole de partout, que ça déborde dans la MORAVA et la PCINJA… que ça arrive jusqu’à faire monter le VARDAR en MACEDOINE et le DANUBE que je vais retrouver à KOVILJ prochainement.

J’essaye de laisser retentir en moi la parole du prophète Elie dans le livre des Rois (1 Rois 17), lorsque ACHTAB et OBADYAHU parcouraient le pays bouleversé par une grande sécheresse afin de « trouver aux abords des sources et des torrents l’herbe qui maintienne en vie leurs chevaux et leurs ânes » (1 Rois 18,5). Elie le prophète nous dit : « Monte donc au sommet du CARMEL et regarde du côté de la mer. Regarde 7 fois : ‘’voici que va venir un mage, petit comme une main d’homme, qui monte de la mer ‘’. Le ciel s’obscurcit de nuages et de tempête… il y eut une grosse pluie… Monte, j’entends le grondement de la pluie… ‘’ Regarde 7 fois ‘’ » (1 Rois 18,41). 

Photos du musée prises par Lulu 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 16:48

JAGODINA le 25 novembre 2012

"Puisse venir le jour où devançant l'aurore, la pluie aura déchiré le ciel"

(Ps 118, Ps 147, Mc 1,10)

 

Durant cette sécheresse terrible et éprouvante qui nous est tombée dessus voilà plusieurs mois, la terre féconde de la SERBIE et de la MACEDOINE est devenue désert de désolation.

Probablement que si je n’avais pas eu à traverser ces pays d’EUROPE CENTRALE durant ces mois d’été et d’automne je n’aurais jamais vu ce qui arrive à ces gens et à nous.

En ne marchant pas, en roulant à fond la caisse en voiture ou en restant cloué dans sa maison, il est fort probable que nous passons à côté les uns des autres, que nous laissons des gens de côté, que nous les abandonnons sur le côté. Et ainsi nous courons le risque de ne pas voir les gens qui sont mal tombés.

Déjà en SLOVAQUIE puis en HONGRIE j’ai remarqué comment la situation d’hommes et de femmes, de gosses aussi est détériorée. Souvent les jeunes, habités de joie créatrice me faisaient comprendre et admirer « leurs graines de possible » et leurs compétences, mais bouleversés par la tristesse, ils me révélaient que leurs trésors étaient inemployés. Sur leur visage, un voile cachait leur humiliation. Cela faisait que beaucoup d’entre eux en étaient réduits à « rafistoler » les morceaux de leur existence. Il y a comme un huitième art qui s’est instauré dans la société serbe et macédonienne, celui de la débrouillardise. Mais les petits boulots font du profit d’abord à ceux pour qui on les fait, mais pas tellement pour ceux qui les font. Ce n’est pas ainsi que se réalise un tissu social, ni non plus un état de droit. Et quand les choses ainsi s’effilochent, les ados ont grand mal à ossaturer et ossifier leur stature. Il doit leur être très dur de traverser la tentation de la drogue et des jeux, l’omniprésence de la T.V. et des portables clouent les gens sur place. On va très peu à la rencontre les uns des autres. La ville attire et nous grignote ce que nous avions acquis. Si nous sommes à la campagne, ce que nos parents ont semé et récolté ne va pas être beaucoup réinvesti dans de nouvelles semailles et encore moins durant une année de sécheresse comme celle dans laquelle nous continuons de sombrer. Nos « graines de possible » sont dévorées au lieu d’être réensemencées. Nous mangeons nos réserves. Difficile en tout cela de prendre conscience que nous sommes tous les petites branches du même et unique arbre qu’est notre Humanité. Et cependant ce n’est qu’au bout de ce chemin de résistance et de solidarité les uns avec les autres que peut apparaître notre libération. Certes il nous faut réentendre la parole de Paulo FREIRE et la vivre, parole qui dit que « Personne ne libère quelqu’un à sa place. Mais on ne se libère jamais seul. On se libère ensemble. »

 

Boba1.jpg

Depuis une dizaine de jours, je suis à JAGODINA en Serbie. Je loge chez BOBA, maman de GALE, MILAN et MARIJA, jusqu’au 1er décembre, date à laquelle je partirai chez NICOLE et BRACHA à KOVILJ. BOBA est aux petits soins pour moi afin que je sois en pleine forme au moment où il faudra repartir, « une fois que l’herbe aura repoussé ». Et je sais qu’il en sera de même chez NICOLE et BRACHA.

Je suis très heureux de m’être arrêté. Je profite de ce temps pour écrire et lire ce dont j’ai été témoin et artisan le long du DANUBE, de la MORAVA et de la PCINJA. J’entreprends de lire l’évangile de Marc en m’émerveillant de voir comment Jésus est sans cesse en train de réaliser ce « déplacement » qui le fait descendre du ciel et entrer dans notre Humanité, dans notre peau, s’y incarner, y habiter, et marcher sur nos chemins, emprunter nos sentiers afin de nous apprivoiser en créant des liens, qui vont susciter notre libération. L’apôtre Paul après être entré en Macédoine et y avoir marché lui aussi sur de longues distances, écrit aux gens de la ville de Philippe, en parlant de Jésus : « lui de condition divine ne retient pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. » (Phi 2,6).  En descendant du ciel, il fait en sorte que justement le ciel se déchire et que ça se voie et que ça se sente (Mc 1,10). Afin que cet acte devienne source de libération pour nous tous en Humanité, Jésus ne va pas arrêter de se lever, d’aller et venir, partir prier (Mc 1, 9-35), se laisser poursuivre, chercher et trouver. Nous l’entendons dire et le voyons faire : « allons ailleurs dans les bourgs voisins à travers toute la Galilée » (Mc 1,39). Beaucoup de gens « viennent à lui de toutes parts » (MC 1, 45). Il rassemble tant de gens qu’il n’y a plus de place (Mc 2,2). Il nous annonce la Parole qui va nous atteindre « là où nous gisons » (Mc 2,4) « pour que nous-mêmes, nous nous en sortions et nous mettions en marche nous-mêmes » (Mc 2,12 ; 5,42) « que nous le suivions » (Mc 2,15) et que nous en sortant nous nous mettions à semer (Mc 4,3). « Le semeur est sorti pour semer sa semence, afin que nous nous sortions de nos dépendances, et que, goûtant à la libération de nos êtres, nous ne dépendions plus que de lui… » (Mc 4,1-9 ; Ps 90,14)

 

Photo de Boba prise par Lulu

Suite demain

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 09:23

(texte écrit par Lulu quand il était encore en Macédoine avec Isidore)

 

Kumanovo Raskova Kuka le lundi 5 novembre 2012

 

Avant le lever du soleil, l’aurore tissait déjà de « ses doigts de rose » une robe pour en revêtir la terre. L’âne Isidore m’avait appelé depuis un long moment : « Emmène-moi paître… Hi-Han ! Conduis-moi sur les chemins pour trouver un peu d’herbe verte… Hi-Han… »

Nous voilà partis sur un chemin de terre, traversant des jardins passant devant les cours grillagées de petits domaines. Tout en trouvant quelques touffes d’herbe au goût d’Isidore, je remarque à plusieurs endroits que les gens ont nettoyé leurs carrés de jardins où ils avaient fait pousser leurs légumes et leurs fleurs. Ils ont arraché et mis en tas les ramures de maïs, les feuilles et les boutures de haricots, les fanes de pommes de terre ainsi que les tiges blessées des fleurs qui étaient en bordure des légumes.

Mon regard est attiré par des fleurs aux merveilleuses couleurs, qui dans ces tas de détritus continuent de fleurir là où elles ont été jetées. Il y a un  merveilleux dicton où il est dit « qu’il faut fleuri là où nous avons été plantés » Et voici que ces fleurs nous disent en ce matin d’espérance : ù « pour la joie de vos yeux, nous continuons de fleurir là où nous avons été jetées. »

Je me laisse profondément toucher par ce que m’annoncent ces fleurs blessées à l’heure où dans mon village natal sonne l’angélus.

fleurs.jpg

Oh, vous giroflées aux étoffes jaunes où se mêlent des morceaux de marrons lumineux, chicorées dont les corolles nous offrent tout le bleu du ciel, et vous sauges salvatrices de nos santés, parfumant ce qui aurait tendance à sentir mauvais et que l’on appelle « tas de détritus », vous me rappelez ce qui nous est arrivé à l’âne et à moi la veille de la Toussaint, ainsi qu’à une famille d’oiseaux. Nous avons été durement « vidés » de l’endroit où nous avions passé la nuit, comme vous de l’endroit où vous avez été arrachés du jardin où vous avez passé les saisons de l’été et de l’automne, luttant pour ne pas périr de l’accablement de la sécheresse.

Vous m'émerveillez de continuer à fleurir, à nous illuminer de vos couleurs et nous parfumer de vos senteurs, malgré l'arrachement et le rejet que vous venez de subir. Vous nous fortifiez à "nous maintenir à l'impossible".

Petites fleurs, de même que vous les oiseaux, vous nous appelez humblement, ainsi que vous nos sœurs les abeilles à nous tendre de toutes nos forces en résistance, de manière non-violente, et quand les forces semblent toutes nous lâcher, faire appel à la grâce qui aura devancé nos suppliques et nous donnera la sagesse de pardonner à ceux qui en nous rejetant « ne savent pas ce qu’ils font ». (Lc 23, 3-4)

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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 20:55

Kovilj entre 25 Décembre 2012 et 7 Janvier 2013

 

Heureux sommes-nous de ne pas nous laisser impressionner par l’aspect extérieur des gens que nous rencontrons. Heureux aussi nous sommes lorsque nous ne cherchons pas à impressionner les gens que nous rencontrons par notre aspect extérieur, conscients que « l’essentiel est invisible pour les yeux, que l’on ne voit bien qu’avec le cœur. » Paroles exprimées par le renard causant avec le Petit Prince, souvent reprises dans l’école Jean Bosco à DOLE par l’équipe éducative autour de Sœur Madeleine, lorsque dans les années 1970-80, Jean-Luc BEY, Eric DUVIVIER et combien d’autres apprenaient à écrire et lire à 2 pas de la maison où est né le grand savant : Louis PASTEUR, dans la rue qui porte son nom. Même atelier, même décor lorsque quelques années plus tard, de jeunes hommes et femmes travailleurs en C.A.T., manifestent avec ardeur leurs désirs et volonté d’arriver à lire et à écrire. Nous avons alors la joie d’apprendre qu’à Poligny, une équipe de femmes et d’hommes : Claude et Henryelle, Bernard et Renée, Honoré et Monique, Anne-Marie et d’autres autour de Gilberte sont travaillés par un DECLIC, et lancent un « atelier-école MONTESSORI » rue des Rondins. Nous sommes au tout début du 3ème millénaire.

Un jour que je vais chercher Bruno GUIPPONI aux portes de son atelier de CAT  à Arbois pour qu’il m’emmène en voiture jusque chez Gilberte à Poligny, Régina JULIEN, nous voyant partir me dira : « Tu donneras bien le bonjour à Madame MONTESSORI » C’est à Gilberte bien sûr que Régina demandait d’adresser cette salutation. C’est dans ces temps-là que gravissant un jour les monts de Buvilly, Bruno, se mettant dans la peau du Petit Prince, m’appellera « Monsieur Renard » et son institutrice Gilberte « Madame des Poules ». C’est que vient de lui être offert pour son anniversaire le 8 novembre par Dominique et Denise, le livre et disque du Petit Prince de Antoine de St-Exupéry. Et lorsqu’à Pontarlier, le 17 septembre de l’année 2005, Jean-Luc et Béatrice nous invitent en très grand nombre à fêter leur mariage, dans l’église où ils scellent leur union, c’est sous la banderole représentant la rencontre du Petit Prince et du Renard, dans la musique des paroles de l’Evangile de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous aime » qu’ils nous rassemblent et nous réunissent.

J1-06 Petit Prince

 

Bruno avait dit un jour que nous allions de l’école MONTESORRI à cette autre école passionnante : la rencontre des amis de SILOE, il s’était demandé : « C’est quoi apprivoiser ? » Et à sa question, qui est aussi la nôtre, il avait répondu : « Moi dis : créer des liens les uns les autres. »

Je pense que ce jour-là, il avait été donnée à Bruno et à moi une joie créatrice par je ne sais quel doigté de couturière : peut-être celui-là de sa maman. Bruno venait de coudre ensemble pour n’en faire qu’un les deux livres les plus connus sur la TERRE DES HOMMES que sont le PETIT PRINCE et L’EVANGILE. C’est la première fois de ma vie que j’étais témoin d’un tel ouvrage. J’avais toujours dit que je ne le garderais pas pour moi. Souvent par la médiation de quelques-uns que je viens de nommer j’ai partagé cet événement. Aujourd’hui, depuis le village de Serbie : KOVILJ où je fais étape durant mon voyage en direction de BETHLEEM, je fais et partage avec vous tous, amis. Et c’est depuis KOVILJ que je réalise ce partage. C’est depuis ce village de Serbie, où il y a 3 mois, j’ai fait le rêve en union avec beaucoup d’hommes et femmes de bonne volonté qu’un jour le mur qui a été échafaudé entre ISRAEL et PALESTINE sera défait. Les enfants Palestiniens et Israéliens à qui l’âne Isidore aura été offert, disposeront de chaque côté de son bât, sur son dos, et avec beaucoup d’autres moyens non-violents, ils emporteront les morceaux de ce mur, afin de réaliser un pont entre les peuples.

C’est en raison et foi de tout cela que depuis quelques semaines, j’essaye d’entrer davantage dans la mentalité du peuple serbe qui m’accueille. J’essaye d’apprendre et de mémoriser quelques balbutiements de sa langue. Et afin d’y arriver je vais me servir de quels livres ? Et bien vous l’avez deviné ! Des deux livres : le PETIT PRINCE et L’EVANGILE, que Bruno a réunis en un seul. Chaque jour, je lis et j’écris sur un cahier que je confectionne : d’un côté le texte du PETIT PRINCE en français et de l’autre le texte en serbe. Je souligne ce qui a trait à l’apparence, au visible, au superficiel, afin, à partir de là, de tendre vers l’essentiel, à ce que l’on a du mal de voir et qui se loge dans le cœur.

Et afin de continuer à m’entraîner à garder goût à la marche, je cherche dans l’Evangile de Marc, comment Jésus est quelqu’un qui est « marcheur » Jésus ne fait pas semblant. C’est un homme qui marche. Tout d’abord, il est descendu du ciel qu’il vient de déchirer. Et ensuite, il n’arrête pas de se déplacer pour aller d’un endroit de la terre à un autre : d’un groupe de gens il se rend vers un autre groupe, et puis de chez une personne il n’oubliera pas de partir en visiter une autre. Sur les pages de mon cahier, toujours pour me laisser habiter par ces trésors cachés dans le cœur du peuple dont je traverse le pays, d’un côté je repère les mots en français de l’Evangile qui traduisent cette visitation de Jésus à notre Humanité et comment il nous entraine à faire une démarche semblable vers son Père et les uns vers les autres. C’est passionnant. Et côte à côte, j’y adjoins les mots de l’Evangile en langue serbe, sur l’autre page de mon cahier. C’est Robert, le prêtre, curé de la paroisse catholique de BOUDISZAVA qui m’a offert l’Evangile en langue serbe. Ce dimanche 23 décembre, jour où se fera la commémoration de la mort de Gaby à Champagnole, je célébrerai à BOUDISZAVA la messe en union avec vous. Et de même dans la nuit de Noël. Afin que nous ne fassions pas semblant de faire la paix, mais qu’à la manière de Jésus « nous nous comportions comme un homme » (Ph 2, 7)

Tout cela m’aide beaucoup dans la préparation de ce qui devient la 2ème grande étape de mon voyage en direction de BETHLEEM, afin d’y parvenir en marchant, en me sortant d’où j’ai tendance à m’installer. C’est que je tiens à vivre ma vie de camp volant en remerciant les amis qui m’accueillent le temps de refaire mes forces, en espérant que bien vite l’herbe aura repoussé pour nourrir l’âne Isidore et les autres animaux de ces gens accablés par la sécheresse.

Et j’aurai aussi la joie de fêter Noël avec les membres de la communauté orthodoxe de KOVILJ, le 7 janvier 2013. Je vous dis à tous, mes souhaits de bonne fête de Noël et bonne année 2013, et toute mon amitié reconnaissante et fraternelle. Car c’est grâce à vous tous que j’en suis là de mon voyage vers BETHLEEM.

Photo : Jeannot et Béa présentant la banderole

de leur mariage lors du départ de Lulu le 25 mars

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Présentation

  • : Lulu en camp volant
  • Lulu en camp volant
  • : Lucien Converset, dit Lulu est prêtre. A 75 ans, il est parti le 25 mars 2012 avec son âne Isidore en direction de Bethléem, où il est arrivé le 17 juin 2013. Il a marché pour la paix et le désarmement nucléaire unilatéral de la France. De retour en France, il poursuit ce combat. Merci à lui ! Pour vous abonner à ce blog, RDV plus bas dans cette colonne. Pour contacter l'administrateur du blog, cliquez sur contact ci-dessous.
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